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De quelques configurations exemplaires

Dans le document Dopage et temporalités (Page 133-151)

3. CONSTRUCTION DU GUIDE D’ENTRETIEN

1.5 De quelques configurations exemplaires

Nous avons commencé l’analyse de notre matériau empirique en recensant ces produits qui peuplent le monde des sportifs. Si ces longues listes permettent de décrire un monde, il semble difficile de faire l’inférence et considérer que nos témoins ont une expérience de ces substances.

des produits ont été utilisés sans que nos acteurs ne connaissent très bien leur nature ni leurs effets. C’est la raison pour laquelle nous avons voulu dépasser cette analyse des consommations, non pas pour les croiser avec quelques variables comme dans des enquêtes classiques, mais pour mieux saisir les contextes dans lesquels ces produits émergent et les conditions dans lesquelles ils ont pu utilisés.

Un tel projet supposait de rendre compte de la dynamique des jugements et du coup, de repérer les formes de temporalité des acteurs. Notre travail sur les marqueurs a permis de clarifier plusieurs modes. La figure du précédent, la construction d’une série d’indicateurs, le rappel d’une certitude ou d’une position axiologique, le surgissement d’une situation, le processus d’une cure, l’adaptation progressive à des contraintes, l’expression d’une inquiétude, l’ouverture d’avenir, le basculement dans un autre registre, sont autant de d’éléments décisifs pour comprendre la façon dont les acteurs modalisent leurs actions.

Après avoir constitué ses catégories, nous avons pu recenser les façons dont les sportifs les utilisent lorsqu’ils mobilisent des ressources pour prendre « prise », c'est-à-dire pour confronter des perceptions et des repères dans les moments d’épreuve. Nous avons alors décrit les façons dont les dispositifs sensoriels entraient en relation avec de la matière, comment celle-ci pouvait être analysée, tracée et travaillée au moyen d’instruments, les procédés de rassemblements et de regroupements générant des réseaux d’humains et de non-humains pour gérer les épreuves, et enfin la manière dont ces ressources s’articulent avec des espaces de calculs, des représentations et des valeurs.

A ce niveau de notre parcours, nous courrions le risque de descriptions certes variées mais peu unifiées. Nous avons alors tenté de saisir d’une façon plus fine des moments d’épreuve en prenons en compte l’ensemble des éléments précédemment recensés. En décrivant une prise de produit et en la reliant aux incertitudes et aux contraintes pesant alors sur le sportif, à la logique de la situation, à la façon dont il envisageait l’avenir en tenant compte de ses expériences antérieures, nous pensons avoir restitué ces moments en tenant compte du sens que le sportif a pu transmettre dans son récit.

Nous chercherons, pour cette dernière partie de cette analyse à rassembler l’ensemble de ces éléments. Nous nous proposons d’identifier quelques configurations dans lesquelles se pose la question de la prise de produits dopants. Le terme « question » est parfois impropre ; en effet, si

dans certains cas, la consommation d’une substance est l’aboutissement d’un long questionnement pouvant durer plusieurs mois, elle peut aussi, dans d’autres configurations, s’imposer sans aucune réflexion particulière. Nous souhaitons décrire précisément ces configurations dans lesquels les sportifs consomment ou non des produits, en fonction d’un certain nombre de facteurs. La difficulté réside dans le choix des facteurs pertinents, qui ne peuvent se réduire ni à des propriétés sur des personnes (car, ce faisant, cela reviendrait à nier leurs possibilités d’ajustement et d’évolution dont nous avons montré qu’elles étaient centrales) ni à des situations (nous avons montré combien les récits mettaient en scène des repères suffisamment stables, qu’il s’agisse d’une partie de leurs connaissances, de leurs représentations, de leurs valeurs).

Contrairement à l’approche qui sera développée plus bas (cf. partie 2), il s’agit ici de défendre l’idée selon laquelle le rapport au dopage est moins le fait d’une culture qui imposerait un ensemble de significations et de pratiques pesant en permanence sur les membres du groupe (ou de ceux qui veulent y rentrer) que la résultante d’un système complexe marqué par des représentations et des valeurs d’une part, et des contraintes plus ou moins fortes, d’autre part, caractérisant des situations, et que les acteurs doivent authentifier pour se projeter dans l’avenir en envisageant la portée des solutions envisagées.

1.5.1 TROIS CONFIGURATIONS

Nous avons identifié trois types de configuration. D’un point de vue pragmatique, chacune d’elle peut se penser de façon autonome mais aussi dans un espace de possibles et on peut supposer que si certains acteurs tendent à se retrouver plutôt dans l’une d’entre elles, d’autres vont les faire varier.

TYPE I : La logique de la situation TYPE II : Une relation de confiance et d’emprise TYPE III : Une expérimentation sous contrôle

Description Une situation impose la conduite à tenir prennent en charge le dopage du sportifDes personnes ou des institutions Le sportif s’efforce de contrôler au maximum ses prises

Exemple

Une consommation collective, un ou des sportifs qui offrent une

tournée, une occasion…

Ex : la présence de cocaïne dans une fête décrite par Alexandre

Un entraîneur, un médecin, un dirigeant organise le dopage, du diagnostic à

l’administration des produits

Ex : le dopage à l’insu de Jean

Le sportif se documente, détermine ce qui lui convient, fait des expériences sous contrôle et les analyse systématiquement

Ex : La cure de Loïc

Prise en compte de

précédents Faible voire inexistante confiance, de méfiance et de pouvoirL’histoire de la relation en termes de

Maximale. Organisation de la mémoire des différentes prises (tenue de cahiers…) et

mise à jour de bilans pour qu’ils soient toujours disponibles

Figure du changement Le basculement dans la situation Le changement est le résultat d’une négociation entre le sportif et un tiers.

Expérimentation avec une contrainte de réversibilité.

Ouverture d’avenir Faible voire inexistante Pris en charge par un tiers Maximale. Chaque prise est envisagée dans la prise en compte de ses conséquences Orientation temporelle

dominante Un présent évanescent La routine : on suit les protocoles et la programmes fixés Adaptation : le changement progressif en fonction des bilans précédents

Travail interprétatif Adaptation de son attitude à la situation Faible dans sa phase normale car pris en charge par un tiers mais une mise à l’épreuve de la confiance reste possible

Maximal et sans cesse présent, du travail documentaire à l’analyse des expériences, en travaillant la sensibilité à la variation Les produits et les

doses Déterminés par la situation Déterminés par un tiers selon des protocoles fixés Déterminés par la littérature et les indicateurs pris sur le corps

Implication du groupe

Le groupe, dont la taille et le mode de constitution peuvent être variable (les copains, les membres

de l’équipe, le peloton) suscite ou répond collectivement à la situation

Interaction entre les personnes du staff et le sportif.

Très faible. Il s’agit d’une pratique surtout individuelle mais si quelques-uns sont au courant voire sollicités pour des conseils

TYPE I : La logique de la situation TYPE II : Une relation de confiance et d’emprise TYPE III : Une expérimentation sous contrôle

Conditions pour poursuivre de la

pratique Nouvelle occasion La confiance et/ou l’intérêt

Analyse et évaluation des expériences antérieures

Conditions pour arrêter

ou freiner la pratique Un événement marquant (contrôle positif, problème sanitaire…) La méfiance et/ou le conflit

Série d’indices inquiétants

Forme de vigilance Faible, même si la peur peut-être présente Confrontation entre les discours des tiers et des indices externes Permanente en raison du développement d’une activité perceptuelle continue

Sensibilité supposée à une campagne

antidopage

Faible, même si la peur des sanctions peut freiner le sportif.

Mêmes difficultés que dans les campagnes de prévention pour la sécurité routière, le tabagisme ou les

MST

Faible car le sportif ne se sent pas responsable. Tout au plus, il faudrait lui

donner les moyens de se dégager de l’emprise

Forte si la campagne parvient à faire la preuve de la nocivité des pratiques mais faible si elle joue sur un argument moral

Comme toute tentative de modèle, ce tableau est réducteur, mais avant d’en préciser les limites, attachons nous à l’expliciter en précisant ces différentes configurations que nous entendons comme des alignements de situations avec des formats d’actions et de jugement.

La première d’entre elle se caractérise par l’importance de la logique des situations79. Nous ne souhaitons pas dire par là, que la situation est immanente et qu’elle impose des actions aux individus mais que ceux-ci, plus ou moins volontairement, se mettent dans des situations particulières et s’y soumettent. Le dopage festif en est le prototype et le non sportif peut comprendre ce qui se joue, dès lors qu’il s’est vu payé une tournée d’alcool dans une ambiance animée. Mais cette configuration concerne aussi les baptêmes où un jeune sportif peut sentir que dans cette situation, il ne peut pas dire « non », les cadeaux que l’on se voir offrir et, d’une façon plus générale, les échanges largement décrit par la tradition anthropologique. Certes, il est possible de refuser mais cela a un coût. Une prise de produits dopants dans cette configuration peut paradoxalement se donner à décrire comme un « lâcher-prise ». En voulant d’adapter à la contrainte de la situation, le sportif se laisse aller, évalue peu les conséquences même s’il peut éprouver des regrets plus tard. Le récit que Paul fait de sa première expérience illustre assez bien cette configuration :

Paul : Et puis un jour, on zonait, on se faisait chier et on s'est dit pourquoi pas, on essaiera de trouver et à la limite c'était des amphétamines, du "Dinaintec". Comme ça, c'était un pari. Une connerie, on se faisait chier dans la journée et allez, tiens, si on allait voir une pharmacie et puis bon on en a eu. Et puis, on n'en a croqué deux chacun le soir et puis là, et les autres, nous tournaient un peu moins autour des oreilles.

Patrick : c'était un truc que vous aviez décidé ça ensemble? Paul : ouais, c'était comme ça

Patrick : avec des potes du club?

79 Nous empruntons cette expression au titre d’un numéro de Raisons pratiques, De Fornel M., Quéré L. (Eds), 1999, « La

Paul : non, c'était des copains, on était deux ou trois copains que l'on se connaissait un peu et pour rigoler, parce que moi j'aimais bien rigoler et que cela se passe bien. Et je pense que, il y en n'avait l'un de nous qui avait un peu moins de retard de ce côté-là parce que je pense que avec le recul qu'il était déjà un petit peu plus. Et malheureusement après, lui, il avait une conduite un petit peu plus addictive. Il y a eu du mal à s'arrêter... Disons son expérience à plus ou moins mal finie.

La psychologie sociale a vocation à analyser ce type de prises de décisions collectives et les marges de liberté du sportif qui passe à l’acte dans ce type de situation. Si du point de vue de la loi, il devient « dopé » notamment en cas d’un contrôle positif à la suite d’une telle consommation, les sanctions apparaissent souvent comme injustes et sont généralement mal comprises. En effet, tout comme un automobiliste qui respecte parfaitement le code de la route pendant des milliers de kilomètres se sent écœuré par une sanction pour son unique dépassement de vitesse durant son long trajet80, le sportif consciencieux qui s’entraîne régulièrement et qui exceptionnellement lâche prise le temps d’une soirée entre « copains » tend à se révolter contre les institutions coercitives prétendant agir pour le sport et les sportifs, qui sanctionnent le moindre écart.

Il est difficile d’inviter les acteurs à travailler les formes de vigilance dans cette configuration. Les seuls modes de recul sur ces pratiques résultent d’événements marquants qui surgissent tout aussi vite que la situation elle-même. Du coup, il semble impossible d’aider à repérer des signes d’un basculement, de se préparer à gérer des épreuves exigeant une adaptation dans un temps court. Les actions antidopage ne peuvent travailler que sur ces réalités qui s’imposent lorsque l’on s’y attend le moins, avec une tension dramatique particulièrement forte : l’accident de voiture en sortant d’une soirée arrosée, le rapport sexuel non protégé qui contamine le partenaire, l’overdose dans une ambiance festive, la mort d’un cycliste ayant abusé de produits dopants… La tension entre les représentations, la morale, les principes axiologiques et autres règles valant en tout lieu et à tout moment, et les contraintes de la situation locale, largement décrite dans ses formes modalisée et circonstanciée, est alors maximale.

80 Cf. sur ce point Chateauraynaud F., Trabal P. (Dir), 2005, Conducteurs ordinaires, et extraordinaires, aux prises avec les dispositifs

La deuxième configuration est plus complexe à décrire car elle se caractérise par deux figures différentes et complémentaires : la confiance et l’emprise81. Commençons par la décrire. Le sportif est intégré dans une équipe qui le prend en charge. Ce service lui permet d’éviter des erreurs sur son entraînement, sa préparation, le choix des épreuves car l’ensemble de ces moments d’incertitudes sont gérés par le staff. Le dopage, dans cette perspective, n’est qu’une modalité de ce type de rapport qui repose sur la confiance. William James, l’un des fondateurs du pragmatisme, lie cette notion centrale dans sa philosophie à celle de la foi en notant que l’indétermination et l’incertitude sont un des ressorts82. Le sportif pris en charge, s’en remettant à son entraîneur et le staff médical avec lequel le coach travaille depuis longtemps, interroge peu ses pratiques dopantes. Il considère que les produits qui lui sont administrés le sont pour son bien, que ce n’est pas dangereux (il a la caution d’un médecin), et ne sent pas sa responsabilité engagée puisque le seul reproche que l’on pourrait lui faire est d’accorder sa confiance à un groupe de gens évoluant dans le métier depuis longtemps, le plus souvent dans une institution prestigieuse. Si certains sportifs se questionnent et se posent des limites alors qu’ils s’efforcent de trouver des produits, ceux qui évoluent dans cette configuration considèrent cette entreprise avec beaucoup de détachement puisqu’on leur procure généralement ce qu’il faut ; au pire, leur fait-on une ordonnance pour aller s’approvisionner à la pharmacie comme tout un chacun. Un contrôle positif est là encore vécu comme un étonnement et interprété soit comme une erreur (toujours possible) d’un membre du staff, soit comme la conséquence d’une loi inadaptée à la réalité du travail du sportif. Dépossédé de la nécessité de chercher des précédents et d’envisager l’avenir en dehors de la seule dimension sportive, le sportif dans ce cas fonctionne dans la routine qui alimente la confiance. Dans la mesure où tout se passe normalement, le temps joue ici comme un élément décisif pour stabiliser la relation au point qu’il deviendra particulièrement coûteux de la défaire. Une façon d’ailleurs de la renforcer serait, pour le sportif, de participer à ce système en facilitant dans la mesure où cela est nécessaire, l’organisation du dopage. Notons qu’un sportif peut participer à ce type d’activité tout en étant dégageant sa responsabilité puisqu’il n’est pas à l’origine de ce système. La défense maladroite de Virenque après le Tour 98 peut s’expliquer

81 Ce terme est ici entendu dans l’acception de F. Chateauraynaud, qui par cette notion s’efforce de refédinir une

s o c i o l o g i e d u p o u v o i r . P o u r c l a r i f i e r c e c o n c e p t n a i s s a n t , o n p e u t s e r e p o r t e r a u t e x t e s u i v a n t :

http://prospero.dyndns.org:9673/prospero/acces_public/06_association_doxa/Emprise.pdf

82 On peut se reporter au commentaire de D. Lapoujade qui rassemble et analyse les textes de James sur cette question :

comme un refus d’endosser sa responsabilité puisqu’il évoluait dans une organisation qui prenait tout en charge et envers laquelle il se sentait redevable (ce qui explique sa participation au système) et fidèle (raison pour laquelle il a continué à nier longtemps)83.

Car ce sont les modalités de sortie de cette configuration qui restent intéressantes à analyser. Il est possible que la confrontation entre des repères extérieurs parvienne à faire basculer la relation de confiance dans une méfiance. Cela peut se faire lentement en prenant peu à peu conscience que ces pratiques puissent être dangereuses, en s’étonnant de fonctionnements différents par des rencontres avec d’autres, en doutant de la compétence d’un membre du staff. On comprend d’ailleurs mieux pourquoi la force de l’organisation réside dans sa fermeture à l’extérieur. Le propos d’Alexandre est sur ce point éclairant :

Il y avait vaguement X mais de toute façon en plus moi, j'avais interdiction de m'entraîner avec quelqu'un d'autre. On n'allait pas en stage national parce que c'était interdit parce que justement, j'allais avoir un autre avis qui ne serait peut-être pas forcément mauvais mais de toute façon, cela déstabilise. La règle c'était : tu as un coach tu suis donc coach. Même si il dit des conneries, il faut le suivre. Parce que au moins, on sait où on va. Alors si tu commences à écouter tous azimuts, Pierre, Paul ou Jacques même, ce qu'ils te disent, c'est peut-être bon dans le contexte mis dans ton entraînement, on ne sait pas où cela va t'amener. (Alexandre)

En hypothéquant l’avenir (« on ne sait pas où cela va t’amener ») pour calmer toute velléité de sortie de cet univers clos, le staff – ici dans la personne du coach – peut sentir que la confiance est menacée. La relation peut alors évoluer sous la forme d’un conflit.

… tu lui [le médecin] fais confiance, lorsque tu arrives dans l'équipe, cela fait dix ou quinze ans que lui est dans l'équipe, et s'occupe des tendinites des genoux et tout ça, tu ne vas pas te mettre en conflit avec. C'est surtout ça, tu ne veux pas te mettre en conflit avec. (Xavier)

Cette tension entre confiance et peur du conflit est assez proche de la notion d’emprise travaillée par Francis Chateauraynaud qui avait inventé le concept de prise pour penser la

réciprocité : on a prise sur quelqu’un ou quelque chose dans la mesure où ce quelqu’un, ce quelque chose donnait prise et vice versa. On sait que la réciprocité est un modèle régulateur essentiel en matière de relations humaines (voir le modèle du don et du contre-don d’un côté et celui des attentes mutuelles dans l’interaction de l’autre). Il a cherché à mettre en variation ce modèle en examinant, d’abord au plan théorique, puis sur la base d’exemples liés au combat singulier puis à l’usage ordinaire de qualifications psychiatriques particulières « perversion », « paranoïa », etc. On peut prendre plus que l’on ne donne ou donner plus que l’on ne prend. Tentant de construire un modèle de l’emprise, en s’intéressant à l’instrumentalisation de l’autre et l’impossibilité pour celui-ci de rompre le cycle d’échange dans lequel il donne plus qu’il ne prend, il construit la rupture comme de l’ordre de l’injustifiable et supposant un passage en force, un acte de rébellion, de violence, etc.

Une forme de rupture de cette relation installée dans la configuration que nous tentons de décrire est plus radicale : lorsqu’un sportif dispose d’une preuve suffisamment forte comme quoi la confiance qu’il accordait a été trahie, le basculement dans l’épreuve de force est immédiat. C’est

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