1. Calcul diff´erentiel sur une vari´et´e
Etant donn´ee une vari´et´e nous avons un calcul diff´erentiel sur celle-ci ; en particulier la diff´erentielle ext´erieure et le crochet de champs de vecteurs sont bien d´efinis. Les espaces vectoriels Λ1pV et Λ2pV sont isomorphes (car de mˆeme dimension) mais il existe beaucoup d’isomorphismes possibles. Nous allons ´etudier maintenant ce probl`eme.
Nous allons donner une d´efinition des connexions avec la mˆeme id´ee que les d´efinitions pr´ec´edentes : d´efinition par l’algorithme de base de la notion ´etudi´ee.
2. Connexion affine
Nous avons vu l’op´eration :
Λ1V ×Λ0V −→Λ0V (X, f)−→X(f)
est Λ0V lin´eaire en X et est une d´erivation. Le remplacement de Λ0V en Λ1V en gardant les mˆemes algorithmes donne la d´efinition d’une connexion.
D´efinition.- On appelle connexion lin´eaire une application :
∇: Λ1V ×(Λ0V ⊕Λ1V)−→Λ0V ⊕Λ1V (X , f+Y) −→ ∇X(f+Y) poss´edant les propri´et´es :
(1) Λ0V lin´eaire en sa premi`ere variable :
∇f1X1+f2X2 =f1∇X1+f2 ∇X2. (2) ∇ respecte l’ordre des tenseurs :
f ∈Λ0V ⇒ ∇X(f)∈Λ0V ; Y ∈Λ1V ⇒ ∇X(Y)∈Λ1V.
(3) Sur Λ0V l’action de ∇X est ´egale `a l’action de X :
∇X(f) =X(f).
(4) ∇ est une d´erivation en sa seconde variable
∇X(f Y) =f∇X(Y) +∇X(f)Y =f∇X(Y) +X(f)Y.
Remarque : ne pas confondre R-lin´earit´e avec Λ0V-lin´earit´e. D’apr`es (1) et (4) ∇ est R-lin´eaire en ses deux variables mais est Λ0V-lin´eaire en sa premi`ere variable.
D´efinition des symboles de Christoffel : fixons un syst`eme de coordonn´ees locales :
(V-I) ∇∂/∂xi
∂
∂xj
= Γkij ∂
∂xk.
Changement de syst`eme de coordonn´ees : xα−→xi Γαβγ ∂
∂xγ =∇∂/∂xα
∂
∂xβ
=∇∂/∂xα
∂xj
∂xβ
∂
∂xj
= ∂xj
∂xβ ∇∂/∂xα
∂
∂xj
+ ∂2xj
∂xα∂xβ
∂
∂xj
= ∂xj
∂xβ
∂xi
∂xα ∇∂/∂xi
∂
∂xj
+ ∂2xj
∂xα∂xβ
∂
∂xj
= ∂xj
∂xβ
∂xi
∂xα Γkij ∂xγ
∂xk
∂
∂xγ + ∂2xj
∂xα∂xβ
∂xγ
∂xj
∂
∂xj
.
D’o`u les formules :
(V-2) Γαβγ = ∂xj
∂xβ
∂xi
∂xα
∂xγ
∂xk Γkij+ ∂2xj
∂xα∂xβ
∂xγ
∂xj.
3. Parall´elisme
Etant donn´ee une courbe et un champ de vecteursY, le champ de vecteurs Y m(t)
est dit parall`ele (le long de cette courbe) quand ∇m(t)(Y)
m(t)
= 0.
Choisissons un syst`eme de coordonn´ees :
m(t) =xi(t)∂/∂xi
Y =yj ∂/∂xj
sur la courbe on a :
∇xi ∂/∂xi
yj ∂/∂xj
= 0.
xi ∂yj
∂xi
∂
∂xj
+xiyj ∇∂/∂xi
∂
∂xj
= 0 xi ∂yj
∂xi
∂
∂xj
+xiyj Γkij ∂
∂xk
= 0.
Donc, en fixantk:
xi ∂yk
∂xi
+xiyj Γkij = 0 dyk
dt + Γkij dxi
dt yj = 0.
(V-3)
Remarques :
1. En fait, il faut ´etendre le champ de vecteurs m(t) au voisinage de la courbe pour justifier ces calculs, puis montrer l’ind´ependance par rapport aux prolongements possibles.
2. Etant donn´e un vecteur v∈Λ1m(t0)V on peut l’´etendre en champ de vecteurs le long de la courbe par l’´equation ci-dessus.
3. Pour une fonction f ∈Λ0V
∇m(t)(f) m(t)
=
m(t)f m(t)
=df
m(t), m(t)
= d dt f
m(t) .
f est transport´ee parall´element le long de la courbe si et seulement si la restriction de f
`
a la courbe est constante.
4. D´eriv´ee covariante
Soit X un champ de vecteurs. Une courbe t −→ m(t) est dite courbe int´egrale de X quand m(t) = X
m(t)
. Le th´eor`eme de Cauchy sur les ´equations diff´erentielles lin´eaires donne l’existence d’une telle courbe.
Th´eor`eme.- Soit V une vari´et´e diff´erentiable munie d’une connexion lin´eaire, X, Y deux champs de vecteurs tels que X(p)= 0. Soit t−→m(t) une courbe int´egrale de X telle que m(0) =p, m(0) =X
m(0)
soit ϕ(t) : Λ1m(0)V −→Λ1m(t)V le transport parall`ele d´efini par la connexion et la courbe. Alors :
(V-4) ∇X(Y)(p) = lim
t→0
1 t
ϕ(t)−1Y m(t)
−Y m(0)
.
D´emonstration : prendre une carte et calculer ...
Prolongement de l’op´erateur ∇X
Pour un tenseur quelconque T nous prendrons (V-4) comme d´efinition de l’op´eration ∇X(T).
∇X est une d´erivation qui respecte le type des tenseurs.
Torsion d’une connexion
La torsion d’une connexion est une application T : Λ1V ×Λ1V −→ Λ1V
(X, Y) −→ T(X, Y) =∇X(Y)− ∇Y(X)−[X, Y].
T est Λ0V bilin´eaire antisym´etrique. A un signe pr`es, X et Y jouent le mˆeme rˆole. Il va donc d´efinir un tenseur (1,2)
(ω, X, Y)−→ ω
T(X, Y) qui est appel´e champ de tenseurs de torsion.
Remarque : nous pouvons voir T comme une application Λ1V ×Λ1V −→
Λ0V−−−−−−−−−→
d´erivations Λ0V .
Courbure d’une connexion
La courbure d’une connexion est une application R: Λ1V ×Λ1V −→ (Λ1V −→Λ1V)
(X, Y) −→ R(X, Y) =∇X∇Y − ∇Y∇X− ∇[X,Y].
Nous avons R(X, Y)(Z) =∇X∇YZ− ∇Y∇XZ− ∇[X,Y]Z, qui est Λ0V-trilin´eaire. Nous pouvons d´efinir un tenseur (1,3)
(ω, Z, X, Y) −→ ω
R(X, Y)(Z) qui est appel´e champ de tenseur de courbure.
5. Expressions dans un rep`ere mobile
Calcul des tenseurs de torsion et de courbure dans un rep`ere.
(V-5)
T(Xi, Xj) =Tij Xk
R(Xi, Xj)(X) =RkijXk
La vari´et´e donne les cijk, la connexion Γijk. Un calcul de routine donne :
(V-6)
Tjki = Γijk−Γikj−cijk
Rkij= ΓpjΓkip−ΓpiΓkjp+XiΓkj−XjΓki−cpijΓkp. Introduisons des formes diff´erentielles repr´esentatives de la connexion :
(V-7) ωij= Γikjωk.
Equations de structure d’Elie Cartan :
(V-8)
dωi=ωp∧ωpi +1
2 Tjki ωi∧ωk dωji =ωpj ∧ωpi+1
2 Rijkωk∧ω Ces ´equations se d´emontrent en notant tout en dualit´e et en calculant.
Une connexion est dite sym´etrique quand sa torsion est nulle : Tjki = 0.
Dans ce cas Γijk−Γikj=cijk.
En r´esum´e, nous avons deux langages possibles :
• le langage des vecteurs : on se donne l’op´erateur crochet (lescijk) et l’op´erateur ∇(les Γijk).
• le langage des formes : on se donne l’op´erateurd (lescijk) et les formes ωij (les Γijk).
Nous savons traduire une langue dans une autre.
6. Op´erateur
∇sur les formes
Nous avons d´efini ∇ sur les vecteurs, prolongeons cet op´erateur sur les formes : soit ω∈Λ1V une 1-forme, d´efinissons :
∇Y(ω)∈Λ1V par ∇Y(ω)(X) :=Y(< ω, X >)
∇(ω)∈Λ2V par ∇(ω)(X, Y) :=Y(< ω, X >) Ceci nous donne :
∇(ω)(X, Y) =<∇Y(ω), X > .
∇ op`ere sur tout tenseur et est une d´erivation. Par exemple :
∇Y(a⊗b⊗c) =∇Y(a)⊗b⊗c+a⊗ ∇Y(b)⊗c+a⊗b⊗ ∇Y(c).
Remarque : l’op´eration alg´ebrique de contraction
Ckh: ΛpqV −→Λpq−1−1V
Ckh(X1⊗. . .⊗Xp⊗ω1⊗. . .⊗ωq) =< Xh, ωk> X1⊗. . .⊗Xk⊗. . .⊗Xp⊗ω1⊗. . .⊗ωk
⊗. . .⊗ωq)
commute avec ∇:
∇Ckh=Ckh∇.
7. Rep`ere mobile sur une vari´et´e
Les deux structures ainsi introduites permettent de d´efinir le mouvement d’un rep`ere mobile en posant :
(V-9)
dm=ωheh
dek=ωkheh
Inversement, ces ´equations du rep`ere mobile donnent les deux structures via (IV-6) et (V-7).
Nous pouvons maintenant comparer : (II-1) avec (V-9) : mˆemes ´equations.
(II-2) avec (V-8) : apparition de la torsion et de la courbure.
Dans l’espace tangent Λ1pV nous avons toujours le groupe lin´eaire AGL(n) ; mais dans un G-rep`ere, si les ωkh ont des relations particuli`eres, par exemple (II-3), (II-4), (II-5) ou (II-6), nous pouvons voir apparaˆıtre des sous-groupes de celui-ci.
D´eriv´ee covariante des composantes d’un vecteur X ∈Λ1V est ind´ependant des rep`eres, la diff´erentiation d aussi : dX est ind´ependant des rep`eres.
Dans un rep`ere :
X =Xheh, dX = (dXh)eh+Xhdeh
= (dXh)eh+Xhωkhek. D’o`u :
dX = (dXh+Xωh)eh
(V-10) DXh=dXh+Xωh
sont les composantes contravariantes d’un vecteur `a coefficients formes.
D´ecomposons-le sur la base duale selon la r`egle de l’´ecriture d’une diff´erentielle de fonction dans une base duale
(V-11) DXh=X;h ω.
D’o`u la d´eriv´ee covariante du vecteur contravariant ! (Xh) est un tenseur (1,1) de composantes X;h.
Nous pouvons faire de mˆeme avec des tenseurs de type (p, q).
8. G´eod´esiques et application exponentielle
D´efinition.-Soit t−→m(t) une courbe dans V. Elle est dite g´eod´esique quand les vecteurs tangents m(t) sont parall`eles par rapport `a la courbe elle-mˆeme. Une g´eod´esique est dite maximale si elle n’est pas restriction propre d’une autre g´eod´esique.
Dans un rep`ere l’´equation des g´eod´esiques se d´eduit de (V-3), en rempla¸cant yk par dxk dt :
(V-12) d2xk
dt2 + Γkij dxi dt
dxj dt = 0.
Nous avons unicit´e d’une g´eod´esique maximale satisfaisant aux conditions initiales m(0) =p m(0) =X(p).
La notion de connexion permet d’obtenir une carte locale de la vari´et´e.
Pour tout p∈V il existe un voisinage ouvert Ω0 de 0 dans Λ1pV, un voisinage ouvert Ωp de p dans V, une g´eod´esique de conditions initiales m(0) =p, m(0) =X(p) telle que :
(V-13) Ω0 −→ Ωp
X −→ m(1) soit un diff´eomorphisme.
Ceci permet de d´efinir les cercles g´eod´esiques, des triangles,... Un changement de rep`ere pourra ainsi s’interpr´eter comme un changement de carte.
Si l’ouvert Ω0 est ´etoil´e, Ωp est dit voisinage normal. L’application (V-13) est appel´e application exponentielle et, en prenant une base de Λ1pV le diff´eomorphisme se note Exp :
(a1, . . . , am) −→ Exp(a1X1+. . .+amXm).
Pour tout a∈Ωp, b∈Ωp il existe une et une seule g´eod´esique joignant ces deux points.
9. Groupe et connexion
Soit G un sous-groupe de GL(n). Etudions la compatibilit´e de ∇ et deG.
Etant donn´e un rep`ere, ∇ donne les Γkij d’apr`es (V-I) qui donne les ωji d’apr`es (V-7). Mais si on se donne unG-rep`ere et les ωji satisfont `a des relations suppl´ementaires comme (II-3) ou (II-4) ou (II-5) ou (II-6) alors la connexion est associ´ee `a ce G particulier.
R´eciproquement, un sous-groupe G du groupe GL(n) ´etant donn´e, on se donne unG-rep`ere d’origine p, le mouvement du rep`ere (II-1) donne les ωkh on les d´ecompose sur une base ωij= Γjikωk ce qui donne les Γjik et donc la connexion.
Mais attention, le fait que tout d´epend du point p et du rep`ere fait que, par d´erivation nous obtenons (V-8) et non (II-2).
Liaison groupe-symbole de Christoffel : Dans une G-base, on a :
Groupe ω Γ
Gl(n) pas de contrainte pas de contrainte
SL(n) ωhh= 0(somme) Γhhk= 0 (somme)
SO(n) ωhk=−ωkhpour tousk, h Γkhj=−Γhkj ωhk=−ωkh, k et hde 1 `an−1 Γkhj=−Γhkj SO(n−1,1)
ωhn= c12 ωnk, k de 1 `a n−1 Γnhj= c12 Γhnj
ωhh= 0 (pas de somme)hde 1 `a n Γhhj= 0 (pas de somme) ωhk=−ωkhk=h Γkhj=−Γhkj
SSim(n)
ωkk=ω (pas de somme) Γkkj= Γj (pas de somme)
10. Comparaison de deux connexions : 1
`ereversion
Soit ∇ et ∇ deux connexions surM. D´efinissons l’op´erateur de diff´erence diff(X, Y) =∇XY − ∇XY
diff est Λ0V-bilin´eaire donc d´efinit un tenseur, le tenseur de diff´erence entre les deux connexions.
Dans un rep`ere, on a :
diff =Γkij−Γkij
dxi⊗dxj⊗ ∂
∂xk
diff peut ˆetre d´ecompos´e en une partie sym´etrique et une partie antisym´etrique : S(X, Y) =1
2
diff(X, Y) + diff(Y, X)
A(X, Y) = 1 2
diff(X, Y)−diff(Y, X) diff =S+A.
Proposition 1.-Nous avons :
T−T = 2A.
Donc ∇ et ∇ ont mˆeme torsion ´equivaut `a la partie antisym´etrique est nulle.
D´emonstration : calculez
T(X, Y)−T(X, Y) =T(X, Y) + [X, Y]−T(X, Y)−[X, Y]
=∇X(Y)−∇Y(X)− ∇X(Y) +∇Y(X)
= 2A(X, Y).
Proposition 2.- Les propositions suivantes sont ´equivalentes :
(1) Les connexions ∇ et ∇ ont les mˆemes g´eod´esiques avec les mˆemes param´etrisations.
(2) Pour toutX, diff(X, X) = 0.
(3) S= 0.
D´emonstration :
(1) ⇒ (2). Soit p ∈ V, X un champ de vecteurs au voisinage de p, γ une g´eod´esique commune telle que γ(0) =p, γ(0) =X(p) et γ(t) =X
γ(t)
dans le voisinage ∇Xp(X) = 0
∇Xp(X) = 0 transport parall`ele le long deγ diff
Xp, Xp) =∇Xp(X)− ∇Xp(X) = 0.
(2)⇒(1). Soit γ une g´eod´esique pour ∇ et X un champ de vecteurs ´egal `a γ(t) le long de γ
∇Xp(X) = diff
Xp, Xp
+∇Xp(X) = 0 + 0 = 0 donc γ est une g´eod´esique.
(2)⇒(3). S est bilin´eaire sym´etrique, donc : S(X+Y, X+Y) =S(X, X) +S(Y, Y) + 2S(X, Y)
∀X, ∀Y, S(X, Y) = 0 ⇐⇒ ∀X, S(X, X) = 0 ⇐⇒ ∀X, diff(X, X) = 0.
Th´eor`eme.- Si deux connexions ∇ et ∇ ont mˆeme g´eod´esiques avec mˆeme param´etrisation et mˆeme torsion, elles sont ´egales.
Pour toute connexion ∇ il existe une unique connexion ∇ avec les mˆemes g´eod´esiques avec mˆeme param´etrisation et de torsion nulle.
D´emonstration : Les propositions 1 et 2 montrent que A= 0 et S= 0 donc diff = 0.
L’unicit´e est donn´ee par la premi`ere partie du th´eor`eme. Pour l’existence, d´efinissons :
∇X(Y) =∇X(Y)−1
2 T(X, Y ).
On v´erifie d’abord que c’est une connexion.
diff = 1
2 T antisym´etrique donc S= 0 et diff =A.
D’apr`es la proposition 2, ∇ et ∇ ont les mˆemes g´eod´esiques avec mˆeme param´etrisation.
Enfin,
T =T−2A d’apr`es la proposition 1
= 2diff−2A= 0.
11. Comparaison de deux connexions : 2
`emeversion
Nous allons avoir besoin d’un r´esultat d’alg`ebre lin´eaire :
Lemme.-Soit E un espace vectoriel et S:E×E−→E une application bilin´eaire sym´etrique telle que :
∀v∈E ∃λv∈R: S(v, v) =λv v.
Alors il existe ϕ∈E∗ telle que :
S(v, w) =ϕ(v)w+ϕ(w)v.
D´emonstration : Montrons que λv est une forme lin´eaire : Multiplication pour v= 0 :
λkvkv=S(kv, kv) =k2S(v, v) =kλvkv donc λkv=k λv. Additivit´e :
λv+w(v+w) =S(v+w, v+w) =λvv+λww+ 2S(v, w) λv−w(v−w) =S(v−w, v−w) =λvv+λww−2S(v, w).
Par addition : λv+w+λv−w−2λv
v+
λv+w−λv−w−2λw
w= 0.
Si v etw sont lin´eairement ind´ependants : λv+w+λv−w−2λv= 0
λv+w−λv−w−2λw= 0
⇒λv+w=λv+λw.
S’ils sont lin´eairement d´ependants, par exemple v= 0 et w=kv
λv+kv(v+kv) = (1 +k)2S(v, v) = (1 +k)λv(v+kv) donc λv+kv = (1 +k) =λv+λkv. Posons ϕ(v) =1
2 λv
S(v, v) +S(w, w) + 2S(v, w) =S(v+w, v+w) =λv+w(v+w) = (λv+λw)(v+w) 2ϕv(v) + 2ϕw(w) + 2S(v, w) = 2ϕ(v)v+ 2ϕ(w)w+ 2ϕ(v)w+ 2ϕ(w)v.
D’o`u : S(v, w) =ϕ(v)w+ϕ(w)v.
Remarque : si E est de dimension finiem, alors ϕ(v) = 1
m+ 1tr
w−→S(v, w) o`u tr est la trace de l’application lin´eaire.
Ceci se montre en calculant :
prenons une base (v1, . . . , vm) avec v1=v S(v1, vj) =ϕ(v1)vj+ϕ(vj)v1.
Calculons la ji`eme composante de ce vecteur : si j= 1, on trouve 2ϕ(v1)
si j= 1, on trouveϕ(v1).
Donc tr
w−→S(v, w)
= 2ϕ(v1) + (m−1)ϕ(v1) = (m+ 1)ϕ(v).
Th´eor`eme d’Hermann Weyl.- Les propositions suivantes sont ´equivalentes :
(1) Les connexions ∇ et ∇ ont les mˆemes g´eod´esiques, avec des param´etrisations qui peuvent ˆetre diff´erentes.
(2) Pour tout X ∈Λ1V, il existe λX ∈R tel que diff(X, X) =λXX.
(3) Il existe une unique ω∈Λ1V telle que S(X, Y) =ω(X)Y +ω(Y)X.
D´emonstration : (1)⇒(2)
Soit p ∈ V, γ une g´eod´esique pour ∇ telle que γ(0) =p, γ(0) ∈X(p), γ une autre param´etrisation qui la transforme en g´eod´esique pour∇.
Posons X γ(t)
=γ(t) et X γ(t)
=γ(t).
Il existe une fonction f (fonction de changement de param`etre) telle que γ(t) =f(t)γ(t), donc : X=fX le long de la g´eod´esique
diff
X(p), X(p)
=∇XpX− ∇XpX =∇f(p)X(p) f X−0
=f(p) X(p)(f)Xp+f(p)∇X(p)
X
=f(p)X(p)(f)X(p). D’o`u λX, qui estp, vaut f(p)X(p)(f).
(2)⇒(1)
Soit γ une g´eod´esique pour ∇ et X un champ de vecteurs tel que X γ(t)
=γ(t). Soit p sur cette g´eod´esique :
(i) ∇XpX = diff
Xp, Xp
+ ∇XpX = λXpXp = g(t)Xp en faisant varier t, p=γ(t).
Soit G une primitive deg:Gt) =g(t) etf(t) =eG(t)= 0.
(ii) f(t) =g(t)f(t).
Construisons le champ de vecteurs X par : (iii) X
γ(t)
= 1
f(t) X γ(t)
= 1
f(t) γ(t).
Prenons comme nouvelle param´etrisation :
γ=γ◦ψ−1 en prenant ψ =f pr´ec´edemment construite.
ψ−1
(u) = 1
ψ
ψ−1(u) = 1 f
ψ−1(u).
Donc :
ψ−1
(u) = 1
f
ψ−1(u) γ
ψ−1(u) γ◦ψ−1
(u) =X
γ
ψ−1(u) . Finalement, on retrouve le champ de vecteurs X :
d
du γ◦ψ−1(u) =X
γ◦ψ−1 (u)
.
Noter qu’il faut respecter le sens de parcours de la g´eod´esique : ψ =f >0 ce qui est vrai car f est une exponentielle.
(3)⇒(2) Evident.
(2)⇒(3) Voir le lemme.
Remarque : Nous sommes en dimension finie, donc : ω(X) = 1
m+ 1tr
Y →S(X, Y) .
Corollaire.- ∇ et ∇ ont mˆeme torsion et mˆemes g´eod´esiques convenablement reparam´etris´ees si et seulement si il existe une unique forme ω∈Λ1V telle que :
diff(X, Y) =ω(X)Y +ω(Y)X.
D´emonstration : utiliser ce th´eor`eme et la proposition 1 du paragraphe 10.
12. La forme quadratique consid´er´ee comme fondement
D´efinition.-Soit V une vari´et´e. Une structure quadratique sur V est un champ de tenseurs g∈Λ2V, sym´etrique et tel que pour p∈V g(p)induit une forme bilin´eaire sym´etrique non d´eg´en´er´ee sur Λ1V ×Λ1V.
Une vari´et´e connexe munie d’une structure quadratique est appel´ee vari´et´e riemannienne ou pseudo-riemannienne.
Cette structure donne un groupe : le groupe orthogonal d´efini par g(p), et une connexion (dite connexion pseudo-riemannienne).
Th´eor`eme.-Sur une vari´et´e pseudo-riemannienne, il existe une et une seule connexion satis-faisant `a :
(V-14)
(1) le tenseur de torsion est nul
(2) le transport parall`ele est compatible avec le groupe orthogonal, i.e. il conserve le produit scalaire.
Remarque : les deux conditions sont ´equivalentes `a : (V-15)
(1) ∀X ∈Λ1V ∀Y ∈Λ1V ∇XY − ∇YX = [X, Y] (2) ∀Z∈Λ1V ∇Zg= 0
D´emonstration : ∇Z est une d´erivation qui commute avec la contraction Zg(X, Y) =∇Z g(X, Y) +g(∇ZX, Y) +g(X,∇Z Y).