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b) Sources d’information

4. Conseils délivrés aux patients

Le conseil pharmaceutique des patients est essentiel pour permettre au patient de prendre soin de lui, au delà de l’aspect médicamenteux, le pharmacien a aussi un rôle à jouer dans les soins de support, il s’agit d’aborder les aspects psychologiques, de soutenir le patient et son entourage dans la rémission ou en cas de décès, d’établir un accompagnement social des ressources associatives, la réinsertion sociale et professionnelle, et surtout lui conseiller un régime alimentaire adéquat à son état ainsi que les conseils d’hygiène[44].

 Conseil psychologique

Le cancer est un traumatisme psychique. L’apparition de la maladie, son traitement parfois mutilant, les incertitudes quant au pronostic, la nécessité de faire face à l’angoisse liée à son caractère potentiellement létal, les réaménagements familiaux et sociaux qu’elle induit, les représentations culturelles effrayantes qui la précèdent et la complexité des relations qui vont lier un patient à son environnement médical actualisent des enjeux psychiques considérables, non seulement pour ce patient mais aussi pour les médecins[45].

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Pour la psycho-oncologie [46], le soutien relationnel doit permettre que le traitement du malade se déroule aussi bien que possible et que la meilleure qualité de vie soit obtenue. Ce soutien s'efforce de limiter les risques de séquelles psychologiques qui handicaperaient l'avenir. C’est pour cela que la responsabilité de médecin traitant, de l'oncologue, de l'équipe soignante ou de l'entourage est engagée. De nombreux travaux soulignent la nécessité de ce soutien, dès le début et tout au long la prise en charge du patient.

Les patients atteints de cancer ont besoin d’être écoutés et compris. Ils demandent une information claire, précise et objective. Dans ce contexte, le pharmacien doit offrir un soutien psychologique de qualité, d’autant plus que les traitements, lourds, ont un impact notable sur le quotidien. Il est important de privilégier l’écoute en formulant des questions ouvertes car la parole permet d’évacuer l’angoisse. Il est souvent utile d’inclure l’entourage dans la prise en charge du cancer dans la mesure où celui-ci a aussi besoin d’être écouté et soutenu [47].

 Conseil diététique au cours d’une chimiothérapie

De nombreux cancers sont provoqués ou favorisés par des facteurs externes: au moins 40% sont liés à des comportements que nous pouvons modifier (tabagisme, consommation d’alcool, alimentation déséquilibrée, activité physique insuffisante, exposition aux UV…). Et dans le domaine de la prévention des cancers, la nutrition au sens large (c’est à dire l’alimentation, mais aussi la consommation d’alcool, l’activité physique et le poids) occupe une place particulièrement importante.

L’état nutritionnel des patients atteints de cancer est fréquemment altéré, lors du diagnostic et en cours ou après les traitements. Une diminution de

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l’appétit, des difficultés à ingérer, des blocages alimentaires, des troubles du goût et de l’odorat sont fréquemment à l’origine de la dénutrition en cancérologie. Mais la douleur, les troubles du transit, la fatigue sont aussi des facteurs pouvant favoriser la diminution des ingesta. Ces symptômes parfois présents dès le diagnostic de la maladie cancéreuse peuvent s’aggraver, transitoirement ou de façon continue, au cours des traitements. La qualité de vie de ces patients en est altérée. L’évolution de ces deux paramètres est souvent parallèle et intimement liée. Il est donc maintenant évident que la prise en charge nutritionnelle peut influencer positivement la qualité de vie des patients pendant et après les traitements anticancéreux. Dans certaines situations, ce bénéfice est clairement démontré ; dans d’autres, il est suggéré par les données actuellement disponibles. L’amélioration de la qualité de vie grâce à la prise en charge nutritionnelle ne peut se concevoir qu’en association avec la prise en charge psycho-oncologique, de la douleur, etc. Il est très important que le support nutritionnel soit systématiquement couplé avec un programme d’activité physique adapté et régulier [48].

 L'impact de la mauvaise alimentation sur le développement du cancer

Selon les dernières observations du Fonds Mondial de la Recherche contre le Cancer publiées en 2007 [49], on estime que 30% de tous les cancers sont directement reliés à la nature du régime alimentaire des individus, ce pourcentage pouvant même atteindre jusqu'à 70% dans le cas des cancers du système gastro-intestinal (œsophage, estomac et côlon). Parmi les facteurs alimentaires ayant le plus d'influence sur le développement du cancer, de nombreuses études épidémiologiques ont montré que la consommation de fruits

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et légumes était associée à une baisse importante du risque de développer la maladie. Dans les études cliniques, les personnes consommant le moins de fruits et légumes sont environ deux fois plus susceptibles de développer certains cancers que celles ayant la plus forte consommation de ces aliments.

Schiller et al. en 1998 [50] ont réalisé une étude prospective de niveau 4 sur 400 patients afin d’évaluer l’impact des conseils diététiques (compréhension, modifications, améliorations sur leur santé). Après avoir reçu un conseil diététique personnalisé, 57 % des patients se trouvaient mieux du point de vue émotionnel, 37 % mieux physiquement. Cette étude permet de montrer l’efficience des conseils diététiques donnés au cours de visites multiples et de documents écrits en hospitalisation, et sous forme de discussion téléphonique pour les patients à domicile, permettant de consolider certains points et de corriger certains autres.

Le conseil diététique personnalisé permet de prévenir la perte de poids associée aux effets secondaires des traitements de radiothérapie et de chimiothérapie (en particulier pour les cancers gastro-intestinaux et des voies aérodigestives supérieures) [51].

5. Répartition des patients selon la voie d’administration

Selon une étude faite en France au sein du CHRU de Besançon sur une période de 1 an par Perrin S. [52], le nombre de patients traités par une chimiothérapie injectables était de 4922 (75%) alors que les patients traités par des anticancéreux oraux étaient de 1572 (25%).

Dans le cadre d’un traitement ambulatoire oral, la responsabilité des patients et/ou de leur entourage est engagée, à la fois dans la prise du traitement

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et dans la gestion des effets secondaires. C’est pourquoi la prescription et la dispensation d’anticancéreux oraux ne s’adressent pas à tous les patients. Elles visent en particulier les patients étant en mesure de se prendre en charge, valides, volontaires, informés, observant et bénéficiant d’un entourage familial adapté. Elle ne doit pas être imposée mais proposée et éclairée (accompagnée d’une information adéquate).

Dans notre étude la majorité de nos patients suivaient un traitement par la voie intraveineuse ce qui est comparable aux résultats de l’étude française.

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