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I CADREDEL’ETUDEETMETHODOLOGIE

I.2.3 Constitutionducorpusd’étude

dessèchementprogressif)etleurchute.Larécoltedesboisdecerfdemeilleurequalités’apparente doncàuneformedecueillette:c’estuneactivitélimitéedansletemps,maisassuréed’uneannéeà l’autre sur des territoires relativement circonscrits, avec néanmoins des possibilités de variations qualitatives.



I.2.3 Constitutionducorpusd’étude 

LacaractérisationdutravaildesmatièresosseusesauMésolithiquesurl’actuelterritoirefrançaiset son apport à la compréhension des modes de vie des populations mésolithiques constituent les objectifsmajeursdecemémoire.Nousl’avonsvu,actuellementcepandelaculturematérielleest très imparfaitement connu et son apport est donc très limité. Cette recherche s’inscrit dans la tendancerécentederenouvellementdesdonnéessurleMésolithiquefrançaisetdesapprochesqui luisontconsacrées.Eneffet,lapériodealongtempsétéconsidéréeprincipalementparlebiaisde l’étuded’unepartiedesproductionslithiques.Orsil’approchetypologiquedesindustrieslithiques, etnotammentdesarmatures,aétéunmoyenefficaced’ordonnerlesculturesmésolithiquesdansle temps,lapériodedoitmaintenantêtreconsidéréedansuncadrebeaucoupplusvaste,complétépar d’autresdonnées.L’étudetechnologiquededutravaildesmatièresosseusesrépondàcetobjectif. Lesconnaissancessurcetteindustriesontsoitparcellairesetfondéessurl’étudedequelquessites remarquables (Péquart et al., 1937; Lacam et al., 1944), soit très généralistes (David, 2005; Kozlowski,2009).Ilimportedoncderemettreàplatladocumentationdisponibleetd’enréaliserune étudesynthétiqueàlargeéchelle.



Cette volonté s’est heurtée à plusieurs difficultés. Le caractère souvent très fragmentaire des vestiges fauniques mésolithiques a constitué un obstacle à la reconnaissance de possibles pièces d’industrieosseuse.Quecettefragmentationsoitd’origineanthropiqueounaturelle(Bridault,1994), elleaboutitàlaconstitutiond’ensemblesdevestigesdifficilementidentifiablesetdéterminables.La difficultédereconnaissancedepiècestravailléesestdoncaccrue(etnécessiteparfoisunœilaverti: ainsilapiècedécoréemiseaujouràlaGrandeRivoireaétéisoléeparL.Chaixlorsdesonétudedes restes fauniques). De plus, le temps nécessaire au réexamen des collections fauniques se trouve considérablement augmenté pour un rapport temps investi/résultats obtenus peu satisfaisant. Néanmoins, il est toujours possible d’isoler des pièces osseuses travaillées de très petites dimensions, souvent des fragments de poinçon, mais cela suppose d’une part la conservation et l’accèsauxrefusdetamisetd’autrepart,dutempsàpouvoirconsacreràcetterecherche.Dansle cadre de fouilles récentes, sur lesquelles le tamisage a été mené de manière systématique et les refusdetamisconservés,cetravailaétépossible:ilaétéréaliséprincipalementpourleproduitdes fouillesduCuzouldeGramat.Néanmoins,lespiècesisoléesainsiprovenaientdeniveauxremaniés oudeniveauxautresquedatantduMésolithique.CetravailapuêtreréalisépourpartieàlaGrande Rivoire,l’accèsauxcollectionsdefaunesdesdernièrescampagnesayantétépossible.Peudepièces travaillées ont été isolées; cela a permis néanmoins de localiser précisément de nombreux fragmentsdeboisdecerf,etouvertlavoieàuneétudedeleurrépartitionspatiale.  L’anciennetédeplusieursfouillesaégalementconstituéunedifficultépourl’étudedel’ensembledes témoinsd’exploitationdesmatièresosseuses.Lesméthodesderechercheontévoluéetlescritères d’investigationetdeconservationdesvestigessontactuellementpluspoussésqu’auparavant.Pour denombreuxsites,lematérielaainsifaitl’objetd’unesélectionàlafouille,autamisage(quandilya eu tamisage), ou lors des choix de conservation du matériel. Le cas de Cuzoul de Gramat est particulièrement parlant: en effet, malgré la collecte de nombreux vestiges d’exploitation des matièresosseuses(déchetscompris),untriimportantaeulieulorsdesfouillesanciennes.Defait,le tamisageintégraldesdéblais,lorsdelareprisedesfouillesen2005,alivrédenombreusespièces

d’industrie en matières osseuses, au contexte stratigraphique définitivement perdu. Enfin, la conservation postͲfouilles peut également avoir posé problème. Certaines collections sont incomplètes,descomparaisonsaveclesdonnéesanciennespubliéessemblantmettreenévidence desdisparitionsdepièces(c’estlecasauCuzouldeGramat).D’autrescollectionsn’ontpaspuêtre retrouvées(c’estlecasdecelleduTrouViolet).



Ces différentes difficultés, alliées à des conditions d’accès plus ou moins aisées des séries, ont eu deux conséquences principales: l’une a conduit à devoir élaborer un territoire d’étude pertinent, l’autreaconduitàsélectionnerlessériesderéférencesauseindeceterritoiresurlesquellesilaété appliquéuneétudetechnologiquecomplète.



I.2.3.1 Choixdeszonesd’étude 

Lerecensementbibliographiquedeladocumentation,auniveaudel’ensembledel’actuelterritoire français,apermisdereconnaître67sitesayantlivrédel’industrieosseuseencontextemésolithique. Cessitesontétéregroupésen10zones.J’aidécidédecentrermonétudesurquatredeceszones: Pyrénées, CaussesͲAquitaine, AlpesͲIsère et JuraͲFrancheͲComté (fig. 4 et tab. 1). Le choix de ces zonesaétédictéparplusieurscritères.



Ilfallaittoutd’aborddisposerdessérieslesplusimportantespossiblesnumériquement,demanière àpouvoireffectuerunecaractérisationlapluscomplètedutravaildesmatièresosseusesetdeses caractéristiques techniques et économiques. La moitié sud de la France est apparue comme plus particulièrement indiquée. La plupart des sites en milieu calcaire, grottes et abris, favorables à la conservationdumatérielosseux,ysonteneffetlocalisés.CessitesseconcentrentdanslesPyrénées (etleurpiémont),lespréͲAlpesetlesrégionscalcairesàl’ouestduMassifCentral(caussesduLotet nordͲestdel’Aquitaine).Cestroiszonesprésententdeplusledoubleavantaged’avoirétéinvesties de longue date par la recherche archéologique, notamment tournée vers le Mésolithique. Elles offrent ainsi l’accès à une documentation abondante et pluriͲdisciplinaire. Les autres zones identifiéesdanslesuddelaFrance(principalementcentréessurleMassifCentraletleSudͲEst)n’ont pasfaitl’objetd’uneétudetechnologiquedétaillée.Ellesprésententdessériesdemoindreampleur et/ougéographiquementplusisolées.Lesdonnéespubliéessurl’industrieosseusedeceszonesont néanmoinsétéutiliséeslorsdelapartiedesynthèsedemontravail.LazonecentréesurlaFrancheͲ Comté a été ajoutée plus tardivement au corpus d’étude. Il s’agit de la zone d’étude la plus septentrionale, mais elle présente les mêmes intérêts que les zones méridionales, à savoir un environnementfavorableàlaconservationdesmatièresosseusesetunetraditionderechercheen directionduMésolithique.



Ces quatre zones ont également été retenues car elles permettent de disposer de sites couvrant l’intégralité des temps mésolithiques. Ce paramètre est important dans la mesure où la caractérisation des industries ne pouvait et ne devait pas rester synchronique. Une vision dans la diachronie s’avérait nécessaire, pour juger des évolutions de du travail des matières osseuses au cours du temps. Le choix de ces quatre zones permet également de couvrir un vaste territoire géographiqueetdepouvoirtenterd’apprécierdesdifférencesrégionalesdel’industrieosseuse.Une foislacaractérisationdutravaildesmatièresosseusesauMésolithiqueeffectuée,etsesvariations appréciées dans le temps et l’espace, l’objectif est de pouvoir réaliser une confrontation avec les modèles culturels actuels. Ces derniers sont largement bâtis sur les variations chronologiques et géographiques de l’industrie lithique. Les résultats de l’étude de l’industrie osseuse pourraient permettredelespréciser.

Pour finir, ces quatre zones ont également été retenues car elles permettent de disposer de sites établisdansdesenvironnementsvariés.DanslesrégionsdereliefcommelesPyrénées,lesAlpes,le JuraetlesCaussesduQuercy(contrefortouestduMassifCentral),lesdifférencesd’altitudesontune causeimportantedevariationdel’environnement.Lesgroupesétablisdanscesrégionsontdonceu lapossibilitéd’exploiterlesressourcesdemilieuxdifférents,concentréessurdessuperficiesréduites. Cette exploitation d’un large éventail de ressources et de milieux apparaît comme une caractéristique du Mésolithique. L’équipement en matières osseuses peut être partie prenante de nombreux aspects de la vie des populations préhistoriques (activités domestiques, cynégétiques, rituelles,etc.).Sonétudepeutdoncêtreunmoyendepréciserlesregistresd’activités,etd’apporter desrenseignementsquantàlafonctiondessites.



Les quatre zones retenues (Pyrénées, CaussesͲAquitaine, AlpesͲIsère et JuraͲFrancheͲComté) sont donccellesquirépondentdemanièreoptimaleàmescritèresdesélection:



- elles présentent des environnements favorables à la conservation des matières osseuses;

- elles ont fait l’objet de recherches nombreuses et pluridisciplinaires concernant le Mésolithique;

- elles permettent de disposer d’un corpus de sites couvrant à la fois l’intégralité des tempsmésolithiqueetunvasteterritoiregéographique;

- elleslivrentdessitesdontlapositionapermisl’exploitationdemilieuxvariésgrâceaux variationsaltitudinalesdel’environnement.

 

Au sein des quatre zones d’étude retenues, toutes les séries n’ont pas été abordées de manière identique.L’originedespiècesétudiéesestpréciséepourchaquesite,lorsdel’analyseducorpus. Quatrecasdefiguresontpossibles:



- les collections d’industrie osseuse ont été isolées en tant que telles et les collections fauniquesontpuêtrecontrôléesdansleurintégralité,seulouencollaborationavecle faunisteresponsabledel’étude;

- les collections d’industrie osseuse ont été isolées en tant que telles et les collections fauniquesontpuêtrecontrôléesenpartie;

- les collections d’industrie osseuse ont été isolées en tant que telles et les collections fauniquesn’ontpaspuêtrecontrôlées(cequireprésentelamajoritédessitesdontles collectionsontétéétudiées);

- les collections d’industrie osseuse n’ont pu être étudiées et seules les données bibliographiquesontapportédesinformations,avecdifférentsdegrésdefiabilité.

  





















PARTIEII



ANALYSEDUCORPUS,VISIONSYNCHRONIQUE



II ANALYSEDUCORPUS,VISIONSYNCHRONIQUE

II.1 Z

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