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Encadré 2. Méthode d’estimation du capital humain

C. Productivité totale des facteurs et variables financières

IV. Etude de la causalité

4.8. Conclusion

L’idée de base du présent chapitre était de détecter dans le cadre de la relation entre l’économie réelle (représentée par le taux de croissance du PIB par tête, le ratio de la formation brute du capital fixe au PIB et la productivité totale des facteurs) et le secteur de l’intermédiation financière (représenté par les différentes variables retenues) la cause et l’effet. La question à laquelle nous avons tenté de répondre se résume par : est-ce que le secteur financier cause l’économie réelle, ou au contraire est-il l’effet de celle-ci ? Y-a-t’il un impact mutuel entre les variables de la croissance économique et les variables financières ? Ou bien aucune relation causale n’existe-t-elle entre les variables ?

Globalement, les résultats font ressortir que la croissance économique et le système de l’intermédiation financière sont liés par les relations de causalité au sens de Granger à court terme. Pour différents pays, ces relations sont vérifiées dans un sens ou dans l’autre ou bien dans les deux sens. Les causalités sont positives et sont parfois négatives. Nous ne sommes pas en mesure de déterminer un sens univoque au signe de la causalité.

Dans les premiers résultats, ceux concernant le taux de croissance du PIB par tête, nous

avons constaté que 47% des pays de l’OCDE manifestent une causalité d’au moins une

variable financière vers la croissance économique. Cependant, ceux en voie de développement affichent un taux moins élevé de 34%. La croissance économique représentée par le taux de croissance du PIB par tête cause le secteur financier à travers ces différentes variables financières dans 62% des pays de l’OCDE. Ce taux baisse à 49% quand il s’agit des pays en voie de développement. A titre d’illustration, la Belgique tient la tête avec la présence de cette causalité dans le cas de six variables financières. Les autres pays attestent de cette causalité pour une, deux ou trois variables. Quant à la causalité bidirectionnelle, elle n’est vérifiée que pour quelques pays. La balance penche bien du côté d’une causalité de la croissance vers la sphère financière.

Nous avons avancé que le deuxième canal par lequel la finance influence la croissance économique est l’investissement. Les résultats obtenus pour la causalité entre les différentes variables financières et la formation brute du capital fixe au PIB confirment en grande partie cette proposition. La causalité entre les variables de l’intermédiation financière et les investissements est vérifiée dans le cas de plusieurs pays. Les variables financières retenues causent la formation brute du capital fixe dans 44% des pays de l’OCDE. Le pourcentage des pays en voie de développement est quasiment le même, 43%. La causalité, dans le sens de la formation brute du capital fixe vers les variables financières, est vérifiée dans des proportions plus importantes. Pour les pays de l’OCDE, le pourcentage est de 69%. Il est de 62% dans le cas des pays en voie de développement. La causalité dans les deux sens est présente dans moins de 25% des pays de l’échantillon. L’accroissement des investissements poussent le système financier à se développer et à répondre aux besoins de l’économie

Les résultats concernant la causalité allant des variables financières retenues vers la productivité totale des facteurs confirment sa présence dans 45% des pays de l’OCDE. Ce pourcentage tombe à 33% lorsqu’il s’agit des pays en voie de développement. La causalité dans le sens inverse, de la variable PTF vers les variables financières, est plus importante en termes de pourcentage. Celui-ci est de 67% dans le cas des pays membres de l’OCDE et de 49% dans le cas des pays en voie de développement. En moyenne, huit pays de l’OCDE présentent une causalité bidirectionnelle entre la productivité totale des facteurs et les variables de l’intermédiation financière. Dans le cas des pays en voie de développement, la moyenne pour la causalité bidirectionnelle est de cinq pays.

Il ressort de tout ce qui précède que les relations de causalité entre les variables de l’intermédiation financière et les variables de la croissance économique sont mieux établies pour l’investissement que pour le taux de croissance du PIB par tête et la productivité totale

des facteurs. Ce constat n’est pas surprenant car l’intermédiation financière sert avant tout à financer les investissements. Il est clair d’après les résultats que l’économie réelle a une influence plus importante sur le système financier que l’inverse. Cependant, ce dernier à son tour affecte la croissance économique dans une moindre mesure. Il nous semble que ces relations dépendent plutôt des spécificités des pays, de l’efficacité et du développement de leurs systèmes d’intermédiation financière.

Les différents tests effectués ont permis d’établir l’existence de causalité entre la croissance économique représentée par les trois variables, à savoir le taux de croissance du PIB par tête, la formation brute du capital fixe au PIB et la productivité totale des facteurs, et le système financier. Il faut être prudent quant au signe de la causalité entre les variables car il n’y a pas de régularité dominante dans nos résultats. L’étude se poursuit dans les prochains chapitres en élargissant le modèle (plus de variables explicatives) et en contrôlant pour les politiques économiques.

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