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La composition chimique des produits du tabac non fumé

1. INTRODUCTION

3.1 LE TABAC NON FUME

3.1.3 La composition chimique des produits du tabac non fumé

atteindre 10,2 % à l’âge de 55-64 ans. Cette consommation est plus importante en milieu rural (11,6 %) par rapport au milieu urbain (8,5 %).

Consommation actuelle et quotidienne de TNF

Parmi les personnes consommant du TNF, 93,3 % des personnes le font quotidiennement. Chez les hommes, cette proportion est de 93,4 %. Celle-ci augmente significativement avec l’âge. En milieu rural, elle est de 94,8 % alors qu’en milieu urbain elle est de 89,8 %.

Moyenne quotidienne d’utilisation des produits de TNF

La moyenne de consommation de la chique par la bouche est de 13 fois par jour. Elle est de 15 fois par jour chez les 45-55 ans. Elle est plus utilisée en milieu rural (14 fois par jour) par rapport au milieu urbain (11 fois par jour).

La consommation de chique par le nez ne se fait que 0,3 fois par jour. Le tabac à mâcher est utilisé 0,9 fois par jour.

Consommation mixte de tabac avec et sans fumée (association)

La prévalence de la consommation de tabac avec et sans fumée est de 4,4 %. Celle-ci est de 8,7 % chez les hommes. Cette consommation diminue avec l’âge passant de 5 % à l’âge de 25-34 ans à 2,9 % chez les 54-64 ans. Cette consommation est plus importante en milieu rural (5,2 %) contre 3,1 % en milieu urbain (63).

3.1.3 La composition chimique des produits du tabac non fumé

Bien que non consumé, le TNF délivre nombre de substances potentiellement toxiques (des nitrates, des nitrosamines, du cadmium, du plomb, de l’arsenic, du nickel, du chromium, etc.) mais en quantités nettement moindres que le tabac fumé (64).

Les procédés de fabrication industrielle du TNF se répercutent directement sur leur contenu en nitrosamines, qui peut varier considérablement selon les producteurs et le pays de fabrication (37). Les sels maintiennent le tabac humide et exercent un effet abrasif sur la muqueuse buccale, ce qui permet aux substances contenues dans le tabac de passer directement dans le sang.

Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a identifié plus de 28 substances carcinogènes dans les feuilles de tabac destinées à la consommation de tabac non fumé (9).

31 3.1.3.1 Les composés nitrosés :

Le TNF, comme le tabac fumé contient des TSNA (Tobacco-Specific N-Nitrosamines), notoirement carcinogènes, ces taux de TSNA diffèrent. Ainsi, les (moist TNF) ou tabacs humides de fabrication suédoise présentent des taux de TSNA relativement moins élevés que les TNF fabriqués aux Etats-Unis ou dans d’autres pays du monde.

Les composés nitrosés constituent les substances carcinogènes les plus abondantes du tabac non fumé et existent sous 3 formes :

-Les alcaloïdes non volatiles. -Les N-nitrosoamino-acides. -Les N-nitrosamines volatiles.

Les N-nitrosamines spécifiques du tabac, la 4-(méthylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK) et la N’-nitrosonornicotine (NNN) proviennent de la nitrosation de la nicotine au cours de la fermentation du tabac (65). Un pH élevé et des taux importants de nitrites dans le TNF favorisent la formation des nitrosamines (66). Chaque gramme de TNF communément utilisé contient de 1 à 5 μg de ces deux nitrosamines spécifiques au tabac, tout les deux reconnus comme cancérigènes pour l’homme (9,67), d’autres nitrosamines spécifiques au tabac sont retrouvées dans le TNF tel que le (NĽ-nitrosoanabasine [NAB]) et les nitrosamino acids (3-[methylnitrosamino] propionic acid) (9).

Depuis les années 1980, les taux de N-nitrosamines de marques de TNF commercialisées aux Etats-Unis et en Suède ont diminué (66,68) et, récemment, les fabricants de TNF sont parvenus à diminuer les concentrations de NNN et de NNK en diminuant les réactions de nitrosation au moment des phases de fabrication et de conservation. Les concentrations des nitrosamines spécifiques au tabac sont moins élevées pour les nouveaux produits de TNF mais elles continuent à être modérément élevées y compris pour les produits Suédois (69,70).Les taux de nitrosamines du TNF varient comme ceux de la nicotine, selon les marques et les pays. Des taux compris entre 8,8 et 102 mg/g sont notés en Suède et entre 4,1 et 156 mg/g aux Etats-Unis (71) Le toombak, TNF utilisé au Soudan, a les taux les plus élevés de nitrosamines. Murphy et al. (72) ont montré que les consommateurs réguliers de toombak au Soudan étaient exposés à des doses quotidiennes de NNK considérables (0,12 à 0,44 mg). Parmi les cinq marques de TNF vendues aux Etats-Unis entre 1981 et 1993, les trois plus vendues avaient les concentrations les plus élevées en N-nitrosamines (65) .

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Les concentrations urinaires des métabolites de la NNK sont significativement plus élevées chez les utilisateurs de tabac sucé que chez les sujets mâchant du tabac. Les nitrosamines du TNF ont une absorption gastro-intestinale, ce qui pourrait expliquer les cancers autres que ceux de la cavité buccale. Les N-nitrosamines spécifiques du tabac provoquent des lésions de l’ADN, facteur de cancérogenèse chez l’animal et chez l’homme (73).

Le tabac non fumé a été proposé comme substitut du tabac fumé car il est supposé réduire les risques pour la santé du tabac fumé. Cependant, aucune étude n’a réellement évalué le pouvoir carcinogène comparatif du 4-(méthylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK) chez des consommateurs de TNF par rapport aux fumeurs.

Ainsi une étude nord-américaine a récemment comparé l’exposition des fumeurs et des consommateurs de tabac non fumé au NNK (74). Les concentrations de 4-(méthylnitrosamino)-1- (3-pyridyl)-1-butanol et de ses dérivés glucuronidés (NNAL total), marqueurs biologiques de l’exposition au NNK, ont été mesurées dans l’urine de 420 fumeurs et de 182 consommateurs de tabac non fumé. Parallèlement, la cotinine, marqueur de l’exposition à la nicotine, a été mesurée dans ces deux groupes. Les résultats de cette étude montrent que les concentrations urinaires de NNAL total étaient significativement plus élevées chez les consommateurs de tabac non fumé que chez les fumeurs (p < 0,0001). Les concentrations urinaires de cotinine étaient également significativement plus élevées chez les consommateurs de tabac non fumé que chez les fumeurs (p< 0,001).

Ces résultats suggèrent fortement une exposition supérieure ou au moins similaire aux carcinogènes de type NNK parmi les consommateurs de tabac non fumé américains par rapport aux fumeurs (75).

3.1.3.2 Les hydrocarbures aromatiques polycycliques

Le benzopyrène constitue un indicateur de l’exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques. Il présente un potentiel carcinogène comparable à celui des NNK. Des concentrations de benzopyrène s’élevant jusqu’à 60 ng/g (76), et 90,5 ng/g ont pu être relevées respectivement dans les produits de TNF américain et de dry TNF.

3.1.3.3 Le sodium

Du chlorure et du bicarbonate de sodium sont ajoutés lors de la fabrication du TNF pour élever le pH et favoriser l’absorption de la nicotine (77,78). Le tabac à mâcher contient des taux importants de sodium et son excrétion urinaire est augmentée chez les utilisateurs réguliers (79), ce qui favorise et aggrave une HTA ou une insuffisance cardiaque (80).