➔
Définitions et généralités
L’industrie agroalimentaire (IAA) couvre l’ensemble des industries de transformation des matières premières, d’origine végétale ou animale, en produits destinés à l’alimentation humaine ou animale. Cette définition excepte les activités en amont qui regroupent les producteurs de matières premières et les activités périphériques, telles que les productions d’engrais, le machinisme agricole, les services spécifiques.
Le champ de l’étude concerne les activités B01Industrie des viandes, B02Industrie du lait, B03Industrie des boissons, B04Travail du grain; fabrication d’aliments pour animaux, B05 Industries alimentaires diverses1.
Contextes national et international
L’industrie agroalimentaire française se place dans le trio de tête européen entre l’Allemagne et le Royaume-Uni et en troisième position au niveau mondial, les Etats-Unis restant leader.
L’industrie agroalimentaire est le premier secteur industriel français. Avec le commerce de gros alimentaire, le chiffre d’affaires atteint 340 milliards d’euros (chiffres ANIA et INSEE). La France reste le leader européen dans le domaine agricole et alimentaire. Parmi les 100 premières sociétés mondiales agroalimentaires, les leaders français restent Danone, Lactalis, Pernod-Ricard, Bongrain, Terrena et Inn Vivo.
Les principales filières sont les industries des viandes (24,3% CA), laitières (17,8% CA), des boissons (15,5% CA), et autres industries diverses (pâtisserie, sucre, confiserie, chocolaterie...
soit 21% CA). L’industrie des fruits et légumes représente 5,3% du chiffre d’affaires total.
L’agroalimentaire est un marché mature en Europe (où la part relative des dépenses alimentaires était en baisse constante jusqu’en 2007). Les perspectives de croissance ne peuvent se réaliser, outre l’innovation, que par des rachats de parts de marché.
Il est donc inévitable que la concentration va se poursuivre et ce d’autant que les véritables perspectives de croissance se situent dans les pays émergents, vers lesquels l’internationalisation des industries agroalimentaires s’accélère. Cette internationalisation des IAA françaises, si nécessaire à leur développement, nécessite une taille critique. Peu d’opérateurs du secteur atteignent cette taille critique du fait de la fragmentation de celui-ci.
Les résultats de l’année 2007 entérinent et prolongent la reprise amorcée en 2006 avec un excédent commercial national qui a bondi de 3,7% pour atteindre 8 milliards d’euros.
La France conserve ainsi sa place de 1er exportateur mondial de produits alimentaires transformés.
Par ces résultats, le secteur alimentaire participe très fortement au commerce extérieur de la France, puisqu’il représente près de 9% du total des exportations françaises. (Source ANIA).
1
2
1. Rubriques des codes NES 114
En revanche, les importations (+ 7,6 %) ont progressé plus vite que les exportations (+ 6,6 %), l’augmentation importante des cours de matières premières ayant sans doute été le facteur le plus impactant.
2.1 CHIFFRE D'AFFAIRES DU SECTEUR
Les entreprises agroalimentaires françaises ont enregistré une forte progression de leur chiffre d’affaires (+ 7% en 2007, après une hausse de 4% en 2006) pour atteindre 154,4 Mds d’euros2, sous l’impulsion d’une forte croissance des prix dans de nombreux secteurs.
La progression du chiffre d’affaires est très marquée dans les secteurs de transformation des céréales et oléagineux et du lait, en relation avec la flambée du prix des matières premières.
Cette progression est sensiblement plus soutenue que dans le reste de l’industrie manufacturière, ce qui permet à l’industrie agroalimentaire de conforter sa première place sur le marché français.
SECTEUR en millions d’euros 2007/2002 2007/2006
Industrie des viandes 31 490 3 318 28 860 2 939 - 8,3 + 2,3 Fabrication d’aliments pour animaux 8 903 932 10 112 1 385 + 13,6 + 12,6
agroalimentaire
2002 2003 2004 2005 2006 2007
Exportations Importations
Mds Euros
Évolution des importations et exportations nationales de 2002 à 2007
126
Certains sous-secteurs se sont redressés en 2007 après une baisse continue d’activité ces dernières années :
- reprise dans le secteur des viandes, surtout imputable aux viandes de volailles dont la production avait été affectée par la crise de l’influenza aviaire, ce qui a favorisé aussi le regain du secteur des corps gras,
- l’embellie observée en 2005 et 2006 dans l’industrie du poisson s’est poursuivie et même améliorée en 2007 et l’excédent commercial s’améliore nettement pour ce secteur.
2.2 L’INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE EN FRANCE
ET LE POSITIONNEMENT DU NORD – PAS-DE-CALAIS
Après trois années consécutives de baisse, l’emploi salarié repart légèrement en 2007, avec une hausse de 0,2% pour atteindre 415 000 salariés3. Cette progression conforte le secteur dans sa position de 2èmeemployeur national du monde industriel, derrière l’industrie de la mécanique.
La courbe ci-dessous représente l’évolution de l’emploi salarié durant les six dernières années4.
Avec 7,5 % des effectifs nationaux5, le Nord-Pas-de-Calais est la 4ème région française, juste après la région Rhône-Alpes (7,8 %), mais assez loin derrière les régions Bretagne (15,5 %) et Pays de la Loire (12,7 %). Ce secteur d'activité employait 34 663 personnes6en 2007.
420 000
2002 2003 2004 2005 2006 2007
Évolution du nombre de salariés de 2002 à 2007
Positionnement des effectifs régionaux par secteur d’activité
Secteur d’activité Positionnement de
la région
Observations relatives aux effectifs des établissements de production
Industrie des viandes 8ème —
Industrie du poisson 2ème derrière la région Bretagne
Industrie des fruits et légumes 2ème 1erpour la pomme de terre et 2èmepour la transformation et la conservation de légumes
Industrie des corps gras 1er —
Industrie laitière 10ème 3èmepour la fabrication de glaces et sorbets et 4èmepour la fabrication de lait liquide et produits frais
Travail des grains ; produits amylacés 1er —
Fabrication d’aliments pour animaux 2ème 1erpour la fabrication d’aliments pour animaux domestiques
Autres industries alimentaires 1er
2èmepour la fabrication de sucre, 3èmepour la fabrication de cacao, chocolat et confiserie, ainsi que pour la fabrication de condiments et assaisonnements et 4èmepour la transformation du thé et du café et pour la fabrication de plats préparés
Industrie des boissons 10ème 3èmepour la fabrication de bière et de boissons rafraîchissantes
3. Tous établissements confondus 4. Source : Ania
5. Source : Agreste : Chiffres et données – Agroalimentaire n° 163 (hors entreprises artisanales de charcuterie (NAF 1013b), de boulangerie et pâtisserie (NAF 1071c et 1071d) et des terminaux de cuisson des produits de boulangerie (NAF 1071b))
6. Cumul des effectifs moyens des établissements sur l’exercice.