• Aucun résultat trouvé

Chapitre 2 Etat de l’art

2.4 Vers le pilotage d’une performance multicritère

2.4.4 Conception à Objectif Désigné

-++

++ ++

Management par la qualité totale

Nécessité niveau local et global Incertitude et mouvance Multiplicité interfaces environt Diversité critères de performance Critères de choix Mode de pilotage

Tableau 32 : Etude du management par la qualité totale en fonction des critères de choix

Le management par la qualité totale adopte une vision systémique de l’organisation avec une prise en compte d’un grand nombre de parties prenantes et de critères de performance. Il semble particulièrement adapté à l’ensemble des caractéristiques du contexte. Mais il possède un inconvénient majeur en ce qui concerne son opérationnalisation : celle-ci n’est que peu outillée et passe traditionnellement par des procédures et des normes, ce qui limite de façon importante la réactivité de l’organisation. Cela rend le management par la qualité totale peu utilisable comme mode de pilotage opérationnel quotidien. Tel qu’il est rendu opérationnel aujourd’hui, il ne permet donc pas de répondre de façon satisfaisante à l’ensemble des besoins de pilotage des organisations de demain, et en particulier à ceux de MIRCen.

Une fois ce mode de pilotage attrayant mais peu opérationnel identifié et présenté, nous avons trouvé intéressant de regarder d’un peu plus près un courant de recherche plus opérationnel, propre au pilotage de la conception d’un produit, mais qui peut inspirer le pilotage d’une organisation. Il s’agit de la Conception à Objectif Désigné, présentée dans le paragraphe suivant.

2.4.4 Conception à Objectif Désigné

2.4.4.1 Présentation

La Conception à Objectif Désigné (COD) ou Design for X (DfX) regroupe un ensemble de règles à observer lors de la conception d’un produit permettant de garantir

2.4.4.2 Critères de performance et parties prenantes considérés

Les principaux types de performance considérés dans la Conception à Objectif Désigné sont donc la performance pour le client final en termes de qualité, fiabilité, satisfaction d’un besoin, la performance pour l’investisseur en termes économiques, la performance pour l’entreprise en termes de capacité de production, d’assemblage et la performance pour l’humanité en termes de recyclage, de protection de l’environnement. La Figure 42 présente les principaux types de performance considérés dans la Conception à Objectif Désigné.

Organisation

Actionnaires Performance pour l’actionnaire

en termes économiques

Clients finaux Performance pour le client final

en termes de satisfaction d’un besoin

Humanité Performance pour l’humanité

en termes de protection de l’environnement

Performance pour l’organisation en termes de capacité de production

Figure 42 : Principaux types de performance considérés dans la Conception à Objectif Désigné

2.4.4.3 Niveau d’analyse et adaptation au changement

La Conception à Objectif Désigné se situe au niveau du produit résultat. Le lien peut donc être fait avec le niveau local de la performance d’une activité mais aucun lien n’est fait avec le niveau global de la performance de l’organisation. Etant défini pour chaque produit, l’adaptation aux évolutions de l’environnement est facilitée.

2.4.4.4 Intérêts et limites pour notre problématique industrielle

Les principaux intérêts de la Conception à Objectif Désigné résident dans son opérationnalisation et dans la diversité des critères de performance pouvant être pris en compte. Malheureusement, ces critères sont considérés individuellement ou au mieux par deux mais rarement plus simultanément. Le second intérêt de cette démarche réside dans son aspect dynamique, les indicateurs étant établis pour chaque produit, ce qui permet de faire face efficacement à l’incertitude et la mouvance. Mais l’utilisation d’elle seule n’est pas adaptée à notre problématique industrielle. En effet, encore trop peu de parties prenantes sont prises en compte, ce qui ne permet pas de répondre aux besoins de multiplicité des parties prenantes. De plus, la performance est évaluée au niveau du produit et pas intégrée au niveau

2.4 - Vers le pilotage d’une performance multicritère

global de l’organisation, ce qui ne permet pas de faire face à la nécessité de niveau d’analyse à la fois local et global.

Le Tableau 33 présente l’étude de la Conception à Objectif Désigné en fonction des critères de choix mis en évidence lors de l’analyse du contexte.

+

-+

Conception à Objectif Désigné

Nécessité niveau local et global Incertitude et mouvance Multiplicité interfaces environt Diversité critères de performance Critères de choix Mode de pilotage

Tableau 33 : Etude de la Conception à Objectif Désigné en fonction des critères de choix

Très opérationnelle, la Conception à Objectif Désigné apporte des critères de performance particuliers pour le pilotage de la conception d’un produit. Mais ceux-ci sont rarement associés. Elle apporte un éclairage opérationnel intéressant mais ne permet pas de répondre de façon satisfaisante à l’ensemble des besoins de pilotage des organisations de demain, et en particulier à ceux de MIRCen.

Ces différents courants élargissent ainsi la notion initiale de performance des organisations, uniquement économique et concurrentielle, et intègrent de nouveaux critères dans l’appréhension de cette performance, qui devient alors multicritère. Mais, de façon opérationnelle, celle-ci reste principalement la représentation de la performance financière pour les investisseurs et encore trop peu de parties prenantes sont véritablement prises en compte de façon satisfaisante, en dehors des clients finaux.

Nous avons donc affaire à, soit des théories peu ou pas opérationnalisées mais particulièrement intéressantes par rapport à notre besoin, soit à des modes de pilotage outillés mais trop restrictifs par rapport à notre besoin. Face à cette constatation, notre volonté est à présent de réaliser une synthèse de ces théories et modes de pilotage de façon à envisager des ponts entre eux et à les intégrer dans un mode de pilotage transverse répondant à notre problématique.

Synthèse du Chapitre 2

Synthèse du Chapitre 2

Nous avons réalisé dans ce chapitre une étude de certaines théories et de certains modes de pilotage existants et qui nous semblaient intéressants car apportant chacun un éclairage particulier par rapport à notre problématique. Nous les avons étudiés en fonction des critères issus des caractéristiques du contexte mis à jour dans le Chapitre 1. L’idée était de trouver parmi eux un mode de pilotage permettant de répondre simultanément à l’ensemble des critères de complexité des organisations de demain en général et de MIRCen en particulier.

Les théories et modes de pilotage présentés sont très divers. Ils prennent en compte différents types de performance (comme la performance économique et concurrentielle, la performance éthique et la performance en termes d’innovation) et différentes parties prenantes (telles que les clients finaux, les investisseurs, les employés, l’humanité et les fournisseurs). Ils se placent à des niveaux d’analyse particuliers (local du produit et des activités et / ou global transverse à l’organisation) et sont plus ou moins adaptés à l’incertitude et la mouvance.

Les théories et modes de pilotage présentés dans ce chapitre nous ont ainsi permis de recenser un certain nombre de catégories de parties prenantes possibles et un certain nombre de critères de performance. La Figure 43 présente les principales catégories de parties prenantes considérées dans l’ensemble des théories et modes de pilotage présentés.

Organisation Clients finaux Actionnaires Employés Fournisseurs Concurrents Marché Humanité

conviennent le mieux en termes de critères de performance principaux. Leurs critères de performance spécifiques doivent également être pris en compte. Nous reviendrons sur cette représentation dans la suite du document.

Une fois cette revue de littérature réalisée, nous pouvons réaliser une synthèse des limites des différents courants présentés face au contexte économique émergent et à la problématique industrielle et introduire notre positionnement, nos propositions et notre démarche de recherche. Cela fait l’objet du Chapitre 3.

Bibliographie du Chapitre 2

Bibliographie du Chapitre 2

AFAV (1998). Exprimer le besoin : contributions de la démarche fonctionnelle. Paris, Association Française pour l’Analyse de la Valeur, Edition AFNOR Gestion.

AFAV (2008). Actes du Printemps de la Valeur, Paris.

AFNOR (1996). Vocabulaire du management de la valeur, de l'analyse de la valeur et de

l'analyse fonctionnelle - partie 1 : analyse de la valeur et analyse fonctionnelle. EN

1325-1 / NF X50-150-1. Paris, Association Française de NORmalisation.

AFNOR (2000). Management par la valeur. EN 12973 / NF X50-154. Paris, Association Française de NORmalisation.

AFNOR (2007). Management par la valeur : caractéristiques fondamentales de l'analyse de

la valeur. NF X50-152. Paris, Association Française de NORmalisation.

AFNOR (2008). Systèmes de management de la qualité – Exigences. EN ISO 9001 / NF X50-131. Paris, Association Française de NORmalisation.

ARDOIN J. L., MICHEL D. et SCHMIDT J. (1986). Le contrôle de gestion. Paris, Publiunion. ARRÈGLE J.-L.etQUÉLIN B.(2001).« L’approche fondée sur les ressources », dans MARTINET

A. C. et THIÉTART R.-A. (Dir.), Stratégies : actualité et futurs de la recherche. Paris, Vuibert.

BARNEY J. B. (1991). « Firm resources and sustained competitive advantage ». Journal of

Management, vol. 17, n° 1.

BERLINER C. et BRIMSON J. A. (1988). Cost management for today's advanced

manufacturing: the CAM-I conceptual design. Boston, Harvard Business School Press.

BRIMSON J. A. (1998). « Feature costing: beyond ABC ». Journal of Cost Management, Janvier-Février 1998, pp. 6-12.

COBBOLD I. et LAWRIE G. (2002). « The development of the Balanced Scorecard as a strategic management tool ». Actes de PMA Conference 2002, Boston.

DE WIT B. et MEYER R. (2004). Strategy: process, content, context – an international

perspective. Cincinnati, South-Western College Publishing, 3ème édition.

DIXON J. R., NANNI A. J. et VOLMANN T. E. (1990). The new performance challenge:

measuring operations for world class competition. Homewood, Dow Jones-Irwin.

DONALDSON K. M., ISHII K et SHEPPARD S. D. (2006). « Customer value chain analysis ».

Research in Engineering Design, vol. 16, n° 4, pp. 174-183.

DONALDSON T. et PRESTON L. E. (1995). « The stakeholder theory of the corporation: concepts, evidence and implications ». Academy of Management Review, vol. 20, n° 1. DUDEZERT A. (2003). La valeur des connaissances en entreprise : recherche sur la conception de méthodes opératoires d’évaluation des connaissances en organisation.

Thèse de doctorat, Spécialité Sciences de Gestion – Génie Industriel. Châtenay-Malabry, Ecole Centrale Paris.

DUDEZERT A.etLANCINI A.(2006). « Performance et gestion des connaissances : contribution à la construction d’un cadre d’analyse ». Actes de Journée des IAE 2006, Montpellier. DUPONT L. (1998). La gestion industrielle. Paris, Hermès.

ELHAMDI M. (2005). Modélisation et simulation de chaînes de valeurs en entreprise – une

approche dynamique des systèmes et aide à la décision : SimulValor. Thèse de

doctorat, Spécialité Génie Industriel. Châtenay-Malabry, Ecole Centrale Paris. FREEMAN R. E. (1984). Strategic management: a stakeholder approach. Boston, Pitman. GALANOS J. (1998), « Quel type de valeur choisir en qualité totale pour maîtriser le progrès

continu dans les processus ? ». Actes de XIVèmes Journées des Nationales des IAE, tome 3 : Marketing, stratégie et organisation, Nantes, Presses Académiques de

l’Ouest, pp. 331-348.

GALLOIS P. M. (2000). « Compétitivité et maîtrise du temps ou l’art du pilotage industriel ».

Revue Française de Gestion Industrielle, vol. 19.

GIARD V. (2003). Gestion de production. Paris, Economica.

GLOBERSON S. (1985). « Issues in developing a performance criteria system for an organisation ». International journal of production research, vol. 23, n° 4.

HACHEZ E. (2006). Calcul du prix de revient. Liège, Editions des Chambres de Commerce et d’Industrie de Wallonie – Edipro.

HERZBERG F., MAUSNER B. et SNYDERMAN B. B. (1993). The motivation to work. New Jersey, Transaction Publishers.

KAPLAN R. S. et NORTON D. P. (1992). « The Balanced ScoreCard: measures that drive performance ». Harvard Business Review, Janvier-Février 1992.

KAPLAN R. S. et NORTON D. P. (1996). « Using the Balanced ScoreCard as a strategic management system ». Harvard Business Review, Janvier-Février 1996.

Bibliographie du Chapitre 2

KAPLAN R. S. et NORTON D. P. (2004). Strategy maps: converting intangible assets into

tangible outcomes. Harvard Business School Publishing Corporation, Boston.

LEBAS M. J. (1995). « Performance measurement and performance management ».

International Journal of Production Economics, vol. 41.

LÉPINEUX F. (2003). Dans quelle mesure une entreprise peut-elle être responsable à l’égard de la cohésion sociale ?. Thèse de doctorat, Spécialité Sciences de Gestion. Paris,

Conservatoire National des Arts et Métiers.

LÉVY M. et JOUYET J.-P. (2006). L'économie de l'immatériel : la croissance de demain. Paris, Rapport de la commission sur l’économie de l’immatériel.

LEWIN K. (2000). Resolving social conflicts and field theory in social science. Washington, American Psychological Association, 2ème édition.

LIKERT R. (1967).The human organization: its management and value. New York, The McGraw Hill Companies.

LORINO P. (1995). Comptes et récits de la performance. Paris, Les Editions d’Organisation. MARTINET A. C. et REYNAUD E. (2001). « Shareholders, stakeholders et stratégie ». Revue

Française de gestion, Novembre 2001.

MASLOW A. H. (1987). Motivation and personality. New York, HarperCollins Publishers, 3ème édition.

MAYO E. (1945). The social problems of an industrial civilization. Cambridge, Harvard University Press.

MCGREGOR D. (2006). The human side of enterprise. New York, The McGraw Hill Companies.

MERCIER S. (2001). « L’apport de la théorie des parties prenantes au management stratégique : une synthèse de la littérature ». Actes de Xème Conférence de l’Association Internationale de Management Stratégique, Québec.

MINTZBERG H., ALHSTRAND B. et LAMPEL J. (2005). Safari en pays stratégie : l’exploration

des grands courants de la pensée stratégique. Paris, Pearson Education France.

ORSE (2003). Analyse comparative d'indicateurs de développement durable. Paris, Observatoire sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises.

PENROSE E. (1959). The theory of the growth of the firm. Londres, Basil Blackwell.

PESQUEUX Y. (2004). « La performance globale de l’entreprise ». Actes de 5ème forum international de l’UTC sur la performance globale de l’entreprise 2004, Gammarth.

PORTER M. E. (1979). « How Competitive Forces Shape Strategy ». Harvard Business

Review, Mars-Avril 1979, pp. 1-10.

PORTER M. E. (1982). Choix stratégiques et concurrence, traduit de Competitive strategy. Paris, Economica.

PORTER M. E. (1986). L’avantage concurrentiel : comment devancer ses concurrents et

maintenir son avance, traduit de The competitive advantage. Paris, InterEditions.

RAYMOND L. (2002). « L’impact des systèmes d’information sur la performance de l’entreprise », dans ROWE F., Faire de la recherche en sciences de gestion, Chapitre 17. Paris, Vuibert.

ROTH N., PRIETO J. et DVIR R. (2000). « New-use and innovation management and measurement methodology for R&D ». Actes de 6th International Conference on Concurrent Enterprising 2000, Toulouse.

ROY B. (1985). Méthodologie multicritère d’aide à la décision. Paris, Economica.

STEVENSON R. et WOLSTENHOLME E. (1999). « Value chain dynamics: applying system dynamics to support value thinking ». Actes de 17th International Conference of the System Dynamics Society, Wellington.

TEECE D. J., PISANO G. et SHUEN A. (1997). « Dynamic capabilities and strategic management ». Strategic Management Journal, vol. 18, n° 7.

VIGINIER P., PAILLARD S. et al. (2002). La France dans l'économie du savoir : pour une

dynamique collective. Paris, La Documentation Française.

WAGNER K. et HAUSS I. (2000). « Evaluation and measurement of R&D knowledge in the engineering sector ». Actes de 2000 Information Resources Management Association

International Conference on Challenges of Information Technology Management in the 21st Century, Hershey.

WERNERFELT B. (1984). « A resource-based view of the firm ». Strategic Management

Chapitre 3