• Aucun résultat trouvé

« Allaitement maternel »

12. Conseil à l’officine

Il est important durant l’allaitement de savoir répondre aux principales interrogations des mamans qui allaitent et, en cas de doute, de les guider vers des associations capables de répondre à leurs besoins. La poursuite de l’allaitement doit être encouragée et seule une formation appropriée des professionnels de santé pourra inciter les mamans à allaiter en pleine confiance. L’arrêt de l’allaitement ne doit être envisagé que si la mère le souhaite ou en cas de pronostic vital engageant la mère ou l’enfant. Les problèmes rencontrés le plus fréquemment à l’officine sont développés ci-dessous:

 Les crevasses

Ce sont des fissures ou gerçures qui apparaissent sur le mamelon généralement dans les premiers jours voire les premières semaines de l’allaitement. Les causes de ces crevasses sont généralement assez facilement corrigeables et ne nécessitent en aucun cas l’arrêt de l’allaitement. La plupart du temps, elles sont dues à une mauvaise position du bébé lors de la tétée et à une sensibilité du derme plus importante les premiers jours de l’allaitement. Il est donc important de rappeler à la maman la bonne position à adopter pour que l’enfant ait une bonne position de tétée : la tête bien face au sein, l’enfant ne doit pas avoir besoin de tourner la tête pour prendre le sein, il faut qu’il ait la bouche bien ouverte pour bien prendre le mamelon et l’aréole. Le traitement des crevasses se limite souvent simplement à une correction de la position du bébé en préconisant l’utilisation d’un coussin d’allaitement et la position de la berceuse inversée [106].

Il est important pour favoriser la cicatrisation de maintenir les seins le maximum au sec : coussinets d’allaitement changés régulièrement, garder les seins à l’air le plus possible, appliquer du lait de fin de tétée sur le mamelon (favorise la cicatrisation) et accessoirement sur une croûte déjà formée, appliquer un soin hydratant et cicatrisant : lanoline (Lansinoh®),

crème Castor equi®, Feminaissance® huile crevasse : laboratoire Pranarôm)… si la crevasse est vraiment importante, on peut utiliser des bouts de sein pour limiter la douleur lors de la tétée, en sachant qu’il ne doivent pas être utilisés plus de quelques jours car ils peuvent diminuer la lactation en diminuant l’étirement du mamelon et donc les influx nerveux. Il est important de continuer à faire téter l’enfant même s’il y a une crevasse afin d’éviter l’engorgement. D’autres conseils peuvent être appliqués afin de diminuer la douleur pendant la tétée [106] :

 Commencer par faire téter sur le sein non crevassé afin de bien déclencher l’éjection  Eviter le stress pendant la tétée car il retarde le réflexe d’éjection et amène le bébé à tirer plus fort sur le sein, il existe un risque de diminution de la quantité de lait par la mise en jeu d’un réflexe neuro-hormonal inhibiteur.

Il est nécessaire de consulter en cas de signes infectieux, en sachant que la présence de sang ne gêne en rien la poursuite de l’allaitement. L’utilisation d’antibiotiques peut s’avérer nécessaire [106].

 L’engorgement

Il devient pathologique s’il provoque une tension importante des seins, des douleurs mammaires et une légère fièvre. Il est important de faire couler le lait aussi souvent que possible (tétées fréquentes et tire-lait) pour soulager la tension mammaire, appliquer un gant froid ou une poche de glace pour diminuer la congestion mammaire et les anti-inflammatoires sont possibles. A ne pas confondre avec l’engorgement physiologique c’est-à-dire la lactogénèse de type II (montée de lait des premiers jours)[106].

 Les lymphangites ou mastites

C’est une inflammation du réseau lymphatique faisant suite à un engorgement ou à un canal lactifère bouché. Les symptômes sont : un gonflement des seins avec un « placard » rouge localisé, une douleur vive au niveau du sein et une fièvre à 39-40°C, c’est un syndrome pseudo-grippal. Le traitement passe évidemment par une poursuite de l’allaitement afin de désengorger le sein, avec des tétées fréquentes voire même l’utilisation du tire-lait, du repos et

la prise d’anti-inflammatoires est possible (préférer l’ibuprofène). La persistance des symptômes doit amener à une consultation et une mise sous antibiotiques sans pour autant arrêter l’allaitement [106].

 Manque de lait

Beaucoup de jeunes mamans ont peur de ne pas avoir assez de lait., la lactation s’adapte aux besoins du bébé. Un bébé qui a un petit appétit va réclamer souvent mais prendre peu mais il grossira tout aussi bien qu’un enfant qui tète moins souvent mais plus longtemps.

Il est fortement déconseillé de donner à un enfant allaité des compléments de préparations pour nourrissons car une moindre stimulation des seins va diminuer la lactation et conduire vers un arrêt prématuré de l’allaitement. Par contre une stimulation de la lactation par un tire-lait peut être envisagée. Le lait maternel suffit à satisfaire les besoins hydriques et nutritionnels du nouveau-né sain, né à terme s’il tête de façon de manière efficace et à la demande [106].

Ce qu’il est important de retenir est que les premières semaines de lactation conditionnent toute la poursuite de l’allaitement : un mauvais conseil durant cette période peut mettre en danger la production de lait, il est donc important de savoir guider vers des personnes compétentes si on ne sait répondre à l’attente de la maman ou si cela dépasse nos compétences.

Il est primordial de ne pas inquiéter la maman mais au contraire de la rassurer dans sa capacité à allaiter son enfant : toutes les mères peuvent allaiter leur enfant peut importer la capacité de stockage plus ou moins importante des seins et l’appétit de l’enfant : le corps s’adapte à l’enfant. Chaque enfant est différent et l’allaitement ne doit pas être quelque chose de rigide mais une véritable écoute des besoins de l’enfant. Toute règle est à proscrire[106].

Troisième partie :