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Les contacts avec des policiers

II. Les principaux résultats

3. Les loisirs et comportements à risque

3.5. Les contacts avec des policiers

La dimension « police » se compose de différentes questions qui ont été traitées par modules dans le questionnaire. En lien avec les comportements commis ou subis, cette partie traite des contacts avec les policiers ou les gendarmes. Les contacts ont été recensés selon leur nature et leur nombre sur une période d’un an.

3.5.1. La nature des contacts

L’intervention des policiers ou des gendarmes dans les établissements scolaires au titre de la prévention, pour parler de leur travail, des problèmes de violence ou de drogues concerne près d’un tiers des adolescents (31,5%). C’est un peu plus souvent le cas à Lyon qu’à Grenoble (Cf. graphique n°26).

Graphique 26. Les interventions de policiers ou gendarmes dans les classes depuis la rentrée de septembre 2011 (Q65)

En dehors du cadre scolaire, un peu plus de 2 adolescents sur 5 (46 %) déclarent avoir eu au moins un contact avec la police ou la gendarmerie au cours de la période de référence. Les deux sites enregistrent des résultats proches (47% pour Lyon et 42% pour Grenoble).

44,8% 26,0% 30,2% 28,4% 34,0% 19,9% 37,4% 38,1% 29,9% 32,7% 27,5%

Spécifique lycée Pro lycée Générale/techno lycée Spécifique collège Générale collège 1ère 2nde 3ème 4ème agglo Lyon agglo Grenoble % d'élèves concernés

Tableau 59. Les contacts avec la police ou la gendarmerie depuis 1 an (septembre 2011) selon le type de contacts (Q66)

Opinions à l’égard de la police Agglo Grenoble Agglo Lyon

Effectif total % d’élèves concerné Effectif total % d’élèves concerné

Victime d’un accident de la route 3026 9,9% 9944 11,1%

Témoin d’un délit 3022 8,8% 9934 9,3%

Victime d’un délit 3024 6,5% 9927 6,8%

Soupçonné d'avoir commis un délit 3025 8,5% 9933 11,2%

Demande d’un renseignement 3026 18,0% 9931 18,6%

La police t’a contrôlé sur ton vélo /

ton scooter 3021 8,1% 9922 9,1%

La police t’a contrôlé dans la rue, dans un

parc, sur une place, un hall d’immeuble 3019 13,0% 9925 18,9%

Autre raison 2804 4,1% 9000 4,0%

18% des adolescents ont parlé au moins une fois à un policier / un gendarme pour demander un renseignement ou de l’aide. Près de 9% des adolescents indiquent avoir été en contact au moins une fois en tant que témoin ou victime d’un accident de la route. De plus, 8% des participants ont fait l’objet de contrôle sur leur vélo ou leur scooter et pour 15 % le contrôle a eu lieu dans la rue, dans un parc, sur une place, un hall d’immeuble. 8 % ont été en contact en tant que témoin d’un délit. Pour 6 % d’entre eux, c’est en tant que victime d’un délit qu’ils ont été amenés à prendre contact avec la police ou la gendarmerie. Enfin, 8% des enquêtés ont eu des contacts en tant qu’auteurs présumés d’un délit (Cf. tableau n°58).

Graphique 27. Les contacts avec la police depuis septembre 2011

Au total, comme le graphique n°27 le résume, les contacts avec les policiers sont les plus fréquents à l’intérieur de l’école (pour recevoir des informations), pour demander des renseignements dans la rue, et enfin lors de contrôles dans les rues à pied (entre 18 et 32%). Les contrôles sur les deux roues apparaissent plus rares (9%) mais ne sont pas calculés sur la base des détenteurs. Des contacts moins fréquents sont liés à la suspicion d’être un auteur ou une victime (entre 7 et 11%).

4,0% 17,5% 8,9% 18,5% 10,6% 6,7% 9,2% 10,8% 31,5% Autre raison Contrôlé dans la rue, dans un parc, sur une …

Contrôlé sur ton vélo / ton scooter Demande d'un renseignement à un policier Soupçonné d'avoir commis un délit Victime d’un délit Témoin d’un délit Victime d’un accident de la route A l'école, pour recevoir des informations

Les jeunes qui déclarent avoir commis des actes sont rarement connus des services de police pour ces faits (Cf. tableaux 44 et 45). Les taux de détection ne dépassent pas 17%. Les plus faibles (moins de 5%) concernent les téléchargements illégaux sur Internet et les insultes par internet qui sont des actes rarement dénoncés (par 7% seulement des victimes, Cf. tableau

n°52). Les actes portant atteinte aux biens sont plus souvent portés à la connaissance de la

police et les auteurs plus souvent détectés.

On distingue au final les contacts à l’initiative de la police, parce que le jeune est soupçonné d’un délit ou contrôlé dans la rue ou sur son vélo, des interactions déclenchées à l’initiative des élèves. Les premiers concernent 23% des élèves (24% sur le site lyonnais, 18% sur le site grenoblois), les seconds sont déclarés par 32% d’entre eux (30% sur le site grenoblois). Dans l’ensemble, 9% des élèves grenoblois et 13% des lyonnais ont expérimenté les deux catégories de contacts.

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3.5.2. Le profil des élèves selon la nature des contacts

La nature des interactions varie selon les caractéristiques des enquêtés, les disparités sont particulièrement importantes pour les contacts à l’initiative de la police. Ces derniers concernent plus souvent les garçons, deux fois plus souvent suspectés pour des délits et deux fois plus souvent concernés par les contrôles dans la rue (Cf. tableau n°60).

Tableau 60. Part des élèves concernés par des contacts avec la police ou la gendarmerie par type d’interactions selon les caractéristiques personnelles et le niveau socio-économique

Tous types de contacts Contacts à l’initiative de la police Contacts à l’initiative de l’élève

Effectif

total % oui Effectif total % oui Effectif total % oui

Genre Garçons 6563 49,0% 6608 31,0% 6608 31,3% Filles 6011 42,3% 6232 14,4% 6232 31,9% Tranche d’âge 13 ans ou moins 2618 36,1% 2685 11,9% 2684 27,4% 14 ans 2899 41,3% 2957 19,3% 2957 29,8% 15 ans 3191 47,6% 3270 24,1% 3271 32,4% 16 ans 2534 52,5% 2586 29,4% 2586 34,7% 17 ans et plus 1275 58,5% 1287 38,6% 1285 36,5% Niveau social Foyer favorisé 2102 44,2% 2164 17,1% 2161 33,4% Foyer intermédiaire 2887 47,5% 2968 21,0% 2968 33,7% Foyer modeste 4709 46,1% 4798 25,3% 4796 30,7% Niveau d’étude du père Supérieur au Bac 4539 45,9% 4650 19,9% 4650 33,8% Bac 1298 45,9% 1332 23,3% 1331 31,0% Inférieur au Bac 2746 49,7% 2795 27,6% 2790 33,0%

Les interactions progressent fortement avec l’âge. Le niveau social est discriminant, mais seulement pour les contrôles à l’initiative de la police.

Tableau 61. Part des élèves concernés par des contacts avec la police ou la gendarmerie par type d’interactions selon la structure et les relations familiales

Tous types de

contacts Contacts à l’initiative de la police Contacts à l’initiative de l’élève

Effectif

total % oui Effectif total % oui Effectif total % oui

Structure familiale 2 parents, famille biologique 7893 43,0% 8083 21,3% 8080 29,6% 2 parents, famille recomposée 1275 51,5% 1302 25,2% 1303 37,6% Famille monoparentale 3052 50,6% 3102 25,9% 3101 34,4% Vit avec d'autres adultes 314 45,7% 315 25,4% 315 29,9%

Vit seul 39 59,0% 39 39,3% 39 46,4%

Qualité des relations avec les parents

Très bonnes 5714 40,3% 5844 19,8% 5835 27,4% Plutôt bonnes 4479 48,9% 4559 23,8% 4563 34,5% Mitigées 1232 53,8% 1259 28,9% 1262 36,5% Plutôt mauvaises ou très mauvaises 221 61,5% 224 40,4% 224 46,0% Degré de supervision Systématique (3) 3137 40,7% 3227 17,7% 3219 28,8% Très important (4) 2512 42,8% 2576 18,1% 2571 30,2% Plutôt important (5) 2167 46,7% 2221 23,5% 2228 32,2% Moyen (6) 1952 47,9% 1990 24,3% 1988 34,2%

Plutôt pas important (7) 1348 50,7% 1362 27,8% 1364 34,0% Pas important du tout ou

inexistant (8-9) 1211 57,3% 1222 40,1% 1228 36,4%

L’absence de supervision (Cf. tableau n°61), le fait de sortir en bas des immeubles ou le soir après l’école expose à plus d’interactions, et accroit encore très nettement les contacts à l’initiative des policiers. Par exemple, 47% de ceux qui passent très souvent leur temps libre au bas des immeubles ont fait l’objet de tels contrôles. Les jeunes des quartiers sensibles sont plus souvent concernés (Cf. tableau n°63).

Tableau 62. Part des élèves concernés par des contacts avec la police ou la gendarmerie par type d’interactions selon le type de classes et les filières d’enseignement

Tous types de

contacts Contacts à l’initiative de la police Contacts à l’initiative de l’élève

Effectif

total % oui Effectif total % oui Effectif total % oui

Niveau 4ème 2755 36,7% 2807 14,2% 2806 27,6% 3ème 3338 44,5% 3395 22,0% 3395 31,3% 2nde 3340 47,4% 3418 24,8% 3423 31,4% 1ère 3192 53,4% 3272 29,6% 3269 35,7% Filière d’enseignement Générale collège 5201 39,4% 5307 16,1% 5306 29,1% Spécifique collège 456 44,8% 454 29,3% 455 26,5% Moyenne collège 5656 39,8% 5760 17,1% 5761 28,9% Générale/techno lycée 4363 47,7% 4507 22,1% 4506 33,6% Pro lycée 2169 55,7% 2183 37,6% 2186 33,4% Spécifique lycée 450 56,1% 454 36,3% 452 38,5% Moyenne lycée 6982 50,7% 7143 27,7% 7144 33,8%

Tableau 63. Part des élèves concernés par des contacts avec la police ou la gendarmerie par type d’interactions selon le type d’habitat

Tous types de

contacts Contacts à l’initiative de la police Contacts à l’initiative de l’élève

Effectif

total % oui Effectif total % oui Effectif total % oui

Situation du logement

Dans une cité 2423 53,1% 2445 34,9% 2453 31,9%

Ailleurs 9397 44,6% 9628 20,3% 9619 31,9%

Type de logement

HLM 2204 52,4% 2241 32,3% 2246 32,5%

Autre 8745 45,8% 8955 21,2% 8948 32,8%

Indice de désordres

Très faible (0 item cité) 5421 39,1% 5584 15,0% 5574 28,6% Plutôt Faible (1 à 2) 3069 46,7% 3126 23,1% 3128 32,3% Faible (3 à 5) 1859 55,4% 1889 32,9% 1893 36,5% Plutôt fort à très fort (6 à

9) 1332 61,9% 1349 42,6% 1345 40,0%

Le taux d’interactions est plus élevé chez les auteurs de délits. C’est le cas des contacts pour suspicion de délit qui touchent 43% des auteurs d’au moins 4 types d’actes graves contre seulement 3% des inactifs, mais aussi des contrôles dans la rue qui ciblent 57% des plus actifs contre 8% des élèves se disant inactifs.

La perception de la « normalité » de la violence conduit à trouver plus souvent la police sur son chemin : ceux qui disent qu’il faut répondre à la provocation par la violence ont été deux fois plus en contact avec la police à l’initiative de cette dernière. La relation est moins nette pour les contacts qui dépendent de l’initiative du jeune, mais elle est vérifiée.

La même corrélation se vérifie avec d’autres indicateurs qui indiquent que le recours à la violence n’est pas exclu (la discussion ne suffit pas) ou que la loi ne doit pas être respectée nécessairement soit en termes moraux, soit parce que le risque d’être pris est faible.