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CADRE GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE 1.1 Contexte général de l’étude

1.2. Contexte géologique

La population est majoritairement jeune voire très jeune (60% a moins de 25 ans) et le restera jusqu’en 2050 (CEDEAO-CSAO/OCDE, 2007). L’accroissement du nombre de jeunes peut être considéré comme un atout à valoriser. Le solde migratoire ouest-africain n’est jamais nul : négatif ou positif en fonction des conditions politiques et socio-économiques du pays. Une particularité à relever dans le cadre de cette région riche en ressources naturelles est l’accroissement des mouvements migratoires internes vers les zones minières.

A l’origine de ces migrations internes, il y a souvent les causes de pauvreté rurale accentuée par la chute drastique des cours des matières premières agricoles que sont le coton, le café et le tabac. A cela se sont ajoutés d’autres facteurs tels que le mariage, le suivi d’un parent proche installé depuis longtemps dans les régions minières. Pour les quatre pays de l’UFM, comme pour les autres, cette forte croissance démographique est à la base du caractère cosmopolite de la population et de la dégradation des potentialités en ressources forestières et aquatiques, de la pression sur l’environnement.

1.2. Contexte géologique

1.2.1. La richesse minéralogique du socle précambrien d’Afrique de l’ouest

Pays Année de référence Nombre total d’habitants

Côte d’Ivoire 2014 23

Guinée 2013 11,75

Libéria 2013 4,29

Sur le plan géologique notre zone d’étude se présente en partie comme appartenant à un terrain archéen et plus largement à un socle précambrien appelé Craton Ouest Africain. Didi Ould Moctar (Moctar, 2009) dans une étude expose le fait que les socles précambriens sont d'une grande importance économique à l'échelle du globe car ils englobent l'essentiel de l'or dit orogénique, de l'or des paléoplacers, des VHMS (Volcanic-Hosted Massive Sulfide), le Ni et Cu associés aux Komatiites et les formations ferrifères litées BIF (Banded Iron Formations).

Figure 4 : Les provinces géologiques et les sites diamantifères de l'Afrique de l'Ouest (Chirico, et al., 2012).

Ils englobent aussi les intrusions post-archéennes riches en PGE (Platinium Group Elements), en Cr, Ni, les latérites nickélifères et les bauxites ainsi que les formations diamantifères (cf. figure 4). L'importance géologique et géographique du socle précambrien ouest africain est accentuée par sa richesse minéralogique faisant ressortir son importance économique, puisque qu’il recèle d'importants gisements d'or, de chrome, de cuivre de fer, de nickel, des platinoïdes, d'uranium, d'étain, de manganèse et surtout de diamant. Quelques données du BRGM (Marot, et al., 1997) montrent l'importance économique de cette zone. On a par exemple 60% en valeur de la production

mondiale de diamant gemme qui provient d'Afrique subsaharienne dont la moitié est portée par les cratons précambriens.

1.2.2. La dorsale de Man

Figure 5 : Carte géologique synthétique de la dorsale de Man ou Domaine Kénéma-Man (Naba, et al., 2004).

Le Craton Ouest Africain apparaît en suivant 2 dorsales : Réguibat au nord et Man au sud. Ces dorsales présentent beaucoup de similitudes tant du point de vue de la nature des formations géologiques que des âges. Nous nous limiterons à la dorsale de Man qui couvre l’espace de l’Union du Fleuve Mano qui est notre champ d’étude. La dorsale de Man est constituée de deux domaines principaux (Cf. figure 5) :

• Un domaine occidental, couvrant l’extrême ouest de la Côte d’ Ivoire, une grande partie du Libéria et de la Guinée, et toute la Sierra Leone. Ce domaine est encore appelé Kenema-Man respectivement du nom des régions de la Sierra Leone et de la Côte d’Ivoire où le socle libérien avait été étudié (Kouamelan, et al., 1997). Les formations géologiques sont d’âge Archéen. Ce

sont des gneiss gris rubanés de composition tonalitique avec des intercalations de granulite rose à orthopyroxène, et des charnockites (Camil, 1984 ; Kouamelan, et al., 1997). Des plutons de granite calco-alcalin postérieurs au métamorphisme du faciès granulite sont intrusifs dans les gneiss gris. Deux cycles orogéniques sont reconnus dans ce domaine : le cycle Léonien (3,3- 3,2 Ga) et le cycle Libérien (2,8-2,7 Ga).

• Un domaine oriental, appelée domaine Baoulé-Mossi, couvre une grande partie de la Côte d’Ivoire. Les formations géologiques, d’âge Paléoprotérozoïque (2,5-1,8 Ga), sont appelées formations birimiennes (Kitson, 1918 ; Junner, 1940 ; Bessoles, 1977). Elles sont affectées par l’orogenèse éburnéenne (Bonhomme, 1962) dont le paroxysme se situe aux alentours de 2,1 – 2,09 Ga (Einsenlohr & Hirdes, 1992 ; Blenkinsop, et al., 1994).

1.2.3. Les kimberlites du Craton West Africain

Au niveau du Craton West Africain, on observe des concentrations de sites comportant des kimberlites principalement dans l’espace de l’Union du Fleuve Mano (Cf. Carte 6). La kimberlite est une roche volcanique, ultrabasique, très dure, profonde, dans laquelle on trouve habituellement le diamant. Elle doit son nom à la ville de Kimberley en Afrique du Sud, où elle fut découverte et décrite pour la première fois. On trouve généralement du diamant dans de la kimberlite. On retrouve des concentrations de kimberlite dans le sud de la Guinée (Koslov, 1966 ; Rombouts, 1988), dans les districts de Koidu et Tongo dans l'est de la Sierra Leone (Grantham & Allen, 1960 ; Tompkins & Haggerty, 1984 ; Tompkins & Haggerty, 1985), et dans l'ouest du Libéria (Haggerty, 1982). Les kimberlites libériennes peuvent être résolues en trois groupes distincts.

Toutes les kimberlites de Guinée et la Sierra Leone sont probablement de l'âge jurassique, une période géologique s’étendant entre environ 145 et 200 Ma, et l'un des groupes au Libéria est maintenant connu pour être d'âge néo-protérozoïque (Kiviets, 2003). La région de Séguéla, au centre- ouest de la Côte-d'Ivoire, est aussi connue pour son champ diamantifère alimenté par des dykes de kimberlite. Ces dykes, non déformés et non métamorphisés, recoupent les formations du Birimien (Pouclet, et al., 2004).

Figure 6 : Carte de la zone du Craton West Africain montrant la répartition des kimberlites, les types d'intrusion, les classifications de faciès et les âges. La flèche révèle la piste des « points chauds » et la direction du mouvement

continental entre environ 153 et 140 Ma (Skinner, et al., 2004).