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La consommation d’énergie au Bénin

Chapitre III – De la consommation de l’énergie à l’insuffisance de l’énergie électrique

3.1. La consommation d’énergie au Bénin

Qu’elle soit primaire ou secondaire, l’énergie consommée par la population béninoise est très faible en comparaison des statistiques mondiales et sous régionales. Selon la Banque mondiale44, la consommation d’énergie au Bénin était seulement de 416,8 kilogrammes

d’équivalent pétrole par habitant en 2014 contre une moyenne en Afrique subsaharienne de 688,5 kilogrammes et de 1922,48 kilogrammes d’équivalent pétrole par habitant dans le monde.

La consommation de la biomasse et de produits pétroliers, est souvent limitée à un usage domestique pour le bois-énergie et le pétrole ou de transport pour l’essence. La structure de consommation par type d’énergie montre les parts respectives de ces énergies dans la consommation finale. Elle est représentée par la figure 3.

Figure 3 : Structure de l'approvisionnement net d'énergie au Bénin en 2015

Source : SIE BENIN, 2015

Cette figure illustre bien le fait que le pays est caractérisé par une structure de consommation d’énergie marquée par la prédominance de la biomasse à 59,4% (bois de feu et charbon de bois), suivie des produits pétroliers (38,4%) et de l’énergie électrique (2,2%) dans le bilan énergétique national.

3.1.1. La consommation d’énergie primaire

Nous appelons ici énergie primaire, l’énergie disponible dans l’environnement dans sa forme naturelle et directement exploitable par l’homme sans aucune forme de transformation. Il peut donc s’agir du pétrole brut, du gaz naturel, de la biomasse, du rayonnement solaire, de la géothermie, de l’énergie marémotrice, de l’énergie éolienne. Au Bénin, il existe essentiellement deux types d’énergies primaires consommées régulièrement dans leur forme brute, il s’agit de la biomasse et de l’énergie solaire. Elles sont essentiellement utilisées par les ménages pour la cuisson des repas ou pour le séchage du linge ou des produits alimentaires.

3.1.1.1. La consommation de la biomasse-énergie

La biomasse-énergie est d’abord composée presque totalement de bois énergie (97,2%) auquel s’ajoutent d’autres formes de biomasse notamment les résidus agricoles (2,8%). Il faut préciser que ce bois énergie est immédiatement transformé en charbon de bois avec une production de charbon qui s’est élevée à 330,6 ktep en 2015 contre 259,7 ktep en 2010 soit un taux d’accroissement de 4,9% entre 2010 et 2015.

Les régions de la moitié nord du pays sont les principales zones d’abondance de cette ressource ligneuse, les exploitants des forêts de la partie méridionale ayant pratiquement épuisé les stocks.

Selon une étude du (CENATEL, 1998), étude citée par (SIE, 2015, p. 24) la quantité totale de bois-énergie prélevée sur la forêt s’élève à 7 125 996,4 tonnes. Le centre estime que la forêt affectée peut être évaluée sur la base d’une productivité moyenne de 0,81 tonnes/ha. Cette productivité est déterminée à partir des valeurs de 5 tonnes/ha pour les forêts denses, de 1,2 tonnes/ha pour les forêts claires et les savanes boisées et de 0,6 tonnes/ha pour les savanes arborées, pondérées avec le pourcentage représenté par chaque type de formation forestière.

La coupe à but commercial pour le bois énergie et les arbres des plantations privées fait l'objet de permis de coupe auprès des services forestiers. Le transport des bois commerciaux quant à lui nécessite l’obtention d’un laissez-passer. La photo 9 montre des véhicules transportant des sacs de charbon de bois.

Photo 9 : Véhicules transportant des sacs de charbon de bois

Source : © Akouehou, 2008

Selon (Akouehou et al, 2011, p. 14), l’enquête de consommation d’énergie effectuée dans les ménages a permis de constater que 70% des ménages de la ville de Porto-Novo utilisent le bois énergie à raison de 48,2% pour le charbon de bois et 21,8% pour le bois de feu alors que le taux de consommation dans la ville de Cotonou, légèrement plus élevé, est de 72% des ménages à raison de 63% pour le charbon de bois et 9% pour le bois de feu.

L’approvisionnement des villes du sud en bois énergie se fait majoritairement à partir de l’exploitation des forêts claires et savanes boisées, ces dernières auparavant riches en bois sont aujourd’hui totalement dépeuplées de leurs essences. On constate donc qu’il y a eu au cours des dernières années, une surexploitation de la ressource végétale en raison de sa proximité avec les lieux de consommation. (Ogouvidé, Adégbola et Mama, 2006).

Pour lutter contre la dégradation de la ressource forestière, des politiques de gestion durable des forêts, des schémas directeurs d’aménagement forestier, des politiques de promotion des alternatives à la consommation du bois énergie, l’expérimentation de nouvelles techniques de production de charbon de bois pour de meilleur rendement sont à expérimenter. Nous avons présenté quelques-unes dans le précédent chapitre.

Les rendements de la carbonisation par les meules traditionnelles45 sont faibles et estimés

à environ 14% (Ogouvide & Mama, 2007), cette technique est utilisée à 87,5% par les producteurs de bois énergie (Gbozo, 2010) et le reste avec des fours. Il s’agit de la technique de la pyrolyse46 qui est une décomposition thermique en l'absence d'air.

45 C'est une technique de carbonisation qui consiste à empiler le bois en meule sur le sol ou dans une fosse

puis à le couvrir de terre tout en laissant un trou au milieu à partir duquel on met le feu à l’ensemble.

46 La pyrolyse, ou thermolyse, est la décomposition chimique d'un composé organique par une augmentation

importante de sa température pour obtenir d'autres produits (gaz et matière) qu'il ne contenait pas. L'opération est réalisée en l'absence d'oxygène ou en atmosphère pauvre en oxygène pour éviter l'oxydation et la combustion (l’opération ne produit donc pas de flamme). Il s'agit du premier stade de transformation thermique après la déshydratation. Elle permet généralement d'obtenir un solide carboné, une huile et un gaz.

3.1.1.2. La consommation primaire du rayonnement solaire

En ce qui concerne l’énergie solaire, elle est utilisée dans sa forme brute pour le séchage du linge et des aliments. La photo 10 montre des produits alimentaires séchés au soleil dans un ménage urbain.

Photo 10 : Séchage de produits alimentaires au soleil dans un ménage urbain

Source : © Yêhouénou, Décembre 2019

Ce sont les usages principaux qui sont faits de l’énergie solaire par la population béninoise. Le séchage des aliments permet la conservation des aliments sur de longues périodes et évite l’apparition de moisissure. Quant au séchage des vêtements, c’est le seul moyen connu ; il existe certes quelques boutiques dans des centres-villes qui offrent des services de blanchisserie et utilisent des séchoirs électriques, mais elles sont très peu répandues et sollicitées. L’activité de séchage des vêtements est illustrée par la photo 11 suivante.

Elle débute à un niveau de température relativement bas (à partir de 200 °C) et se poursuit jusqu'à 1 000 °C environ.

Photo 11 : Séchage de vêtements au soleil après la lessive à la main

Source : © Yêhouénou, décembre 2019

Outre l’énergie primaire, les béninois consomme abondamment d’autre formes d’énergie notamment pour se déplacer, faire fonctionner certains équipements.

3.1.2. La consommation d’énergie secondaire

L'énergie secondaire47 est toute l'énergie obtenue par la transformation d'une énergie

primaire. Ce changement d’état rend l’énergie primaire beaucoup plus consommable et facilement stockable, à l’image des carburants à base de pétrole raffiné ou de l’hydroélectricité. Dans le monde, le pétrole est l’énergie secondaire la plus présente avec, pour 2017, une production de 4 387 Mtep. Elle est suivie de l’énergie secondaire issue du charbon, qui représente 3 767 Mtep, et celle issue du gaz naturel, qui représente environ 3 165 Mtep.

Dans cette partie, nous avons traité des consommations de produits pétroliers et d’énergie électrique au Bénin.

47 https://www.direct-energie.com/particuliers/parlons-energie/dossiers-energie/comprendre-le-marche-de-l-

3.1.2.1. La consommation de produits pétroliers

Le Bénin est un Etat voisin du Nigéria qui est le premier producteur de pétrole en Afrique. Cette situation géographique avantageuse pour le Bénin a permis le développement depuis plusieurs décennies du commerce illicite de produits pétroliers.

Ainsi, les produits pétroliers, hormis le gaz naturel, constituent la deuxième source d’énergie consommée par le pays, que ce soit dans le transport, l’usage domestique (le pétrole lampant) ou commercial (alimentation des groupes électrogènes et revente), et la production d’énergie électrique.

3.1.2.2. La consommation d’énergie électrique

L’énergie électrique bien que disponible dans tous les départements du pays n’est cependant pas équitablement accessible à toutes les classes sociales48 du pays. On observe

une certaine disparité d’accès, gouvernée par les niveaux de revenus des ménages (Lin et Jiang, 2012). Il ne s’agit donc pas de résider dans un milieu électrifié pour avoir de l’énergie électrique à son domicile mais d’avoir les ressources financières nécessaires pour se raccorder au réseau et ensuite payer de façon régulière ses factures d’énergie électrique. Ainsi, plus on est dans le quintile riche selon le classement de l’institut national de la statistique et de l’analyse économique, plus on a une facilité de raccordement au réseau électrique et une certitude de continuité du service électrique.

Outre les biens d’équipements plus importants chez les ménages aisés, biens constitués d’appareils électriques gourmands en énergie électrique, l’ensemble des ménages a en commun des usages basiques en dépit du statut social. C’est l’exemple de la lumière qui est le besoin le plus consommé par les ménages, urbains comme ruraux. Le graphique 3 suivant montre pour les ménages urbains, la prépondérance des besoins de base sur les autres formes de besoins.

48 Nous utilisons ici l’expression « classes sociales » suivant l’approche nominaliste wébérienne qui

contrairement à celle réaliste marxiste, considère que le fait pour les individus d’avoir des caractéristiques économiques communes, suffit à les regrouper en classe. Ainsi l’institut nationale de la statistique et de l’analyse économique à organiser les classifier les populations béninoises en quintiles moins riches, riches et plus riches.

Graphique 3 : Structure des types de besoins en zone urbaine au Bénin Source : Sinsin, 2017

Dans ce paragraphe, nous avons spécifiquement présenté les fonctions usuelles de l’énergie électrique dans les ménages, même si l’énergie électrique sert évidemment à faire fonctionner les administrations de l’Etat, contribue à la fourniture des services publics (feux tricolores, éclairage public), permet le fonctionnement des entreprises privées, des petites industries privées49 ou publiques, des petites et moyennes entreprises (maquis, salons de

coiffure, atelier de soudure ou de menuiserie).

Les habitudes de consommations si elles dépendent du niveau de revenu, dépendent aussi du milieu de vie. Les ménages ruraux n’ont pas les mêmes besoins que les ménages urbains. Les biens d’équipements tels que les téléviseurs, les réfrigérateurs ou les mixeurs sont quasiment inexistants dans ces ménages. On retrouve simplement une légère installation électrique qui permet prioritairement d’avoir de la lumière dans la concession.

3.1.2.2.1. La lumière

Il s’agit du premier usage que font les ménages et les petits métiers de l’énergie électrique. Lorsqu’ils parviennent à accéder à la propriété immobilière au Bénin. On accède à la propriété immobilière soit par l’héritage ou la vente, le don est plus rare. Les terres sont détenues par des propriétaires qui peuvent être des familles ou des propriétaires uniques. Les valeurs des terrains sont libres mais suivent souvent une tendance de prix de la zone où se situe le terrain. On parle alors de parcelle mais plus souvent de ‘carré’ pour désigner un

49 Les petites industries sont généralement dotées de leurs propres générateurs électriques fonctionnant au

espace acquis ou à acquérir, et qui est encore en friche. La forme géométrique des parcelles est souvent ‘carré’ de dimensions de base 20 m sur 25 m (500 mètre carré) avec plusieurs variantes selon l’organisation du cadastre ou de la voirie.

A la suite de l’acquisition de la parcelle, et après avoir finalisé les formalités liées à la convention de vente, les nouveaux propriétaires s’empressent de faire une demande de raccordement à l’énergie électrique auprès de la SBEE afin d’équiper en premier lieu leur domicile en éclairage. Cette demande qui selon les périodes prendra un certain moment, est déposée en attendant de finaliser les travaux de clôture de la parcelle et même de construction de bâtiments sur son lopin de terre.

La clôture terminée et la construction des bâtiments achevé, les artisans électriciens sont donc appelés pour réaliser les installations de la maison.

Que la parcelle vienne d’être acquise ou que la résidence soit ancienne, les lampes sont généralement installées en fonction du nombre de pièces dans la concession, à savoir principalement une lampe électrique dans le séjour et une deuxième dans la chambre à coucher et accessoirement des lampes dans la cour commune ou au portail. La photo 12 montre l’image d’un séjour éclairé par des lampes au domicile d’un ménage urbain.

Photo 12 : Séjour éclairé par des lampes au domicile d'un ménage urbain

Source : © Yêhouénou, Décembre 2019

Selon les niveaux de revenus, des variantes peuvent être observées chez certains ménages, chez qui on peut observer des lampes de terrasse et d’arrière-cour et parfois mais très rarement des lampes devant l’entrée principal (portail) de la résidence.

Ces lampes peu économiques en énergie et émettant une lumière chaude sont pour la plupart, en train d’être progressivement remplacées depuis plusieurs années par des lampes à basse consommation énergétique à lumière froide, plus confortable pour les yeux. Les apprenants s’en servent pour réviser plus aisément leurs cours et les actifs pour vaquer à leurs occupations (faire la cuisine, lire le journal, sécuriser le domicile, voir clairement…etc.).

L’éclairage est aussi utilisé le soir par les entrepreneurs exerçant de petits métiers (les artisans, les commerçants…etc.) pour prolonger dans la nuit leurs activités. Cette lumière à l’intérieur ou aux abords des établissements de commerce et échoppes fait vivre une activité économique variée dans tout le pays.

L’organisation de la vie familiale se fait souvent autour de ces points de lumière. La mère de famille ou l’une des femmes de la maison s’affaire soit dans la cour commune pour la cuisson des repas soit dans une minuscule arrière-cour. La photo 13 montre une cour éclairée par des lampes au domicile d’un ménage urbain.

Photo 13 : Cour commune éclairée par des lampes au domicile d'un ménage urbain

Source : © Yêhouénou, Décembre 2019

Les appartements sont construits les uns à côté des autres en ligne droite avec des toilettes communes et une cour partagée. Le chef de ménage, le mari généralement, est dans le salon, ou dehors à quelques mètres de la source lumineuse à suivre les nouvelles. Aussitôt, les activités de la cour terminées, toutes les affaires sont rangées dans l’appartement et les lampes sont éteintes.

Contrairement aux ménages issus des quintiles moins riches, les ménages des quintiles riches font leur repas dans de véritables cuisines souvent à l’arrière des appartements et à l’abri des regards.

Notons que l’éclairage public généralement présent dans le centre-ville est souvent pris d’assaut par des revendeurs de produits divers qui s’installent au pied des lampadaires, faisant de ces lieux des espaces d’échanges commerciaux et de rencontre.

Les populations qui n’ont pas accès à l’énergie électrique autant que celles qui sont en attente d’un raccordement licite, s’adonnent à des branchements anarchiques à partir d’un point de connexion électrique, officiellement connecté au réseau national. C’est-à-dire qu’une personne située à proximité du réseau conventionnel basse tension (environ 150 m de distance) fait une demande de raccordement et l’obtient. A la suite de la pose du compteur électrique, les autres voisins du quartier viennent se brancher sur le compteur pour acheminer l’énergie électrique dans leurs domiciles respectifs.

Ce phénomène, désigné sous le vocable de ‘’toile d’araignée est le seul moyen pour ces derniers d’avoir de l’énergie électrique chez eux. Il s’agit de pilier de fortune, en bois bon marché, sur les lesquels sont trainés des câbles électriques de qualité douteuse, de tension et de résistances variables depuis le ménage officiellement connecté jusqu’aux ménages non connectés, ces raccordements peuvent aller de quelques mètres à plusieurs kilomètres. Cette forme de solidarité entre les abonnés de la SBEE n’est pas sans incidence sur la qualité de l’énergie électrique reçue par les autres abonnés du secteur. Les photos 14 et 15 ci-dessous nous en donne un aperçu des raccordements illicites. La photo 14 montre un raccordement anarchique à l’énergie électrique ou toile d’araignée. Dans certains quartiers du sud du Bénin, les fils électriques sont beaucoup plus denses et on arrive à peine à les distinguer les uns des autres.

Photo 14 : Raccordement électrique illicite ou toiles d'araignées au Bénin

Les tarifs de ces branchements illicites sont directement négociés entre particuliers, généralement entre les propriétaires des maisons sources, titulaires d’un compteur électrique et ceux des domiciles connectés à ces derniers. Des décompteurs autonomes (dispositif de décompte de la consommation, utilisé par certains locataires pour déterminer sa consommation énergétique réelle) peuvent être parfois mis à contribution afin de prévenir tout litige qui surviendrait lors de l’attribution d’une facturation. Il faut dire que dans certaines concessions n’ayant qu’un seul compteur avec plusieurs abonnés50, des taux

fixes mensuels sont définis suivant le nombre de lampes et d’appareils électriques que détiennent les ménages.

D’après l’enquête de l’institut national de la statistique et de l’analyse économique sur la consommation électrique des ménages, les paiements aux tiers, c’est-à-dire les abonnés qui sous-traitent les lignes électriques formelles ou sont des appartements loués, se font principalement à hauteur de 50,6% en fonction du nombre d’ampoules et de prises. Le second mode de règlement est lié à la quantité de KWh consommée par le ménage est utilisé par 36,9% des ménages et nécessite le recours à un système de quantification de la consommation de chaque ménage à l’aide de décompteurs. On note également l’existence de quelques ménages (1,2%) dont les frais d’énergie électrique sont inclus dans le loyer. (INSAE, 2015, p. 64).

3.1.2.2.2. Les appareils électroménagers

Outre l’éclairage, l’usage des appareils électriques est le deuxième facteur de raccordement à l’énergie électrique. Cependant les appareils électriques utilisés par les ménages sont très peu variés. Il s’agit généralement de postes téléviseurs et radios, de fers à repasser, des téléphones portables et des ventilateurs.

Les postes téléviseurs et les mini chaines sont les principaux et premiers appareils qu’acquièrent les ménages des quintiles riches. Quant aux personnes avec le moins de revenus, ils se contentent le plus souvent de simples postes radios pour suivre les nouvelles et généralement pour se distraire.

Les valeurs des postes téléviseurs sont intrinsèquement liées au niveau de vie des ménages. Ainsi, bien que raccordés de façon illicite au réseau électrique, certains ménages peuvent se doter de téléviseurs à écran led tandis que les moins nantis ont souvent de petits téléviseurs à écran cathodique.

50 Avec la forte urbanisation des villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi, plusieurs propriétaires terriens ont

tôt fait de transformer leur parcelle en ‘chambres à louer’. Les chambres à louer sont des maisons composées de 5 à 10 appartements ayant selon les standings leur propre compteur électriques ou un compteur commun. Les appartements peuvent être juste des entrer-coucher ou composés d’une chambre à coucher, d’un salon le tout carrelé mais aussi de sanitaire et cuisine privés. Si le standing est faible, les toilettes sont communes et la cuisine se fait soit dans la cour commune soit dans l’arrière-cour. Le compteur électrique est donc unique et les locataires sont facturés par le bailleur en fonction de leur équipement électrique.

Outre les téléviseurs eux-mêmes, des équipements accessoires tels que les lecteurs de disques ou des décodeurs de programmes télévisuels sont associés pour élargir les possibilités de divertissement des ménages. Ces différents appareils augmentent les factures énergétiques et sont le plus souvent détenus par les classes modestes.