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Nous avons vu dans ce chapitre que la création d’une zone atelier ou d’un réseau de zones ateliers pour l’étude du comportement des feux de forêt repose principalement sur la fédération des équipes de recherche du domaine. En effet, il existe un certain nombre de zones d’études et de travaux réalisés par diverses équipes de chercheurs qui pourraient être réunies, dans la création de véritables zones ateliers.

Les programmes de recherche européens comme « EFAISTOS » et nationaux tels que le GIS « Incendie de forêt », contribuent déjà à réunir des équipes scientifiques ou des décideurs, tels que les gestionnaires de l’espace forestier, autour d’une même

problématique, afin de faire avancer les recherches dans ce domaine. La création d’une zone atelier pour l’étude des incendies de forêt est donc une réalité qu’il reste à concrétiser.

Conclusion générale

et

Conclusion générale et perspectives

Conclusion générale et perspectives

L’Homme n’est point fait pour méditer, mais pour agir.

Jean-Jacques Rousseau

Arrivés au terme de cette thèse, il est désormais temps de dresser le bilan des principaux acquis et de proposer des perspectives.

Le système Incendie de Forêt, de par sa complexité, doit être analysé à l’aide d’une démarche scientifique. La modélisation, et plus spécialement le recours à l’expérimentation permettant d’acquérir les connaissances nécessaires du phénomène, s’impose aux chercheurs. L’expérimentation en milieu naturel constitue donc l’outil idéal pour étudier le comportement d’un feu de forêt dans des conditions approchant la réalité.

La formalisation des connaissances constitue une véritable aide à la modélisation pour le scientifique. Nous avons vu que l’acquisition et la formalisation des connaissances pouvaient assister le scientifique dans sa démarche de modélisation d’un phénomène environnemental. La gestion et l’organisation rigoureuses des connaissances issues d’expérimentations en milieu naturel permettent d’optimiser, dans la démarche modélisatrice, la transition entre l’étape d’expérimentation et celle de modélisation.

Le modèle conceptuel de la démarche expérimentale et de l’organisation des connaissances issues d’expérimentations en milieu naturel permet, au modélisateur d’optimiser la préparation de l’expérimentation ainsi que la capitalisation des connaissances qui en sont issues.

Le recours au langage de modélisation UML a permis, de conceptualiser l’ensemble des connaissances et compétences nécessaires à l’expérimentation en milieu

issues d’expérimentations en milieu naturel. Développé spécialement pour le Génie Logiciel et plus particulièrement pour la conception de Système d’Information, UML nous a permis de contribuer à la conception d’un Système de Gestion des Connaissances (MODELLIS), composant à part entière d’un futur Environnement de Résolution de Problème pour la modélisation des incendies de forêt.

La réalisation d’un premier prototype de système de gestion des connaissances a permis une concrétisation partielle du modèle conceptuel proposé. L’utilisation, dans le cadre d’expérimentations conduites dans les départements des Alpes-Maritimes et des Landes, nous a permis d’éprouver ponctuellement l’utilité d’un tel outil informatique et de valider le modèle conceptuel des connaissances.

En perspective, nous pouvons dire que l’activité de formalisation des connaissances dans la recherche en environnement constituera un véritable métier. Le travail de cognition effectué lors de l’acquisition des connaissances et le travail de modélisation réalisé lors de leur formalisation ne peuvent se faire sans une approche multi-experte. En effet, il est impossible d’être un spécialiste de la formalisation de connaissances, sans avoir auparavant, acquis les connaissances et compétences nécessaires à l’expert. L’objet de l’analyse du cogniticien n’est pas seulement de retranscrire les informations énoncées de l’expert, mais aussi d’acquérir les connaissances tacites utiles à la résolution d’un problème.

Dans la démarche de formalisation des connaissances, les entités spatiales n’ont pas été différenciées des autres. Il serait donc intéressant de modéliser les informations géographiques à l’aide d’un langage de modélisation propre à ce type d’entités. Bédard (1999) a développé un outil de modélisation, PERCEPTORY fondé sur le langage UML, permettant de modéliser de façon précise les caractéristiques spatiales. Il serait donc intéressant de reprendre le modèle conceptuel présenté dans cette thèse et de formaliser les zones ateliers, les sites et parcelles expérimentales à l’aide d’un tel langage. Le modèle ainsi complété pourrait plus facilement être développé dans un Système d’Information à Référence Spatiale.

Le système de gestion des connaissances issues d’expérimentations en milieu naturel (MODELLIS) pourrait être couplé à des bases de modèles de propagation tel que FIRELAB (Guarniéri et al., 2000, 2001). Il pourrait ainsi apporter la composante terrain à des modèles utilisant la plupart du temps des données issues de laboratoire.

Conclusion générale et perspectives

La démarche de formalisation des connaissances peut être appliquée à différents domaines de l’environnement. Le modèle conceptuel présenté dans cette thèse a servi de guide pour la conception d’un modèle de connaissances dans le domaine du suivi, en temps réel, de volcans en activité. Ce modèle a été élaboré dans le cadre du projet européen « SANARIS » (Olampi et al., 2000).

La formalisation des connaissances doit être partie intégrante de la démarche de

modélisation. Un nouveau projet européen « EU FIRELAB » relevant de la

modélisation du comportement des incendies de forêt, repose sur ce concept. Ce projet se propose d’établir un laboratoire de recherche « sans murs » afin de réunir certaines équipes de recherche et d’unir leurs travaux. La formalisation des connaissances de ces différentes équipes est donc l’une des principales phases du projet. Ce projet est à ce jour sur le point d’être évalué par la Commission Européenne. La proposition même de la création d’un laboratoire « sans murs » démontre, pour les chercheurs européens, la nécessité de recourir à la formalisation des connaissances et au concept de zone atelier.

La création de zones ateliers pour la modélisation de phénomènes environnementaux, constituerait un véritable élément fédérateur entre les différentes équipes de chercheurs. La possibilité de mettre en commun les connaissances pluridisciplinaires pour un même objectif, constituerait une avancée considérable. La zone atelier constituerait alors un réservoir de connaissances dans lequel les modélisateurs pourraient puiser, afin d’éprouver les modèles existants sur de nouveaux écosystèmes et de les valider à l’aide de données terrains ou d’en créer de nouveaux. Les zones ateliers pourraient donc servir de supports aux projets de recherche à venir.

Bibliographie

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A

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