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IV.5. Contraintes admissibles et condition de contrôlabilité structurelle

IV.5.2. De la condition de la contrôlabilité structurelle à la contrainte admissible

admissibles MA ou par l’ensemble des états interdits MI (Rezig, 2016). Soient MkMB un état

interdit et

( )

  

1, , 1 | k p M i i i k i

pn avec M p  toutes les places marquées

correspondantes. A partir des états interdits les contraintes linéaires peuvent être construites (Kattan, 2004; Toma et al, 2003). La contrainte lineaire pour cet état est donné par l’équation.

.

T

k v

L M b (IV.10)

L T = [l1 l2 … ln]  ℤnc x n représente la matrice de pondération des contraintes, bvnc

est le vecteur des bornes.

Par exemple, l’état interdit M7 = P1P2P3 P63 peut etre interdite par la contrainte M7(P1) +

M7(P2) + M7(P3) + M7(P6) ≤ 5, où LT

= [1 1 1 0 0 1] et bv = 5

N Il est possible d’utiliser la méthode d’invariants de place pour imposer ce type de contrainte (Achour, 2005). Ces contraintes de la forme d’inegalité ( T.

k v

L M b ) sont utiles pour representer une large gamme de problèmes d’états interdits (Moody et Antsaklis, 1998),

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même lorsque l’état interdit par la spécification n’apparait pas directement parmi les états du SED. Cependant, le contrôle des SED n’est pas seulement utilisé pour prévenir les états interdits mais, aussi pour imposer le SED à realiser un fonctionnement désiré ou un langage désiré (Li & Wonham, 1994, Giua & DiCesare, 1994).

Nous avons vu au chapitre 3 que deux autres ensembles d’états peuvent être construits à partir de MA et MI : l’ensemble des états interdits frontières MB et l’ensemble des états admissibles critiques MAC. L’ensemble des états admissibles critiques MAC, correspond aux états admissibles à partir desquels l’occurrence d’événements contrôlables mène vers un état interdit. Et, la condition de controlabilité structurelle permet aussi de définir MAC, à savoir : Définition IV.5.2. (Etats admissibles critiques) Soit tj = (tp, ts)Tuc , l’ensemble des états admissibles critiques, MAC, correspond aux états admissibles dont les marquages des places d’entrée sont égaux ; et à partir desquels un état interdit frontière peut etre atteint par le franchissement d’une transition controlable.

MAC = {MkMA |∃ tj =(tp, ts)  Tuc ; Ms k, (tj)Mp k, (tj) } 

Par l’interdiction de franchissement des transitions contrôlables à partir des états admissibles critiques MAC, nous empêchons l’accessibilité de tout état interdit dans MI. Par conséquent, le franchissement d’une transition incontrôlable ne conduira pas à état qui viole

, ( ) , ( )

s k j p k j

M t M t . Si cette condition est imposée à tout état Mk alors, N = NPNS doit quitter l’étatMk par franchissement d’une transition sans violer la contrainte écrite sous forme d’inégalité de type T. k v L M b , à savoir : , ( ) , ( ) 0 T 0, .. , , 0, .. , , 0 , 0 0 p k j s k j p s v M tM t L  l l   et b (IV.11)

Il est prouvé dans la littérature que : si l’ensemble des états admissibles MA est exprimé par un ensemble de contraintes linéaires et si MA est contrôlable, alors une solution de contrôle existe et elle est maximale permissive. Par conséquent, la condition Ms k, (tj)Mp k, (tj)

defini sur le RdPS du SED en boucle fermée, N = NpNs , respecte les spécifications et correspond au langage admissible La(N) contenant seulement les séquences admissibles. Toutefois, Il peut arriver qu’un état de N = NpNs viole la condition de contrôlabilité, d’où la

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nécessité d’un contrôleur qui permet d’obtenir MA, en inhibant les transitions contrôlables à partir de MAC pour empecher les états interdits. Il s’agit d’effectuer une séparation de l’espace d’états accessibles A(N, M0) en ensembles disjoints d’états admissibles MA et interdits MI

incluant les états interdits frontières, MB. Avantageusement, la contrainte

, ( ) , ( ) 0

p k j s k j

M t M t définit l’équation de l’hyperplan séparateur qui correspond à la condition structurelle de séparation des états, à savoir

, ( ) , ( ) 0

p k j s k j

M t M t (IV.12) L’hyperplan séparateur constitue la frontière assurant la partition de l’espace d’états accessibles A(N, M0). Le contrôleur implémentant un tel hyperplan garantit l’admissibilité de l’état initial et accessibilité à tout état admissible : M0 MA et M0 [sMA.

Définition IV.5.3. (Hyperplan séparateur) Soit n le nombre de places du RdPS N = NPNS et soit T n

L le vecteur de contrainte ; et tj = (tp, ts)  Tuc, la transition synchrone incontrôlable. l’hyperplan séparateur H

 

L t, j est caractérisé par des états Mk MA tel que

Mk [tjMI ,

 

, { | , ( ) , ( ) 0} H T n j p k j s k j L tLM tM t  (IV.13) T 0, , , 0, .. , , 0 , 0 1, 1 p s s p

L l l   avec ll   et tout autre coefficient est nul 

Exemple IV.3

Considérons le graphe de marquages (figure IV.6) de l’exemple classique de commande par supervision (voir chapitre 3). Vis-à-vis de la transition synchrone t2 associée à l’événement incontrôlable f1, nous avons :

, 2

  

0 1 0 0 1 0 ;

,

 

2 ,

 

5 0

108 P1P3P6 P2P3P5 P2P3P6 f 1 d1 d1 d 2 d2 P1P 3P5 P1P4P5 P2P4P5 f 2 d 1 P1P4P6 P 2P 4P 6 f1 f2 M0 M7 M4 M 6 f1 f 2 d1 f 1 M 5 M 8 MAC

Figure IV.6 - Graphe de marquages de l’exemple classique de commande par supervision N Les contraintes déduites de l’équation d’hyperplan séparateur peuvent être systématiquement simplifiées par la propriété d’invariant partiel (Dideban, 2007) puisqu’il est possible d’avoir plusieurs transitions synchrones incontrôlables partage les mêmes places d’entrée.

Considérons le graphe de marquages de l’exemple IV.1. Nous avons, vis-à-vis des deux transitions t2 et t4, les hyperplans séparateurs:

, 2

 

0 1 0 0 1 0 ;

,

 

2 ,

 

5 0

H L t Mp k PMs k P

, 4

 

0 0 0 1 1 0 ;

,

 

4 ,

 

5 0

H L t Mp k PMs k P

Simplification :

Puisqu’il n’est pas possible que P5 ne soit pas marqué et en même temps que P2 et P4 soient marquées, c’est-à-dire :

           

, 5 0 , 2 , 4 , 5 0 , 2 , 4 0

s k p k p k s k p k p k

M P et M P M P M P M P M P

Nous pouvons écrire ce qui suit,

2 4 ( ) ( ) 0 2 5 2 4 5 4 5

( ) ( ) 0

( ) ( ) ( ) 0

( ) ( ) 0

p, p, p, s, , p, p, s, , p, s, , k k M p M p k k k k k k k

M p M p

M p M p M p

M p M p

 



Finalement nous avons simplement

, 2,4

  

0 1 0 1 1 0 ,

,

 

2 ,

 

4 ,

 

5 0

H L t Mp k PMp k PMs k P

L’ensemble MAC = {P1P2P4P52P6, P1P2P3P5P62 , P12P3P63 , P12P4P5 P62 }

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A partir de tout état admissible critique, nous pouvons interdire le franchissement d’une transition contrôlable lorsque qu’elle est validée par la condition de franchissement. Nous savons que la méthode synthèse de contrôleurs par retour d’état permet effectivement d’interdire le franchissement d’une telle transition. Malheureusement, elle est d’autant plus compliquée que le nombre d’états critiques est important. En ce qui concerne la théorie de regions, (Ramadge et Wonham, 1987), le problème peut etre résoulu de façon optimale, au sens maximal permissif, par l’ajout d’une nouvelle place de contrôle PC au RdPS du SED en boucle fermée (Toma, 2005). Malheureusement, cette méthode est complexe et les contraintes sont exprimées sous forme de marquages interdits. Or, nos contraintes sont exprimés les sous forme de contraintes linéaires de type GMEC, plus concises que les marquages interdits. Notre seule alternative (nous l’avons vu dans le chapitre 3) est la méthode des invariants de place où les spécifications sont des contraintes linéaires de type GMEC. Bien qu’à l’origine la méthode des invariants ne se penche pas sur le problème de contrôlabilité, la condition de controlabilité structurelle s’y penche (Proprieté IV.4.1) et permet de déterminer les contraintes admissibles pour garantir l’optimatlité, même en présence d’incontrolabilité. Il est admis que les contraintes de type GMEC ne sont pas générales comme celles definies les langages (Kumar et Holloway, 1996). Mais il est intéressant de les utiliser à cause de la facilité avec laquelle elles peuvent etre imposées aux RdPS.

IV.6. Synthèse structurelle de contrôleur maximal permissif par les