• Aucun résultat trouvé

La Normandie est une des régions françaises où le sport cycliste est le plus présent. Les potentielles retombées des grandes compétitions cyclistes attirent les collectivités territoriales et les sponsors alors que les compétitions amateurs sont de moins en moins nombreuses. Les conflits entre les différentes fédérations mais aussi avec la société organisatrice du Tour de France (ASO) n’améliorent pas la situation. La baisse des subventions et le coût de la sécurité rendent la situation préoccupante pour les représentants des fédérations de cyclisme. L’insécurité sur les routes et les difficultés financières sont inquiétantes pour la FFC. Les nuisances que les épreuves occasionnent également pour la population et les commerçants avec les difficultés de circulation ou la fermeture des commerces favorisent le mécontentement des automobilistes et la disparition de compétitions cyclistes. Pour autant, de l’extérieur, le cyclisme normand semble bien se porter avec des résultats probants, des licenciés en augmentation et un territoire attractif pour les compétitions à l’image du Grand Départ du Tour de France 2016 dans la Manche. Le coût élevé des compétitions semble justifié par les retombées économiques, visiblement bien réelles mais qui semblent moins importantes qu’annoncées, mais aussi les retombées médiatiques, culturelles et sociales notamment par l’animation des territoires ruraux. La pratique cycliste a évolué et l’actualité, avec les nombreux accidents sur les routes, posent de nombreuses questions. L’étude géographique de ce sport de plein air avec des logiques bien spécifiques permet de voir l’évolution de celui-ci mais aussi le rapport à l’espace que les licenciés ont en effectuant leurs nombreux déplacements au cours d’une année pour assouvir leur passion. Celle-ci montre que la Manche est le territoire privilégié du cyclisme en Normandie. Cela est lié à la proximité avec la Bretagne mais aussi à la présence d’une identité rurale proche du cyclisme à l’image des nombreuses courses de villages ainsi qu’à des dirigeants dynamiques et motivés. Les contraintes financières, sécuritaires et humaines sont difficiles pour le sport cycliste comme le montrent les nombreuses disparitions ou annulations d’épreuves. Mais la formation des jeunes, des coureurs de haut-niveau performants, une économie du cycle qui repart grâce au VAE et un nombre de licenciés en hausse sont des points encourageants.

Pour conclure, le sport cycliste aide à mieux comprendre l’organisation d’un territoire puisqu’il permet de se déplacer plus souvent, dans des endroits parfois inaccessibles tout en prenant le temps de découvrir ces espaces. On peut également parler de développement territorial par le cyclisme, à l’image de l’or blanc pour les stations de ski dans les territoires de montagnes, avec le tourisme à vélo mais aussi par les retombées médiatiques, économiques et l’engouement qu’une compétition cycliste peut engendrer pour une collectivité territoriale. C’est aussi un moyen de revitaliser des bourgs ruraux l’espace d’une journée.

Ce mémoire pourrait être poursuivi par une étude plus approfondie du cyclisme et de sa géographie. Celui-ci n’est probablement pas toujours objectif puisque je suis moi-même un cycliste compétiteur à la FFC. Mon point de vue peut donc constituer un biais. De plus, de nombreux points qui constituent cette étude seraient à approfondir afin de mieux comprendre les logiques qui peuvent en découler. De nombreuses personnes pouvant apporter des réponses à certaines questions n’ont pas souhaité répondre telles que les organisateurs des grandes courses normandes ou les représentants des clubs. L’aspect sécuritaire des courses cyclistes mais aussi des déplacements des cyclistes en dehors des courses pourrait constituer une étude très intéressante. Enfin, j’ai constaté, grâce à une participation observante lors de quelques courses, que le nombre d’engagés sur les courses départementales FFC semblait être en augmentation et que le public était plus nombreux que les années précédentes notamment les

177

jours de beau temps. La gratuité de ce sport, qui se déroule en même temps que les fêtes de villages, semble attirer le public. Cela peut être liée dans la conjoncture actuelle où les coûts financiers sont plus importants.

Ce mémoire ouvre plusieurs perspectives : il pourrait être complété par une étude du cyclisme à l’échelle des grandes régions (Grand-Ouest, Grand-Est, etc) mais aussi au niveau national. Il serait alors possible de voir où sont les terres de cyclisme, quels sont les viviers de cyclistes de haut-niveau mais aussi de la pratique de ce sport pour le loisir par exemple mais également de voir l’évolution de la sociologie du sport cycliste et de ses pratiquants. Comprendre les terres de cyclisme selon le type d’espace et le tissu associatif présent serait un autre point intéressant à étudier. L’accidentologie pourrait constituer une autre perspective de travail notamment avec le vélo comme pratique de l’espace et du territoire afin de voir où se situent le plus les accidents et leurs gravités. Cela pourrait être complété par une enquête auprès des automobilistes pour mieux comprendre leur vision des cyclistes et si le partage de la route devient une préoccupation pour eux aussi. Enfin, il serait aussi possible de faire un comparatif avec l’étranger, du cyclisme de compétition mais aussi des aménagements cyclables. La finalité d’un travail comme celui-ci serait de trouver des perspectives de développement de la pratique de ce sport.

178

Glossaire

AOCC : Association des Organisateurs de Course Cycliste ASO : Amaury Sport Organisation

BMX : Bicycle motocross

CRISP : Centre de recherche et d’information socio-politiques FFC : Fédération Française de Cyclisme

FSGT : Fédération Sportive et Gymnique du Travail

IGN : Institut national de l’information géographique et forestière UCI : Union Cycliste Internationale

Ufolep : Union française des œuvres laïques d’éducation physique UVF : Union Vélocipédique de France

VAE : Vélo à Assistance Électrique VTT : Vélo tout terrain

179

Bibliographie