• Aucun résultat trouvé

Bilan sur le déroulement du terrain et les conditions de réalisation

5. Le bilan du terrain quantitatif

5.3. Bilan sur le déroulement du terrain et les conditions de réalisation

Globalement l’enquête a reçu un accueil positif de la part des établissements scolaires comme de la part des élèves.

Le terrain a nécessité l’intervention de 3 enquêteurs sur l’agglomération grenobloise et 8 sur celle de Lyon. Les enquêteurs ont toujours été bien accueillis dans les établissements scolaires, et le terrain a pu se dérouler comme prévu.

Quelques parents (une dizaine de cas pour presque 14 000 élèves interrogés) et quelques enseignants ont réagi sur le contenu du questionnaire jugé intrusif. Les questions d’opinion en général, celles portant sur les homosexuels ou sur Nicolas Sarkozy, en particulier, ainsi que les questions traitant des délits (en tant que victime ou en tant qu’auteur) sont celles qui ont généré le plus de réactions.

5.3.1. Le personnel présent lors de la passation

Dans la plupart des cas, un seul enquêteur était présent pour la passation collective dans l’établissement et dans la classe. Pour deux classes seulement, rencontrant des difficultés de lecture, écriture et de compréhension, deux enquêteurs ont assuré la passation (cela a été décidé en concertation avec l’établissement scolaire lors de la prise de rendez-vous). La complexité du terrain sur le plan organisationnel n’a pas permis d’affecter plusieurs enquêteurs là où cela s’avérait nécessaire.

Le comité de pilotage préconisait de réaliser l’enquête sans la présence du personnel de l’établissement pour ne pas influencer les réponses des élèves. Malgré ces recommandations, dans près des 75 % des classes, un personnel de l’établissement scolaire (contact référent pour l’enquête ou professeur) était présent lors de la passation. Cette présence a été justifiée par les établissements scolaires pour des raisons de sécurité et d’assurance, l’établissement scolaire est en effet seul responsable de ses élèves.

Néanmoins cette présence n’a pas nui ni au bon déroulement de la passation, ni au caractère confidentiel et anonyme de l’enquête. En effet, le personnel de l’établissement scolaire n’est pas intervenu pendant la passation, sauf pour recadrer les élèves dissipés et assurer l’ordre. Ils ont parfois aidé l’enquêteur à répondre aux questions des élèves, mais cela uniquement quand ils étaient sollicités par les élèves eux-mêmes, et cela a toujours été fait avec bienveillance.

5.3.2. Le temps de passation

Le questionnaire s’est avéré long à remplir, en particulier pour les plus jeunes (4ème) et les

élèves présentant des difficultés d’attention, de concentration et d’apprentissage.

Finalement sur 55 minutes de classe, 45 minutes maximum ont pu être consacrées au remplissage du questionnaire, le temps d’installation des élèves dans la classe et le temps de présentation de l’enquête consommant bien 10 minutes.

Tableau 12. Le temps de passation

Temps de remplissage

25 % des élèves 18 min

50 % des élèves 21 min

75 % des élèves 28 min

Moyenne globale 23 min

Ecart-type +/- 9 min

La durée moyenne de remplissage du questionnaire est de 23 minutes. En incluant les élèves qui n’ont rempli que partiellement le questionnaire, la durée est comprise entre 3 min et 1h21. On constate peu de différence selon le site d’enquête (22 min en moyenne pour Grenoble, 24 pour Lyon). De même, les temps de réponses sont similaires entre collège (22 min) et lycée (24 min en LGT et 23 min en LP), selon le niveau de classe et entre filière. Seule

la dispersion légèrement plus importante est notable pour les filières spécialisées. Les questionnaires trop peu remplis ont été éliminés (inexploitables).

5.3.3. Le niveau d’attention et la compréhension des élèves

Tableau 13. Le niveau d’attention de la classe évalué par les enquêteurs

Grenoble Lyon Total

Nb de classes % Nb de classes % Nb de classes %

Très bon 114 47% 166 41% 280 43%

Correct 100 41% 182 45% 282 44%

Mauvais 21 9% 50 12% 71 11%

Très mauvais 6 2% 9 2% 15 2%

Total 241 100% 407 100% 648 100%

Dans presque la moitié des classes, le niveau d’attention a été jugé très bon. Néanmoins 14% des enquêteurs lyonnais et 11% des grenoblois ont décrit un climat peu propice à la passation de l’enquête.

Certains passages du questionnaire ont parfois surpris ou posé des problèmes de compréhension.

Certains élèves ont pu être déstabilisés par les items concernant les délits commis ou la large place faite aux questions relatives à la police. Il s’agit d’élèves des zones résidentielles qui ne se sont pas reconnus dans ces questions, peut-être jugées trop éloignées de leur quotidien. Le bloc de questions sur l’activité professionnelle des parents a été difficile à remplir pour les élèves et consommateur de temps.

Tableau 14. Les taux de « ne sais pas » ou de non-réponse aux questions relative à l’activité professionnelle des parents (résultats non redressés)

Taux de « ne sais pas » ou non-réponse

Niveau d’étude de la mère (Q11S1) 25%

Niveau d’étude du père (Q11S2) 30%

Statut d’activité de la mère (Q14S1) 5%

Statut d’activité du père (Q14S2) 11%

Statut d’emploi de la mère (Q16S1) 16%

Statut d’emploi du père (Q16S2) 17%

Description du métier de la mère (Q17S1) – codage par l’institut 13% Description du métier de la mère (Q17S2) – codage par l’institut 17%

PCS de la mère (Q18S1) – codage par l’élève 21%

PCS du père (Q18S2) – codage par l’élève 21%

Dans 13 à 17% des cas, l’institut n’a pas été en mesure de coder la profession des parents du fait de l’absence d’information ou de l’imprécision des réponses relatives au métier des parents.

Les questions demandant des réponses chiffrées ont également consommé du temps, les élèves ont notamment eu du mal à estimer correctement le nombre d’heures par jour passé à regarder la télé, surfer sur Internet … et leur nombre de copains. Des questions fermées avec proposition d’échelle auraient sans doute été plus efficaces.

De ce fait, les questions situées en fin de questionnaire (au cœur de la recherche) n’ont pas toujours été remplies faute de temps.

Certaines notions du questionnaire ont posé des problèmes de compréhension. Les termes suivants, par exemple, ne sont pas clairs pour tous les élèves :

- Le terme de commune (le terme de ville est à privilégier)

- France métropolitaine / France d’Outre Mer, DOM-TOM

- Le terme de cité et la notion de HLM, logement social

- Le terme de quartier ne parle pas à tous, notamment ceux qui résident à la campagne ou en maison individuelle, et il a parfois une connotation péjorative

- Les termes : pétition, et pour certains grève et manifestation.

Au final sur les 13 884 questionnaires récupérés, 205 ont été éliminés car incomplets, trop mal remplis ou présentant des problèmes importants de cohérence.

5.3.4. Le recueil de l’adresse

Le recueil de l’adresse a le plus souvent suscité des réactions de méfiance de la part des élèves, sur le caractère réellement anonyme du questionnaire. Il a été nécessaire de rassurer en expliquant que l’adresse allait être codée en quartier, et non saisie en tant que telle, puis détruite, pour pouvoir analyser les résultats selon le quartier d’habitation des élèves.

Sur l’ensemble des questionnaires, 95 % des adresses ont été qualifiées ; 66% des adresses des élèves sont rattachées à un quartier (codé selon la nomenclature IRIS de l’INSEE) et 29% sont situées sur des communes non découpées en IRIS ou en dehors de l’Isère et du Rhône (hors champ d’étude).

Tableau 15. Ventilation des questionnaires selon le résultat de l’exploitation de l’adresse (résultats non redressés)

Nombre d’élèves %

Département non renseigné 80 1%

CP / commune non renseignés 30 0%

Adresse non renseignée 277 2%

Adresse renseignée, mais code IRIS non trouvé 364 3%

Adresse codée avec IRIS 9039 66%

Commune non découpée en IRIS (petite ville ou rural) 3806 28%