95 CONCLUSION GENERALE
Depuis l’antiquité les activités anthropiques et particulièrement agricoles se développent de préférence à proximité des cours d’eau et mieux encore là où le plan d’eau est facilement accessible.
Notre étude s’inscrit dans une problématique d’actualité consistant en l’eutrophisation des milieux aquatiques aussi bien en zones continentales que littorales. La compréhension de ce phénomène environnemental et l’évaluation du risque de l’eutrophisation ou la lutte contre l’eutrophisation ne peuvent s’appuyer en premier lieu que sur la connaissance des flux des éléments chimiques précurseurs de l’eutrophisation, notamment l’azote et le phosphore, apportés par diverses voies dans les milieux aquatiques.
Dans le cadre de cette problématique nous avons cherché à estimer quantitativement les concentrations des éléments phosphorées de l'Oued Bounamoussa (wilaya d’El-Tarf) et d’en prévoir l’incidence de l’eutrophisation de la zone littorale réceptrice des eaux de cet oued.
La plaine de Bounamoussa, qui tire son nom de l’oued qui la traverse se caractérise par des sols argileux et argilo-sableux généralement très fertiles.
Pour atteindre cet objectif et donner des réponses positives et suffisamment représentatives concernant la caractérisation physicochimique de l’Oued Bounamoussa ainsi qu’à la recherche de pollutions éventuelle, nous avons réalisé quatre campagnes d’échantillonnage d’eau de cet oued pendant une période de 10 mois, d’octobre 2013 à Juillet 2014. Nous avons effectué des analyses physico-chimiques sur des échantillons d’eau prélevés dans l’Oued. Nous avons aussi mesuré d’autres paramètres interprétatifs et complémentaires sur des échantillons de sol prélevés dans une station choisie judicieusement pour assurer la représentativité de nos échantillons et par conséquent la signification réelle des valeurs des paramètres analysés.
Cette étude montre que les différents paramètres physicochimiques mesurés dans les eaux de l’Oued Bounamoussa et les résultats d’analyse obtenus sur les échantillons du sol avoisinant subissent d’importantes variations au cours de la période d’étude.
En ce qui concerne le sol, l’analyse physico-chimique, nous a permis de mettre en évidence une acidité neutre à moyennement alcalin, une faible conductivité électrique au cours des quatre prélèvements. Aussi, ces échantillons sont moyennement faibles en matière organique.
96 Leurs teneurs en phosphore assimilable sont faibles durant la période sèche par contre des teneurs moyennement élevés durant la période humide à l’exception de valeurs élevées au niveau de certaines stations.
Sa description morphologique, nous a permis de lui attribuer une texture de dominance argileuse et sableuse.
Concernant les eaux de l’Oued Bounamoussa, nous pouvons retenir essentiellement les points suivants :
L’évolution de la qualité des eaux de l’Oued Bounamoussa est saisonnière. Les eaux sont fortement minéralisées et de dureté totale importante.
Les valeurs enregistrées des concentrations en ion chlorure sont en dessous de la limite de potabilité dans la majorité des points de prélèvement d’eaux. Les valeurs les plus élevées sont observées à l’embouchure de l’Oued Bounamoussa. Les valeurs de la DCO sont fortes selon la norme européenne de ce paramètre de qualité des eaux naturelles.
Les teneurs en ions phosphates sont importantes pendant la période d’étiage et faibles pendant la saison des précipitations. Elles sont donc favorables à l’installation du phénomène d’eutrophisation de l’Oued Bounamoussa et de son milieu récepteur. Les activités agricoles et industrielles ainsi que les zones urbaines sont les sources essentielles de phosphore impliqué dans le phénomène de l’eutrophisation. C’est au niveau de ces sources qu’ il faudrait prendre des mesures de contrôles et de traitement des effluents pour prévenir ce phénomène et préserver les milieux récepteurs des eaux de cet oued qui est appelé éventuellement à drainer des terrains agricoles de plus en plus enrichis en matières fertilisantes, en plus de leurs apports croissants par les zones urbaines et les activités industrielles en développement dans le bassin versant de ce cours d’eau.
97 Pour remédier à cette situation des mesures d’urgences doivent être prises :
- Des campagnes de contrôle de la qualité des eaux et du sol doivent être effectuées d’une manière systématique pour prévoir toute augmentation excessive des teneurs en éléments toxiques ;
- La sensibilisation des utilisateurs de l’eau à modérer leur consommation et à moins polluer : des taxes fondées sur le principe du « pollueur-payeur » ont été instituées et doivent être appliquées. Ce sont des taxes sur les prélèvements et les redevances de pollution ;
- La diminution des sources de pollution diffuses d’origine agricole ; - L’utilisation rationnelle des engrais dans l’agriculture ;
- Recherche et utilisation d’indicateurs plus performants de la pollution par les éléments biogènes ;
- Stratégie de vulgarisation sur la viabilisation et la pérennisation de l’environnement à l’échelle du bassin versant de l’Oued Bounamoussa ;
- L’élaboration et la mise en œuvre d’une politique dans le domaine de l’agriculture et du développement rural qui est chargé entre autres :
D’étudier et d’élaborer une stratégie d’intervention visant l’amélioration et la restructuration du secteur agricole ;
De prendre des dispositions nécessaires pour rationaliser l’utilisation des ressources en eau pour l’irrigation ;
Un suivi régulier et une rationalisation de l’utilisation des eaux et des sols est nécessaire pour une exploitation durable de ces terres agricoles ;
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