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Le Liber constitutionum est contenu dans vingt manuscrits, mais deux d’entre eux présentent également des traces de corrections effectuées à partir de copies perdues, ce qui porte à vingt-deux le

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Alors que David N. Dumville inclut cette source dans son étude. Voir D

UMVILLE

(David N.),

« Kingship... », art. cit., p. 75 n. 14.

77

En dernier lieu, voir P

LESSIER

(Marc), La Loi des Burgondes, la Loi de Gondebaud, thèse de

doctorat soutenue à l’Université de Paris IV-Sorbonne, sous la dir. de Michel Rouche, 2000, p. 43-44

et 306 et I

D

., « La loi des Burgondes, œuvre politique du roi Gondebaud », dans P. Paravy (dir.), Des

Burgondes au royaume de Bourgogne (V

e

-X

e

siècle) : espace politique et civilisation, Grenoble :

Académie delphinale, 2002, p. 45-58 : p. 47-48. Il estime que le commanditaire initial du code fut

Gondebaud. Voir également, F

AVROD

(Justin), Histoire politique du royaume burgonde (443-534),

Lausanne : Impr. Chabloz, 1997, p. 26 ; F

ISCHER

D

REW

(Katherine), The Burgundian Code, book of

constitutions or law of Gundobad, additional enactments, Philadelphia, Pa. : University of

Pennsylvania Press, 1988

3

[1949], p. 6 ; P

ERRIN

(Odet), Les Burgondes : leur histoire des origines à la

fin du premier Royaume, 534. Contribution à l’histoire des Invasions, Neuchâtel : Les Éditions de la

Baconniére, 1968, p. 163 et p. 469-479.

78

P

LESSIER

(Marc), La Loi des Burgondes..., op. cit., p. 43-44. Cette hypothèse va dans le sens de

celle avancée par F

AVROD

(Justin), Histoire politique..., op. cit., p. 138 n. 138. Il estime que ce roi est

l’auteur du titre III. En revanche, attribuer cette loi à Gundioch comme le fait Odet Perrin, suivant le

postulat que le titre III aurait été composé dans un contexte d’expansion territoriale et donc d’un

besoin de main-d’œuvre, ne nous semble pas pertinent, puisque la portée générale de l’article ne

permet pas d’identifier avec précision le contexte de sa rédaction, voir P

ERRIN

(Odet), Les

Burgondes..., op. cit., p. 407.

79

Liber constitutionum, III : Si quos apud regiae memoriae auctores nostros, id est : Gibicam,

Gundomarem, Gislaharium, Gundaharium, patrem quoque nostrum et patruum liberos liberasve

fuisse constiterit, in eadem libertate permaneant ; quicumque sub eisdem fuerunt obnoxii servituti, in

nostro dominio perseverent. L’édition utilisée est celle de

VON

S

ALIS

(Ludwig Rudolf), M.G.H., L. L.

nat. Germ. II, 1, Hanovre : Hahn, 1892.

80

Le Liber constitutionum est contenu dans vingt manuscrits, mais deux d’entre eux présentent

également des traces de corrections effectuées à partir de copies perdues, ce qui porte à vingt-deux le

était une construction artificielle de l’histoire en vue d’étoffer le titre III

81

. Cette suite de noms

est un jalon chronologique, qui donne du sens au texte législatif. Ces quatre noms constituent

une période de référence : demeurent esclaves ou affranchies les individus qui portaient déjà

ce statut à l’époque où régnaient les parents de Gondebaud. Les intentions de son auteur n’ont

pas pour objectif de retracer le passé burgonde ni même de souligner l’autorité du législateur

qui n’est d’ailleurs pas mentionné. Ces deux aspects – problème de datation et rôle de la suite

de noms dans l’article de lois – expliquent pourquoi nous n’avons pas intégré ces quatre noms

dans notre étude

82

.

nombre de leçons tranmises. Les volumes qui conservent le titre III sont : Besançon, Bibl. Mun.,

1348 ; Ivrée, Biblioteca Capitolare, XXXIII (4) ; Paris, BnF, lat. 4417 ; Paris, BnF, lat. 4418 ; Paris,

BnF, lat. 4633 ; Paris, BnF, lat. 4758 ; Paris, BnF, lat. 4759 A ; Paris, BnF, lat. 9653 ; Paris, BnF, lat.

10753 ; St. Paul im Lavanttal, Archiv des Benedikt., 4/1 ; Vatican, BAV, reg. lat. 1128 ; Wolfenbüttel,

HAB, Cod. Guelf. 130 Blank. Les chercheurs ont souligné l’état du latin, parfois inintelligible,

transmis par ces exemplaires, voir notamment P

LESSIER

(Marc), La Loi des Burgondes, la Loi de

Gondebaud...op. cit., p. 9. En ce qui concerne le texte du titre III, la correction de B

EYERLE

(Franz),

Gesetze der Burgunden, Weimar : Hermann Böhlau, 1936, p. 12-14, reprise dans F

AVROD

(Justin),

Histoire politique...op. cit.,, p. 56 est inutile car liberos n’est pas un ajout de Salis, mais un respect des

leçons lues dans certains manuscrits.

81

G

EYER

(Manfred), « Die Königsreihe der Lex Burgundionum », Adler. Zeitschrift für Genealogie

und Heraldik, 105, 1972, p. 107. Pour une défense de la véracité des informations contenue dans le

titre III, voir F

AVROD

(Justin), Histoire politique...op. cit., p. 139 ; W

OOD

(Ian), « Gentes, kings... »,

art. cit., p. 248-249.

82

Ian Wood considère que ce passage énumératif ne justifie pas la création du droit, contrairement à la

liste lombarde dans l’Édit de Rothari, dans W

OOD

(Ian), « Gentes, kings and... », art. cit., p. 249.

Chapitre 1 – La liste des rois des Lombards et le prologue de l’Édit de

Rothari (643)

La liste des rois des Lombards est le plus ancien catalogue de noms qui porte sur des

rois du haut Moyen Âge. Elle a été insérée dans le prologue de l’Édit de Rothari, qui fut

promulgué par le roi éponyme en 643. Liste et prologue constituent de fait un seul et même

texte. Dès lors, il ne fait aucun doute que leur rédaction a été menée conjointement, au

moment où fut entrepris le travail de codification. Quelles motivations ont conduit à associer

un court texte historiographique à un corpus normatif ? Cette énumération est la première

manifestation écrite que les Lombards ont laissé à propos du passé de leur peuple. D’où

provient cette conscience historique ? Est-elle la mise par écrit d’une tradition séculière,

comme l’ont souligné certains chercheurs

83

? Cette mémoire est-elle fidèle à la réalité

historique ou bien certains passages sont-ils des constructions artificielles ?

L’analyse de ce texte repose sur des sources dont les productions ont été menées à des

époques tardives. Aucun manuscrit de l’Édit, réalisé entre 643 et le VIII

e

siècle, ne subsiste.

Les plus anciens volumes transmis jusqu’à aujourd’hui datent du IX

e

siècle. Cet écart de

quelques siècles a-t-il eu une incidence sur l’intégrité du catalogue ? En d’autres termes, les

copistes des IX

e

-X

e

siècles ont-ils toujours compris la liste de 643 ? Si les marques

d’altération sont naturelles dans les copies tardives des textes anciens, certaines relèvent de

modifications volontaires. Que nous apprennent ces listes modifiées sur la manière dont les

scribes des IX

e

-X

e

siècles concevaient ou se servaient du passé des Lombards pour expliquer

et justifier leur présent ?

Ces séries d’interrogations, qui portent sur l’écriture de l’histoire lombarde sous la

forme paratactique, peuvent s’appliquer à deux périodes distinctes, suivant la documentation à

disposition : d’une part, le contexte de 643 et, d’autre part, les IX

e

-X

e

siècles. L’étude

ci-dessous suit ce fil directeur. Les éléments de réponses formulés reposent sur une analyse de la

pratique de la mise en liste et des fonctions du catalogue lors de ces deux moments.

83

Voir notamment A

ZZARA

(Claudio), G

ASPARRI

(Stefano), Le leggi dei longobardi : storia, memoria

e diritto di un popolo germanico, Rome : Viella, 2005 [1992], p. xxiv.

I. Une liste rédigée avec le prologue de l’Édit de Rothari : légitimer le

roi

Entrés dans la péninsule Italienne dans les années 568-570, les Lombards sont le