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Conditions de passation expérimentale pour le recueil de données données

CHAPITRE I Développement phonologique chez le jeune enfant enfant

CHAPITRE 1 Projet international Paidologos : présentation et méthodologie.et méthodologie

1.9. Conditions de passation expérimentale pour le recueil de données données

1.9.1. Conditions générales des enregistrements

Les enregistrements se sont passés dans un lieu calme dans la mesure du possible, dans les pays concernés. Les enfants ont été testés individuellement, soit en une seule session d’enregistrement, ou en deux sessions si l’attention de l’enfant n’était pas suffisamment longue (en fonction de l’âge), les enfants plus âgés maintenant leur attention assez longtemps pour pouvoir terminer toutes les répétitions voulues.

1.9.2. Présentation des stimuli

La tâche consiste pour l’enfant à répéter des mots et des non-mots. Il est assis devant un ordinateur et voit défiler les images correspondant aux mots et non-mots prononcés. Dans le même temps, il entend le mot ou le non-mot. L’adulte se trouve à côté de lui. La consigne faite à l’enfant est de répéter les mots et les non-mots tels qu’il les entend.

Figure 2 : exemple d’enfant répétant les mots joués avec le script « Show and play ».

Les mots et non-mots sont joués à l’aide d’un script « show and play » conçu spécialement pour ce projet et développé sous le langage tcl/tk (http://www.tcl.tk/). Le logiciel permet de faire défiler une à une les images choisies. Quand une image apparaît, le son correspondant est simultanément joué et est donc entendu par l’enfant sur des haut-parleurs reliés à l’ordinateur. Il est possible de refaire jouer le mot si un bruit nuit à la qualité sonore du stimulus.

Toutes les images présentées sont des photographies, pour éviter qu’un graphisme irréaliste perturbe les productions des enfants.

Le script « show and play » inclut un canard montant une échelle sur le côté gauche de l’écran ; au fur et à mesure que les mots et les images défilent et que l’enfant les répètent, le canard monte les marches. Cet aspect ludique a été ajouté pour inciter l’enfant à continuer l’expérience jusqu’au bout.

Les images choisies pour figurer les non-mots sont des photographies d’objets « insolites » (par exemple un instrument de musique ancien ou étranger, un matériel spécifique de pêche ou de cuisine… ) qui sont inconnus de l’enfant et pour lesquels il est probable qu’il ne possède pas de lexème correspondant.

1.9.3. Cas de répétition de mots

Quand l’enfant ne répète pas le mot entendu, mais en donne un autre (par exemple, l’enfant dit « canard » pour « cygne »), l’expérimentateur lui demande alors de répéter sa réponse.

Ce type de réponse était très fréquent parmi les plus jeunes enfants pour certains mots faisant partie de l’expérimentation.

Il s’agissait notamment des mots :

- « cygne » : spontanément, les plus jeunes enfants avaient tendance à nommer l’image « canard ».

- « tirelire » : l’image choisie était une tirelire en forme de cochon, aussi les enfants disaient spontanément le mot « cochon ».

Figure 3 : Script « Show and play » : les images défilent une à une sur l’écran de l’ordinateur.

Si l’expérimentateur pense que la réponse sera impossible à transcrire à cause d’une voix trop faible, d’un bruit intermittent (enfant qui crie à côté, porte qui claque), il demande à l’enfant de répéter sa réponse.

La première réponse audible de l’enfant était dans tous les cas choisie et transcrite pour les analyses.

1.9.4. Participants

1.9.4.1. Lieux d’enregistrements

Pour l’ensemble du projet, les enfants sont des locuteurs monolingues natifs enregistrés dans les langues étudiées et les données ont été collectées dans les pays d’origine par des expérimentateurs natifs (Columbus, Ohio pour l’anglais américain; Thessaloniki, Grèce pour le grec; Tokyo et Hamamatsu, Japon pour le japonais; et Hong Kong pour le cantonais).

Concernant le français, les enregistrements ont eu lieu à Paris et Grenoble (France Métropolitaine) et à Nouméa (Nouvelle Calédonie) dans des crèches et écoles maternelles ciblées.

Notons ici que les données sur les enfants francophones de Nouvelle Calédonie ont été recueillies dans des milieux socio-culturels proches dont le français est très proche (voire identique, au moins sur le plan phonologique) du français hexagonal, tel qu’il est parlé à Paris ou Grenoble.

D’ailleurs, comme cela est expliqué dans le paragraphe 1.10.4 (Homogénéité des codages entre transcripteurs), les données de quelques-uns des enfants enregistrés à Nouméa ont été transcrites par deux locutrices francophones vivant à Grenoble. Celles-ci n’ont noté aucun accent ni aucune prononciation particulière.

Les enfants locuteurs du drehu ont été enregistrés à Lifou (Nouvelle Calédonie).

1.9.4.2. Cas d’enfants bilingues ou plurilingues

En Nouvelle Calédonie où le bilinguisme est fréquent, et où a eu lieu la majorité des enregistrements, des questionnaires ont été remplis par les parents afin de s’assurer de la ou des langues parlées à l’enfant et par l’enfant. Pour le français, les enfants qui n’étaient pas monolingues, même dans les cas où le français était jugé comme langue dominante, n’ont pas été retenus pour notre étude. Pour la langue drehu, les enregistrements ont eu lieu à Lifou. La situation linguistique à Lifou implique que les enfants enregistrés sont au minimum tous locuteurs passifs du drehu. Cependant, les questionnaires renseignés par les enseignants nous ont permis de sélectionner uniquement les enfants qui étaient jugés par eux comme locuteurs du drehu. Nous admettons aussi que tous ces enfants grandissent dans un environnement bilingue drehu-français. Pour les enfants scolarisés, la langue de scolarisation est le français avec des enseignements en drehu (se référer au chapitre précédent pour une discussion plus approfondie de ce point).

1.9.4.3. Age des enfants et nombre d’enfants enregistrés.

Les enfants ont tous entre 2 et 5 ans. Huit tranches d’âge ont été retenues en français. Le tableau ci-dessous indique les tranches d’âge et le nombre d’enfants enregistrés par tranche d’âge.

Tableau 17 : Participants français à l'épreuve de répétition de mots.

Tranche d’âge Age compris entre : (année, nombre de mois)

Nombre d’enfants enregistrés par tranche d’âge 1 2,0 – 2,5 20 2 2,6 – 2,11 20 3 3,0 – 3,5 20 4 3,6 – 3,11 20 5 4,0 – 4,5 20 6 4,6 – 4,11 20 7 5,0 – 5,5 20 8 5,6 – 5,11 15

En drehu, trois tranches d’âge ont été établies. Le nombre d’enfants enregistrés en drehu ainsi que les âges sont reportés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 18 : Participants locuteurs du drehu à l'épreuve de répétition de mots.

Tranche d’âge Age compris entre : (année, nombre de mois)

Nombre d’enfants enregistrés par tranche d’âge

1 3,0 – 3,11 14

2 4,0 – 4,11 16

3 5,0 – 5,11 17

1.9.4.4. Choix des enfants locuteurs du français et locuteurs du drehu

Pour ne pas biaiser les résultats par d’éventuels retards ou troubles phonologiques, tous les enfants français ont passé le subtest « vocabulaire en réception » du test E.L.O. (Evaluation du Langage Oral) de Khomsi.

Les résultats sont reportés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 19 : Moyennes obtenues par les enfants français en vocabulaire en réception (test ELO, de Khomsi).

Tranche d’âge : Moyenne Ecart-type Ecart-moyen

1 7,45 2,74 2,09 2 9,8 1,93 1,52 3 10,42 1,24 1,07 4 10,55 2,13 1,59 5 12,6 2,08 1,5 6 12,7 1,86 1,5 7 14,4 2,16 1,7 8 13,37 2,41 1,79

Les écart-types étant relativement faibles, nous avons considéré que les enfants sélectionnés étaient représentatifs de leur classe d’âge et ne présentaient pas de problème spécifique de vocabulaire en réception.

Les enfants locuteurs du drehu n’ont pas effectué de test de langage oral ni en français ni en drehu. Un questionnaire a été renseigné par l’enseignant de la classe afin d’ôter de l’étude les enfants non locuteurs du drehu. Cette évaluation reste subjective ; elle permet cependant une certaine sélection d’enfants locuteurs du drehu.