Questionnaires, lieux et jours des enquêtes
X.1. Construction des enquêtes par questionnaire
La méthode d’enquêtes par questionnaire est la plus utilisée dans l’étude de la perception de la qualité de l’air (Moch et Roussel, 2000 ; Gailhard‐Rocher, 2008 ; Bélanger et al., 2009 ; ORS, 2010). Elle permet d’interroger un grand nombre de personnes : la pollution de l’air a un risque individuel plutôt faible, mais elle touche un grand nombre de personnes. Afin de pouvoir interroger une diversité de touristes selon leur région d’origine, nous avons fait le choix d’enquêtes qualitatives avec des questions fermées (fig. X.1), car elle permet d’interroger un grand nombre de touristes.
Les touristes sont peu enclins à répondre à des questions lors de week‐end ou vacances à Paris. Les enquêtes par questions fermées permettent de raccourcir le temps des enquêtes, et un plus grand nombre de touristes acceptent ainsi d’y répondre.
Cette méthode nous permet ainsi de quantifier et de comparer les différentes opinions des touristes sur la pollution de l’air parisienne. Cependant, il est difficile avec cette méthode d’analyser et de comprendre tous les résultats. Par le caractère bref des questionnaires, beaucoup de facteurs qui jouent un rôle certain dans la représentation ne peuvent pas être pris en compte (état de santé, tabagisme, lieu de vie…). Les entretiens semi‐directifs, à l’aide de discussions, permettent de mieux appréhender les représentations et d’aller plus loin dans leurs interprétations (Annesi‐Maesano, 2007). Nous n’avons pas réalisé ce type d’entretien mais certains touristes, étant intéressés par le sujet, ont souhaité discuter avec nous de ce qu’ils ressentaient de la pollution de l’air lors de leur séjour en région parisienne et souvent, aller plus
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loin que les réponses aux questionnaires. Les commentaires de certains touristes ont ainsi été pris en compte afin d’aider à la compréhension de leur représentation de la pollution de l’air à Paris.
Figure X.1 : Questionnaire réalisé auprès des touristes à Paris en 2011 (verso)
X.1.1. Évaluation de la pollution de l’air par les touristes
Pour demander aux touristes d’évaluer la pollution atmosphérique, deux questions sont posées : la première « Est‐ce que la ville de Paris est polluée ? » avec le choix de répondre « oui » ou « non » (question 5 ; fig. X.1) et la seconde est une note sur une échelle de 1 (très bonne qualité de l’air)
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à 10 (très mauvaise qualité de l’air) calquée sur l’indice de qualité de l’air français Atmo (question 5 ; fig. X.1). La plupart des pays occidentaux utilisent des indices de qualité de l’air. Ils sont calculés différemment mais le principe est le même, avec une échelle allant d’une bonne qualité de l’air à une qualité de l’air médiocre (cf. chapitre III). Sur le site de l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris (http://www.parisinfo.com) une page est consacrée à la pollution de l’air à Paris citant cet indice (fig. X.2). Le choix de cet indice nous a ainsi permis de comparer la représentation de la qualité de l’air à Paris et sur leur lieu d’habitation.
Figure X.2 : Extrait de la page sur la qualité de l’air à Paris sur le site de l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris, source : http://www.parisinfo.com, consulté en octobre 2012
Nous noterons cependant que la première question est posée sur la pollution de l’air et la seconde sur la qualité de l’air pour faire référence à l’indice informatif. Les deux termes veulent exprimer la même idée mais le mot pollution renvoie à une vision plus négative que le terme qualité.
X.1.2. Facteurs de représentation de la pollution de l’air
Les enquêtes par questionnaire permettent « de scruter les représentations sociales de l’espace et de tester certains des nombreux facteurs qui se combinent pour les influencer » (Goeldner‐ Gianella et Humain‐Lamoure, 2010). Nous avons déterminé plusieurs facteurs qui pouvaient influencer la perception des touristes de la pollution de l’air à Paris, à l’aide de la littérature sur la perception de la pollution de l’air et sur la qualité de vie dans les grandes villes (Charles et al., 2007), tels que :
-
les nuisances sanitaires ressenties (irritations des yeux, du nez, difficultés respiratoires, fatigue) ;-
les perceptions sensorielles (visibilité, odeurs, bruit) ;-
le temps à Paris (temps, température) ;-
leurs connaissances sur les problèmes environnementaux ;-
leur origine (pays et ville);-
leurs modes de transport pour arriver à Paris (avion, voiture, train, bus…) et se déplacer dans Paris (voiture, transport en commun, vélo, à pied…) ;-
leurs type et lieu d’hébergement ;-
des indicateurs sociodémographiques (sexe et âge).Les premières enquêtes ont été réalisées en 2009 avec un questionnaire avec une liste de déterminants plus longue (cf. annexe E). Il s’est avéré trop long et peu de touristes souhaitaient y répondre. Plusieurs questions ont été abandonnées. Par exemple, une des questions importantes que nous nous posons est de savoir si la perception de la pollution de l’air par les touristes peut avoir un impact sur l’activité touristique à Paris. Afin d’y répondre, nous avions posé deux questions dans le questionnaire :
‐ « La qualité de l’air de Paris a‐t‐elle été prise en compte dans votre choix de destination
touristique ? »
‐ « La qualité de l’air durant ce séjour peut‐elle être un frein à votre retour dans Paris ? »
La plupart des touristes interrogés ne savaient pas quoi répondre à ces deux questions, nous avons choisi de ne plus les poser tout en réfléchissant à ces questions indirectement à partir des autres réponses.
Le questionnaire a aussi été réorganisé à la suite de tests durant l’été 2010 (cf. annexe F). Par exemple, les questions sur le ressenti sanitaire des touristes a été placé avant les questions sur leur évaluation de la pollution de l’air parisienne pour éviter d’influencer leurs réponses. Quelques éléments de réponses ont aussi été complétés. Pour la question 2 « Selon ces
symptômes (odeurs désagréables, visibilité réduite, irritation des yeux, ...) peuvent être dus : », nous
avions pensé au « bruit », à la « météo » et à la « pollution de l’air » comme réponse. De nombreux touristes ont proposé dans « autre », la « propreté de la ville » ainsi que le « métro » que nous avons ajoutés à nos réponses.
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