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dans son programme. En 2007 et 2012, le Parti Socialiste et les Verts tentent à nouveau de pas- ser des accords, ce qui suppose une sorte de convergence programmatique à minima qui peut expliquer ce nouveau verdissement.

La droite républicaine c’est-à-dire l’union des gaullistes et de la droite classique a un rapport à la question environnementale chaotique (Sainteny, 1999 ; Persico, 2016 :159). Elle a été à l’ori- gine du premier ministère de l’Environnement en 1973, mais a à entre 1978 et 1988 été quasi muet sur les questions environnementales (Figure 1). De 1988 à 2007 c’est le moment de l’en- vironnementalisme de la droite républicaine. Cette droite républicaine est plus favorable au capitalisme que la gauche et fonde sa culture politique sur des valeurs et des croyances conser- vatrices. Elle a accompagné les trente glorieuses et son idéologie du progrès économique et social par la croissance de la production et la consommation. Son environnementalisme est très éloigné de toute forme de critique du progrès économique. Il n’a pas en ce sens de lien avec l’écologie politique. L’environnementalisme n’est pas non plus une forme de développement durable, car dans les années soixante-dix ses principales mesures sont des mesures de protec- tion de la nature. L’environnementalisme ce n’est pas un équilibre, mais une forme de conser- vatisme. La droite met en place le Conservatoire du littoral, la loi sur la protection de la nature, la loi sur les déchets, etc. De 1988 à 2007 cette forme d’environnementalisme protectionniste et conservateur est abandonnée avec l’action partisane de grandes figures de l’écologie à droite : Michel Barnier pour les années quatre-vingt-dix (Persico 2016, pp.168-169), Patrice Hernu du mouvement l’écologie Bleue (mouvement créé en 2002) et Nathalie Kosciusko-Morizet à partir de 2004. Ces figures de l’environnementalisme de droite ont ainsi importé le principe du déve- loppement durable dans les programmes de la droite en lui donnant, cependant, une dimen- sion moins sociale et plus environnementale. Plus fidèle, en ce sens, à l’environnementalisme de la protection des années soixante-dix. Les engagements de Michel Barnier sont très proches de la théorie du développement durable. La présidence Sarkozy inaugure un ministère du dé- veloppement durable avec le ministre. Nathalie Kosciusko-Morizet. L’écologie bleue défend aussi le développement durable, mais avec un principe de performance qui sera repris par Na- thalie Kosciusko-Morizet. La conséquence de cette conversion est la défense par la droite d’une écotaxe qui est l’une des mesures phares de l’environnementalisme technocratique de l’école néoclassique standard en particulier.

1.4 Conclusion

Cet article n’a évidemment pas traité de l’ensemble des questions posées par la diffusion d’une innovation intellectuelle telle que l’environnementalisme dans le corps politique et social d’un

26 Innovation et entrepreneur politique : typologie des environnementalismes en France.

pays comme la France. En replaçant la figure de l’entrepreneur et les multiples dimensions idéologiques que recouvre cette innovation intellectuelle dans le contexte de la compétition politique, nous avons seulement proposé une illustration du processus de diffusion des idées des intellectuels dans le corps social. Cela ne veut pas dire, cependant, que l’environnementa- lisme soit né uniquement dans la sphère intellectuelle et scientifique. Si le XXe siècle est sans aucun doute celui de l’invention politique de l’environnement (Frioux et Lemire, 2012), il est possible en effet que les intellectuels ne fassent que traduire la transformation des pratiques des masses (Quenet 2014). Quoi qu’il en soit, selon, la logique qui a été défendue dans cet ar- ticle on comprend que l’environnementalisme est majoritairement dominé par le principe du développement soutenable, et ni l’écologie politique ni l’environnementalisme anti-lumière ne semble pourvoir rivaliser avec cette idée que la croissance économique doit désormais tenir compte de ses conséquences environnementales.

1.4 Conclusion 27

CHAPITRE

2

W

HO CARES ABOUT THE ENVIRONMENT

? A

N EMPIRICAL ANAYLISIS

OF THE EVOLUTION OF POLITICAL PARTIES

ENVIRONMENTAL

CONCERN IN

E

UROPEAN COUNTRIES

(1970-2008)

Abstract : Why do parties offer environmental policies in their political programs ? While a number of papers examine the determinants of citizens’ pro-environmental behaviour, we know little about the extent to which political parties adjust their platform towards environ- mentalism. We investigate this process through data provided by the Manifesto Project Dataset (CMP) for 20 European countries over the period 1970-2008. Following the literature on public concern towards environment, we examine economic, environmental and political determi- nants. Our findings provide evidence that political parties’ environmental concern is strongly correlated with their political ideology and with country-level economic conditions.

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Who cares about the environment ? An empirical anaylisis of the evolution of political parties’ environmental concern in European countries (1970-2008)

2.1 Introduction

Initially introduced to Europe by the former green parties at the turn of the 1970s, environ- mental issues are currently widespread among the programmes of political parties. Never- theless, although a large body of literature exists on the individual determinants of citizen pro-environmental behaviour (Torgler and Garcías-Valiñas 2007 ; Franzen and Meyer, 2010 ; ? ; Ercolano et al., 2014) and green voting (Schumacher, 2014), the reasons that explain politi- cal party attitudes towards environmental protection remain mostly uninvestigated. Selected contributions in the literature suggest that environmental concern is linked to political ideology and political competition (Fredriksson et al., 2005 ; Glaeser, 2014 ; Garmann, 2014), but to the best of our knowledge, this topic is still missing an in-depth investigation of the importance of environmentalism determinants in party platforms and the simultaneous consideration of po- litically related (supply-side) determinants and demand-side determinants, such as contextual elements that potentially trigger citizen concern for the environment.

Taking inspiration from the political science and political economy literature, this paper aims to fill the identified gap and identify the correlates of party concern for the environment, which is a crucial step in studying environmental policy outcomes. The purpose of this paper is achie- ved via an empirical analysis that relies on data drawn from different sources. Political party environmentalism is measured using data extracted from the Comparative Manifesto Data- base (CMD), which is a comprehensive cross-national dataset that investigates the content of party electoral manifestos in a wide set of countries and over time and that offers an explicit measure of the saliency of environment-related topics in these documents (Tavits, 2007 ; Pi- ckering and Rockey, 2011 ; Zulianello, 2014). Focus on political party electoral programmes is particularly appropriate because parties are crucial elements in the function of democratic sys- tems. Indeed, although legislators might have incentives to shirk once in office, they cannot easily ignore their electoral promises (Laver and Garry, 2000) because electoral programmes represent benchmarks that citizens bear in mind when assessing the commitment of politicians throughout their terms (Klingemann et al., 1994).

The CMD and other internationally well-known data sources were used to measure the po- tential supply-side and demand-side determinants of party concerns for the environment. Ac- cording to hints offered by the existing literature, political variables such as party ideological orientations and electoral competition are considered among the determinants together with country-level variables that describe national economic conditions, environmental degradation and features of the population.

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