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L’objectif d’un enseignant est de guider ses élèves vers l’autonomie. Pour cela, il se place en médiateur entre eux et le monde qu’il tente de leur rendre intelligible notamment en leur transmettant ses connaissances. Malgré tout, pour que ce travail d’acquisition de l’autonomie soit efficace, l’élève doit être placé, le plus souvent possible, en acteur de la construction de sa culture. L’enseignant doit donc veiller à ce que l’élève développe sa culture mais, également, à ce qu’il acquiert les modes de construction de celle-ci. C’est une des raisons pour lesquelles le travail sur les capacités métacognitives des apprenants apparaît comme indispensable, dans la mesure où il amène les élèves à prendre conscience des stratégies qu’ils sollicitent pour atteindre un but précis. Ces stratégies pourront alors être réutilisées ultérieurement, en autonomie.

Cette recherche a tenté de mettre en avant quelques points caractéristiques d’une démarche pédagogique visant la stimulation métacognitive des élèves. Par exemple, il semblerait qu’un enseignant souhaitant stimuler cette capacité s’attache davantage à assurer l’explicitation du but de l’activité que de travailler la représentation de la tâche elle-même. Ainsi, il pourra superviser l’activité de gestion contrôlée menée par les élèves, à travers des phases de verbalisation des stratégies sollicitées, et procéder à leur maintien voire à leur guidage vers le but à atteindre.

Toutefois, la médiation pédagogique proposée par l’enseignant pour stimuler l’attitude métacognitive des élèves, du moins lors de l’enseignement des mathématiques en CM2, n’est pas caractérisée par une démarche pédagogique spécifique, notamment en ce qui concerne la manière de travailler la représentation de la tâche.

Malgré les efforts observés pour assurer la plus grande homogénéité possible au cadre d’étude, certains paramètres sont à prendre en compte pour nuancer les résultats obtenus ainsi que leur généralisation :

- les résultats ont été obtenus dans le cadre de séances de mathématiques. Il serait intéressant d’effectuer une étude similaire dans d’autres disciplines ;

- aucune production d’élève n’a été étudiée. Or, cette dimension pourrait davantage expliciter les objectifs poursuivis par l’enseignant en terme de stimulation métacognitive ;

- le nombre d’enseignants étudiés demeure faible ;

- le contexte social des établissements est homogène et globalement favorisé. Une telle étude pourrait proposer des résultats différents dans des contextes plus difficiles ;

- les séances étudiées présentent des durées très différentes ;

- les résultats de la partie 4.2 « Analyse discursive »62 sont basés sur des temps de séances théoriques de 60 minutes.

Dès lors, il serait très intéressant d’effectuer une étude similaire dans un contexte différent et d’opérer une confrontation des résultats. Par exemple, il pourrait être envisageable de réaliser une étude similaire d’un point de vue disciplinaire (séances de mathématiques) dans des établissements au contexte social moins favorisé. Au contraire, le contexte social de l’établissement pourrait demeurer identique permettant ainsi de faire varier le paramètre disciplinaire (autres disciplines que les mathématiques). L’objectif serait alors de confronter les résultats obtenus pour étudier les possibilités de transfert des procédés sollicités lors de la stimulation métacognitive des élèves.

Ce travail de recherche a été très formateur. Il m’a permis de prendre conscience du véritable rôle de l’enseignant. Pour assurer la « construction » de ses élèves et des futurs citoyens, ce dernier poursuit un objectif qui va bien au-delà de la « simple » transmission des savoirs scolaires. Il doit amener l’élève vers l’autonomie. Pour cela, il doit mettre en place une pédagogie lui permettant de placer l’élève en constructeur de ses connaissances et, de cette manière, le conduire vers la prise de conscience de son potentiel et de ses ressources. Progressivement, l’enseignant doit apprendre aux élèves à mobiliser leurs différentes connaissances et à les transférer dans d’autres domaines. C’est ainsi qu’il leur permettra l’accession à l’autonomie.

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Je sors bonifié de cette expérience notamment grâce aux nombreux conseils reçus des professionnels que j’ai été amené à côtoyer. Evoluer à leur côté m’a permis d’observer, d’analyser et de mieux comprendre certains aspects de ce métier. En définitive, ce travail de recherche m’a enrichi de connaissances et d’expérience qui me permettront, je l’espère, de construire une démarche pédagogique la plus efficace possible.

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