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On continue d’attendre?

REBECCA RUIZ

4. On continue d’attendre?

De gros défis nous attendent encore dans le canton de Vaud pour mieux prévenir le harcèlement et de manière générale, la violence à l’école.

Après avoir terminé l’analyse des données des élèves et des directions, nous travaillerons à la mise en œuvre d’une politique publique intégrant le harcèlement en collaboration avec les directions d’établissements et les associations. Y aura-t-il un programme spécifique de prévention du harcèlement en milieu scolaire ou est-ce que cette prévention se fera de manière générique et intégrée dans les activités déjà en cours? Je n’ai pas aujourd’hui la réponse. Toutefois je voudrais mettre en exergue quelques éléments:

• une réflexion commune à plusieurs services et Départements autour de la

prévention des dangers liés à Internet, et notamment au cyberbullying, est également en cours. Il s’agira pour nous de continuer la bonne collaboration avec les Centres régionaux de prévention et de sécurité (CRPS), placés sous la responsabilité des préfets vaudois et réunissant la

police, les écoles et la protection de la jeunesse. Cet organe récent a d’ores et déjà mis sur pied l’organisation de soirées pour les parents et édité un

Mémento à l’usage des parents, enfants et adolescents;82

• le gros enjeu en matière de prévention de promotion de la santé en milieu

scolaire est de trouver des outils génériques pour outiller les adultes, dans chaque école, afin qu’ils puissent répondre aux changements des besoins des élèves en terme de santé. En effet, quand on voit la vitesse à laquelle les technologies évoluent, on se sent vite dépassé: les spécialistes nous disent aujourd'hui que les pages web et les blogs, c’est déjà de l’histoire! Ce que l’on doit pouvoir faire, c’est puiser dans nos ressources pour réfléchir avec les équipes, les adultes dans les écoles, mais aussi les élèves afin de pouvoir répondre, au mieux, à leurs besoins;

il faudrait que l’on puisse être attentif à des situations avant qu’elles

dégénèrent. Il est possible de mettre en œuvre cette notion de repérage, de détection et d’intervention précoce qui insiste sur le fait de travailler mieux autour du «vivre ensemble» et sur les changements du regard de chacun. Probablement qu'une partie des situations difficiles vécues par les élèves ne sont pas connues par les adultes de l'école, elles restent «sous le radar»;

la lutte contre le harcèlement passe aussi par la lutte contre la

discrimination homophobe. Une étude a démontré que les établissements qui ont réussi à avoir au moins six professionnels formés à la thématique LGBT gèrent mieux les problèmes d’insécurité liés à l’identification sexuelle (Kosciw, Greytak, Diaz et Bartkiewicz, 2010). Dans ces établissements, on ne tolère pas une discrimination et un harcèlement sur ces questions-là et c'est un message important pour les élèves. Un travail est en cours conjointement dans les cantons de Genève et de Vaud qui va dans ce sens. (Thorens-Gaud et Duperrex, 2012);

une question à travailler en profondeur est celle de l’absentéisme, derrière

laquelle il y a souvent une souffrance, un mal-être qui pourrait être dû à un harcèlement. Nous devons nous donner les moyens de nous en occuper en collaboration avec les directions d'établissement;

le plus gros défi pour chacun-e est d’être capable de se remettre en

question, de ne pas considérer son expérience personnelle comme étant la seule vérité.

J’aimerais terminer en apportant non seulement le regard de santé communautaire qui fait partie des outils utilisés par l’Unité PSPS, mais aussi celui des droits de l’enfant avec bien sûr la participation mais aussi le droit d’être écouté: celui qui ne va pas bien a le droit que l’on s’occupe de lui.

Références bibliographiques

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élèves de 11 à 15 ans. Une statistique descriptive des données de 2010 du canton de Vaud. Lausanne, Suisse: Addiction Info Suisse.

Janosz, M., Georges, P. et Parent, S. (1998). L’environnement socioéducatif à l’école secondaire: un modèle théorique pour guider l’évaluation du milieu.

Revue canadienne de Psycho-éducation, 27(2), 285-306.

Kosciw, J. G., Greytak, E. A., Diaz, E. M. et Bartkiewicz, M. J. (2010). The

2009 National School Climate Survey: The experiences of lesbian, gay, bisexual and transgender youth in our nation’s schools. New York, NY:

GLSEN.

Krueger R. A. et Casey, M. A. (2000). Focus Groups: A Practical Guide for

Applied Research (3e éd.). Thousand Oaks, CA: Sage.

Kuntsche, E. et Delgrande Jordan, M. (dir.) (2012). Gesundheit und

Gesundheitsverhalten Jugendlicher in der Schweiz. Ergebnisse einer nationalen Befragung. Berne, Suisse: Hans Huber.

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l’OCDE. Paris, France: OCDE.

Olweus, D. (1999). Violences entre élèves, harcèlements et brutalités. Les faits,

les solutions. Paris, France: ESF.

Ruiz, R. (2012). Etat des lieux relatif à la violence dans les écoles vaudoises. Lausanne, Suisse. En préparation.

Ruiz, R., Duperrex, O. et Delgrande, M. (2012). Etat des lieux relatif à la

violence dans les écoles vaudoises. Que disent les élèves? Lausanne, Suisse. En préparation.

Ruiz, R., Duperrex, O. et Wieser, C. (2012). Etat des lieux relatif à la violence

dans les écoles vaudoises. Que disent les directions? Lausanne, Suisse. En préparation.

Thorens-Gaud, E. et Duperrex, O. (2012). Discrimination homophobe et santé des adolescent-e-s. Passer de la gêne à la prévention. Bulletin des médecins

suisses 93(6):218-221.

«Y a jamais de grandes personnes… Jamais»!

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S’EN MELER84, OU PAS?