Grâce aux résultats des théorèmes 1.3.1.8, 1.4.2.9, 1.4.3.15 et 1.3.2.17, on a les conditions nécessaires et suffisantes de GLm(D)-distinction suivantes pour les représentations cuspidales de
niveau 0 de GLµ(∆), image d’une cuspidale de niveau 0 par Jacquet-Langlands :
Théorème 1.5.0.16. Soit π ∈ R2
0(GLµ(∆)) une cuspidale de niveau 0, image d’une cuspidale
de niveau 0 de GLn(K) par la correspondance de Jacquet-Langlands, et (Kn/Kδ, χ) la paire ad-
missible modérée associée à π (en particulier χ est un caractère modéré de K×
n, et on note χ la
restriction de χ à O×Kn vue comme caractère de k×K,n).
∗ Si K/F est non ramifiée et n est pair, la représentation π n’est pas GLm(D)-distinguée.
∗ Si K/F est totalement ramifiée et n est impair, la représentation π est GLm(D)-distinguée
si et seulement si n = 1 et π est le caractère trivial de K×.
∗ Si K/F est non ramifiée et n est impair. Soit τ un générateur du groupe de Galois Gal(kK,n/kD).
Alors, la représentation π est GLm(D)-distinguée si et seulement si χ est trivial sur F× et
s’il existe α dans le groupe de Galois Gal(kK,n/k∆) tel que χ−1◦ α = χ ◦ τ.
∗ Si K/F est totalement ramifiée et n est pair. Soit l0 le corps résiduel de Kn/2. On fixe ̟K
telle que ̟2
K= ̟Fet η dans kK,n× \l×0 tel que η2∈ l×0. Alors, la représentation π est GLm(D)-
distinguée si et seulement si χ est trivial sur F×, χ est trivial sur l×
0 et χ(̟K)χ(η) =−1.
En utilisant ces conditions, on montre que la correspondance de Jacquet-Langlands préserve la distinction pour les cuspidales de niveau 0 au sens suivant :
Théorème 1.5.0.17. Si ρ ∈ R2
0(GLn(K)) est une cuspidale (de niveau 0), alors ρ est GLn(F)-
distinguée si et seulement si JL(ρ) est GLm(D)-distinguée.
Démonstration. Soit ρ ∈ R2
0(GLn(K)) une cuspidale de niveau 0 de paire admissible modérée
associée (Kn, χ). Soit π = JL(ρ). On a vu en 1.1.0.5 que π est une représentation cuspidale (de
niveau 0) de GLµ(∆) et que la paire admissible modérée associée à π est aussi χ.
∗ Supposons que l’extension K/F est non ramifiée. D’après le théorème 1.3.1.8 (cas d = 1), on sait que ρ est GLn(F)-distinguée si et seulement si n est impair, χ est trivial sur
F× et χ−1 ≃kK χ◦ τ où hτi = Gal(kK,n/kF). De même, en utilisant les théorèmes 1.3.1.8
et 1.4.2.9, on sait que π est GLm(D)-distinguée si et seulement si n est impair (donc d est
impair), χ est trivial sur F× et χ−1 ≃
k∆ χ◦ eτ où heτi = Gal(kK,n/kD). Il nous suffit donc
de regarder le cas où d et n sont impairs. Dans ce cas, on a le diagramme d’extensions de corps fini suivant :
kK,n= k∆,m k∆ m kK d ssss s s s s s s s 2 K K K K K K K K K K K kD 2 KKKK KKKK KKK d ssss ssss sss kF
Rappelons que χ est un caractère kK-régulier.
Supposons tout d’abord que ρ est GLn(F)-distinguée, alors n est impair, χ est trivial sur
F× et χ−1 ≃
kK χ◦ τ. Montrons que χ−1≃k∆ χ◦ eτ. On a hτi = Gal(kK,n/kF) donchτ
2
i = Gal(kK,n/kK). Il existe k dans Z tel que χ−1 = χ◦ τ ◦ τ2k = χ◦ τd◦ α avec α = τ2k+1−d
et τd = eτ . La restriction de α à k
∆, α|k∆, appartient au groupe de Galois Gal(k∆/kK) (car
2k+1−d est pair). Fixons ϕ un générateur de Gal(k∆/kK) et eϕ un élément de Gal(kK,n/kK)
qui prolonge ϕ. Il existe alors r∈ Z et γ dans Gal(kK,n/k∆) tel que α = eϕr◦ γ. Ainsi :
χ−1= χ◦ δ, δ = eτ ◦ eϕr◦ γ On en déduit que χ◦ δ2= χ. Comme δ2 = eτ2◦ eϕ2r◦ γ2 ∈ Gal(k
K,n/kK), la kK-régularité
de χ impose que δ2= Id. Par conséquent eϕ2r= eτ−2◦ γ−2. Puisqueheτ2i = Gal(k
K,n/k∆),
la restriction de eτ−2◦ γ−2 à k
∆ est l’identité. On en déduit que eϕ2r|k∆ = ϕ2r = Id. Or ϕ
est d’ordre d donc d divise 2r, et comme d est impair, d divise r. Ainsi ϕr= Id et on peut
choisir eϕ = Id. On déduit de tout ceci que :
χ−1= χ◦ eτ ◦ γ ≃k∆ χ◦ eτ
Finalement, si ρ est GLn(F)-distinguée alors π est GLm(D)-distinguée.
Réciproquement, supposons que π est GLm(D)-distinguée. Alors n est impair (donc d est
impair), χ est trivial sur F× et χ−1≃
k∆ χ◦ eτ. Montrons que χ−1≃kK χ◦ τ.
Comme précédemment, on remarque que eτ = τd et que
hτ2d i = Gal(kK,n/k∆). Il existe k∈ Z tel que : χ−1= χ◦ τd ◦ τ2dk= χ ◦ τ ◦ τd−1+2dk On a τ2dk∈ Gal(k
K,n/kK) et, puisque d− 1 est pair, il n’est pas premier avec 2n, l’ordre de
Gal(kK,n/kF), donc engendre un sous-groupe de Gal(kK,n/kF) contenu dans Gal(kK,n/kK).
Par suite, τd−1+2dk ∈ Gal(kK,n/kK) et :
χ−1≃
kK χ◦ τ
∗ Supposons que l’extension K/F est totalement ramifiée, modérément ramifiée. On a directement le résultat en utilisant les théorèmes 1.4.3.15 et 1.3.2.17.
Cas de certaines séries discrètes
non cuspidales de niveau 0
Notation 2.0.0.18. Dans tout ce chapitre, on fixe K/F une extension quadratique séparable
modérément ramifiée de corps locaux non archimédiens. On fixe D une F-algèbre à division centrale d’indice d. On suppose que d est pair et on note ∆ le commutant de K dansD. Alors ∆ est une K-algèbre à division centrale d’indice δ = d/2 et on a un isomorphisme de K-algèbres :
D ⊗FK→ End∆(D) ≃ M2(∆), x⊗ k 7→ [fx⊗k: y7→ xyk]
Ainsi D× est un sous-groupe de G = (End
∆(D))×. On notera XF (resp. XK) l’immeuble de
Bruhat-Tits deD× (resp. G) et j : X
F֒→ XK l’injection naturelle entre ces immeubles.
On notera q le cardinal de kFet Q celui de k∆. On fixe (π, V ) une représentation lisse irréductible
de G, membre de la série discrète, de niveau 0, non cuspidale.
2.1
Orbites des sommets de
X
Ksous l’action de
D
×.
Notation 2.1.0.19. On notera X0 l’ensemble des sommets de XK. Si s est un sommet de XK,
on noteraAsl’ordre héréditaire associé,Us=A×s (sous-groupe parahorique de G),Psle radical
de Jacobson associé àAs etUs1= 1 +Ps.
On fixe (e1, e2) une ∆-base de D. On note AK l’appartement standard de XK et S0 l’ensemble
des sommets de AK :
S0={sk = [e1O∆⊕ e2P∆k] : k∈ Z}
Remarque 2.1.0.20. Il est clair que D× agit transitivement surD×, donc agit transitivement
sur les vecteurs non nuls du ∆-espace vectoriel (à droite) de dimension 2 :D.
2.1.1
Cas où l’extension K/F est non ramifiée.
On suppose dans cette partie que l’extension K/F est non ramifiée. D’après les calculs précé- dents sur les injections d’immeubles en 1.4.2.6, on a le résultat suivant :
Propriété 2.1.1.1. L’immeuble XF deD× possède un seul sommet [O
D] et on a :
j([OD]) = m0
où m0 est le milieu de l’ arête [s0, s1] dans l’immeuble XK.
On en déduit lesD×-orbites des sommets de X K :
Proposition 2.1.1.2. Les D×-orbites des sommets de X
K sont exactement les sphères de centre
m0 et de rayon k + 1/2 pour k∈ N.
Démonstration. La base (e1, e2) étant fixée, on identifie G à GL2(∆). On remarque que :
(̟2 D)δ = ̟dD= ̟F= ̟K= ̟∆δ Ainsi v∆(̟D2) = v∆(̟∆) = 1 = v∆(t20) où : t0= 0 1 ̟∆ 0
Il existe donc u dans GL2(O∆) (donc u fixe s0) tel que ̟D = t0u. Comme t0 échange s0 et s1,
on a :
̟D.s0= t0.(u.s0) = t0.s0= s1
or ̟D fixe m0, donc ̟D échange les sommets s0 et s1. De plus,O×D ⊆ GL2(O∆) fixe s0 et m0,
donc fixe point par point l’arête [s0, s1]. Enfin, puisque v∆(̟D2) = v∆(̟∆), ̟D2 fixe s0, et donc
fixe point par point l’arête [s0, s1].
∗ Soit s un sommet de XK et x∈ D×, alors :
d(x.s, XF) = d(x.s, m0) = d(s, x−1.m0) = d(s, m0)
On en déduit que laD×-orbite d’un sommet s de X
Kest contenue dans la sphère de centre
m0 et de rayon d(s, m0).
∗ Soit s un sommet de XK. On distingue deux cas :
a) Si d(s0, s) = d(s1, s) + 1.
Soit sk dans l’appartement AK tel que s1∈ [s0, sk] et :
d(m0, sk) = d(s, m0)
Alors k > 0, d(m0, s) = k− 1/2 et sk = [e1O∆⊕ e2P∆k]. Les sommets s0 et s sont dans
un même appartement A. Il existe donc (f1, f2), une ∆-base deD telle que :
s0= [f1O∆⊕ f2O∆], s = [f1O∆⊕ f2P∆k]
Ainsi :
s0= [e1O∆⊕ e2O∆] = [f1O∆⊕ f2O∆]
Quitte à remplacer fi par fi̟∆l , on peut supposer que :
e1O∆⊕ e2O∆= f1O∆⊕ f2O∆
Soit d dansD×tel que d.e
1= f1. On sait que d s’écrit sous la forme d = ̟mDx où x∈ OD×.
a.1) Si m est pair.
Alors, puisque v∆(̟D2) = 1, on a :
d = ̟mDx = ̟m/2∆ x′, x′ ∈ GL2(O∆)
On en déduit que d.s0= s0donc :
et donc d.(e1O∆+ e2O∆) = f1O∆+ f2O∆. De plus, puisqueP∆k ⊆ O∆ :
d.sk = [d.(e1O∆+ e2P∆k)] = [d.(e1O∆+ e1P∆k + e2P∆k)]
= [d.(e1O∆) + d.(e1O∆+ e2O∆)̟k∆] = [f1O∆+ (f1O∆+ f2O∆)̟k∆]
= [f1O∆+ f1P∆k + f2P∆k] = [f1O∆+ f2P∆k] = s
Ainsi le sommet s est dans la mêmeD×-orbite que s
k.
a.2) Montrons qu’il est impossible que m soit impair.
Raisonnons par l’absurde. Supposons que m est impair. Alors d échange les sommets s0et s1, ainsi d.s1= s0 et : d.(e1O∆+ e2P∆) = f1O∆+ d.e2P∆∈ s0= [f1O∆+ f2O∆] On en déduit que : d.(e1O∆+ e2P∆) = f1O∆+ f2O∆ PuisquePk−1 ∆ ⊆ O∆, on a : d.sk = [d.(e1O∆+ e1P∆k−1+ e2P∆k)] = [f1O∆+ d.(e1O∆+ e2P∆)̟∆k−1] = [f1O∆+ (f1O∆+ f2O∆)̟∆k−1] = [f1O∆+ f1P∆k−1+ f2P∆k−1] = [f1O∆+ f2P∆k−1] Notons es = [f1O∆+ f2P∆k−1]. Alors : d(es, s0) = d(d.sk, s0) = d(sk, d−1.s0) = d(sk, s1) = k− 1
et d(es, m0) = d(sk, m0) = k− 1/2. De plus, par hypothèse, d(s1, s) = k− 1. On a donc
deux chemins géodésiques reliant s0 à s :
[s0, s1,· · · , s] et [s0,· · · , es, s]
Ces deux chemins sont égaux. Par suite, d(s1, es) = k−2 et d(es, m0) = k−2+12 = k−3/2.
D’où une contradiction. b) Si d(s0, s) = d(s1, s)− 1.
Comme précédemment, on choisit sk dans l’appartement AK tel que s0 ∈ [sk, s1] et
d(m0, s) = d(m0, sk). Ainsi k≤ 0, d(m0, s) =−k + 1/2 et :
sk = [e1O∆+ e2P∆k]
Il existe A un appartement contenant s et s0. Soit (f1, f2) une ∆-base deD telle que :
s0= [f1O∆+ f2O∆], s = [f1O∆+ f2P∆k]
On suppose à nouveau que :
f1O∆+ f2O∆= e1O∆+ e2O∆
Soit d dansD× tel que d.e
b.1) Si m est pair.
Alors, comme précédemment, on vérifie que :
d.(e1O∆+ e2O∆) = f1O∆+ f2O∆
Ainsi, en utilisant le fait queO∆⊆ P∆k, on a :
d.sk = [d.(e1O∆+ e2P∆k)] = [d.(e1O∆+ e2O∆+ e2P∆k)]
= [d.(e1O∆+ e2O∆) + d.e2P∆k] = [f1O∆+ f2O∆+ f2P∆k]
= [f1O∆+ f2P∆k] = s
Ainsi le sommet s est dans la mêmeD×-orbite que s
k. b.2) Si m est impair. Alors d.s1= s0 d’où : d.(e1O∆+ e2P∆) = d.e1O∆+ f2P∆∈ s0= [f1O∆+ f2O∆] On en déduit que : d.(e1O∆+ e2P∆) = f1O∆+ f2O∆ Puisque k≤ 0, on a P∆⊆ O∆⊆ P∆k, d’où : d.sk = [d.(e1O∆+ e2P∆k)] = [d.(e1O∆+ e2P∆+ e2P∆k)] = [d.(e1O∆+ e2P∆) + d.e2P∆k] = [f1O∆+ f2O∆+ f2P∆k] = [f1O∆+ f2P∆k] = s
Ainsi s est dans laD×-orbite de sk.
Soit s est un sommet de XK qui appartient à la sphère de centre m0 et de rayon k− 1/2
(où k∈ N×). Alors, d’après ce qui précède, s et s
k sont dans la mêmeD×-orbite. Par suite,
deux sommets de XK appartenant à la sphère de centre m0et de rayon k− 1/2 sont dans
la même D×-orbite. Ainsi, chaque D×-orbite d’un sommet de X
K contient une sphère de
centre m0.
2.1.2
Cas où l’extension K/F est totalement ramifiée, modérément ra-
mifiée.
On suppose ici que l’extension K/F est totalement ramifiée, modérément ramifiée.
En utilisant les calculs sur les injections d’immeubles de 1.4.3.4, on obtient le résultat suivant :
Propriété 2.1.2.1. On a :
j([OD]) = s0
On en déduit lesD×-orbites des sommets de X K :
Proposition 2.1.2.2. Les D×-orbites des sommets de X
K sont exactement les sphères de centre
Démonstration. Rappelons que l’on a fixé (e1, e2) une ∆-base deD telle que : s0= [e1O∆+ e2O∆] On remarque queD×=h̟ DiOD×⊆ Stab(s0), i.e : ∀d ∈ D×, d.s 0= s0
∗ Soit s un sommet de XK. Soit x dansD×. Alors :
d(x.s, XF) = d(x.s, s0) = d(s, x−1.s0) = d(s, s0)
On en déduit que la D×-orbite d’un sommet de X
K est contenue dans une sphère de
centre s0.
∗ Soit s un sommet de XK distinct de s0. On distingue deux cas :
a) Si d(s, s0) = d(s, s1) + 1.
Soit sk dans AK tel que s1∈ [s0, sk] (donc k > 0) et d(s, s0) = d(sk, s0) = k. Alors :
sk = [e1O∆+ e2P∆k]
Les sommets s et s0sont contenus dans un même appartement A. Soit (f1, f2) une ∆-base
deD× telle que :
s0= [f1O∆+ f2O∆], s = [f1O∆+ f2P∆k]
Comme précédemment, on peut supposer que :
e1O∆+ e2O∆= f1O∆+ f2O∆
Soit d dansD× tel que d.e1= f1. Comme d∈ D×, d.s0= s0, donc :
d.(e1O∆+ e2O∆) = f1O∆+ d.e2O∆∈ [f1O∆+ f2O∆]
Par conséquent :
d.(e1O∆+ e2O∆) = f1O∆+ f2O∆
Ainsi, en utilisant le fait quePk
∆⊆ O∆, on a :
d.sk = [d.(e1O∆+ e1P∆k + e2P∆k)] = [d.e1O∆+ d.(e1O∆+ e2O∆)̟k∆]
= [f1O∆+ f1P∆k + f2P∆k] = s
Ainsi le sommet s est dans la mêmeD×-orbite que sk pour k = d(s0, s).
b) Si d(s, s0) = d(s, s1)− 1.
Soit k = d(s0, s) alors k > 0. On remarque que d(s, s0) = d(s−k, s0) et s0 ∈ [s−k, s1].
On a :
s−k= [e1O∆+ e2P∆−k]
Soit A un appartement contenant s0et s. Soit (f1, f2) une ∆-base deD× telle que :
s0= [f1O∆+ f2O∆], s = [f1O∆+ f2P∆−k]
Comme précédemment, on peut supposer que :
Soit d dansD× tel que d.e
2= f2. Comme d∈ D×, d.s0= s0. Par un calcul analogue au
cas précédent, on vérifie que :
d.(e1O∆+ e2O∆) = f1O∆+ f2O∆
En utilisant queO∆⊆ P∆−k, on a :
d.s−k = [d.(e1O∆+ e2O∆+ e2P∆−k)] = [d.(e1O∆+ e2O∆) + d.e2P∆−k]
= [f1O∆+ f2O∆+ f2P∆−k] = s
Il nous reste à vérifier que s−ket sk sont dans la mêmeD×-orbite.
On remarque que :
s−k= [e1O∆+ e2P∆−k] = [(e1P∆k + e2O∆)̟−k∆ ] = [e1P∆k + e2O∆]
Soit d dansD×tel que d.e
1= e2. Alors d.s0= s0donc d.(e1O∆+e2O∆) = e2O∆+d.e2O∆
appartient à [e1O∆+ e2O∆]. On en déduit que :
d.(e1O∆+ e2O∆) = e1O∆+ e2O∆
De plus, on a :
d.sk = [d.(e1O∆+ e1P∆k + e2P∆k)] = [e2O∆+ d.(e1O∆+ e2O∆)̟∆k]
= [e2O∆+ e1P∆k + e2P∆k)] = [e1P∆k + e2O∆] = s−k
Ainsi le sommet s est dans la mêmeD×-orbite que s
k pour k = d(s0, s).
On en déduit le résultat annoncé.
Nous montrons par la suite que tous les sommets d’une mêmeD×-orbite sont en fait contenus
dans la mêmeOD×-orbite :
Proposition 2.1.2.3. Les O×
D-orbites des sommets de XK sont aussi les sphères de centre s0 et
de rayon k, avec k dans N. Démonstration. On a :
OD= e1O∆+ e2O∆
Pour 1≤ i ≤ 2, comme ei∈ OD, on a vD(ei)≥ 0. Si on suppose que vD(e1) > 0 et vD(e2) > 0,
alors, pour tout (λ1, λ2)∈ O∆× O∆\ {(0, 0)}, on a e1λ1+ e2λ2∈ O/ D×.
On peut donc supposer que vD(e1) = 0. Puisque l’extension K/F est totalement ramifiée, modé-
rément ramifiée, on peut supposer que ̟2
K = ̟F et donc ̟Dd = ̟F= ̟2K= ̟2δ∆ (avec 2δ = d).
On en déduit que ̟∆∈ ̟DOD×. Par suite,OD/OD̟∆est isomorphe au corps résiduel kD deD
et est donc un k∆-espace vectoriel de dimension 2. Or, si vD(e2) > 0, on a :
OD/OD̟∆= (e1O∆+ e2O∆)/(OD̟∆) = e1k∆
est un k∆-espace vectoriel de dimension 1. D’où une contradiction. On en déduit que vD(e1) = vD(e2) = 0.
Ensuite, on reprend la démonstration précédente : on fixe s un sommet de XK et l’on note k la
distance de s à s0. On fixe (f1, f2) une ∆-base deD telle que :
et on peut supposer que :
OD= e1O∆+ e2O∆= f1O∆+ f2O∆
Alors, il existe d dansD× tel que d.s = s
k. D’après la démonstration précédente, un tel élément
d s’écrit comme produit d’éléments dr tels qu’il existe l1 dans {e1, e2} et l2 dans{e1, e2, f1, f2}
tel que dr.l1= l2. Comme e1, e2, f1, f2∈ O×D, on a :
dr.l1= l2⇒ vD(l2) = 0 = vD(dr.l1) = vD(dr) + vD(l1) = vD(dr)
On en déduit que dr∈ O×D et donc d∈ O×D.