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Conséquences sur les températures européennes

Dans le document THÈSE En vue de l’obtention du grade de (Page 152-167)

4.2 Article soumis dans Climate Dynamics

4.3.4 Conséquences sur les températures européennes

Dans cette dernière partie, nous nous proposons de discuter du lien entre régimes de temps nord-atlantiques et températures européennes, afin de vérifier les résultats obtenus dans l’étude précédente sur les analogues de circulation (section4.2). Rappelons dans un premier temps les liens observés entre régimes de temps et températures, déjà présentés dans la section 1.3.2 de cette thèse. Les Figures4.23et4.24présentent ainsi lescomposites d’anomalies de température à 2 m (2m-temperature, T2m) associés à chaque régime, calculés à partir des données ERA-40. Pour chaque régime, le composite est obtenu en moyennant les anomalies journalières de T2m sur les jours appartenant à ce régime. On retrouve les caractéristiques évoquées dans la section 1.3.2, que nous nous contenterons de rappeler brièvement ici :

• en été, le régime Blocking est associé à des anomalies chaudes dans le Nord-Ouest de l’Europe, et froides dans le Sud-Est, tandis que la NAO− a une influence quasi-inverse. L’Atlantic Ridge et l’Atlantic Low sont associés à des anomalies respectivement froides/chaudes et chaudes/froides sur l’Ouest/Est de l’Europe ;

• en hiver, l’Atlantic Ridge est associé à des températures légèrement froides sur la quasi-totalité de l’Europe, tandis que la NAO+ entraîne des anomalies chaudes. La NAO− induit un gradient froid/chaud nord/sud, et le Blocking des anomalies froides sur la majorité de l’Europe, et chaudes sur la Scandinavie.

Il est également à noter que les anomalies composites de T2m sont davantage marquées en hiver qu’en été, ce qui confirme la plus grande influence de la dynamique nord-atlantique sur les températures européennes pendant cette saison (régulièrement notée au cours de cette thèse). Enfin, ces composites sont cohérents avec les études précédentes, en particulier celles de Cassou et al. (2004) et Cassou et al. (2005) dont nous empruntons la terminologie des régimes.

Schématiquement, le réchauffement européen simulé dans le futur par les projections cli-matiques CMIP3 (voir section4.2.2.4, et plus précisément la Figure4.6) peut ainsi être causé :

• par une augmentation des fréquences d’occurrence des régimes associés à des anomalies chaudes sur l’Europe ; dans ce cas on parlera de changements inter-régimes,

• par une modification des anomalies de températures associées à chacun des régimes, qui conduirait en moyenne à une augmentation des anomalies composites ; dans ce cas on parlera de changements intra-régimes.

Si les changements inter-régimes sont relativement rapides à interpréter, les changements intra-régimes peuvent résulter de différentes causes. Nous diviserons ces causes en deux catégories : les changements spécifiques à chacun des régimes (par exemple une modification du lien entre dynamique et température à l’intérieur d’un régime), et les changements communs à tous les régimes (par exemple une augmentation globale des températures, elle-même causée par l’aug-mentation du forçage radiatif lié à la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère).

La suite de cette partie est consacrée au détail de ces différents changements possibles.

Pour commencer, les composites de T2m peuvent être calculés pour chacun des modèles de nos sous-ensembles sur les trois périodes 20c3m, 2046–2065 et 2081–2100, en conservant, au vu des résultats de la section 4.3.3, les régimes 20c3m dans le calcul des occurrences futures.

4.3 Qu’en pensent les régimes de temps ?

Figure 4.23 – Composites des anomalies de T2m associées aux régimes ERA-40 d’été. Uni-tés : °C.

Composites of T2m anomalies associated with ERA-40 summer weather regimes. Units : °C.

Figure 4.24 – Idem que Figure4.23pour l’hiver. Unités : °C.

Same as Figure4.23 for winter. Units : °C.

Les Figures 4.25 et 4.26 synthétisent les composites ainsi obtenus et moyennés sur les sous-ensembles respectifs d’été et d’hiver. Il apparaît que ces composites, sur la période 20c3m (premières lignes), présentent des structures très similaires aux composites ERA-40, ce qui

confirme une nouvelle fois que le lien dynamique–température est correctement représenté dans les modèles CMIP3 (voir aussi section 4.2.2.4). À noter toutefois que les intensités des composites CMIP3 sur 20c3m sont légèrement plus faibles que celles des composites ERA-40, ce qui peut s’expliquer par la perte habituelle de variance qui se produit lorsqu’on moyenne un ensemble.

Figure4.25 – (a–d)Composites des anomalies de T2m associées aux régimes CMIP3 d’été sur la période 20c3m, moyennés sur les cinq modèles du sous-ensemble défini dans la section 4.3.2.

(e–h) Contours : idem pour les composites de la période 2046–2065. Couleurs : différence entre les composites 2046–2065 et 20c3m.(i–l)Idem que (e–h) pour la période 2081–2100. Unités : °C.

(a–d) Composites of T2m anomalies associated with CMIP3 summer weather regimes over the 20c3m period, averaged over the model-ensemble defined in section 4.3.2.(e–h)Contours : same for composites of period 2046–2065. Colors : difference between 2046–2065 and 20c3m composites.

(i–l)Same as (e–h) for the period 2081–2100. Units : °C.

Les changements futurs des composites sont frappants (Figures4.25e–l et4.26e–l). Pour les deux périodes futures, et quelque soit le régime, les composites de T2m apparaissent nettement plus chauds, ce qui signifie que les changements intra-régimes sont importants. De plus, le ré-chauffement futur semble quasi-indépendant du régime, ce qui signifierait que les changements intra-régimes communs dominent les changement intra-régimes spécifiques. Pour mieux rendre compte de ces conclusions, appliquons la décomposition décrite dans Najac (2008, section 3.3) ou Goubanova et al. (2010) en considérant que les changements moyens d’une variable X (ici la T2m) entre la période présente P (ici 20c3m) et une période futureF16peuvent être décrits

16Nous considérerons seulement 2081–2100 dans la suite, mais les résultats sont analogues pour 2046–2065.

4.3 Qu’en pensent les régimes de temps ?

Figure 4.26 – Idem que Figure4.25pour l’hiver. Unités : °C.

Same as Figure4.25 for winter. Units : °C.

par :

∆X=XF −XP =

N

X

i=1

fiFxFi −fiPxPi

(4.8) où N est le nombre de régimes, fi la fréquence d’occurrence du régime i et xi le composite d’anomalie deX associé au régimei. Si l’on reformule l’équation 4.8selon :

∆X =

N

X

i=1

fiF −fiP

xFi +fiPxFi −fiPxPi

=

N

X

i=1

fiF −fiP

xPi −xPi +xFi

+fiP xFi −xPi

=

N

X

i=1

fiF −fiP

xPi +fiP xFi −xPi

+ fiF −fiP

xFi −xPi

(4.9) on obtient :

∆X =

N

X

i=1

∆fi·xPi

| {z }

Inter

+

N

X

i=1

fiP ·∆xi

| {z }

Intra

+

N

X

i=1

(∆fi·∆xi)

| {z }

Residu

(4.10)

dans laquelle trois termes se dégagent : le premier qui dépend du changement de fréquence d’occurrence (changements inter-régimes), le second du changement des composites

(change-ments intra-régimes) et le troisième qui est un terme de résidu produit des deux change(change-ments inter et intra. Enfin, ajoutons que les changements intra-régimes caractérisés par ∆xi peuvent être décomposés en changements communs (∆x) et spécifiques (∆x0i), selon :

∀ i∈1..N ∆xi = ∆x+ ∆x0i (4.11)

où, par définition :

∆x≡ 1 N

N

X

i=1

∆xi (4.12)

Finalement, en introduisant ceci dans l’équation 4.10, et sachant que PN

i=1fiP ≡ 1, nous obtenons la décomposition suivante :

∆X=

N

X

i=1

∆fi·xPi

| {z }

Inter

+ ∆x

|{z}

Intra−com

+

N

X

i=1

fiP ·∆x0i

| {z }

Intra−spe

+

N

X

i=1

(∆fi·∆xi)

| {z }

Residu

(4.13)

Figure4.27 – Décomposition du changement moyen des températures d’été entre 2081–2100 et 20c3m selon l’équation4.13. Changements(a)inter-régimes,(b)intra-régimes communs,(c) intra-régimes spécifiques et(d)résiduels. Unités : °C.

Partitioning of mean summer temperature change between 2081–2100 and 20c3m according to the equation4.13.(a)Inter-regime,(b)common intra-regime,(c)specific intra-regime et(d)residual changes. Units : °C.

Les termes de cette décomposition appliquée aux changements de température entre 2081–

2100 et 20c3m sont présentés sur les Figures 4.27et4.28, respectivement pour l’été et l’hiver.

Le constat est immédiat : le réchauffement européen est très largement dominé par les change-ments intra-régimes communs à tous les régimes (panels b), que l’on peut très probablement considérer causés par l’augmentation globale du forçage radiatif dû aux émissions croissantes

4.4 Synthèse et conclusions

Figure 4.28 – Idem que Figure4.27pour l’hiver. Unités : °C.

Same as Figure4.27 for winter. Units : °C.

de gaz à effet de serre. On ne distingue pas de changement intra-régime spécifique, i.e. pas de modification claire de la relation dynamique–températures à l’intérieur des régimes, ce qui rejoint les conclusions de la section4.2. De légers changements inter-régimes apparaissent en hi-ver, puisque la diminution de la fréquence d’occurrence du régimeNAO−au profit des régimes Blocking et NAO+induit un réchauffement du Nord de l’Europe. Si ce réchauffement est co-hérent avec plusieurs travaux précédents (Gillett et al.,2003; Terray et al.,2004), il est à noter qu’il reste largement inférieur au réchauffement intra-régime commun. Notons également que ce résultat est également en accord avec les conclusions de la section4.2, qui montrent qu’en hiver, une petite partie du réchauffement futur se retrouve dans les températures obtenues à partir des analogues de circulation.

4.4 Synthèse et conclusions

L’objectif de ce chapitre était d’étudier si le changement climatique peut s’interpréter, à l’échelle de l’Europe, comme un glissement des conditions de circulation atmosphérique vers des conditions associées à des températures chaudes, ou bien si le réchauffement est, à l’in-verse, dissocié de la dynamique atmosphérique et peut s’interpréter comme un glissement des températures vers des valeurs plus chaudes, sans que la relation dynamique–température ne soit modifiée. Si les chapitres2 et3 de cette thèse nous faisaient déjà pencher pour la seconde hypothèse à partir de l’analyse des tendances récemment observées, les résultats de ce chapitre nous confortent largement dans cette direction, et ce à partir de deux diagnostiques différents des projections climatiques multi-modèles réalisées dans le cadre de l’IPCC-AR4.

Nous avons en effet utilisé dans un premier temps l’approche dite des analogues de circu-lation (Yiou et al., 2007), afin d’analyser si, d’une part, les périodes futures se caractérisent

par des changements de circulation atmosphérique sur le bassin nord-atlantique, et si d’autre part, le réchauffement simulé par les modèles climatiques au xxie siècle peut s’expliquer par ces changements de dynamique éventuels. Cette étude, soumise à publication dans la revue Climate Dynamics, a montré que seule une partie mineure du futur réchauffement européen hivernal peut s’expliquer par une augmentation de la fréquence d’occurrence de la phase posi-tive de la NAO, mais que globalement, le réchauffement européen à long-terme est dissocié de la dynamique atmosphérique. En revanche, comme nous l’avions observé lors des chapitres2et3, la variabilité des températures des échelles journalière à inter-annuelle reste largement domi-née par les fluctuations de la dynamique nord-atlantique, surtout durant la période hivernale.

Si ces résultats sont en accord avec d’autres analyses des projections climatiques IPCC-AR4 (Stephenson et al., 2006; van Ulden and van Oldenborgh, 2006), ils remettent en question un certain nombre d’études de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qui suggé-raient que le réchauffement européen était lié à une réorganisation des états préférentiels de la dynamique atmosphérique nord-atlantique (Corti et al., 1999; Gillett et al., 2003; Palmer, 1999).

Les conclusions tirées de cette première approche ont été confirmées dans la seconde partie de ce chapitre, à partir d’une analyse basée sur le concept de régimes de temps. Ce concept, présenté dans la section 1.3.2 nous a en effet permis de constater que les périodes futures ne révèlent pas de changement majeur dans les états préférentiels de la dynamique atmosphérique nord-atlantique d’été et d’hiver. En revanche, des légers changements dans la fréquence d’oc-currence des régimes de temps sont apparus, et l’on retrouve en particulier l’augmentation du régime NAO+ d’hiver, qui conjointement à l’augmentation des conditions de Blocking, vient contre-balancer la diminution de fréquence du régime NAO−. Ces changements de fréquence d’occurrence des régimes, bien que fortement modèle-dépendants, expliquent dans l’ensemble une partie mineure du futur réchauffement européen hivernal tel que simulé par les modèles climatiques, comme nous l’avions observé à partir de l’étude des analogues de circulation. Ce-pendant, la quasi-totalité du réchauffement européen apparaît dans la contribution que nous avons qualifiée d’intra-régime commune, i.e. la contribution des facteurs extérieurs à la dyna-mique.

Une question majeure de ce chapitre était de déterminer si les saisons chaudes records, voire extrêmes, observées en Europe depuis 2003 peuvent être considérées comme des « prototypes » du climat standard des années à venir. Si la réponse à cette question ne fait pas de doute en termes de température uniquement — car, dans un contexte de réchauffement européen continu, l’on peut facilement considérer que la température atteinte lors de l’été 2003 devien-dra « un jour » la température estivale standard —, les conclusions de ce chapitre nous invitent à répondre non en termes de dynamique. En effet, nos résultats suggèrent que les situations de dynamique atmosphérique associées aux températures « standard » futures seront similaires aux situations récemment observées durant les saisons. . . standard. Parallèlement, des situa-tions persistantes de blocage telles qu’observées durant l’été 2003, devraient être également associées à des étés extrêmement chauds dans le futur. En résumé il apparaît que les extrêmes de température européens futurs se développeront dynamiquement de la même manière que les extrêmes récemment observés, mais seront plus chauds compte tenu du glissement « global » de la distribution des températures vers des valeurs plus chaudes.

Précisons enfin que si la dynamique des extrêmes semble inchangée dans le futur, les pro-cessus amplificateurs évoqués précédemment sont en revanche susceptibles d’évoluer. En par-ticulier, en été, les rétro-actions des températures avec l’humidité de sols peuvent s’intensifier

4.4 Synthèse et conclusions

dans le contexte du changement climatique avec l’assèchement des régions méditerranéennes (Fischer and Schär,2009). En hiver, la réduction attendue de couverture de neige pourrait éga-lement inhiber les vagues de froid, voire amplifier les températures printanières en cas de fonte précoce. L’étude de ces mécanismes dans le contexte du xxie siècle nécessiterait la réalisation d’expériences de modélisation régionale à partir des simulations futures des modèles CMIP3.

Si cette thèse a constitué l’occasion de développer les outils nécessaires à de telles expériences, via le développement de l’interface entre le modèle IPSL4 et notre modèle régional MM517, elle n’a en revanche pas laissé le temps d’en exploiter les résultats. Cette exploitation constitue à présent une piste d’étude prometteuse pour de futures analyses.

Concluons ce chapitre sur un point encourageant, car nos résultats le sont du point de vue de la prévisibilité des évènements extrêmes de température en Europe : nous indiquons en effet que la prévision d’un évènement futur peut se faire à partir de la compréhension des mécanismes ayant causé les évènements observés, puisque la dynamique de développement semble ne pas se modifier. Les exemples récents nous fournissent ainsi un bon terrain d’apprentissage.

17Quelques éléments décrivant le développement de cette interface sont indiqués dans l’annexeB. Je tiens à remercier ici Sébastien Denvil et Tamara Salameh pour leurs contributions à ce développement.

Summary

Context and objectives

This chapter aims to investigate whether recently observed inconsistencies between seasonal NAE dynamics and European temperatures could continue in future years according to IPCC-AR4 climate projections. In particular the question how future extremes can be compared to recent ones is addressed.

Methods

Two approaches are conducted from Sea-Level Pressure (SLP) and 2m-temperature (T2m) of 13 CMIP3 models. The first one, know as the flow-analogues technique, consists in estimating seasonal T2m of future periods (2046–2065 and 2081–2100) from SLP by looking at present (20c3m) relationships between both daily variables. Then, in order to address the sub-seasonal scale issue, a multi-model analysis of NAE weather regimes and their interplay with European T2m is carried out. As a first step, both approaches isolate seasonal five-model ensembles by testing 20c3m models skills wrt. ERA-40 re-analyses.

Results

Over 20c3m, CMIP3 models appear generally skillful in reproducing SLP–T2m relationships observed in ERA-40. They perform better in winter than summer, where the identifying process of weather regimes is less obvious. For the 21st century, model-ensembles generally suggest a decrease in the SLP variability, resulting in a strengthening of the leading NAO pattern, especially in winter where the NAO+ (NAO−) regime is expected to become more (less) frequent. Concurrently, T2m are projected to warm, with a faster (slower) increase and a widening (tightening) of the statistical distribution in summer (winter).

No major change is found in SLP patterns correlated to European T2m in future periods.

The projected increase of T2m occurs for all regimes, and appears therefore dissociated with potential changes in the circulation. Only a small part of the wintertime warming could be attributed to an enhanced frequency of positive NAO conditions. Therefore, general future increases in mean European T2m should result from changes in radiative forcings.

Flow-analogues of unusually warm/cold future seasons were also associated with warm/cold conditions during 20c3m. This means that projected future extremes might develop, in terms of atmospheric dynamics, as recent ones. In summer (winter), the future increase (decrease) in the T2m variability should therefore result from changes in local processes (e.g., an increased (decreased) soil moisture (snow) feedback). Representing such processes in climate models appears as a major challenge for future regional projections.

Chapitre 5

Hiver 2009/10 : un extrême froid dans un climat chaud

Ce dernier chapitre est consacré à l’analyse de l’hiver 2009/10, qui a particulièrement frappé les esprits suite à ses températures relativement froides et ses chutes de neige fréquentes, no-tamment en Europe. La section5.1sera ainsi consacrée à une analyse statistique des anomalies ovservées pendant cette saison, et veillera à replacer l’événement régional européen dans un contexte plus global. Nous reproduirons ensuite, dans la section 5.2, un article paru dans la revueGeophysical Research Letters qui étudie l’association entre les températures européennes et la dynamique Atlantique Nord – Europe (NAE) qui révèle une persitance exceptionnelle de conditions NAO négatives (Cattiaux et al.,2010b). L’éventuel forçage de cet extrême de NAO par les conditions de surface fera l’objet de la section5.3, avant que la section5.4n’analyse la rétro-action neige – température mise en jeu en Europe pendant l’hiver 2009/10. Une dernière discussion proposera une approche probabiliste simpliste afin d’appréhender le destin de tels épisodes froids dans le climat plus chaud duxxie siècle (section5.5).

Sommaire

5.1 Un hiver froid, mais surtout neigeux ! . . . 150 5.2 Article publié dansGeophysical Research Letters . . . 155 5.2.1 Résumé . . . 155 5.2.2 Article :Winter 2010 in Europe : a cold extreme in a warming

climate. . . 155 5.2.2.1 Abstract . . . 155 5.2.2.2 Introduction . . . 156 5.2.2.3 Data and methods . . . 157 5.2.2.4 Extreme persistence of daily NAOconditions during winter

2010 . . . 157 5.2.2.5 How cold was winter 2010 in Europe ? . . . 159 5.2.2.6 Flow-analogues temperatures of winter 2010 . . . 160 5.2.2.7 Discussion and conclusions . . . 161 5.3 Pourquoi une telle NAO négative ? . . . 162 5.3.1 Un record à l’échelle de l’hémisphère . . . 162 5.3.2 Un Niño intense . . . 164

5.3.3 Un Atlantique tropical exceptionnellement chaud . . . 166 5.3.4 L’Eurasie sous la neige en octobre . . . 167 5.3.5 Le récent recul de la glace de mer en Arctique. . . 168 5.3.6 Et le facteur « chance » !. . . 170 5.4 Couverture de neige et températures pendant l’hiver 2009/10 . . 172 5.4.1 Neige, froid et amplitude diurne . . . 172 5.4.2 Couverture de neige en Europe : observations et analogues. . . 174 5.4.3 Température et couverture de neige : que dit MM5 ? . . . 176 5.4.4 Conclusions sur la neige . . . 181 5.5 L’hiver 2009/10 sera-t-il le plus froid du siècle ? . . . 182 5.6 Synthèse et conclusions . . . 185 Summary . . . 187

5.1 Un hiver froid, mais surtout neigeux !

L’hiver 2009/10 — ici défini comme Décembre 2009 - Janvier 2010 - Février 2010 (DJF) — a été particulièrement froid et neigeux en Europe, notamment en France. L’image satellite reproduite sur la Figure5.11 en est une illustration spectaculaire : elle montre le Royaume-Uni et le Nord-Ouest de la France totalement recouverts de neige au matin du 7 janvier 2010. Ainsi, dans son bulletin saisonnier2,Météo-Francea rapporté que :

« Avec une température moyenne sur la France située 1.2 °C sous la normale sai-sonnière, l’hiver 2009–2010 se positionne parmi les hivers froids, mais non excep-tionnels, de ces dernières années. [...] Il s’est cependant singularisé par la succession de trois vagues de froid bien marquées mi-décembre, début janvier et mi-février.

Ces basses températures associées à un temps plutôt perturbé ont favorisé de fré-quentes chutes de neige en plaine sur l’ensemble du pays. En terme d’occurrences de neige, l’hiver 2009–2010 se positionne ainsi comme l’un des plus neigeux de ces trente dernières années. Toujours en raison du froid persistant, la neige a fréquem-ment tenu au sol. Les épaisseurs ont été parfois conséquentes, mais cependant assez loin des records historiques. [...] Si les épaisseurs n’ont pas été exceptionnelles, la neige a cependant très souvent tenu au sol en raison du froid. [...] A l’échelle de la France, il faut sans doute remonter à l’hiver 1986–1987 pour trouver autant de jours avec de la neige au sol. »

A l’échelle mondiale, les États-Unis et la Sibérie ont également présenté des températures saisonnières anormalement froides durant cette saison (Figure 5.23). En particulier les États-Unis connaissent une vague de froid intense pendant la période du 28 décembre 2009 au 13 janvier 2010, pendant laquelle certains records de température minimale journalière sont bat-tus, comme à Miami où les 36 °F (∼2 °C) relevés le 11 janvier 2010 effacent un record vieux de

1Disponible à l’adresse : http://rapidfire.sci.gsfc.nasa.gov/gallery/2010007-0107/GreatBritain.

A2010007.1150.1km.jpg.

2Source :http://france.meteofrance.com/jsp/site/Portal.jsp?&page_id=12631.

2Source :http://france.meteofrance.com/jsp/site/Portal.jsp?&page_id=12631.

Dans le document THÈSE En vue de l’obtention du grade de (Page 152-167)