• Aucun résultat trouvé

Dans un pixel donn´e, le cosinus de l’angle d’incidence θ(αp, βp) local v´erifie :

cos θ(αp, βp) = (cos ωhcos δ cos Φ + sin δ sin Φ) cos βp+ cos ωhcos δ sin Φ cos αpsin βp

+ sin ωhcos δ sin α sin β− sin δ cos Φ cos αpsin βp (4.21)

o`u ωh est l’angle horaire solaire, δ est la d´eclinaison solaire pour l’ann´ee et le jour consid´er´e,

Φ est la latitude du point consid´er´e, et (αp, βp) correspond `a l’orientation de la pente locale,

respectivement en azimut et en tilt. Tr`es souvent, pour des raisons op´erationnelles, le calcul d’´eclairement est fait selon l’hypoth`ese d’une pente nulle `a l’int´erieur du pixel. Le cosinus de l’angle d’incidence v´erifie alors :

cos θ(0, 0) = cos ωhcos δ cos Φ + sin δ sin Φ (4.22)

Si tel n’est pas le cas, l’´eclairement du pixel est modifi´e par le rapport :

R = 1

cos θ(0, 0) Z Z

pixel

cos θ(αp, βp)dp (4.23)

4.8

Conclusion sur les param`etres les plus influents

Pour une position relative terre - soleil donn´ee, l’´eclairement monochromatique arrivant au sol peut encore s’exprimer comme suit :

E = EtoaT + Eatm+sol

direct diffus (4.24)

Etoa est l’´eclairement extra-atmosph´erique, T est la transmittance directe donn´ee par

T = exp(−τatm)

avec τatm = τc+ τaer + τgaz (4.25)

o`u τatm, τc, τaer et τgaz sont respectivement les ´epaisseurs optiques dues `a toute l’atmo-

sph`ere, aux nuages, aux a´erosols et `a l’ensemble des gaz. Eatm+sol, qui est l’´eclairement diffus,

d´epend de l’´eclairement extra-atmosph´erique, des diff´erentes propri´et´es radiatives des parti- cules atmosph´eriques et de la r´eflectance du sol. L’impact des diff´erents param`etres atmosph´e-

riques change beaucoup d’un param`etre `a l’autre. A titre d’exemple : une erreur de 2 % sur l’´eclairement global total peut ˆetre due `a une d´eviation de 1◦ sur l’angle z´enithal solaire, de

0,25 sur l’´epaisseur optique du nuage, de 0,10 sur l’´epaisseur optique des a´erosols, de 0,2 sur l’alb´edo du sol, de 5 mm sur la hauteur d’eau pr´ecipitable ou de plus de 100 DU sur le contenu en ozone.

Nous avons quantifi´e l’influence des diff´erents param`etres atmosph´eriques sur l’´eclairement arrivant au sol. Les nuages (´epaisseur optique des nuages et type) sont le param`etre influen¸cant le plus l’´eclairement. Les nuages ont ´egalement des variations spatiale (≈ 30 m) et temporelle (≈ 10 min) ´elev´ees [Rossow and Schiffer, 1999]. Le contenu et le type d’a´erosols, le contenu en vapeur d’eau et le profil atmosph´erique ont une grande influence sur l’´eclairement, parti- culi`erement en ciel clair. [Wald and Baleynaud, 1999] et [El-Metwally et al., 2008] montrent des variations notables sur la transmittance atmosph´erique dues `a la pollution locale dans les villes `a l’´echelle de 100 m. L’alb´edo du sol et sa distribution spectrale ont une influence impor- tante sur la composante diffuse de l’´eclairement ainsi que la distribution spectrale de celle-ci. Sa variation spatiale est tr`es forte et sa variation temporelle est saisonni`ere. L’influence de l’ozone est forte sur l’´eclairement ultraviolet, mais reste faible sur l’´eclairement total (int´egr´e sur toutes les longueurs d’onde).

Les influences de la position verticale et de l’´epaisseur g´eom´etrique des nuages dans l’atmo- sph`ere sont n´egligeables quelque soit l’alb´edo du sol. L’atmosph`ere peut donc ˆetre mod´elis´ee, pour le calcul du rayonnement au sol, comme ´etant constitu´ee d’une partie sans nuage et d’une couche de nuage.

Nous avons ainsi trouv´e que la solution de l’´equation de transfert radiatif pour une at- mosph`ere nuageuse est ´equivalente au produit de l’´eclairement par ciel clair Eclearsky par

l’ensemble ”extinction due aux nuages et contribution de la r´eflectance du sol” Tnuages+sol :

E = Eclearsky∗ Tnuages+sol (4.26)

Cette ´equation sous-tend les m´ethodes Heliosat pr´ec´edentes et de mani`ere g´en´erale toutes les m´ethodes utilisant le mˆeme principe.

Cependant, c’est `a notre connaissance la premi`ere fois qu’une d´emonstration est faite. D’un point de vue pratique, cette observation permet d’envisager un d´eveloppement modulaire de m´ethode exploitant un code de transfert radiatif pour estimer l’´eclairement au sol.

4.8 Conclusion sur les param`etres les plus influents

Heliosat-4, exploitant un code de transfert radiatif et des donn´ees de satellites m´et´eorologiques pour d´eriver le rayonnement incident au sol tous les 3 km et quart-d’heure sur l’Europe et l’Afrique. Les entr´ees n´ecessaires `a Heliosat-4 ont ´et´e identifi´ees, une estimation de l’importance relative de leurs incertitudes sur le resultat final a ´et´e obtenue.

Heliosat-4 : une nouvelle m´ethode pour estimer le rayonnement au sol

La connaissance des caract´eristiques du rayonnement solaire incident est n´ecessaire dans un nombre important de domaines et particuli`erement dans le domaine de l’´energie. Des sta- tions au sol mesurent l’irradiation : g´en´eralement la composante globale et plus rarement les composantes directe, diffuse et la distribution spectrale. Le nombre de stations de mesures est limit´e par les coˆuts d’investissement et de maintenance et les estimations pr´ecises ne sont assur´ees que pour des domaines restreints.

Apr`es les lancements, dans les ann´ees 70, des premiers satellites m´et´eorologiques, plusieurs applications de ces images satellitales ont ´emerg´e parmi lesquelles les m´ethodes pour estimer l’irradiation solaire au niveau du sol [Tarpley, 1979; Gautier et al., 1980; Pastre, 1981; B´e- riot, 1984; M¨oser and Raschke, 1984; Cano et al., 1986; Gr¨uter et al., 1986; Schmetz, 1989]. Le savoir-faire et les connaissances acquises croissent en mˆeme temps que les exigences des utilisateurs des donn´ees d’irradiation et aussi, fort heureusement, avec la technologie et les capacit´es des capteurs et donc avec la qualit´e des entr´ees du mod`ele. En continuit´e avec les travaux pr´ec´edents, nous proposons une m´ethode qui pourrait mieux combler les attentes des utilisateurs.

5.1 De l’image satellitale `a l’´eclairement au sol : les m´ethodes inverses

Figure 5.1 – modelisation inverse et modelisation directe de l’´eclairement. Dans les m´ethodes inverses, les entr´ees sont les images satellitales et une inversion du signal est faite. Dans les m´ethodes directes, les entr´ees sont les constituants atmosph´eriques et une simulation de la propagation du rayonnement est faite.

5.1

De l’image satellitale `a l’´eclairement au sol : les m´e-

thodes inverses

La plupart des m´ethodes existantes exploitent en temps r´eel ou quasi-r´eel les images satelli- tales pour ´evaluer l’´eclairement au sol. Ces m´ethodes ont pour principe le fait qu’une variation de luminance per¸cue par le capteur est consid´er´ee comme une variation de la couverture nua- geuse au dessus du pixel et ont pour entr´ees les images satellitales brutes ou ´etalonn´ees. Nous les appelons m´ethodes inverses (voir figure 5.1) parce que leurs entr´ees r´esultent de l’ensemble des interactions rayonnement-atmosph`ere-sol et ne sont pas des param`etres optiques comme ceux ´etudi´es pr´ec´edemment. La plupart des m´ethodes inverses1 sont divis´ees en deux parties :

conversion de l’image en indice d’ennuagement et conversion de l’indice d’ennuagement en ´eclairement

1. Les m´ethodes de [Tarpley, 1979] et de [Gautier et al., 1980], par exemple, n’utilisent pas l’indice d’ennua- gement. Pour la m´ethode de Tarpley, l’´eclairement est d´etermin´e en fonction de la fraction nuageuse au dessus du pixel. Pour la m´ethode de Gautier et al., le mod`ele d’atmosph`ere nuageuse int`egre, en plus, le coefficient d’absorption et l’alb´edo des nuages.

5.1.1

Conversion de l’image (constitu´ee compte num´eriques) en in-

dice d’ennuagement

L’indice d’ennuagement nc(encore appel´e luminance normalis´ee [M¨oser and Raschke, 1984]

ou coefficient de couverture effective des nuages [Martins et al., 2007]) est le param`etre cl´e des m´ethodes inverses. Cet indice r´esulte d’une comparaison entre ce qui est observ´e par le capteur `a ce qui devrait ˆetre observ´e au-dessus de ce pixel si le ciel est clair (sans nuages). Il repr´esente en quelque sorte l’att´enuation optique de l’atmosph`ere et peut s’exprimer comme suit :

nc =

quantite− quantiteclair

quantitenuage− quantiteclair

= quantite− min

max− min (5.1)

min et max, d´etermin´es par analyse statistique et correspondent respectivement aux va- leurs mesur´ees par ciel clair (quantiteclair) et par ciel couvert (quantitenuage).

Le terme ”quantite” est

– la luminance mesur´ee par le capteur (ou r´efl´echie par l’atmosph`ere) [M¨oser and Raschke, 1984; Martins et al., 2007],

– ou bien l’alb´edo plan´etaire (la r´eflectance vue par le satellite) ρsat, comme dans les

m´ethodes Heliosat [Cano et al., 1986; Diabat´e et al., 1988; Beyer et al., 1996; Rigollier et al., 2004; Lef`evre et al., 2007] et la m´ethode de Perez [Perez et al., 2002].

5.1.2

Conversion de l’indice d’ennuagement en ´eclairement

Le calcul de l’´eclairement se fait

– `a partir de l’indice de clart´e KT [Cano et al., 1986; Gr¨uter et al., 1986; Diabat´e et al.,

1988], li´e par une relation affine et de fa¸con empirique `a l’indice d’ennuagement :

KT = a nc + b (5.2)

L’´eclairement au sol E est ensuite d´etermin´e par multiplication avec l’´eclairement extra- terrestre Etoa :