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Le contexte territorial de production, d’aménagement et de transformation agricole et

Dans le document programme régional EPA2 (Page 4-9)

« La région Île-de-France, aussi nommée région capitale, est caractérisée par de fortes différences difficiles à concilier. 12 millions de franciliens (7 millions sur le grand Paris) représentent près de 18%

de la population nationale [pour 2% de la superficie française]. On pourrait en déduire que la région est fortement urbanisée or, et c’est l’une de ses asymétries, l’agriculture couvre près de 50% de son espace et la forêt 25%. Cette énorme différence de densité induit, inévitablement, des problématiques à étudier et des enjeux à relever [mais offre aussi des opportunités]. Par ailleurs, l’image de l’Île-de-France étant dominée par la capitale il est malaisé, pour les territoires ruraux, de se circonscrire une identité. »1

La prédominance des grandes cultures2

1 Extrait du diagnostic de l’agriculture francilienne – Projet de régional de l’enseignement agricole 2019-2023

2 Chiffres issus d’Agreste Ile de France, Mémento 2020, décembre 2020

(légumes, viticulture), de cultures non alimentaires (lin, miscanthus, chanvre), d’autres productions comme l’aviculture, voire même de production d’énergie (méthaniseurs, panneaux photovoltaïques).

L’élevage, associé aux grandes cultures ou présent dans des unités spécialisées, est surtout localisé dans les Yvelines et la Seine et Marne sous forme d’élevages d’ovins, de volailles (chair ou pondeuses) et d’élevages bovins (lait et viande), même si ces derniers sont en régression depuis de nombreuses années, suite notamment à l’absence d’industries de première transformation (laiterie, abattoirs) en région.

Source : La méthanisation en Ile-de-France, AREC, Prometha, 2020

Le maraichage, l’arboriculture et l’horticulture (environ 500 exploitations) restent présents en Ile-de-France et attirent des candidats à l’installation pour des débouchés en circuits de proximité même si le coût du foncier et les difficultés liées à la péri-urbanité constituent des freins à l’installation.

L’agriculture biologique est en fort développement (+25% de SAU consacrés à l’AB entre 2018 et 2019).

Elle reste toutefois en retard par rapport à la moyenne nationale (5% de la SAU contre 8,5% au niveau français).

Source : Chiffres issus d’Agreste Ile de France, Mémento 2020, décembre 2020

L’Ile-de-France compte une dizaine de produits sous signes de qualité (dont les AOC Brie de Meaux et Brie de Melun et les IGP Volailles de Houdan et Vin des Yvelines).

L’Ile-de-France est également caractérisée par la présence de nombreux centres équestres et cavaliers (première région française en nombre de pratiquants avec environ 14% des licenciés de la Fédération Française d’Equitation)3.

Les forêts, publiques (33%) et privées (67%), occupent 25% de la superficie régionale et sont caractérisées par leur rôle social puisqu’elles accueillent plus de 100 millions de visiteurs par an. Elles assurent également des fonctions de production de bois, de préservation de la biodiversité et de captation de carbone.

L’Ile-de-France, de par sa densité urbaine et les caractéristiques de sa population, est également caractérisée par la présence de nombreuses entreprises d’aménagement paysagers (2 420 entreprises, soit 8%

des entreprises françaises et 12 100 actifs, soit 12,5% des professionnels du secteur4) et par l’émergence de l’agriculture péri-urbaine et urbaine, qui regroupe des pratiques très diversifiées (cultures sur les toits ou dans des bâtiments en hydroponie, aquaponie, éco-pâturage, jardins partagés, …).

Source : Chiffres clés 2019 des entreprises du paysage en Ile de France, UNEP

Des enjeux d’installation et de main d’œuvre

Les 5 000 exploitations agricoles francilienne représentent 12 000 emplois directs, la proportion des agriculteurs exploitants dans la population francilienne étant de 0,1% alors que les agriculteurs exploitants représentent 1,6% de la population nationale. Environ 66% des agriculteurs franciliens ont plus de 50 ans. Toutefois, l’installation en Ile-de-France est rendue particulièrement difficile par le coût du foncier, nettement plus élevé que dans d’autres régions françaises. Les entreprises du secteur ont également des difficultés à recruter des salariés : en effet, le développement du salariat, qu’il soit saisonnier en maraichage, ou permanent en élevage ou grandes cultures, est freiné par le coût du logement, la pénibilité du travail et le niveau de rémunération qui rend le secteur agricole peu attractif par rapport à d’autres secteurs bien développés en Ile-de-France.

Des enjeux en matière de souveraineté alimentaire et de lien entre monde rural et monde urbain5

Les caractéristiques de l’agriculture francilienne et son évolution font que les habitants d’Ile-de-France consomment finalement peu de produits agricoles non transformés issus d’Ile-de-France et que les

3 Chiffres clés 2020 de la filière équine, IFCE (données 2019)

4 Chiffres clés 2019 des entreprises du paysage en Ile de France, UNEP

5 Les chiffres clés de l’ARIA en Ile de France

696 industries agroalimentaires du territoire fabriquent des produits peu en relation directe avec les producteurs locaux.

La crise sanitaire du COVID 19 a toutefois montré le rôle prépondérant des secteurs agricoles et agro-alimentaires et l’importance de la souveraineté alimentaire.

Les franciliens, déjà adeptes des circuits de proximité et de produits sous signe de qualité, ont encore développé leurs achats auprès des agriculteurs.

C’est également une façon de rapprocher agriculteurs et consommateurs et de faire dialoguer des mondes qui ne se connaissent pas bien.

Source : Les chiffres clés de l’ARIA en Ile de France

Des enjeux en matière de qualité de l’eau6

L’état des eaux souterraines et de surface reste moyen, dégradé ou mauvais en Ile-de-France en 2019, avec seulement 8% des rivières en bon état. Ce chiffre reste très en-deçà de l’objectif du SDAGE de 50% des masses d’eaux en bon état en 2021 pour la région Île-de-France. Au niveau du bassin Seine Normandie, les pollutions d’origine agricole (pesticides et nitrates) sont les principales responsables du déclassement des masses d’eau souterraines.

Source : Etat des lieux 2019 – Agence de l’eau Seine Normandie

6 Source : Etat des lieux de la qualité des cours d’eau en Ile-de-France en 2019, AESN, DRIEE

Des enjeux en matière de préservation de la biodiversité

On observe une érosion de la biodiversité en Ile-de-France, notamment en milieu agricole, ce qui a une incidence sur la production, la qualité de l’environnement, la qualité de vie et la santé humaine. La faible présence d’infrastructures agro-écologiques (arbres, haies, mares, …) dans le bassin parisien et le peu de diversité des espèces cultivées ne favorisent pas le développement de la biodiversité comme l’ont montré de récentes études de l’INRAE et du CNRS7.

Des enjeux en matière d’adaptation au changement climatique8

La production agricole a la particularité d’à la fois contribuer au réchauffement climatique notamment par l’émission de gaz à effet de serre issus des pratiques agricoles et de l’élevage, d’en être l’une des premières victimes puisque c’est un secteur très dépendant des éléments climatiques et de pouvoir contribuer à son atténuation par des pratiques de stockage et de bonne gestion des cycles du carbone et de l’azote.

La région Ile-de-France a connu ces dernières années des intempéries dues au changement climatique (sécheresse ou inondations), ce qui pose le problème de la gestion de l’eau. La maîtrise des cycles de l’azote et du carbone est d’autant plus importante dans une région de grandes cultures présentant peu de prairies permanentes pour le stockage du carbone (les intrants agricoles contribuant à environ 7% des GES du territoire francilien et étant responsables de 94% des GES agricoles).

Des enjeux en matière de qualité de l’air9

La qualité de l’air a des conséquences très importantes sur la santé humaine. En Ile-de-France, cette problématique est particulièrement prégnante du fait de la concentration de population et des activités humaines qu’elle engendre. L’agriculture est notamment émettrice de 82% de l’ammoniac (NH3) en Ile-de-France, lié à l’épandage d’engrais azotés et de 18% des particules primaires de diamètre inférieur à 10µm.

Source : Bilan des émissions 2017 en Ile-de-France, AirPariF, juin 2020

7 Increasing crop heterogeneity enhances multitrophic diversity across agricultural regions, PNAS August 13, 2019 116 (33) 16442-16447; first published July 29, 2019; https://doi.org/10.1073/pnas.1906419116

8Bilan des émissions 2017 en Ile-de-France, AirPariF, juin 2020

9 Bilan des émissions 2017 en Ile-de-France, AirPariF, juin 2020

Dans le document programme régional EPA2 (Page 4-9)

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