2. Les résultats : comparaison avec la littérature
2.2 Les connaissances des patients diabétiques de type 2 dans notre échantillon
2.2.1 A propos de l’alimentation
L’alimentation d’un diabétique de type 2 n’est pas définie de façon consensuelle mais
certaines notions sont invariables comme limiter les excès de sucre et les aliments
gras, éviter les plats industriels préparés et ne pas grignoter (3,9,32).
✓ Arrêter les aliments sucrés
Tous les patients de notre étude savent qu’il faut limiter ou arrêter la consommation de
sucre. Dans l’étude d’Ache Encaoua (15), 90.47% des patients ont répondu avoir reçu
le conseil par leur médecin généraliste de diminuer les rations de sucres.
Deux patientes ayant le même médecin traitant parlent des édulcorants. Ils sont connus
pour apporter un goût sucré pour pas ou peu de calories. Cependant il n’est pas
conseillé d’en consommer à volonté (32). Le manque d’intérêt nutritionnel et
l’incertitude des effets toxiques d’une consommation en édulcorant font qu’elle doit
rester occasionnelle. Les édulcorants restent une alternative pour ceux qui ont besoin
du goût sucré mais avec modération (32).
✓ Eviter les aliments gras
Ils sont un peu plus de la moitié dans notre étude à en parler spontanément. Dans cette
étude d’Ache Encaoua (15), un peu plus de la moitié (66.67%) des patients dit avoir
reçu le conseil de limiter les lipides. Nous constatons que le régime pauvre en lipide
est peu connu des patients diabétiques.
✓ Eviter de grignoter
Deux patients disent qu’il ne faut pas manger ou grignoter dans la journée.
✓ Consommer des fruits et des légumes
Un peu moins de la moitié des patients en parle. Dans l’étude quantitative d’Ache
Encaoua (15), 95% des patients disaient manger régulièrement des fruits et des
légumes mais le fait d’en consommer était suggéré par le questionnaire.
✓ Associer des féculents aux légumes
Cette notion est citée par trois patients ayant le même médecin traitant. Elle est
intéressante pour éviter les pics glycémiques (32).
✓ Limiter l’alcool
Un patient dit savoir qu’il ne faut pas boire d’alcool. Cependant, il ne peut pas se
passer de son verre de vin aux deux repas de la journée. Le sujet de l’alcool est
toujours délicat à évoquer. Ceci peut expliquer le peu de personnes qui en parlent
✓ Fractionner l’alimentation
Une patiente (P8) montre pendant l’entretien un modèle de fractionnement de ses
repas remis par les diététiciennes de la maison du diabète. Cette notion concernant
surtout le diabète gestationnel est retrouvée dans un article écrit par des diététiciennes
(33). Elle est adressée à certaines personnes en cas de fringale. Au lieu de faire trois
repas il est proposé d’ajouter 2 collations dans la journée en conservant les mêmes
quantités de calories.
✓ Quelques notions non abordées
Une patiente dit ne pas aimer les plats préparés mais personne n’évoque qu’il faut les
éviter d’autant plus si on est diabétique.
Il est important de savoir reconnaitre les aliments à index glycémique élevé et bas.
Aucun patient n’en parle. Dans une étude quantitative par questionnaire (15), 33.33 %
des patients ont quelques notions d’index glycémique.
Personne ne parle non plus des trois repas journaliers, de la cuisson, de la texture des
aliments et de l’équilibre des repas. Ces notions sont jugés utiles pour éviter des pics
glycémiques trop élevés (32). Notre étude ne permet pas de savoir si certains
connaissaient ces notions sans en avoir parlé ou si personne ne les connaissaient.
✓ Remarque positive:
A noter que certains patients ont retenu ce que leur médecin a dit. Par exemple :
utiliser des édulcorants ou associer les féculents aux légumes.
2.2.2 Les connaissances associées
Spontanément les patients répondent aux questions ouvertes avec d’autres
connaissances que les règles diététiques sur leur diabète.
✓ L’activité physique
Peu citée dans notre étude, elle va de pair avec les règles diététiques. Les
recommandations et les études faites sur le diabète de type 2 parlent des bienfaits de
l’activité physique dans le diabète (3, 9, 15, 32). Dans une étude quantitative, 66.67%
de l’échantillon reconnaissaient l’importance d’une activité physique régulière (15). Il
est montré que l’activité physique est utile vis-à-vis du contrôle des facteurs de risques
cardio-vasculaires mais une étude émet des doutes quant à son efficacité sur les
contrôles glycémiques (57).
✓ Les médicaments
Notre étude se conforte avec une autre en relevant que la majorité des patients donne
une place importante aux médicaments (ADO ou insuline) en évoquant leur diabète.
Les traitements médicamenteux sont, semble-t-il, mieux compris et observés que les
conseils hygiéno-diététiques (34, 35, 36). Des patients interrogés par téléphone dans
le cadre d’une thèse quantitative avaient une bonne connaissance des traitements
régulant la glycémie mais les antihypertenseurs et hypo-lipémiants étaient beaucoup
moins bien connus (37). Pourtant les statines et l’inhibiteur de l’enzyme de conversion
de l’angiotensine 2 ont montré leur efficacité en terme de mortalité globale et de
réduction des complications micro-vasculaire dans le diabète de type 2(59).
✓ Le suivi biologique
La majorité des patients parlent spontanément de l’hémoglobine glyquée. Le lien entre
l’alimentation et les chiffres d’hémoglobine glyquée est connu par certains patients.
Dans l’étude DIABASIS, 84% de l’échantillon connaissaient le terme d’HbA1c (39).
Dans une thèse de 2012 (38), 70.7% des 92 patients inclus connaissaient ce terme. La
moitié connaissait leur dernier chiffre d’hémoglobine glyquée et leur objectif (38).
Dans une thèse, seulement 23 % des patients de l’échantillon connaissaient leur
objectif d’HbA1c (58).
✓ Les complications liées au diabète et le suivi
Quelques patients mettent en avant la gravité et les complications liées au diabète
comme les problèmes de vue, la surveillance des pieds mais aussi les effets
secondaires des médicaments.
Dans la littérature, le suivi spécialisé pour éviter les complications ophtalmologiques,
cardiologiques et neurologiques tout comme le suivi biologique sont bien connus des
patients, et plus facile à réaliser que le régime alimentaire et l’activité physique (36,
40). Mais ils n’étaient que un sur deux d’après une étude à les pratiquer régulièrement
(40).
Dans le document
Julie KUZIORA DOCTORAT EN MEDECINE Thèse
(Page 57-60)