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En conclusion, les dépistages du cancer du sein (et de la thyroïde) semblent réalisables et acceptables, que ce soit du point de vue des professionnels investigateurs que des survivants même s'il s'agit d'un

8http://asso-onestla.fr/ ; https://lesaguerris.org/notre-sante/programme-de-prevention-denacapst/

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moment angoissant avant, mais plutôt rassurant après. Bien que la vitesse initiale d'inclusion soit lente et que la couverture géographique reste sous-optimale, des amendements ont été réalisés, des adaptations du logiciel sont en cours et grâce à des coopérations avec d’autres bases cela devrait permettre plusieurs améliorations.

Publications en lien avec cette étude :

Healthcare system barriers of breast and thyroid screening for childhood and young adulthood cancer survivors in France A qualitative study of the DeNaCaPST programme at one year. . Demoor-Goldschmidt C, et al. submission Dépistage du cancer du sein et de la thyroïde chez les adultes guéris d’un cancer dans l’enfance. Etude française DeNaCaPST]. Demoor-Goldschmidt C, Doutriaux-Dumoulin I. Imagerie de la femme 2017 (27) 302-4.

A French national breast and thyroid cancer screening programme for survivors of childhood, adolescent and young adult (CAYA) cancers - DeNaCaPST programme. Demoor-Goldschmidt C, Drui D, Doutriaux I, Michel G, Auquier P, Dumas A, Berger C, Bernier V, Bohrer S, Bondiau PY, Filhon B, Fresneau B, Freycon C, Stefan D, Helfre S, Jackson A, Kerr C, Laprie A, Leseur J, Mahé MA, Oudot C, Pluchard C, Proust S, Sudour-Bonnange H, Vigneron C, Lassau N, Schlumberger M, Conter CF, de Vathaire F. BMC Cancer. 2017 May 12;17(1):326.

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ARTIE IV

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I- Introduction

Une des particularités des cancers chez l’enfant est la survenue de celui-ci chez un être en pleine croissance. Un événement relativement fréquent décrit dans la littérature est l’impact du traitement oncologiques sur la croissance. La croissance étant un phénomène multifactoriel (génétiques, nutritionnels, psychosociaux, d’exposition à des toxiques ou des médicaments, environnementaux, de morbidité, hormonaux…), une analyse de nombreux paramètres est nécessaire.

L’effet néfaste direct de la radiothérapie sur la croissance osseuse a été décrite rapidement après son utilisation (Parker and Berry 1976). L’action directe sur les os n’est pas la seule explication (Eifel, Donaldson et al. 1995). En effet, les patients souffrant de troubles hormonaux (déficits en hormone de croissance ou hormone thyroïdienne, puberté précoce sont à haut risque de petite taille adulte, comme les survivants de tumeur cérébrale ou les enfants souffrant de leucémie traités par entre autres une radiothérapie cérébrale. Les molécules de chimiothérapie ont également été retrouvées comme facteur causal de moindre croissance dans plusieurs études chez des survivants de cancer pédiatrique traités sans radiothérapie (Vandecruys, Dhooge et al. 2013). Une des explications possibles est via un effet perturbateur sur l’axe hormonal de l’hormone de croissance (Growth Hormon, GH). A l’inverse, d'autres chercheurs ont rapporté que la néphrectomie améliore la croissance par une plus grande sécrétion d'IGF1 par le rein controlatéral (Blijdorp, van den Heuvel-Eibrink et al. 2013).

Malgré de nombreuses données dans la littérature sur les conséquences staturales, aucune étude n’avait analysé de façon précise l’impact des différents traitements, en prenant également en considération les caractéristiques cliniques des enfants et leur pathologie. Quelques études avaient analysé ce risque, mais principalement sur de petites cohortes (Costin 1988, Talvensaari, Knip et al. 1996, Schmiegelow, Lassen et al. 2000, Chemaitilly, Boulad et al. 2007, Clement, Meeteren et al. 2014, Cohen, Gordon et al. 2014, Chemaitilly, Li et al. 2015, Chemaitilly, Armstrong et al. 2016, Pietila, Makipernaa et al. 2017) ou avec des données peu précises concernant la radiothérapie, souvent considérée comme une variable dichotomique, ou décrite par le type de champ (crânien, spinal, cranio-spinal, total) (Sklar, Mertens et al. 1993, Willman, Cox et al. 1994, 2013, Knijnenburg, Raemaekers et al. 2013).

Par ailleurs, selon l’âge lors du cancer, la croissance peut être affectée par des effets secondaires du traitement survenant pendant l’enfance comme des infections à répétition, une insuffisance d'organes (cœur, rein, foie...), une malabsorption....

Outre le fait que la taille reflète l’état de santé d’une personne, la taille de l'homme aurait une influence sur ses diplômes et son travail, et donc sur sa qualité de vie (Herpin 2005, Antal and Balachandar 2019). En moyenne les hommes plus petits sont moins diplômés et font des études moins longues. Si on regarde de plus près, les cadres supérieurs sont ainsi en moyenne plus grand de 3 cm par rapport aux ouvriers ou aux employés. Est-ce la cause ou la conséquence ? Car la taille est également fonction de l’alimentation reçue, et du niveau socio-économique.

La taille est également retrouvée déterminante dans la vie sociale. Plus l'homme est petit, moins il est en couple. Ainsi seulement 66% des hommes de moins de 1,70 m âgés de 40 à 49 ans sont en couple quand 78% de ceux du même âge de plus de 1,80m sont en ménage avec leur conjoint. De nouveau cause ou conséquence ? Est-ce directement lié à la taille ou la taille est-elle un reflet du niveau de vie et attire davantage ?

Néanmoins, certains des plus grands hommes de l’histoire n’étaient pas spécialement grands… Ainsi Deng Xiaoping dirigeant de la Chine et à la tête d’un pays comptant plus de 1,14 milliards d’habitants ne mesurait que 150 cm, ou la reine Victoria régnant sur les 15 anciens royaumes de l’Empire britannique ne mesurait que 152 cm, ou en France, le président Nicolas Sarkozy ne mesurait que 165 cm, et sans être exhaustif, nous citerons également le président Benito Juarez qui mesurait 137 cm.

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Par ailleurs, à la suite d’une recherche portée sur les différentes mesures de tailles des êtres humains, on constate que d’un bout à l’autre de la planète l’homme évolue. Cette évolution de la morphologie humaine aux travers des temps modernes se traduit par un gain de 10 cm de taille en moyenne (11 chez les hommes, 8 chez les femmes) en un siècle en France. L’IFTH (Institut Français Textile - Habillement) a mené de mars 2003 à fin 2004 une enquête permettant de relever les mensurations de 15 000 volontaires (de 5 à 70 ans) grâce à 2 cabines d'imagerie 3D. L'étude a été effectuée principalement dans 5 enseignes. La taille moyenne mesurée chez les femmes était de162,5 cm et de 175,6 cm chez les hommes. Une inégalité géographique avait également été mise en évidence avec des tailles plus grandes pour les hommes et les femmes dans le Nord-Est (respectivement 176,4 cm et 163,1 cm) que dans les autres régions (175,6 cm et 162,5 cm).

Cette évolution de la taille de l’homme en fonction de son année de naissance justifiait de tenir compte dans notre étude de l’augmentation de la taille des êtres humains au fur et à mesure des années afin de diminuer au maximum les biais entre traitement de radiothérapie (dose délivrée et année du traitement) et année de naissance. La population témoin devait donc être une population « générale » actuelle, et dont la méthode de recueil de données morphologiques étaient semblables (auto-déclaration) en raison d’un certain écart avec les valeurs réelles, du fait des arrondis et de la tendance de certains individus à se grandir légèrement ou à se retirer quelques kilogrammes.

L'objectif de la présente étude était d'estimer, dans une vaste cohorte de survivants d'un cancer pédiatrique, l'influence de différents déterminants sur le risque d'une petite taille adulte (PTA), dont la taille au diagnostic, les données de traitement, ainsi que les effets secondaires apparus avant la fin de la croissance.

II- Patients et Méthode de la recherche

L’étude a été menée sur la cohorte FCCSS dont le flow chart a été présenté au début de cette thèse [Figure 4]. La population contrôle est celle des enquêtes EHIS-ESPS_2012, EHIS-ESPS_2014 qui comprenaient 11 359 femmes et 10 226 hommes âgés de 26 à 75 ans.

Des doses de chimiothérapie cumulées adaptées à la surface corporelle du patient au moment de l’administration ont été utilisées pour examiner la relation dose-réponse lorsque cela était justifié. La lomustine a ensuite été classée en doses nulle (= 0), faible (<300 mg / m²), moyenne ([300-600] mg / m²) et élevée (> 600 mg / m²).