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CHAPTER 7: CONCLUSIONS AND FUTURE WORKS

7.1 Conclusions (Français)

Les réponses aux questions posées lors de la revue de littérature constituent l'apport original de cette thèse. Les conclusions peuvent être divisées en deux catégories : spécifiques au Québec (section 7.1.1), qui sont pertinents pour les politiques énergétiques régionales, et méthodologiques (section 7.1.2), plus pertinents pour la partie ACV et modélisation des systèmes énergétiques.

7.1.1 Conclusions spécifiques pour le Québec

Cette thèse répond à des questions pertinentes sur les politiques énergétiques régionales, qui peuvent être résumées comme suit.

• L'introduction de technologies à faibles émissions de carbone, auraient-elles des impacts négatifs

imprévus par NATEM? Nous trouvons qu’une stratégie de réduction de GES basé sur l’optimisation

de coûts n’augmente pas les impacts sur la santé humaine ou la biodiversité. Au contraire, NATEM et MOSE limités à des émissions de combustion peuvent sous-estimer les réductions d'émissions de GES. L'ACV montre que les réductions d'émissions de GES provenant de la chaîne d'approvisionnement de combustibles fossiles compenseraient les augmentations d'émissions associées à l'augmentation de la production d'électricité renouvelable.

• Quels sont les mécanismes environnementaux qui affectent le plus la santé humaine et la

biodiversité ? La transition énergétique apporterait des réductions des impacts nocifs sur la santé

humaine, principalement par le biais d'une réduction de la pénurie d’eau, du réchauffement planétaire et des émissions carcinogènes. La transition énergétique réduirait les impacts sur la biodiversité, en réduisant le réchauffement planétaire, bien qu'une utilisation des terres par l'hydroélectricité affecterait les écosystèmes locaux.

• Quels sont les coûts potentiels de la transition énergétique ? Dans quelle mesure une planification

urbaine différente aurait une incidence sur les coûts de transition ? La politique de réduction de

GES pourrait entraîner une augmentation des coûts de 20%, bien que ces coûts puissent être beaucoup plus bas avec une utilisation plus intensive des transports en commun. L'augmentation des coûts entraine une hausse des prix, ce qui devrait être pris en compte pour garantir l'acceptabilité sociale, particulièrement pour les services énergétiques les plus essentiels. La transition énergétique augmenterait la demande d’infrastructure, et cette infrastructure aurait une valeur résiduelle à amortir après 2050. Des centrales éoliennes et hydroélectriques sont le principal actif à amortir après 2050. Cela ne devrait pas poser de problèmes, car c’est le type d’infrastructure nécessaire pour continuer la réduction de GES.

• Des bâtiments mieux isolés constitueraient-ils une option d'atténuation rentable ? Oui, les codes du bâtiment avec des exigences « plus strictes » pour les bâtiments neufs réduiraient le coût total

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de réduction de GES. Cependant, changer l’isolation des maisons existantes est souvent trop coûteux.

• Comment réduire les émissions à long terme du transport routier ? Les moteurs électriques sont les plus rentables pour réduire les émissions des transports routiers à long terme, tandis que les biocarburants de deuxième génération peuvent être utilisés à moyen terme. Le moteur à gaz naturel, considéré comme la voie à suivre dans les politiques régionales pour le transport de marchandises, n'est pas la meilleure solution d’après nos scenarios. Les camions électriques semblent être une option viable pour les corridors achalandés.

• Quels systèmes de chauffage devraient être utilisés pour réduire les coûts de la transition

énergétique ? La pompe à chaleur adaptée au climat froid est la technologie optimale pour chauffer

les ménages québécois et réduire les GES.

• Si les GES provenant de la création des réservoirs sont pris en compte dans NATEM, cela

affectera-t-il la solution optimale ? Lorsque les émissions de CO2 provenant de la création des

réservoirs sont prises en compte, d’autres technologies renouvelables deviennent la solution privilégiée pour réduire les GES.

• Les facteurs d'émissions de combustion de l'inventaire canadien des GES sont-ils cohérents avec

les valeurs de la basse de données ACV « ecoinvent » ? Oui, pour les processus évalués, les facteurs

d'émission de CO2 sont similaires, avec des différences maximales inférieures à 5%. Les émissions

de combustion de CH4 et de N2O jouent un rôle minimal dans le budget total d’émissions, à

l'exception des émissions de CH4 des véhicules à gaz naturel.

• Qu’en est-il de la production d’énergie renouvelable variable (éolienne, solaire et au fil de l'eau)

et l’importation d’électricité disponible pendant les périodes de haute demande en hiver ? Les

centrales au fil d’eau, solaires et éoliennes ont leur production maximale en printemps, été et automne respectivement. Par conséquent, l’approvisionnement d’électricité en hiver est très dépendant des barrages hydrauliques. Les importations d’électricité en hiver venant de Churchill- Falls sont particulièrement importantes.

7.1.2 Conclusions spécifiques à la méthodologie ACV et modélisation des systèmes

énergétiques

L’intégration du modèle NATEM aux méthodes d’ACV permet de tirer plusieurs conclusions généralisables à d’autres modèles TIMES. Ces conclusions sont également applicables aux autres modèles d'optimisation des systèmes énergétiques comme MESSAGE ou OSEMOSYS.

• L'utilisation d’une approche « cut-off » réduit de manière exponentielle le nombre de processus à jumeler entre les modèles TIMES et ACV, réduisant ainsi la complexité de l’intégration des modèles.

• Il y a des gains importants d’efficacité prévue dans les années à venir. La transition énergétique entraine aussi une augmentation de l’utilisation des biocombustibles. Ces changements ont un impact important sur l’empreinte carbone des technologies et doivent être pris en compte dans l’inventaire ACV.

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• L'intégration des modèles d'optimisation des systèmes énergétiques et l'ACV permet une évaluation des effets potentiels sur la santé humaine et la biodiversité des transitions énergétiques. Ces indicateurs additionnels réduisent la possibilité d’avoir des effets nocifs non prévus par les modèles d’optimisation.

• Les changements dans la chaine d’approvisionnement des services énergétiques ont des effets de rétroaction non modélisés par le modèle TIMES et ces boucles de rétroaction devraient être incluses dans les inventaires d’ACV. Cependant, ces boucles n’ont pas forcément des effets importants sur l’inventaire et une priorisation basée sur leur empreinte carbone faciliterait l’actualisation de l’inventaire d’émissions.

• Les modèles d'optimisation des systèmes énergétiques tels que TIMES permettent une analyse des coûts bien poussée, complétant ainsi les résultats environnementaux.

• La liaison entre modèles d'optimisation des systèmes énergétiques et la simulation du bâtiment permettent de prendre en compte les couts de réduction de GES à long terme. Ces couts devraient être pris en compte lors de l’établissement des niveaux d’isolation minimaux dans les codes du bâtiment.

• Les données ouvertes ont un grand potentiel pour améliorer la paramétrisation des modèles des systèmes énergétiques et de l’ACV.

• La segmentation de la demande des modèles TIMES peut avoir une très grande influence sur les coûts de réduction de GES, et les stratégies axées sur la demande peuvent s'avérer particulièrement efficaces.

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