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CHAPITRE 1 : CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE À L’ÉTUDE

1.4 C ONTEXTE DU VIH/ SIDA DANS LES MILIEUX PROSTITUTIONNELS AU B URKINA F ASO ET

1.4.4 Connaissances portant sur des hommes qui fréquentent les travailleuses du sexe

Les recherches et interventions portant sur les hommes qui composent l’environnement social et sexuel des travailleuses du sexe sont peu nombreuses (du moins dans la littérature publiée), et c’est particulièrement le cas en Afrique sub-saharienne. La principale cause de cet état de fait serait la difficulté à rejoindre cette population (Lowndes et al., 2000; Pickering et al., 1992). Quoi qu’il en soit, quelques études se sont penchées sur cette population d’hommes. La section qui suit présente une recension de 22 études publiées dans la littérature scientifique jusqu’en 200212, moment où notre collecte de données a été réalisée, et qui se sont intéressées de près ou de loin aux partenaires sexuels des travailleuses du sexe en Afrique sub-saharienne. Ces études devaient, pour être choisies, avoir une certaine perspective sociale ou psychosociale13 ou s’intéresser au comportement sexuel. Nous avons relevé quatre principaux types d’études: celles qui cherchent à répertorier les clients et autres partenaires sexuels des travailleuses du sexe au sein d’une recherche sur la population générale masculine, celles qui s’intéressent aux populations d’hommes à risque qui ont, entre autres partenaires sexuelles, les travailleuses du sexe, celles qui rejoignent ces hommes directement sur les sites de prostitution ou par l’intermédiaire des travailleuses du sexe et enfin, celles qui évaluent des interventions dirigées vers cette population d’hommes. Certaines de ces études concernent également les

12 D’autres études portant sur les partenaires sexuels des travailleuses du sexe dans une perspective

épidémiologique ont été publiées depuis 2002. Celles étant pertinentes à notre analyse ont été intégrées dans la discussion au Chapitre5.

travailleuses du sexe; dans ce cas, nous ne retiendrons que les résultats se rapportant explicitement à leurs rapports avec les hommes qui les fréquentent.

1.4.4.1 Connaissances dirigées vers la population générale masculine

Nous avons identifié deux études qui s’intéressent aux hommes provenant de la population générale et qui tiennent compte, bien que de manière secondaire, de leurs rapports sexuels avec les travailleuses du sexe. L’objectif de ces études visait à mieux connaître le réseau de partenaires sexuels pour établir un modèle de développement de l’épidémie (Orubuloye, Caldwell et Caldwell, 1992) et à examiner la dispersion de l’infection au VIH entre les populations urbaines et rurales (Shabbir et Larson, 1995). Nous y apprenons qu’au Nigeria par exemple, 71% des hommes interrogés et âgés entre 15 et 50 ans avaient plus d’une partenaire sexuelle et 14% d’entre eux entretenaient des rapports sexuels avec des travailleuses du sexe (Orubuloye, Caldwell et Caldwell, 1992). De plus, le support financier était présent dans plus de 66% des relations extramaritales ou non maritales. Ailleurs, en Éthiopie, 7% des fermiers interrogés sur leurs contacts sexuels extramaritaux ont déclaré qu’ils avaient eu des rapports sexuels avec des travailleuses du sexe lorsqu’ils s’étaient rendus en milieu urbain au cours des trois derniers mois (Shabbir et Larson, 1995). Bien que ces données soient peu éclairantes quant au recours réel au commerce du sexe chez les hommes d’Afrique sub-saharienne, elles nous indiquent toutefois que selon les groupes interrogés, le recours au service des travailleuses du sexe semble varier d’une population à l’autre.

1.4.4.2 Connaissances sur des groupes d’hommes considérés à risque et qui ont entre autres partenaires sexuelles les travailleuses du sexe.

Les groupes d’hommes qui doivent migrer pour leur travail sont considérés comme des groupes plus vulnérables au VIH/sida étant donné qu’ils entretiennent des rapports sexuels avec de multiples partenaires dont notamment les travailleuses du sexe. C’est le cas particulièrement des mineurs, des routiers, des soldats et des commerçants. Quelques études et interventions ont été réalisées auprès de ces groupes d’hommes en Afrique Sub-

saharienne. Nous n’avons retenu que les études où il est clairement identifié que ces hommes sont des clients ou des partenaires sexuels de travailleuses du sexe.

Bwayo et ses collaborateurs (1991) ont investigué les connaissances en matière de VIH/sida, les attitudes et les comportements sexuels de 337 camionneurs et clients de travailleuses du sexe en transit de Mombasa (Kenya) vers d’autres destinations situées en Afrique de l’Est et en Afrique centrale. Les participants devaient répondre à un questionnaire standardisé et passer un examen physique et une prise de sang. Les résultats montrent que l’information et l’éducation sur le VIH/sida ont eu un effet positif sur ce groupe d’hommes. En effet, la totalité des hommes (99%) a rapporté avoir déjà entendu parler du sida, un peu plus de la moitié (67%) savait qu’il se transmettait par voie sexuelle et que le condom pouvait les en protéger (76%). Cependant, malgré ce bon niveau de connaissances, leurs activités sexuelles non protégées demeuraient fréquentes. De fait, seulement 32% affirmaient l’avoir déjà utilisé tant avec leur épouse qu’avec leurs autres partenaires sexuelles, dont les travailleuses du sexe qu’ils fréquentaient dans une proportion de 61%. En tenant compte de ces résultats, les auteurs ont conclu que l’augmentation du niveau de connaissances n’apparaissait pas suffisant pour faire changer les comportements. D’autres stratégies de prévention du VIH/sida devraient être développées à cette fin.

Jochelson, Mothibeli et Leger (1991) ont effectué une étude de cas sur l’impact du système de travail migrant sur les relations hétérosexuelles des mineurs dans une ville d’Afrique du Sud. Pour ce faire, 20 entrevues en profondeur ont été conduites auprès de mineurs qui fréquentaient les travailleuses du sexe ou avaient des rapports sexuels avec des partenaires occasionnelles et 24 entrevues ont été réalisées avec des travailleuses du sexe qui travaillaient dans le milieu ou qui entretenaient des relations avec des mineurs. Les participants étaient interrogés sur leurs expériences familiales, maritales et sexuelles ainsi que sur leur perception de l’expérience des mineurs migrants avec leurs épouses (ou partenaires de longue date) et leurs enfants. Ils étaient également questionnés sur leurs antécédents d’IST, leur utilisation du condom, leurs croyances en matière de VIH/sida et leur attitude concernant les programmes de prévention existants. Les participants étaient âgés entre 21 et 45 ans et étaient mariés pour la plupart. Les résultats montrent clairement que le travail migrant chez les mineurs a un impact négatif important sur leur vie

personnelle et familiale. Le fait d’être éloignés de leur épouse et de leurs enfants leur faisait vivre beaucoup de solitude et, combiné à un travail stressant, les conduisait à chercher l’oubli dans l’alcool et la marijuana après leur journée de travail. De plus, étant constamment en compagnie masculine et dans un environnement sinistre, ils étaient tentés de rechercher la compagnie féminine et particulièrement celle des travailleuses du sexe. Les rapports qu’ils entretenaient avec d’autres femmes qui ne pratiquaient pas le travail du sexe pouvaient être ponctuels ou durer des mois, voire des années. Si ces rapports n’étaient pas rémunérés comme tel, les hommes offraient tout de même un soutien financier à ces femmes. Les connaissances en matière de VIH/sida chez ces hommes semblaient plutôt limitées, tout comme l’était le recours au condom. De plus, les mauvaises conditions de travail offertes par leur employeur faisaient en sorte que les interventions visant à prévenir le VIH/sida réalisées par ce dernier n’étaient pas prises au sérieux par les mineurs. Enfin, toutes ces conditions sociales, et particulièrement le système de travail migrant qui divise les familles, favorisaient les comportements sexuels à risque chez ce groupe d’hommes (et de femmes), quant au nombre de partenaires et à l’utilisation du condom. Les auteurs soutiennent qu’une lutte efficace contre ce fléau ne pourra se faire que lorsque les conditions sociales seront transformées. La prise en compte du contexte social dans la compréhension des comportements sexuels à risque s’avère donc essentielle.

Karim, Karim, Soldan et Zondi (1995) se sont intéressés au contexte social qui favorise les comportements à risque au VIH/sida et se répercute sur les habiletés à contrer ce risque chez les travailleuses du sexe qui travaillent aux abords d’un arrêt routier entre Durban et Johannesburg en Afrique du Sud. Pour ce faire, 12 travailleuses du sexe ont participé à une entrevue semi-structurée et à un questionnaire, et neuf entrevues en profondeur ont été réalisées avec des camionneurs clients de travailleuses du sexe. Les thèmes abordés avec les travailleuses du sexe couvraient les conditions sociales dans les arrêts routiers, le travail du sexe, l’histoire familiale, les connaissances, attitudes et pratiques à l’égard du VIH/sida et des autres IST, tandis qu’avec les clients les entrevues se limitaient aux connaissances en matière de VIH/sida, à la perception du risque, au comportement sexuel et à l’utilisation du condom. L’âge moyen des clients interrogés était de 39 ans; cinq étaient mariés, deux divorcés et deux célibataires mais tous avaient des enfants. Leur expérience comme

camionneurs, qui variait entre trois et 19 ans, leur avait permis de voyager à travers le pays et ceux limitrophes. Leurs rapports sexuels avec les travailleuses du sexe pouvaient être de quatre fois par jour à une fois tous les quatre jours tandis que la fréquence de leurs visites à la maison ou dans leur famille variait d’une fois par mois à une fois par année. La majorité d’entre eux était consciente de l’existence et des conséquences du VIH/sida, et certains avaient même peur de le transmettre à leur famille. Ceux qui ne croyaient pas en l’existence du VIH/sida avaient guéri efficacement d’une IST dans le passé, ne connaissaient personne qui l’avait ou encore ils étaient persuadés que les rapports sexuels non protégés avec de multiples partenaires étaient inévitables. Le recours au condom chez les clients n’est pas rapporté. Toutefois, selon les dires des travailleuses du sexe, les clients refusent souvent de l’utiliser ou font baisser le prix lorsqu’ils l’utilisent. De plus, la violence des clients et leur consommation d’alcool nuiraient à la négociation du condom chez les travailleuses du sexe. Les auteurs concluent en affirmant que les camionneurs clients des travailleuses du sexe représentent un groupe à risque de contracter et de transmettre le VIH/sida et que les interventions réalisées directement aux arrêts routiers devraient permettre d’améliorer la capacité de négociation des travailleuses du sexe.

Campbell (1997) a, quant à elle, approfondi les aspects de l’identité masculine qui sont en lien avec la transmission du VIH/sida chez un groupe de mineurs d’Afrique du Sud. L’auteure porte un regard critique sur les études CACP (connaissances, attitudes, comportements et pratiques) du fait qu’elles limitent le comportement sexuel à des éléments individuels isolés qui se fondent sur l’information et la connaissance. Elle considère également que le comportement sexuel doit être compris à l’intérieur d’un contexte psychosocial plus large où les émotions et les relations interpersonnelles doivent être prises en compte. Son étude est donc basée sur la Théorie sociale de l’identité et la Théorie de l’Auto-catégorisation (Social Identity Theory et Self-Categorisation Theory de Tajfel). En tout, 42 mineurs ont été recrutés pour passer une entrevue individuelle semi- structurée. Les thèmes abordés portaient sur l’histoire de vie des participants et particulièrement sur leur perception et leur expérience en matière de santé, sur leur guérison, leur sexualité, le VIH/sida, ainsi que sur leurs conditions de vie et de travail dans les mines. Les résultats ont fait ressortir que la construction de l’identité masculine dans ce

contexte rendait les hommes particulièrement vulnérables au VIH. En effet, les conditions de vie et de travail dans les mines sont marquées par le danger et la peur au quotidien. Ceci favoriserait le sentiment d’impuissance et le manque de motivation des hommes par rapport à leur vie et ferait en sorte que, durant leurs temps libres, ils chercheraient le plaisir avant tout. De plus, en tant qu’hommes ils seraient encouragés à n’avoir peur de rien, à être braves et surtout à ne pas se plaindre. Cette notion de l’identité masculine serait associée à une sexualité « macho », où les besoins sexuels seraient insatiables, la diversité des partenaires essentielle à leur virilité et le plaisir sans protection (corps à corps) recherché. Enfin, le manque d’intimité et de support social dans leur milieu ne favoriserait pas non plus chez ces hommes les rapports sexuels sécuritaires. L’auteur termine en soutenant que les interventions éducatives visant à prévenir le VIH/sida devraient aller plus loin que la simple transmission d’information et que la véritable solution à ce fléau serait, à long terme, de changer les conditions sociales et matérielles qui entretiennent les pratiques à haut risque.

Méda, Sangaré, Lankoandé, Compaoré, Catraye, Sanou et leurs collaborateurs (1998) ont réalisé des enquêtes transversales de surveillance de l’infection au VIH chez trois groupes différents au Burkina Faso: les camionneurs (236), les travailleuses du sexe (426) et les femmes enceintes (1294). Comme notre intérêt porte principalement sur les hommes qui fréquentent les travailleuses du sexe, nous ne rapporterons que les données et résultats qui s’y rapportent. Les camionneurs ont été recrutés lors de leur visite médicale annuelle dans la ville de Bobo-Dioulasso qui représente un carrefour routier et commercial important au Burkina Faso. Les travailleuses du sexe ont quant à elles été recrutées dans les dispensaires qu’elles fréquentent à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, villes où on les retrouve en plus grand nombre. Ces hommes et ces femmes ont été soumis à un questionnaire CACP (connaissances, attitudes, croyances et pratiques), un prélèvement sanguin et un examen clinique. L’âge moyen des répondants était de 36 ans (29 ans pour les travailleuses du sexe) et le niveau de scolarité était de 2,2 années scolaires complétées. Les résultats montrent que le taux d’infection au VIH/sida était assez important chez les camionneurs (18,6%) et encore davantage chez les travailleuses du sexe (58,2%). De plus, les connaissances en matière de VIH/sida semblaient insuffisantes et les auteurs ont fait la

suggestion d’augmenter les campagnes IEC (information, éducation, communication). Les auteurs ont cependant précisé que l’augmentation du niveau de connaissance ne suffisait pas à faire changer les comportements et que les futures études devraient davantage miser sur les déterminants sociaux, économiques et culturels qui maintiennent les comportements à risque dans ces groupes.

Gysels, Pool & Bwanika (2001) se sont intéressés à la culture sexuelle des travailleuses du sexe, des camionneurs et des intermédiaires entre les clients et les travailleuses du sexe dans une ville en bordure de la « Trans-Africa Highway » entre Kampala et Masaka, en Ouganda. Des entrevues individuelles semi-structurées ont été réalisées chez 69 camionneurs (sélectionnés au hasard), six intermédiaires et 12 travailleuses du sexe. Ces entrevues étaient combinées à de l’observation participante et des discussions informelles dans le milieu. Les thèmes abordés durant avec les camionneurs portaient sur le passé personnel et relationnel des camionneurs, et sur divers aspects de leur travail et de la vie sur la route (dont leurs rapports avec les intermédiaires et les travailleuses du sexe, l’utilisation du condom et la consommation d’alcool). Les résultats montrent que les camionneurs voyagent généralement pour une durée de sept jours et s’arrêtent dans les « truck stop » (arrêts routiers) le long des routes, où ils peuvent manger, boire, dormir, faire réparer leur camion au besoin et avoir des rapports sexuels. La grande majorité des camionneurs interrogés ont déjà eu des rapports sexuels dans la ville où se sont déroulées les entrevues, et ce, avec des femmes différentes à chaque fois pour la plupart d’entre eux. L’utilisation du condom semble généralisée parmi les camionneurs bien qu’une minorité refuse toujours d’y recourir. Par ailleurs, les intermédiaires ont un rôle important à jouer dans la régulation des relations sexuelles entre les camionneurs et les travailleuses du sexe (ou les autres femmes). Leur présence évite à certains de devoir chercher ou séduire une femme, ou encore, de discerner par eux-mêmes celles qui sont fiables de celles qui ne le sont pas. Les auteurs suggèrent d’ailleurs qu’ils soient engagés comme intervenants dans le milieu afin de s’assurer que les travailleuses du sexe comme les camionneurs utilisent le condom régulièrement et comprennent qu’il est impossible de déterminer si une personne a le VIH ou non au simple coup d’oeil. Les auteurs précisent que cette étude n’est pas généralisable à l’ensemble des milieux des routiers.

Varga (2001) s’est penchée sur les stratégies des travailleuses du sexe et de leurs partenaires sexuels pour faire face à la menace du VIH/sida sur deux sites de prostitution à Durban en Afrique du Sud. Pour ce faire, des groupes focaux, des entrevues semi- structurées et en profondeur ont été réalisés auprès de 100 travailleuses du sexe, 25 camionneurs clients de travailleuses du sexe et 10 partenaires personnels de travailleuses du sexe. Les clients des travailleuses du sexe de cet échantillon avaient en moyenne 32 ans et la moitié avait une cinquième année du primaire. Ils étaient, en majorité camionneurs depuis plusieurs années voire même des décennies et mariés et pères de famille. Concernant les petits amis des travailleuses du sexe, la majorité était sans emploi ou encore fournisseur de fausses pierres, de bijoux ou de drogues (principalement cannabis et mandrax). Le contenu des entrevues a été analysé à partir de la théorie ancrée. Les résultats montrent que tous les hommes interrogés connaissaient bien les éléments de transmission et de prévention du VIH/sida et qu’ils étaient conscients du danger de le contracter par les travailleuses du sexe. Pourtant, si plupart des clients affirmaient toujours utiliser le condom, les petits amis disaient au contraire n’y recourir que rarement ou jamais. Et même si leur relation maritale était primordiale pour eux, la majorité disait fréquenter régulièrement les travailleuses du sexe dans les arrêts routiers. Pour ce qui est des petits amis des travailleuses du sexe, ils entretenaient parallèlement des rapports sexuels avec d’autres femmes en dehors du milieu prostitutionnel. Tous les hommes de cette étude ont rapporté de multiples épisodes d’IST dans le passé. Les résultats font ressortir six principales stratégies pour faire face à la menace du VIH/sida par les travailleuses du sexe et les hommes qui les fréquentent : le déni du risque, le fatalisme, la rationalisation économique, l’utilisation sélective du condom selon le type de partenaire, le désir d’ignorer son statut de séropositivité au VIH et l’abnégation des responsabilités envers les pratiques sexuelles sécuritaires. Enfin, étant donnée la différence de recours au condom dans les rapports qui impliquent des partenaires professionnels ou personnels (payants ou non payants), Varga considère important d’adapter les interventions pour chacun de ces types de rapports. Elle suggère également d’approfondir le comportement sexuel de ces hommes à partir de leur contexte et de leur propre perspective plutôt que de le considérer seulement comme un obstacle au comportement préventif des femmes.

Enfin, Ramjee et Gouws (2002) ont étudié la prévalence du VIH/sida et les comportements sexuels à risque de 320 camionneurs qui fréquentaient les travailleuses du sexe dans la région du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. Dix travailleuses du sexe, soit deux par arrêt routier, ont été formées pour administrer un questionnaire aux camionneurs et prélever un échantillon de salive. En plus des données démographiques, le questionnaire visait à recueillir des informations sur l’utilisation du condom, le nombre de rapports sexuels avec les travailleuses du sexe et sur les modèles migratoires. L’âge moyen de ces hommes était de 37 ans. Parmi eux, 34% s’arrêtaient toujours en route pour avoir des