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Le travail des matières osseuses au mésolithique : caractérisation technique et économique à partir des séries du sud et de l'est de la France

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Academic year: 2021

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(1)Le travail des matières osseuses au mésolithique : caractérisation technique et économique à partir des séries du sud et de l’est de la France Benjamin Marquebielle. To cite this version: Benjamin Marquebielle. Le travail des matières osseuses au mésolithique : caractérisation technique et économique à partir des séries du sud et de l’est de la France. Archéologie et Préhistoire. Université Toulouse le Mirail - Toulouse II, 2014. Français. �NNT : 2014TOU20029�. �tel-01141109�. HAL Id: tel-01141109 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01141109 Submitted on 22 May 2015. HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés..

(2) 5)µ4& &OWVFEFMPCUFOUJPOEV. %0$503"5%&-6/*7&34*5²%&506-064& %ÏMJWSÏQBS Université Toulouse 2 Le Mirail (UT2 Le Mirail) $PUVUFMMFJOUFSOBUJPOBMFBWFD. 1SÏTFOUÏFFUTPVUFOVFQBS Benjamin MARQUEBIELLE -F vendredi 19 septembre 2014. 5Jtre : Le travail des matières osseuses au Mésolithique. Caractérisation technique et économique à partir de séries du sud et de l'est de la France.  ED TESC : Anthropologie sociale et historique. 6OJUÏEFSFDIFSDIF UMR 5608 TRACES. %JSFDUFVS T EFʾÒTF M. Jean Vaquer, Directeur de recherche, CNRS (UMR5608) 3BQQPSUFVST Grégor Marchand, Directeur de recherche, CNRS (UMR6566) Boris Valentin, Professeur, Université Paris I - Panthéon Sorbonne (UMR7041) "VUSF T NFNCSF T EVKVSZ Aline Averbouh, Chargée de Recherche, CNRS (UMR7209) Nejma Goutas, Chargée de recherche, CNRS (UMR7041) Gaëlle Le Dosseur, Post-doctorante (UMR7041) Nicolas Valdeyron, Professeur, Université Toulouse II - Le Mirail (UMR5608).

(3) .

(4) . REMERCIEMENTS     Ce mémoire de thèse constitue une étape importante dans mon travail de recherche. Sa concrétisationn’aétépossiblequegrâceàl’aideetàlacollaborationdenombreusespersonnes,que jesuisheureuxdepouvoirremercierici.  Jeremerciebienévidemmenttoutd’abordJeanVaquerd’avoiracceptéd’êtreledirecteurdecette thèseetdem’avoirpermisdemenercetravailàbienenquelquesannéesdeplusquelesnormes (désormais) en vigueur. Je remercie également mes deux tuteurs: Nicolas Valdeyron et Aline Averbouh. J’ai découvert le Mésolithique à l’occasion des cours de licence de  Nicolas Valdeyron, durantlesquelsilm’atransmistoutsonentrainpourl’étuded’unepériodequiluitientvisiblementà cœur.Cemémoireestlelointainéchodecettetransmission!Jeleremerciedem’avoirlaissétoute latitude dans mes recherches, en master puis en doctorat, et d’avoir toujours fait montre d’un optimismeàtouteépreuvefaceàmestravaux.AlineAverbouhmesuitégalementdepuislemaster… etquedecheminparcouru!Jeluidoisbeaucoup(énormément!)dansmaformation.Elleasume guider sur les chemins de la réflexion scientifique et de la rédaction efficace, elle a été présente à tous les moments critiques, m’a intégré à plusieurs groupes et projets qui nous ont notamment amenésàvisiterdescontréessingulièresetelleasutrouverlesmotsjustesauxbonsmoments(sans se lasser, parfois, de les répéter). J’espère que ce travail est un tant soit peu à la hauteur de l’investissementqu’elleluiaaccordé.  JeremercieGrégorMarchandetBorisValentind’avoiracceptéd’êtrelesrapporteursdecettethèse. Jesuishonorédepouvoirbénéficierdeleurrelectureetdeleuravis.  Je remercie Nejma Goutas et Gaëlle Ledosseur d’avoir accepté d’intégrer mon jury. Le travail de Nejma Goutas a été source d’inspiration depuis de nombreuses années, et l’élaboration de cette thèse lui doit beaucoup. Les recherches de Gaëlle Ledosseur présentent des parentés avec les miennes,etjesuisheureuxdepouvoirbénéficierdesonjugement.  Cedoctoratestfondésurl’étudedenombreusesséries,quelquepeudispersées,quim’ontamenéà visiter plusieurs coins de France. De nombreuses personnes m’ont accordé leur confiance en me confiantdessériesetenmedonnantaccèsàdescollectionsetdeladocumentation.  JeremercieAndréCrémillieux,exécuteurtestamentairedeGeorgesLaplace,etJeanͲJacquesCleyet Merle, conservateur en chef du Musée National de Préhistoire, de m’avoir accordé l’accès aux collectionsdeGeorgesLaplaceissuesdesfouillesdeBignalatsetduPoeymaü.Merciàtoutel’équipe du Musée pour leur aide et leur accueil. Merci à Michel Barbaza pour m’avoir confié l’industrie osseuse de la grotteͲabri du Moulin. Je remercie Matthieu Seddas pour les échanges de documentationetlesdiscussionsautourdusitedelaTourasse.  MerciàFrédéricPlassardpoursonautorisationd’accèsauxsériesmésolithiquesdeRouffignacetson aide lors du tri du matériel. Je remercie Nicolas Valdeyron pour les autorisations d’étude des sites desFieux,desEscabassesetduCuzouldeGramat,ainsiqueBertrandDefois,conservateurdumusée dePechͲMerle,poursonaccueiletsonaidelorsdelaconsultationdecescollections.Ungrandmerci et une pensée à M.ͲR. SéronieͲVivien pour son accueil et la confiance qu’il m’a témoigné en me confiantlematérieldelaGrotteduSanglier.Jeregrettequ’ilnesoitpluslàpourvoirlerésultatde cette étude. Pour toute l’enquête autour des collections du Martinet et du Roc Allan, je remercie MarieͲDominique Nivière et Marianne Blondeleau, respectivement conservatrice et attachée de. . 1.

(5)  conservationduMuséedesBeauxartsd’Agen,MagaliBirat,responsabledumuséedeSauveterreͲlaͲ Lémance, Valérie ParickmilerͲDuguet, conservatrice départemental du patrimoine, Alain Turq, Luc Detrainainsiqu’AmélieVialet,pourl’accèsauxcollectionsdel’IPH.  Je remercie JeanͲPierre Ginestet de m’avoir confié le matériel de la VielleͲEglise et de m’avoir toujours réservé un accueil des plus sympathique dans la petite vallée de Thônes. Merci à Gilles Monindem’avoirconfiélematérieldesBalmettesetàPierreYvesNicodpourm’avoirlaissédisposer delabasedefouilleetm’avoirconfiélematérieldelaGrandeRivoire.JeremercieégalementPierre Bintzpoursonaccueilàl’institutDolomieux,letempsdel’étudedessériesdel’AulpduSeuiletdu PasdelaCharmate.  MerciàChristopheCupillardpoursonaide,sonaccueil,sesbonnesadressesàBesançon,ettoutes les informations concernant le Mésolithique de FrancheͲComté, notamment l’accès aux séries de Gigot,MontandonetChâtaillon.JeremercieHélèneGrimaud,attachéedeconservationaumuséedu Château de Montbéliard, pour l’accès aux séries de Bavans, RocheͲChèvre et Rochedane. Et je lui adresseunsincèresalutmorlanais!MerciàSamuelMonier,assistantdeconservationdupatrimoine aumuséedesBeauxͲArtsdeDôle,pourl’accèsauxsériesdeCourchaponetàSarahBetite,attachée deconservationauMuséemunicipaldePontarlier,pourl’accèsauxsériesdelaRocheͲauxͲPécheurs. MerciàFrédéricSéaraetCélineBémillipourlesinformationssurChoisey.  Plusieurs institutions ont apporté leur concours, plus ou moins indirect, à l’élaboration de cette thèse. Je remercie tout d’abord la DRAC de MidiͲPyrénées, et particulièrement Pierre Chalard et KarimGernigon,conservateursdupatrimoine,pourleuraide,leursconseilsettouteslesdiscussions que nous avons pu avoir (autour de l’archéologie ou autre). Je les remercie particulièrement pour leuraidedansl’organisationetlapublication(encours…)delatableͲrondejeuneschercheurs«Des techniquesauxterritoires,nouveauxregardssurlesculturesmésolithiques»,organiséeàToulouse en2012.  Je remercie également l’UMR 5608 TRACES et ses membres, qui ont participé à construire un environnement de travail particulièrement agréable et enrichissant. Ils m’ont prodigué tour à tour conseils,bibliographieetencouragements.MerciàCamilleBourdier,MichelBarbaza,FrançoisBon, Isabelle Carrère, Sandrine Costamagno, Jacques Coularou, Philippe Fosse, Florent Hautefeuille, Vanessa Léa, Claire Manen, Pierre Moret, Thomas Perrin, Sylvie Philibert, Caroline Renard, William Rendu, Nicolas Teyssandier. Un salut tout particulier aux collègues de thèse, caillouteux, céramologues et autres, avec qui j’ai fait un bout de chemin: DelphineBousquet, Marianne Deschamps,SébastienDubois,SylvainDucasse,CéliaFatͲCheug,SophieGuégan,SébastienPlutniak, GuillaumeSaintͲSever,LoïcTorchy.  UnmercitoutparticulieràJeanͲMarcPétillon,quiaétéparticulièrementprésentauxbonsmoments.  MerciauJosianeRatsimbazafy,PhilippeMirouxͲKoelner,EvelyneTissier,StéphanieDelaguettepour leuraidelogistique précieuse,ainsiqu’àAlainFort ettoutel’équipe techniquede laMDR. Merci à FabienneDennucpoursonaideaumontagedeprojets.   S’il est des membres du labo qu’il m’est particulièrement agréable de remercier, ce sont bien les locatairessuccessifsourécurrentsdelasalled’archéozoologie,annexéeettransforméeaucoursdu tempsenparfaitesalledetravail(etsalondethé).Ungrandmerci,pouravoirétélàetplusencore, à: JeanͲBaptiste Fourvel, Nadia Cavanhié, Delphine Kuntz, Jessica Lacarière, MarieͲCécile Soulier, LaurenceRougier,AudeChevallier,AnnaThibault,MélodieCosse,LaurianeStreit,ThomasGarcia…et Nestor,quinouscontempledepuisdesannéesdesonregardvide,maisnéanmoinsmajestueux! . . 2.

(6)  Merciauxarchéozoologuesetpaléontologuesquiontréalisécertainesdéterminationsanatomiques: Dominique Argant, Nadia Cavanhié, Aude Chevallier, Sandrine Costamagno, Guillaume Fleury, Philippe Fosse, JeanͲBaptiste Fourvel, Delphine Kuntz, Jessica Lacarrière, Charlotte Leduc. Merci à RaphaëlleBourillonetFrançoisBon,pourleurœildespécialiste.  J’adresseunepenséereconnaissanteauxhabituésdesmeetingsduWorkBoneResearchGroup,qui formentunepetitecommunautéinternationaleetdynamique,quej’aieuleplaisirderetrouveren live lors des rencontres de Wroclaw et Salzburg, pour échanger, confronter, discuter, autour de spécialités polonaises et autrichiennes. Une pensée toute particulière pour les collègues polonais, MarcinDiakowski,BernadettaKufelͲDiakowskaetJustinaBaron,quim’ontchaleureusementaccueilli dansleurlaboratoirelorsd’unséjourd’étudeàWroclaw.  Depuis plusieurs années, je suis également membre du GDRE Préhistos, dirigé par Aline Averbouh. L’appartenanceàcevastegroupederecherchem’aoffertl’opportunitédenombreusesrencontres, enFrance et ailleurs,notammentlorsdemissionsenPologneetenRussie. Parmisesmembres,je remercieparticulièrementMarianneChristensenetNoëlleProvenzano,siaccessibles,pédagogueset compétentes.  J’ai une pensée toute particulière pour les directeurs et équipes de fouilles auprès desquels j’ai beaucoup appris, dans tous les domaines, tout au long de ses années. Je remercie tout d’abord FrançoisRéchin,monpremierprofd’archéologie,pourm’avoirinitié«auterrain».J’adresseensuite unedédicacetouteparticulièreàChristianNormand.Lescampagnesdefouillesd’Isturitzontétéà chaque fois l’occasion d’échanges et de découvertes, et une source de motivation maintes fois renouvelée: s’il fut un chantier formateur dans mon parcours, c’est bien celuiͲlà! Les fouilles du CuzouldeGramat,sousladirectiondeNicolasValdeyron,dePontͲGlaz,sousladirectiondeGrégor Marchand, de la HauteͲIle, sous la direction de Gabrielle Bosset et de la Grande Rivoire, sous la directiondePierreͲYvesNicod,m’onttouslaisséd’excellentssouvenirsetm’ontpermisd’alleràla rencontreduMésolithiqueetdesmésolithiciensunpeupartoutenFrance.  Enparlantdemésolithiciens…etdesautres!Merciauxcollègues,detouteslesgénérations,croisés surlesfouilles,lorsdecolloquesoudansleslabosquionttousété,chacunàleurmanière,sources d’aide et d’inspiration : Alexandre Angelin, Malvina Bauman, Thomas Briand, Bruno BoscͲZanardo, Aude Chevallier, Thierry Ducrocq, Félicie Fougère, Colas Guéret, Hélène Guilbault, Charlotte Leduc, Jérôme Magail, Grégor Marchand, PierreͲYves Nicod, Caroline Peschaux, Régis Picavet, Maxime Rémicourt,DelphineRemy,SolangeRigaud,Julien Treuillot,HuguesVergeot.Et pardonàceux que j’oublie,c’estbieninvolontaire…  Ungrandmercitoutparticulierauxamiesdoctorantesetjeunesdocteuresavecquinousavonstenté deposerun«nouveauregardsurlesculturesmésolithiques»enorganisantunepremièreréunion «entrejeunes»etuneseconde,largementplusouverte.AuréadeHenry,LorèneChesnaux,Sylvène MicheletGabrielleBosset:mercilesfilles!  Merci aux divers financeurs, souvent indirects, de cette recherche effectuée sans contrat doctoral. Les équipes SMP3C et PRBM de l’UMR 5608 TRACES, ainsi que le GDRE Préhistos, ont participé au financement de diverses missions et achats de matériel. L’université Toulouse II Ͳ Le Mirail et l’UniversitédeProvenceontcontribuéuntemps,d’unepartàmonconfortmatérieletd’autrepartà assurer une véritable et passionnante formation pédagogique, grâce aux cours que j’ai eu à dispenser.LeConseilScientifiquedel’UniversitéToulouseIIͲLeMirailm’adonnél’opportunitéde réaliser un séjour dans un laboratoire de recherche étranger, grâce à l’attribution d’une bourse AMID. Paléotime, Archéodunum, Hadès et le conseil général de SeineͲSaintͲDenis m’ont permis de financerlafindemesétudesenfaisantcequej’aimeetenapportantconfirmationquel’onpouvait envivre:gratterlaterreetlaverlescailloux(accessoirement,lestessons).Pourfinir,PôleEmploia . 3.

(7)  permisquejepuisseterminercettethèsesansréelsoucifinancier,enacceptantmoninscriptionen tantqu’étudiant:ilsfinancentdoncbiendeschercheurs!  Pour leur aide durant la rédaction, pour les diverses relectures, traduction, corrections, merci à Nadia,Auréade,Dominique,Papa,Maman,Adeline,PierreͲYves.  Enfin,parcequ’heureusementl’archéologien’estpastout,jetiensàadresserquelquesmotsàcelles etceuxquisontdesamistrèschersetquejen’aipasassezvucesdernierstemps.MerciàDamien pour ces plus de 20 ans d’amitiés jamais prises en défaut. Ludo, Aurélie, Magali et Laurie, merci d’avoirétélàdepuistoutescesannées.MerciàlaAuchanTeam,quim’atoujoursconnuétudiant,et qui est la preuve vivante que les pires temples capitalistes peuvent (heureusement) abriter les meilleurespersonnalités!  Quels mots sont assez forts pour remercier ma famille? Papa, Maman, Adeline, vous ne m’avez jamaisempêchédepoursuivremonrêvedegosse,etmêmesivousavezparfoisétéinquiets,vous m’aveztoujourssoutenu,aidé,encouragé.Depuisletempsquejevousparled’archéologie…Merci, vraiment,etpréparezvousàmevoirdésormaisplussouvent!  Enfin,jenepeuxqueterminerparcellequiasansdouteleplussouffertcesdernierstempsdemes velléitésd’étudiantaulongcours.Nadia,tuassuivitoutel’élaborationdecettethèseetsiçaaété long,c’estdésormaisfini.Tum’astouràtoursoutenu,rattrapé,supporté,encouragé,secoué,calmé, remotivé…ettonaidesiprécieuselorsdelarédactionfaitquetudoisconnaîtremieuxquemoile textedecemémoire!Plutôtqued’inscrireicitouslesmercisdumonde,cequiseraitjustifiémais augmenterait considérablement le volume de ce mémoire, je préfère penser à tout ce qui nous attenddésormais.Merci,pourtout…   . . 4.

(8) . . .              «Atousmesloupés,mesratés,mesvraissoleils[…]» Fredericksetal.,1990         . 5.

(9) . . 6.

(10) . .                                            . Calibrationsdesdatationsradiocarbones: réaliséesparl’auteuradeuxsigmaaveclelogicielOxCal4.2etlacourbeIntcal09.  Calculdespourcentages: enraisondesarrondisàl’unité,lasommedespourcentagesexpriméspeutnepasêtreégaleà100%.  Créditsimages: saufmentioncontraire,lesphotographies,lesdessinsetlaDAOsontdel’auteur.  Normesbibliographiques: lesnormesdeprésentationdelabibliographiesontcellesdelarevueenligneP@lethnologie. . 7.

(11) . . 8.

(12) . SOMMAIRE    . INTRODUCTION.......................................................................................................................... 11 . PARTIEI–CADREDEL’ETUDEETMETHODOLOGIE .................................................................... 22 . 1–Cadredel’étude ................................................................................................................ 22 2–Méthodologiedel’étude.................................................................................................... 43  PARTIEII–ANALYSEDUCORPUS,VISIONSYNCHRONIQUE ....................................................... 68 . 1–ZonePyrénées ................................................................................................................... 68 2–ZoneCaussesͲAquitaine ................................................................................................... 159 3–ZoneAlpesͲIsère ............................................................................................................... 255 4–ZoneJuraͲFrancheͲComté ................................................................................................ 303 . PARTIEIII–CARACTERISATIONDUTRAVAILDESMATIERESOSSEUSES DANSLESUDETL’ESTDELAFRANCE ................................................................... 332 . 1–LatransformationdesmatièresosseusesdanslazonePyrénées ................................... 335 2–LatransformationdesmatièresosseusesdanslazoneCaussesͲAquitaine .................... 355 3–LatransformationdesmatièresosseusesdanslazoneAlpesͲIsère................................ 394 4–LatransformationdesmatièresosseusesdanslazoneJuraͲFrancheͲComté ................. 415 5–Caractérisationtechniqueetéconomiquedutravaildesmatièresosseuses parzonesgéographique................................................................................................... 427 6–Caractérisationtechniqueetéconomiquedutravaildesmatièresosseuses parpériodes ..................................................................................................................... 441  CONCLUSIONGENERALE .......................................................................................................... 457  BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................ 469  TABLEDESILLUSTRATIONS ....................................................................................................... 493 . TABLEDESMATIERES ............................................................................................................... 500 . . . 9.

(13) . . 10.

(14) .           INTRODUCTION . . 11.

(15) . . 12.

(16) Introduction.      Aupremierabord,letravaildesmatièresosseusesauMésolithiquesemblepeudéveloppéenFrance. La majorité des pièces signalées provient de quelques fouilles seulement, souvent anciennes et parfoisfondatricespourl’étudedelapériode.C’estlecasduCuzouldeGramat(46),quialivréune piècebiseautéeenboisdecerfdegrandedimension,identifiéecommeunehacheouuninstrument aratoire (Lacam et al., 1944). A Téviec et Hoëdic (56), plusieurs pièces appointées soigneusement réalisées,degrandesdimensionspourcertainesetdécoréespourquelquesͲunes,ontétéretrouvées (Péquartetal.,1937).Justeaprèsguerre,àRouffignac,cesontdeuxobjetsconsidéréscommedes lissoirs et dotés de décors complexes, qui ont été mis au jour (Barrière, 1973, 1974). Ainsi, très généralement,lorsquecetteindustrieosseuseaétéévoquée,ils’estagid’objetsfinis,lesdéchetsde fabricationn’étantquetrèsrarementmentionnés,quandilsétaientreconnuscommetels.L’accenta donc été mis sur ce qui représentait la majorité des productions osseuses mésolithiques alors identifiées: des fragments d’outils de petites dimensions, souvent brûlés, fréquemment des poinçonsdontseulelapartieactiveestfaçonnée.Lasimplicitédesobjetsfinis,leurcaractèrefrustre etleurfaiblenombreontlongtempsentretenu,dansuncontextedemisérabilismesupposédeces populations mésolithiques, la thèse d’une pauvreté du travail des matières osseuses inscrite dans unerégressiongénéraledessavoirͲfaire(Barrière,1956).  Reconnu tardivement par rapport aux deux grandes scansions classiques de la Préhistoire, le Mésolithique fut en effet longtemps considéré comme une période de régression générale, notammentàcaused’uneinadéquationentrelesméthodesdefouillealorsenvigueur(aucoursde lafinduXIXemesiècleetd’unelargepartduXXemesiècle)etlanaturedecertainsdesvestigeslesplus diagnostiques (microlithes). Une part importante de l’équipement technique n’avait donc pas été reconnue,etcellequil’avaitété(fondscommun)offraitsouventuncaractèresommaire.Sidansles toutes premières reconstitutions des temps préhistoriques, deux périodes se succédaient, une troisième période s’est rapidement intercalée quand, les stratigraphies étant mieux perçues, il est apparuque«quelquechose»prenaitplaceentrePaléolithiqueetNéolithique.Tenantsduhiatusde peuplement et partisans de la lacune de connaissance s’opposèrent alors, les derniers remportant finalement la bataille (Piette, 1889), sans toutefois reconnaître immédiatement les spécificités du Mésolithique. Mais le résultat fut néanmoins la constitution de ce qui resta longtemps un «Age Sombre préhistorique», généralement qualifié de Mésolithique à la suite des travaux de J. de Morgan. L’étude en fut, longtemps, délaissée par les grands noms de la recherche (Rozoy, 1978; Valdeyron, 2008). Les théories dominantes admettaient certes que des populations occupaient l’Europe entre la fin de la dernière glaciation et l’arrivée des premiers agriculteurs, mais quelles populations:misérables,affamées,repousséessurlescôtesparuneforêthostile(Varagnac,1960). L’industrie osseuse mésolithique identifiée alors participa donc, d’une certaine manière, à une définitiondépréciativedelapériode,durantlaquelledespopulationstoutjustebonnesàgoberdes gastéropodes élaboraient un équipement en matières osseuses pauvre, à la limite composé de piquesàescargots(LaplaceͲJauretche,1953)!  Ilafalluattendrelesannées1970pourquelavisiondecespopulationssoittotalementrenouvelée (Koswolski, 1976; Rozoy, 1978). Certains firent alors du Mésolithique non pas une période de décadence, mais un prélude essentiel à la révolution des modes de vie amenée par le Néolithique (Clark, 1980). Pour d’autres, la réhabilitation du Mésolithique passait par son inscription dans la continuité des modes de vie des populations paléolithiques. J. G. Rozoy préfère ainsi parler d’Epipaléolithique pour désigner les cultures de ces «libres et insouciantes familles d’archers». . 13.

(17) Introduction (Rozoy, 1978). A partir des années 1980, le Mésolithique acquiert réellement le statut d’époque à part entière (Barbaza, 1989), même s’il fut parfois présenté, pour ses phases récentes, comme un genre de préͲnéolithique (RoussotͲLarroque, 1977, 1985). Depuis le début des années 2000, les recherches sur la période font montre d’un dynamisme affirmé, marqué notamment par un renouvellementdesdonnéesgrâceàlareprisedefouillesanciennesetàl’archéologiepréventive.De nouveauxregardssurlesculturesmésolithiquessontégalementbienperceptiblesdanslestravaux universitairesrécemmentsoutenus(parexempleLeduc,2010;Henry,2011;Michel,2011;Rigaud, 2011;Guéret,2013)ouencoreencours.  DéfinirleMésolithiqueestdélicat.Ilestnécessairedefaireappelàunensembledetraits,culturelset environnementaux, qui sont mobilisés de manières très diverses selon les auteurs. Considérées indépendamment,cescaractéristiquesnesontpasnécessairementexclusivesduMésolithique,dans le sens où il ne s’agit pas toujours de faits nouveaux, mais c’est par leur association et/ou leur généralisationqu’ellescaractérisentlapériode.  Le Mésolithique regroupe les dernières cultures de chasseursͲcollecteurs évoluant dans un environnement globalement comparable à l’actuel, en terme de climat, faune et flore. En France, cette phase de réchauffement se marque par un déploiement progressif de la forêt. Lesmodes de subsistance se diversifient. La chasse aux grands mammifères est importante (notamment cerf, chevreuil, sanglier), mais un large spectre de milieux (montagnards, halieutiques) et d’espèces (oiseaux,poissons,petitsmammifèreschasséspourlaviandeoulafourrure)estexploité(voirpar exemple Bridault, 1993; Martin, 1994). L’exploitation du milieu végétal, si elle reste délicate à quantifier,devaitvraisemblablementêtreimportante,laforêtfournissantdenombreusesmatières premières, alimentaires ou autres (Valdeyron, 2008, 2013). Les industries lithiques subissent une microlithisationetunestandardisationimportantenotammentenlienavecladiffusiondel’emploi de l’arc, nécessitant des armatures légères (Rozoy, 1978). L’essor vraisemblable d’outils dont les partiesactivessontconstituéesdepiècesmontéesensériepeutégalementêtremisenrelationavec cettemicrolithisationdesformes.UnecomposantemacroͲlithiquepersistesousformedelameset d’éclatspeuoupasretouchés.Unegrandevariétédematièrespremièreslithiquesestexploitée,en privilégiant un approvisionnement local au détriment des qualités de la taille (voir l’exemple de la BretagnedansMarchandetTsobgouͲAhoupe,2007).Cetélargissementdesressources,alimentaires ettechniques,vasansdoutedepairavecuneplusgrandemobilitéetunediminutiondelatailledes groupes humains et des territoires. Entre les 10eme et 6eme millénaires, des mosaïques de cultures variées semblent alors se succéder sur l’actuel territoire français, développant parfois des traits distinctifsbienvisibles(dansl’industrielithiqueoulavariétédesritesfunéraires),maisauxfrontières suffisamment perméables pour ne pas bloquer la diffusion d’innovations, comme l’emploi de la percussionindirecteetl’adoptiondesarmaturestrapézoïdalesàpartirdumilieudu7ememillénaire calBC(Perrinetal.,2009).  Le cadre culturel du Mésolithique a été établi, en France, en se fondant sur l’étude du matériel lithique taillé, de loin le plus abondant, et principalement sur celle des armatures. L’approche typologique de ces pièces, auxquelles a été attribuée une forte signification culturelle (voir en synthèse sur cette question BoscͲZanardo, 2005), a longtemps joué un rôle primordial dans la définitiondescultures.C’estdoncsurtoutennégatifquel’industrieenmatièresosseusesparticipa longtemps à la définition culturelle du Mésolithique, par son faible investissement technique et sa pauvreténumériqueencomparaisondespériodesantérieuresetpostérieures1.  . 1. AinsiM.Barbazanotait,àproposdugisementdeFontfaurès:«[…]conformémentàlatraditionmésolithiqueenfinde compte difficile à comprendre (si ce n’est à admettre la quasiͲtotale relégation de l’industrie de l’os par le régime sans complaisancedesarmaturesmicrolithique),lesitedeFontfaurèsn’alivréqu’unnombretrèsréduitd’objetsenos,boisde cervidé,ivoire.»(Barbazaetal.,1991,p.150).. . 14.

(18) Introduction Néanmoins, si ce pan de la culture matérielle avait vraiment régressé de manière importante par rapportauPaléolithique,enraisondeschangementsclimatiquesetduredéploiementdelaforêt,on auraitpus’attendreàuneapparenterégressiongénéraliséeàtoutel’Europe.Oriln’enestrien.Dès lespremièrespublications,l’importancedel’exploitationdesmatièresosseusesaétémiseenavant pour le Mésolithique d’Europe du Nord et des îles britanniques. Ainsi, dans ses travaux sur les populationsmésolithiquesduNorddel’Europe,V.G.Childeamobilisépleinementl’outillageosseux pour asseoir son hypothèse de «forest cultures » adaptées au biotope forestier, ayant développé toutunepanoplied’outilspropresautravaildubois:«Adaptationthereforisexpressedina“heavy industry”i.e.intoolsofbone,horn,orstonethatawoodworkercouldemployasadzes,chisels,and perhapsevenaxes»2(Childe,1931p.326).  Parlasuite,J.G.D.ClarketM.W.Thompsonontidentifiéleprocédéd’extractiondebaguettespar doublerainurage,qu’ilsontbaptisé«grooveandsplintertechnique»,ens’appuyantsurl’étudedes vestiges en bois de cerf découverts par Clark sur le site anglais mésolithique de Star Carr (Clark et Thompson,1953).Ilstententalorsdetracerl’évolutiondeceprocédéd’extraction,qu’ilsconsidèrent comme typique des sociétés du Paléolithique supérieur, lorsqu’il est mené sur bois de cervidé. Il continue à être employé comme tel au cours de l’Epipaléolithique. A partir du Mésolithique, ils mettent en évidence une perduration de l’emploi de ce procédé dans le nord de l’Europe, mais davantageappliquéautravaildel’os.IlsnotentunedisparitiondeceprocédéenFrance,ainsiquece quiapparaîtcommeuneexploitationmoinsimportantedesmatièresosseuses.  AlasuitedestravauxdeClarketThompson,l’attentions’estportéeprincipalement,enFrance,sur l’analyse typologique des équipements en matières osseuses du Paléolithique supérieur et l’image d’un travail des matières osseuses en déclin durant le Mésolithique a persisté. L’un des seuls à s’intéresseràcepandelaculturematérielleetàenlivrerunesynthèsecritiquefutJ.G.Rozoyqui, en 1978, mit en garde sur l’image déformée de ces sociétés que renvoyaient, à maints égards, les vestiges de leurs productions matérielles. Il encourageait ainsi à pondérer les conclusions que l’on pouvait porter sur le travail des matières osseuses, arguant principalement des difficultés de la conservation de ces matériaux en dehors des grottes et abris calcaires. Il considérait notamment commedépasséecetteimageancienneopposantunmondemésolithiquenordique,dotédehaches (en pierre ou matières osseuse), et une Europe du sud caractérisée par une absence de ce type d’instrument(Rozoy,1978).  Lapublicationdes«DerniersChasseurs»acoïncidéavecunrenouveauimportantdansl’étudedes industries en matières osseuses, initié par H. CampsͲFabrer (voir notamment CampsͲFabrer (dir.) 1974, 1977). Plusieurs travaux fondateurs se sont succédé, d’abord sous forme d’études typologiques,puisincluantdesélémentstechniquesettechnologiques,centréssuruntypedepièce ouunepériode,offrantaudébutdesannées2000unebonnevisiongénérale,quoiqueencoretrès partielle, du travail des matières osseuses durant la PréͲ et la Protohistoire (pour un historique de l’étude du travail des matières osseuses, voir notamment Averbouh, 2000, référence à laquelle il convientd’ajouterplusieurstravauxrécentsdontnotammentGoutas,2004;Pétillon,2006;Tartar, 2009). Pourtant, dans la masse de ces travaux, le matériel mésolithique reste relativement discret. Quand il est évoqué, il s’agit souvent de l’industrie osseuse maglemosienne du Nord de l’Europe (David, 1999, 2002, 2004), de l’industrie osseuse de GrandeͲBretagne (Elliot, 2012) et de quelques sériesplus«méridionales»(David,2000a,2000b;Bridaultetal.,2009).  En m’intéressant à ce sujet, mon premier travail fut de tenter de juger si cette indigence d’études reflétaitunréeldéclindutravaildesmatièresosseuses.Mespremièresrecherches,menéessurune partie des collections anciennes du Cuzoul de Gramat, montrèrent de façon évidente qu’il en était . 2. «L’adaptations’exprimeicidansune“industrielourde”,i.e.dansdesoutilsenos,corne,oupierrequel’artisanduboisa puemployerentantqu’herminettes,ciseauxetpeutͲêtremêmehaches»(traductionpersonnelle).. . 15.

(19) Introduction tout autrement (Marquebielle, 2007b). En effet, sur ce site dont les bonnes conditions de conservation s’alliaient à une fouille, certes ancienne, mais bien menée et de grande ampleur, l’exploitation de l’os, du bois de cerf et de la dent de sanglier est apparue comme un travail structuré,organiséetd’unecertaineampleur.Laseuleétudedecesitefaisaitapparaîtreuneimage bienloindecelle,frustreetexpéditive,fréquemmentrencontréelorsdelafouilledenombreuxsites mésolithiques. L’importance du biais taphonomique dans la vision de l’exploitation des matières osseusesauMésolithique,relevéeparplusieursdemesprédécesseurs(Rozoy,1978;David,1999), semblait se confirmer. Les sites de plein air constituent la majorité des gisements mésolithiques connusenFranceet,saufconditionsexceptionnelles,lesmatièresorganiquesysontpeu,voirepas dutout,conservées.Lorsquedesconditionspluspropicessontprésentes,del’industrieenmatières osseuses peut être mise au jour: milieux humides comme à NoyenͲsurͲSeine (Mordant, 1990) et dans la Somme (Ducrocq, 2001), ou calcaires comme dans les amas coquilliers bretons (Péquart et al., 1937; Péquart et Péquart, 1934) ou sur les causses du  Quercy (Lacam et al., 1944 ; SéronieͲ Vivien,2001).  Sil’onconsidèrelesvestigesosseuxd’Europeseptentrionale,onvoitbientoutlebiaisinduitparles conditions de conservation. L’industrie en matière osseuse provenant de ces régions (Danemark, PaysͲBas,GrandeͲBretagne,etc.)estabondante,maisl’essentieldesdécouvertesprovientdesitesen milieu humide, notamment de tourbières, abondantes et abondamment fouillées dans le nord de l’Europe(David,2005).L’industrieosseusen’estpasleseulvestigebienconservéetlamajoritédes objetsmésolithiquesenboisvégétalproviennentdecesmêmessites.Bienévidemment,ilfautêtre conscient que la taphonomie ne résout pas entièrement le problème. Ainsi, l’implication forte des matières osseuses dans la production d’armatures en Europe du Nord ne semble pas se retrouver plus au sud, où domine l’emploi des armatures lithiques (Kozlowski, 2009, chapitres «Bone and antler»et«Bone,antlerandamber»).  Ilressortnéanmoinsquelebiaistaphonomique,mêmes’iln’estpasleseul,apuêtreimportantet que ce qui relève du travail des matières osseusespar les populations mésolithiques ayant occupé l’actuel territoire français est peutͲêtre, avant même d’évoquer un possible déclin de cette exploitation, et pour paraphraser G. de Mortillet évoquant le Hiatus, «une simple lacune de nos connaissances» (Mortillet, 1874). Exploitation importante des matières osseuses en Europe septentrionale,conditionsdeconservationpeufavorablesplusausud,etlorsquecesconditionssont propices,aumoinspourunsitemajeurenFrance,exploitationdesmatièresosseusesbienloind’être expédienteetopportuniste(Valdeyron,2011):toutunpandelaculturematérielledespopulations mésolithiquessembleàreconsidérer.  Ilapparaîtimportantdecomblercettelacune,pourtenterdecompléteretd’affinernotredéfinition des premières sociétés postͲglaciaires de l’actuel territoire français, tant au niveau d’une caractérisation chronoͲculturelle que d’un point de vue palethnologique. Cette recherche s’inscrit pleinementdanslecontexteactueldediversificationdestypesd’approchesetdesproblématiques portant sur le Mésolithique (voir notamment, pour un aperçu de ce renouveau: Valentin, 2008; Valdeyron,2008;GhesquièreetMarchand,2010;Valentinetal.,2013;Marchand,sousͲpresse).  En effet, l’exploitation des matières osseuses occupe une position centrale dans l’économie des populations préhistoriques, dès le début du Paléolithique supérieur. D’une part, elle constitue un résultat, voire un but, des opérations de chasse et/ou de collecte (qui permettent d’obtenir la matière première, la collecte étant réservée au bois de cervidé). D’autre part, l’équipement en matières osseuses est à l’origine des possibilités d’exploitation d’autres matériaux (par exemple: piècesintermédiairesenboisdecervidépourlatailledusilex,outilsbiseautéspourletravaildubois oudelaterre,etc.).L’étudedel’exploitationdesmatièresosseusespeutdoncconduireàdespistes de réflexion variéessur les stratégies d’exploitation des milieux et les choix opérés par les populations(sélectiondesgibiers,saisond’occupationdessitesetactivitésdéployées,etc.). . 16.

(20) Introduction  Tenterdecomblercevidedocumentairenécessitaitcependantd’avoirrecoursàdesméthodologies adaptées. En effet, si une étude uniquement typologique peut amener des résultats dans des contextespourlesquelsdenombreux objetsfinissontbienconservés,commeenEuropeduNord, elle apporte des informations plus limitées dans un contexte pour lequel les objets finis sont peu nombreux et rarement entiers, comme en France. L’adoption d’une approche technologique s’avéraitdoncnécessaire.  Développée récemment dans le cadre de l’étude de l’exploitation des matières osseuses, cette analyses’appuiesurlareconstitutiondesschémasopératoiresthéoriques,notammentparlebiaisde remontages «par défaut» (voir à ce sujet, et plus largement sur l’approche technologique: Averbouh,2000).Ils’agitderaisonneràpartirdel’ensembledesvestigesd’uneoccupation,mêmesi l’ensemble des témoins de l’exploitation d’une matière osseuse donnée n’est pas physiquement présent sur un site. L’objectif est, à terme, de reconstituer de manière suffisamment complète les schémas opératoires, pour déterminer de possibles caractéristiques, typologiques, techniques et économiquesdansl’exploitationdesmatièresosseusesetainsidisposerd’unoutilméthodologiqueà mêmed’aideràlareconstitutiondesmodesdevie.  Cette étude porte sur trois axes complémentaires. A un premier niveau, et en préalable, le questionnement de départ tourne autour de la caractérisation de l’exploitation des matières osseuses au Mésolithique en France. Alors qu’au nord de l’Europe, typologie et technologie de l’outillage osseux sont bien cernées et entrent de plainͲpied dans la définition des cultures mésolithiques,riendetelenFrance(etplusgénéralementdanslesuddel’Europe).Quelquestypes depiècesontétédéfinis, maisils’agittoujoursd’objetsfinis,considérésenpetitnombre,souvent identifiés et nommés selon des présupposés fonctionnels3. Cet état de fait résulte principalement d’unehistoiredelarecherche.Beaucoupdechosesrestentdoncàfairepourcaractérisercepande laculturematérielle,sousréserved’unmatérielsuffisantetsuffisammentbienconservé.  Dans un deuxième temps, l’objectif est de confronter les données de cette caractérisation typoͲ technologique au cadre des définitions culturelles communément admises en France. En effet, la totalitédesdéfinitionsculturellesduMésolithiqueaétéfondéesurl’étudedesproductionslithiques, et les types d’armature ont jouéun rôle prépondérant dans ces définitions. Qu’en estͲil des productions en matières osseuses? MontrentͲelles une stabilité typologique et/ou technologique toutaulongdelapériodeetsurl’ensembledel’actuelterritoirefrançais,oudesvariationspeuventͲ ellesêtreobservées,etlecaséchéant,dansquelle mesure?Ainsi,l’industrieosseuseenregistreͲtͲ ellelemêmetypedechangementprofondqueceluiquiaffectel’industrielithiqueauxalentoursde 6500 calBC, avec le débitage de lamelles larges destinées à la production de trapèzes, borne chronologiqueentre un premier et un second Mésolithique, définis uniquement sur la base d’une modification dans le travail des matières lithiques ? Les cultures «classiques» (Sauveterrien, Beuronien,Castelnovien,etc.)ou,àunniveaupluslarge,lestechnoͲcomplexes,seretrouventͲilssi l’on ne considère que les productions osseuses? Et, sous réserve de données suffisantes, quelle pertinenceyaͲtͲilàcroiserlesdonnéesdesindustrieslithiquesetosseusespourtenterdeparfaire notre vision des cultures mésolithiques? La question se pose également de la relation de ces productions avec celles de l’Epipaléolithique, même si cellesͲci ne sont encore qu’imparfaitement cernées.  . 3. AinsilesfinsobjetsappointésmisaujourauPoeymaüsontqualifiésde«piquesàescargots»(LaplaceͲJauretche,1953)et lesobjetsbiseautéssurcaninedesangliersontconnussouspresqueautantd’appellationsquedesitesenayantlivré,la multiplication des dénominations (poinçon, burins, tranchets, etc.) marquant bien la perplexité des auteurs face à ces pièces.. . 17.

(21) Introduction Pour finir, dans un troisième temps, et dans une vision dynamique, l’étude de l’exploitation des matièresosseusespermetͲelledetoucherdudoigtquelquesvéritéspalethnologiquessurlaviedes derniers chasseurs? Une fois la caractérisation du travail des matières osseuses amorcée et ces donnéesconfrontéesàd’autrespansdelaculturematérielle,cesrésultatspermettentͲilsdepréciser leschoixopérésparlespopulationsmésolithiquesdansl’occupationetl’exploitationdesdifférents milieux?  Lechoixdemoncorpus d’étudeadoncétédicté parcettedoublevolonté dedisposeràlafoisde sites installés dans des environnements variés et ayant bénéficié de bonnes conditions de conservation des matières osseuses. Le nombre de sites mésolithiques en France ayant livré des témoinsd’exploitationdesmatièresosseusesest,d’aprèsmesrecherchesbibliographiques,deprès de 70. C’est un chiffre faible en comparaison du nombre total de sites mésolithiques connus en France,maistouslesgisementsàindustrieosseusen’ontsansdoutepasétésignalésentantquetels (niveau variable des publications, possible discrétion du travail des matières osseuses peu différentiable parmi les vestiges fauniques). Plusieurs ensembles géographiques peuvent être individualisés. Certains de ces ensemble sont le reflet d’une recherche cohérente et plus ou moins ancienne (zone AlpesͲIsère, suite aux travaux de P. Bintz et de ses équipes autour de la problématique de l’occupation du milieu montagnard par les «premiers alpins», Bintz et Jospin, 1995). D’autres ensembles sont le reflet, non seulement d’une recherche ancienne, mais aussi de conditions de conservation particulièrement bonnes des matériaux organiques (zone CaussesͲ Aquitaine,regroupantdessitesd’abrisenmilieukarstique).Quelquesensemblessontdavantagele résultat d’un regroupement plus arbitraire réalisé lors de cette étude, fondée sur la proximité de quelques sites, isolés dans un secteur donné (zone GrandͲOuest, regroupant seulement deux sites isolés entre Aquitaine et Bretagne). Au total, les 10 ensembles suivants ont été définis (du plus septentrionalauplusméridional):zoneParisͲNord,zoneBretagne,zoneJuraͲFrancheͲComté,zone GrandOuest,zoneAlpesͲIsère,zoneMassifCentralͲAuvergne,zoneCaussesͲAquitaine,zoneMassif CentralͲLanguedoc,zoneSudͲEst,zonePyrénées(fig.4).  J’ai retenu quatre zones répondant à mes problématiques de recherche regroupant 33 sites de piémont,decausseoudemontagneoùontétémisesaujourdescollectionsd’industrieenmatières osseuses: zone JuraͲFrancheͲComté, zone AlpesͲIsère, zone CaussesͲAquitaine, zone Pyrénées. Les sitesregroupésdansceszonesprésententdiversavantages.Parmieux,laprésencedeplusieurssites degrandeampleurenmilieucalcairepermetdedisposerdecollectionsnumériquementimportantes (LePoeymaü(64),leCuzouldeGramat(46),leSanglier(46)).Ils’agitsouventdesitesanciennement fouillés(LePoeymaü,leCuzouldeGramat).Néanmoins,certainsparmilesplusimportantsontfait l’objet de travaux de grande qualité. Au sein de ces ensembles, les sites couvrent globalement l’intégralité chronologique de la période mésolithique. Le choix d’un corpus relativement étendu, géographiquementetchronologiquement,danslequellessitessontrattachésàdiversestraditionset influences culturelles (sauveterriennes,castelnoviennes,voirebeuroniennes, etc.),peutsurprendre maiss’avèrepertinentdansl’optiqued’unepremièredéfinitionlargedel’exploitationdesmatières osseuses. Ce choix permet, en restant dans les limites de l’actuel territoire français, de disposer d’une part d’un corpus conséquent et, d’autre part, de commencer à interroger la pertinence de l’exploitation des matières osseuses comme marqueur culturel, tout en permettant des comparaisons entre sites de morphologies variées. Au sein de cet ensemble de 33 sites, quatre gisements(lagrottedeBignalats,lagrotteduTrouViolet,leMartinet,leRocAllan),dontlematériel est présenté dans la suite de ce mémoire, ont été écartés pour cause de matériel mélangé ou indatable.Lacaractérisationdel’exploitationdesmatièresosseusesauMésolithiqueproposéedans ce mémoire repose donc sur un ensemble de 29 sites, livrant un total de 42 ensembles chronoͲ culturels.  . . 18.

(22) Introduction Il convient néanmoins d’insister sur plusieurs disparités qui doivent être gardées à l’esprit pour nuancerlesconclusionsquiserontformulées:  - disparitésgéographiques:lecorpusd’étudecouvreunterritoirevaste,maisdemanière trèsinégale.Lacaractérisationproposéedel’exploitationdesmatièresosseusesrepose actuellement sur un maillage irrégulier du territoire, qu’il s’agira donc à l’avenir de compléter; - disparités chronologiques: les séries retenues couvrent l’ensemble de la période mésolithique mais les phases moyenne et récente/finale sont nettement surreprésentées.Ilconviendrades’interrogersurcettesurreprésentation; - disparités de types de pièce: les objets finis représentent près de la moitié du corpus total.Néanmoins,surlestroissitesquiontlivrélescollectionsnumériquementlesplus importantes (le Cuzoul de Gramat, la grotte du Sanglier, la Grande Rivoire), le nombre des déchets est toujours supérieur à celui des objets finis. Les possibles causes de ces disparitésentrelestypesdepièceserontdiscutéesdanslasuitedecemémoire.  Montravailseraordonnécommesuit.Dansunepremièrepartie,jeprésenterailescadresculturels et environnementaux et la méthodologie employée en replaçant l’étude du travail des matières osseusesdanslecontextepluslargeduMésolithiquefrançaiseteuropéen.J’insisteraisurl’étatdes collectionsetlesnécessitésd’employerdesméthodologiesadaptées.Puisjeprésenteraid’unepart lesprincipes,méthodesetterminologiedesétudestechnologiquesetd’autrepart,lesmodalitésde constitution du corpus d’étude. Dans une deuxième partie, je présenterai l’étude des différentes collections, issues des quatre zones géographiques retenues. Dans une troisième partie, je présenterai une synthèse de mes résultats, par entité géographique et par période. Il s’agira de présenter une caractérisation typologique, technologique et économique de l’exploitation des matièresosseusesauMésolithique,ententantdecernerlesruptures,ouaucontraireleséléments decontinuité,d’unpointdevuegéographiqueetchronologique.Danslaconclusion,jerappellerailes résultatsobtenusetprésenterailesperspectivesderecherches.. . 19.

(23)  . . 20.

(24) .           PARTIEI  CADREDEL’ETUDEETMETHODOLOGIE . . 21.

(25) PartieI:Cadredel’étudeetméthodologie. I. CADREDEL’ETUDEETMETHODOLOGIE. I.1. CADREDEL’ETUDE. I.1.1 I.1.1.1. Cadrepaléoenvironnementaletculturel Unmilieuchangeant.  La notion de «Mésolithique» et le terme en luiͲmême a fait l’objet de nombreux débats (Piette, 1889;Kozlowski, 1976; RoussotͲLarroque, 1977; Rozoy, 1978; Clark, 1980; Barbaza, 1989; Valdeyron, 1994), mais le consensus semble s’être fait, en France, autour de la désignation des premièresculturespostͲglaciaires,évoluantsousunclimatprochedel’actueletcouvrantlesphases climatiques du Préboréal, du Boréal et le début de l’Atlantique ancien (Thévenin, 1998). Le Mésolithique débute donc conventionnellement avec l’Holocène, aux environs de 9600 calBC. Il s’achève avec l’installation des cultures du Néolithique ancien, dont les dates de déploiement en Francesontcomprisesentre5800calBCpourlesrivagesorientauxdelaMéditerranéeet5200calBC pourleNordͲOuest(GhesquièreetMarchand,2010).  Tout au long de cette période, les populations ont évolué dans un environnement marqué par le développementducouvertforestier,aboutissantàlaformationdelagrandeforêttempérée.Cette évolutionn’abiensûrpasétésynchronesurl’ensembleduterritoire(Henri,2011),maisl’onpeuten dresser un schéma général (Semah et RenaultͲMiskovsky, 2004; Thiébault, 2010). L’Holocène correspond à une période postͲglaciaire. Les températures moyennes ont augmenté progressivement jusqu’à la mise en place d’un climat et d’un environnement de type actuel. L’Holocène est traditionnellement divisé en phases établies d’après les études botaniques. Les sociétésmésolithiquessesontmisesenplacesetontévoluédurantlestroispremièresphases.  LapremièrecorrespondauPréboréal(9600Ͳ8000calBC)etavuledébutdudéveloppementd’une forêtdenoisetiersetdechênes,accompagnésdebouleaux,depinsetgenévriers.Lestempératures ont augmenté rapidement, de même que la pluviométrie. Un paysage en mosaïque s’est mis en place, résultat d’influences multiples liées à l’altitude, à la latitude, aux influences maritimes ou continentales. Le Boréal (8000Ͳ6900 calBC) lui succède, période plus chaude et plus sèche. Le noisetier, espèce pionnière, est devenu dominant, constituant l’essence principale de véritables forêts.Lachênaiecaducifoliéemixteacommencéàs’installer,alliantchênes,ormes,aulnes,tilleuls etfrênes.Enfindepériode,unelégèrepéjorationafavoriséledéveloppementdelachênaiemixte. Puis le développement de la chênaie a atteint son niveau maximum durant l’Atlantique ancien (6 900Ͳ4700calBC),quiamarquél’optimumclimatique.C’étaitunephasepluschaudequeleBoréal, maissurtoutplushumide,marquéedephaseslégèrementplussèches.  Parallèlement au climat qui est devenu de plus en plus chaud et humide, le niveau de la mer est remontédemanièrespectaculaire.Environà60msousleniveauactuelaudébutduMésolithique,il a atteint un niveau situé à près de 10m sous le niveau actuel au 6eme millénaire (Ghesquière et Marchand, 2010). Les lignes de côtes ont reculé de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mètres,engloutissantdevastesterritoiresouenisolantd’autres(laGrandeͲBretagnenotamment).  L’environnementdessociétéshumainesadoncchangéradicalementetrapidement.Sidenosjours le strict déterminisme environnemental n’est plus invoqué pour expliquer seul les changements culturels, il est certain que les populations ont dû être influencées par ces changements, parfois perceptibles à l’échelle d’une génération, comme dans le cas de la remontée du niveau marin par exemple(ibid.).. . 22.

(26) PartieI:Cadredel’étudeetméthodologie. . I.1.1.2. Denouvellesstratégiesd’exploitationdel’environnement.  L’écosystème qui s’est mis en place était en effet très différent des environnements de la fin du Paléolithique,quiétaientencoretrèsouverts.Laforêtconstitueunécosystèmegénéralisé,«c’estͲàͲ dire caractérisé par la présence de multiples espèces représentées chacune par un petit nombre d’individus»(Barbaza,1999p.30).LeMésolithiqueestdonccaractériséparunetrèsfortecroissance delabiomasseanimaleetvégétale.Cettedernièreestdifficileàapprécierarchéologiquementdans sespossiblesapportsàlasubsistancedespopulations,maischênes,noisetiersouhêtresfournissent des quantités très importantes de glands, noisettes et faines, auxquelles peuvent s’ajouter, en fonction des saisons, les racines, baies, champignons, fruits, légumineuses, etc., récoltables en quantité (ibid., Vaquer et Barbaza, 1987; Valdeyron, 2013). Le redéploiement de la forêt s’est accompagnéd’unchangementdanslesgrandesfaunesprésentes,avecledéveloppementducerf,du chevreuiletdusanglier,complétés,selonlesmilieux,parl’aurochs,l’isardetlebouquetin(Martin, 1994).  Quels que soient les types de stratégie adoptés par les chasseursͲcueilleurs pour acquérir des ressources alimentaires (Fougère, 2008), la généralisation de l’emploi de l’arc au cours du Mésolithique semble en totale adéquation avec la chasse de grands mammifères, vivant isolés ou organisésenpetitsgroupessédentaires(Rozoy,1978,1990,1993).Lesgrandsetmoyensherbivores (cerf,chevreuil,sanglier)ontconstituélaplusgrandepartdesobjectifscynégétiques(Martin,1994). Tout un panel de proies est venu s’y ajouter en fonction des milieux, de l’aurochs aux oiseaux en passant par les lagomorphes et les petits carnivores, définissant une prédation à large spectre (Bridault,1993),cequin’apasexclularéalisationdechassesplusspécialisées(Guilaine(dir.),1988; HelmeretMonchot,2006).  Al’intérieurdesterres,lesescargotsontpuconstituerunapportsaisonnierimportant,amenantàla constitution de véritables escargotières (pour un état des lieux, voir Lubell, 2004). En permettant l’accès aux zones d’altitude dégagées des glaciers, l’amélioration climatique a ouvert de nouveaux espaces.Celaapermisl’exploitationdemilieuxtrèsdifférentssurdesterritoiresrelativementréduits ensuperficieparlamiseàprofitdesvariationsdel’environnementsuivantl’altitude(Guilaine(dir.), 1988;ChaixetBridault,1994).Enborddemer,laconsommationdemollusquesestl’indiceleplus évidentd’uneexploitationdesespaceslittoraux,donttémoignentd’importantsamascoquilliers.La consommation d’oiseaux de mer, de mammifères marins, de crabes, de poissons est également attestée (Dupont et al., 2010). Notamment depuis les travaux d’A. Testart sur les sociétés de chasseursͲcollecteurs(Testart,1982),laquestionseposed’unepossibilitédustockagededifférentes denréesabondantespériodiquement(Barbaza,1999;Verjux,2006;Valdeyron,2013).  L’implantation des populations mésolithiques s’est faite sur tous les terrains possibles, rendant difficilel’établissementd’unmodèlegénéral.Defait,lacompréhensiondelastructurationdessites estdélicateàappréhender,malgrélenombreimportantdesitesconnus.DanslesuddelaFrance,les sitesengrottesetabrisontconcentrélongtempsl’essentieldesrecherches,tandisquedanslenord, les sites de plein air constituent l’essentiel de la documentation. Dans tous les cas, les indices de structuressontrares.Ils’agitprincipalementdefoyers.Leurempilementsuccessifaparfoisaboutià la constitution de stratigraphies très cendreuses. D’autres types de structure sont connus, et notammentdesfosses,parfoisnombreusessurunmêmesite(Verjux,2000).  Les sites funéraires mésolithiques sont nombreux et les pratiques funéraires montrent une grande variabilitédanslalocalisationdessépultures,letraitementetl’organisationdescorps(Verjux,2007). Les sépultures ont pu être isolées ou regroupées en véritables nécropoles. Elles ont pu être. . 23.

Figure

Fig. 1: Aperçu de l’industrie osseuse de Téviec (a: bois decerf et os de poisson,b:os etdent desanglier)(d’après Péquart et  al
Fig.  4  :  Localisation  des  sites  mésolithiques  ayant  livré  de  l’industrie  osseuse  avec  indication  des  zones  définies  et  détails  des  zones étudiées dans la suite de ce mémoire (a: zone ParisͲNord, b:Bretagne, c: zone JuraͲFrancheͲComté, d
Fig.  5  :  Codification  graphique  des  techniques (d’aprèsAverbouh,2000).
Fig. 12: Grotte de Bignalats, coupe stratigraphique carré 3C avec la localisation dans la coupe des niveaux CBS, CGJ, CBGnsetCBGni(d’aprèsMarsan,1986).
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