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Le présent travail a pour objectif de diagnostiquer la régénération du chêne liège dans la région de Jijel, aire naturelle de l’espèce, par l’analyse des données collectées sur quatre stations de régénération, dans lesquelles sont pratiqués des reboisements à petite échelle dans les stations de Grand Phare, des Aftis et d'AL-Aoura et une régénération par semis direct dans la station de Kissir.

Du point de vue de la végétation, nous avons remarqué que la station d'AL-Aoura est caractéristique du groupement oriental montagnard de chêne liège, et les stations de Grand Phare, Kissir et Aftis sont caractéristiques du groupement oriental littoral à Myrte. Les vides dans les massifs de chêne liège sont envahis par un maquis à base d'Arbutus

unedo, d'Erica arborea et des Cistus. Ce type de maquis entrave la

régénération par semis de chêne liège.

La réussite des plants dans les stations est plus favorisée à Kissir qui a fait l’objet d’une régénération assistée par semis direct et devient plus affectée dans les trois autres stations, suite aux différents dégâts naturels; rongeurs, porc-épic, sécheresse estivale et la qualité médiocre des plants. La mise en défens et l’arrosage des plants pendant la période sèche est une nécessité du moins de manière temporaire pour garantir une bonne réussite des plants.

Ainsi, l’évaluation des paramètres morphologiques de régénération a donnée des résultats beaucoup plus satisfaisants dans la parcelle de Kissir. Les applications sylvicoles ; semis direct avec des glands prégermés, le débroussaillement, l’arrosage et la mis en défens soutiennent l’installation et le développement des plants de chêne liège. Par contre, l’absence d’un suivi de traitements sylvicoles au cours de développement des plants, la forte densité du couvert arbustive (>80%), l’altitude élevée (575m) et l’action des rongeurs et du pâturage, donnent des résultats moins importants malgré la bonne préparation de l’installation des plants. Une surveillance attentive et continue doit être donc assurée.

Du point de vue édaphique, la texture limono sableuse est plus favorable pour la croissance des plants de chêne liège, notamment pour la surface foliaire qui présente une différence de moyenne très importante par rapport à celle de la texture argileuse.

Le développement du chêne liège dans les stations de régénération est aussi dépendant du contenu minéral dans le sol et des feuilles; le cas du phosphore, du calcium, du potassium et de l’azote foliaire, qui ont favorisés proportionnellement l'augmentation de la croissance.

Pour l'effet du relief, la croissance est plus favorisée dans les pentes faibles ; inférieures à 10 % et diminue avec le degré d’élévation du terrain. Pour l'exposition, c'est le versant sud qui devient plus favorable pour la croissance des plants de chêne liège que le versant nord, notamment pour le diamètre au collet.

En ce qui concerne les techniques ou formes de régénération testées ; plantation en ligne de potêts, en bandes alternées et le semis direct en bandes alternés, le nombre moyen de branches est le seul critère qui révèle des différences significatives. La plantation et le semis en bandes alternées exercent une densité de branchage supérieur de celle des plants en lignes de potêt.

La décapitation du pivot à 3cm du collet influence positivement la croissance durant les six premiers mois. Elle permette la néoformation des pivots de remplacement et l’augmentation de la masse racinaire qui joue un rôle important dans la nutrition et l’exploration des horizons du sol, à l’inverse, l’ablation cotylédonaire qui réduit les réserves de la graine exerce un effet néfaste sur le développement et la survie des jeunes semis de chêne liège en donnant des plants de mauvaise qualité. Quatre ans après, le seul paramètre qui reste significatif est le taux de réussite, qui devient plus favorisé pour les traitements T0 (témoin) et T2 (décapitation du pivot à 3cm du collet).

Le volume d'ouverture des potêts; de 60, 50, et 40 centimètre cube de dimension, exerce lui aussi un effet remarquable sur les paramètres de régénération. Les potêts de 60 centimètres cube, donnent les meilleurs résultats pour la réussite et la croissance, ainsi que pour la nutrition azotée et potassique analysée au niveau du feuillage. Cette régénération semble plus affectée avec la réduction de la taille des potêts (50 et 40 cc).

En ce qui concerne la morphologie ;

- La croissance chez les plants de chêne liège dans les stations étudiées est rythmique, elle permet l’édification d’unités structurale ou étages ; chacun d’eux correspond à une pousse ou vague de croissance, dans laquelle nous avons pu différencier les ensembles foliaires suivants : les écailles, les feuilles et les limbes avortés.

- L’observation du système racinaire des plants ayant subi les différents traitements montre qu’il est formé d’un pivot unique portant des radicelles chez les plants témoins T0, T3 (ablation de 50% des réserves cotylédonaires), et T4 (ablation de 75% des réserves), et se constitue de multiples pivots chez les plants T1 (excision du pivot à 2cm du gland) et T2 (excision du pivot à 3cm du gland). Le volume racinaire est plus grand en diamètre, en longueur et en nombre pour les plants des traitements T2 et T1.

La décapitation du pivot favorise le développement des racines latérales en permettant une meilleure exploitation des horizons du sol, assurant une bonne nutrition minérale. Ceci a influencé la croissance en hauteur et en diamètre du système aérien qui devient plus favorisé par les traitements de décapitation, notamment le traitement T2 qui a donné de bons résultats.

Références bibliographiques

• AISSANI R, BOUSBAA D., 1991- Croissance rythmique de deux chênes méditerranéens : le chêne liège (Quercus Suber L.) et le chêne zeen (Quercus mirbeckii Durien), memoire d’ing. Ecologie Univ. De Constantine, 80p.

• ALATOU D., 1994 - Croissance rythmique du chêne liège et du chêne zeen – première journée sur les végétaux ligneux- (Constantine 14 et 15 Novembre 1994).

• ALATOU D., 1992 – Croissance rythmique de deux espèces de chêne : chêne zeen et chêne liège. 2ème séminaire national de la biologie végétale et environnement. Annaba Oct. 1992.

• ALLEMAND P., 1989 – Espèces exotiques utilisables pour la reconstitution du couvert végétal en région méditerranéenne. Bilan des arboretums forestiers d’élimination. INRA, Paris, 160 p.

• ANONYME., 1998 -Plan d’aménagement de la wilaya

de Jijel. 80P.

• ANONYME, 2003 – Description des symptômes

communs et visibles. Service Canadien des forêts.

http://www.pfc.

forestry.ca/silviculture/lodgepole/visual_deficiency_f.h

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