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Chapitre I - Le paramètre vent et la question aérodynamique Dans l’approche bioclimatique

A- Impacts sur l’environnement :

II. 2.1.8 - Confort thermique :

Afin de réduire la vulnérabilité individuelle et d’assurer un état de satisfaction vis-à-vis l’environnement thermique, les températures ambiantes doivent être ni trop basses ni trop

31Salomon et Aubert, 2003.

32Voogt, 2002.

33Besancenot, 2002; OMS, 2007; CSST, 2004

34Besancenot, 2002; Luber et McGeehin, 2008

61 élevées. La température corporelle, d’environ 37 °C, est maintenue grâce aux apports de calories apportés par la nourriture et aux échanges de chaleur avec l’environnement immédiat selon ces mécanismes :

- la convection, qui favorise les échanges entre la peau et l’air ambiant, lesquels sont accentués par la vitesse de l’air;

- la conduction, soit des échanges par contact direct de la peau et d’un corps plus chaud ou plus froid (exemple : marcher pieds nus sur un plancher froid);

- le rayonnement, ou des échanges entre la peau et les éléments solides de l’environnement (exemples : murs, plafond, sol et sources de chaleur);

- la transpiration, soit une perte de chaleur par évaporation de sueur, plus efficace lorsque l’humidité relative est faible.

L’interprétation du confort thermique varie d’une personne à l’autre selon divers paramètres individuels et contextuels, dont le niveau d’activité, l’acclimatation physiologique et psychologique à la chaleur, le type de vêtements portés, la température de l’air et des surfaces environnantes, le rayonnement solaire ainsi que la vitesse et l’humidité relative de l’air35.

Le confort thermique est donc propre à chacun et il est impossible de définir un type d’environnement thermique qui répond aux exigences de tous. Cependant, il est possible de spécifier un intervalle de température acceptable pour un pourcentage élevé de personnes.

Cet intervalle se situerait entre 20 et 27 °C avec un taux d’humidité optimal allant de 35 à 60%36.

II.2.1.9 - Climatisation :

Afin d’assurer un confort thermique en période estivale, les climatiseurs sont souvent employés au domicile, au travail, dans les lieux publics et même dans la voiture. Cependant, cette solution n’est pas à choisir d'emblée, car en plus de la grande demande en énergie qu’elle crée, une climatisation accrue et généralisée peut entraîner des impacts accentuant l’îlot de chaleur urbain. De façon générale, la climatisation à grande échelle peut occasionner

- une grande demande en énergie, en particulier aux heures de pointe, en opposition avec les principes d’efficacité énergétique.

- la production de chaleur anthropique par extraction de l’air chaud de l’intérieur du bâtiment vers l’extérieur du bâtiment. De plus, le processus de climatisation (compression et condensation) émet de la chaleur.

35Brown et Gillespie, 1995; Fanger, 1982.

36Fanger, 1982; Déoux, 2004; Nikolopoulou, 2004.

62 - l’émission de gaz à effet de serre causée par l’utilisation de fluides frigorigènes nocifs, dont le taux annuel de fuite atteindrait environ 10 % pour les climatiseurs individuels et 15 % pour les climatisations centralisées.

- la dégradation de la qualité de l’air et certaines de ses conséquences sur la santé humaine, principalement en raison du risque de dissémination des bactéries Legionella, associé surtout aux climatiseurs industriels37.

- l’augmentation de la pollution sonore que crée le bruit de certains systèmes de climatisation38.

À ce jour, la climatisation semble souvent envisagée comme une solution de premier choix. De fait, cette mesure préventive apparaît utile et essentielle pour certaines personnes ayant très peu de capacité d’adaptation à faire face aux troubles liés à la chaleur et à ceux pouvant conduire au décès39. Cela dit, elle ne saurait être considérée comme le moyen de pallier l’actuelle déforestation urbaine ou encore de régler les défauts de conception ou les erreurs de gestion d’un bâtiment. À la lumière des conséquences de l’utilisation de la climatisation à grande échelle, dont certaines ont été rapportées ci-dessus, il s’avère donc très important d’envisager d’autres solutions, plus durables tant pour l’environnement que pour la santé des générations actuelles et futures, et qui tiennent compte de considérations qui toucheront à la fois les causes du changement climatique et l’adaptation à ce changement40. II.3. - Morphologie urbaine :

En parlant de « morphologie urbaine » on signifie simplement la forme tridimensionnelle d’un groupe de bâtiments ainsi que les espaces qu’ils créent. La raison principale de travailler avec cette façon de voir la forme urbaine est qu’elle permet aux concepteurs et planificateurs de comprendre les conséquences de choix stratégiques sans perdre les questions de détails architecturaux. La morphologie urbaine est d’importance primordiale pour le micro climat extérieur. Pour décrire la morphologie urbaine, on utilisera une gamme de descripteurs de forme qui permettent de faire des liens avec les performances environnementales. Par exemple, on peut discuter de l’influence de la géométrie des bâtiments sur le vent dans un espace ouvert. Le but n’est pas de décrire en détail la physique ou la complexité des phénomènes mais de définir des relations simplifiées.

37Déoux, 2004

38Salomon et Aubert, 2003

39Jacques et Kosatsky, 2005.

40McEvoy et al., 2006

63 II.3.1 - Paramètres morphologiques et leurs influences sur les espaces urbains ouverts : II.3.1.1 - Porosité et obstruction du vent :

L’écoulement du vent constitue un paramètre important à prendre en compte lors de la conception d’espaces urbains. Le vent peut être considéré comme un facteur positif ou négatif selon le climat général du lieu et selon la saison. Pour étudier le comportement du vent dans la nouvelle ville Ali Mendjeli de Constantine, nous avons employé une soufflerie virtuelle pour observer les écoulements du vent provenant de 3 directions différentes. Pour cette recherche, nous avons utilisé la rose des vents de Constantine. Cette carte illustre les zones le plus fréquemment calmes comparativement aux zones le plus souvent exposées au vent. Elle indique pour chaque direction, les obstructions créées par les zones construites. Un plus grand degré de porosité dans une certaine direction indique des cheminements dans lesquels le vent peut circuler. Ainsi, une porosité élevée donne une indication sur les vitesses du vent et sur l’efficacité de ventilation.

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