VU. CONCEPT GENERAL... 84
VI.2. CORRELATIONS ENTRE LES DIFFERENTS PARAMETRES DE QUALITÉ DES
EAUX... 87
Vl.2.1. Relation entre la conductivité et la concentration des différents éléments
VI.2. 2. Corrélation entre les concentrations des différents éléments en solution
dans les eaux de la Senne ... 91
VI.2.3. Conclusions ... 95
VI.3. ANALYSE DES PROFILS LONGITUDINAUX... 95
VI.3.1. Débit... 96
VI.3.2. Conductivité électrique... 96
VI.3.3. Azote et phosphore ... 99
VI.3.4. Demande chimique en oxygène... 103
VI.3.5. Silicium... 103
VI.3.
6. Sulfates ... 105
VI.3.7. Chlorures ... 106
VI.3.
8. Carbone dissous... 107
VI.3.9. Cations majeurs... 110
Vl.3.10. CONCLUSIONS... 114
VI.4. PERCEPTION TEMPORELLE... 115
VI.4.1. Variations à court terme... 115
VI.4.2. Variations saisonnières ... 116
COMPOSITION CHIMIQUE DES EAUX DE LA SENNE EN AMONT DE TUBIZE
Après avoir établi l'importance des sources anthropiques ou naturelles sur le bassin
étudié selon leur origine ponctuelle ou diffuse, nous allons discuter dans le présent
chapitre l’impact de ces sources sur la composition chimique des eaux de la Senne en
amont de Tubize. En effet, l'examen des analyses chimiques des substances en solution
permettra d'étudier leur comportement et de voir leur incidence sur la qualité des eaux de
la rivière.
VI.1. CONCEPT GENERAL
L'étude de la composition chimique des eaux de surface et particulièrement des
eaux des rivières est d'une importance capitale pour une compréhension globale du cycle
de l'eau. En effet, les fleuves et les rivières sont les principaux lieux de transit des
éléments vers les mers et océans, et par le même influx, le transfert des espèces
dissoutes et particulaires. Ce sujet a fait l'objet de nombreux travaux depuis le début du
siècle. Nous pouvons citer à titre d'exemple: Clarke, 1924; Hem, 1948; Gibbs, 1970;
Probst, 1983; Webb, 1991; Walling, 1984; Meybeck, 1985; Degens et al., 1991.
Récemment, l'étude de la composition chimique des eaux de rivière et le transport de
substances en solution a pris davantage d'ampleur. En effet, il a fallu tenir compte de
l'introduction, par les activités anthropogéniques, des éléments complexifiants ainsi que
des processus ayant naturellement lieu.
Nous avons suivi, pendant une durée s’étendant de juillet 1992 à avril 1993, la
variation de plusieurs espèces dissoutes dans les eaux de la rivière “Senne” en amont de
Tubize. Nous avons porté un intérêt particulier aux nutriments. Le Tableau 6.1 donne les
compositions moyennes et extrêmes établies à l'exutoire du bassin dans la présente étude
en comparaison avec une synthèse menée par Meybeck (1992) à l'échelle du globe.
Un simple examen des différentes valeurs (tableau 6.1) nous permet de mener
constatations suivantes:
- Les concentrations en N-NH/, N-NOa' et P-P
04^', sont respectivement de 100, 47 et 23
fois supérieures à la moyenne mondiale.
- Les concentrations en silice dissoute sont comparables à la moyenne mondiale,
- Les concentrations en Na* et K sont respectivement 6.5 et 9 fois supérieures à la
moyenne mondiale.
- Les concentrations en Ca** et sont 16 et 10 fois supérieures à la moyenne
mondiale.
Dès lors, nous pouvons conclure que la composition des eaux de la Senne dans cette
partie du bassin est marquée par des teneurs élevées en deux types d'éléments: les
nutriments et les cations majeurs. Pour expliquer cet enrichissement en nutriments, deux
hypothèses peuvent être envisagées. D'une part, la vocation agricole du bassin avec plus
de 80 % des terres agricoles, et les rejets domestiques et industriels des agglomérations
urbaines notamment ceux de Soignies. Il est à noter que que la structure lithologique du
bassin est d’aide précieu pour renseigner sur l'origine des cations majeurs (Ca, Mg, Na
et K).
Pour déceler les sources des substances dissoutes, qu'elles soient naturelles ou liées à
l'activité humaine, il est nécessaire de procéder à une surveillance continue de la qualité
chimique de la rivière. L'importance de chaque élément mesuré réside dans l'information
qu'il fournit pour évaluer l'évolution de la qualité spatiale et temporelle des eaux. Après
examen des différentes corrélations existantes entre les composants chimiques de cette
eau, nous analyserons la variation spatiale de leurs concentrations le long du cours d'eau,
tout comme les variations temporelles.
^Ruisseaux (1-100 Km^) 'Rivières (100.000 Km") 'Moy. Globale ^Senne (174 km^ )
minimum
(mg/l)
maximum
(mg/l)
minimum
(mg/l)
maximum
(mg/l)
MCNC (1)
(mg/l)
minimum
(mg/l)
maximum
mg/l
moyenne
mg/l
Si
020.60 50.00 2.40
20.0010.80 * 4.24 18.00 11.15
Ca"" 0.06
210.00 2.0050.00
8.00 11.20172.00 118.24
0.05 80.00 0.85
12.102.40 6.93 25.00 10.56
Na" 0.06 350.00
8.0025.30 3.70 7.70 44.60 21.65
K"
0.106.30 0.50 4.00
1.003.14 15.40 9.06
HCO
3-
0.00350.00
10.00170.00 30.50
pH 4.70 8.50
6.20 8.20 -7.23 9.11
8.02DOC 0.50 40.00 2.50 8.50 4.20
POC 0.50 75.00
- -3.00
TOC 1.50 25.00
- --N-NH/
- -0.005 0.040 0.015 0.080 11.360 1.550
N-NO
3-
- -0.050
0.200 0.1000.624 9.930 4.570
N-org
- -0.05
1.000.26
P-PO
4'-
-■ 0.0020.025
0.010 0.0201.070 0.230
VI.2. CORRELATIONS ENTRE LES DIFFERENTS PARAMETRES DE QUALITÉ DES
EAUX
La statistique est un outil qui peut fournir d'importants renseignements, que ce soit
en ce qui concerne les relations entre les différentes variables ou entre les facteurs qui les
contrôlent (Sabaton, 1983).
Il est évident que les relations, ainsi mises en évidence, ne peuvent exister que sur le
bassin d'étude (Meybeck, 1970 et 1979). En effet, elles dépendent de la superficie du
bassin, des relations climatiques et hydrologiques, de la nature pédologique,
géomorphologique et géologique du bassin, de la couverture végétale et de l'importance
des activités anthropiques (Kattan, 1989).
Vl.2.1. Relation entre la conductivité et la concentration des différents éléments
La conductivité électrique est généralement considérée comme un indicateur de la
charge dissoute totale (Hem, 1970; Haubert, 1975; Steele, 1976). Elle est en plus reliée
à cette charge totale par une fonction linéaire (Walling et Webb, 1983; Meybeck, 1986;
Thomas, 1984), qui s'écrit comme suit;
TDS = (k*CE) + k'
avec:
TDS ; charge totale dissoute (mg/l).
k et k' : constantes.
CE : conductivité électrique (ps/cm).
k' est généralement négligeable par rapport à la précision des mesures, et on peut
calculer, dans la plupart des cas, la charge totale dissoute en multipliant la conductivité
électrique par la constante k. Des études hydrochimiques antérieures révélent que la
constante k varie entre 0.5 et 1 suivant les milieux aquatiques (Durum; 1953; Ledbetter,
1964; Haubert, 1975; Thomas, 1986).
Pour le bassin versant de la Senne en amont de Tubize, la relation linéaire illustrée
dans la figure 6.1 montre une corrélation hautement significative entre la conductivité CE
en ijS/cm et la minéralisation totale égale à la somme des ions TDS en mg/l (r = 0.95).
Cette relation est décrite par la relation suivante:
TDS = -29.43 + 0.85 CE
La conductivité électrique moyenne mesurée dans les eaux de la rivière Senne est de 820
pS/cm, ce qui correspond à une concentration totale en éléments dissous de l'ordre de
668mg/l.
Figure 6.1: Relation entre la Conductivité électrique et la Charge Dissoute totale Dans
la Senne en amont de Tubize
I/O u * l/ô u i 400 800 800 1000 1200 ConauclivHéélectrique enpS/cm 400 800 800 1000 1200 Conductivité électrique en pS/cm
Conduclivitééiectnque enpS/cm 400 Conductivitééiectrique enpS/cm800 600 1000 1200
Conductivitééiectnque enpS/cm
800 800 1000 Conduci ivtt é éiect nque en pS^cm
Conductivité électrique enpS/cm
1
1
• »• r =0 73
________{ _______ _______ n =550
400 600 800 1000 1200 Conductivitééiectnque enpS/cmLdi
•* . _______________1
________________1
_______________ L r =0
.S5
n-382
400 800 800 1000 1200 Conductivitééiectnque enpS/cmRivière Auteurs et année k
Dolores, Utah Meybeck, 1972 0.65
Saline river Durum, 1953 0.63
Blue Grass région, Kentucky Hendrickson, Krieger, 1964 0.60
Spring Creek, Géorgie Toler, 1965 0.56
Pescadoro Creek, Californie Steele, 1969 0.55
Canadien River, Okiahoma Ledbetter, Gloynza, 1964 0.57
Eaton, Quebec Ledbetter, Gloynza, 1964 0.56
Rhône alpestre, France Meybeck, 1971 0.75
Dranse du Chablais, France Meybeck, 1971
1.00Plusieurs petites rivières, UK Thomas, 1986 0.89
Congo, Afrique centrale Probst, 1992
1.02Senne (amont de Tubize), Belgique Cette étude 0.85
Tableau 6.2: Valeurs de la constante k calculées dans différentes rivières.
Les relations entre la conductivité électrique et la concentration des autres éléments
ont été déterminées pour l'ensemble des prélèvements à l'exutoire du bassin (figure
6.
2).
Le Tableau (6.3) reprend les coefficients de corrélation (r) obtenus pour l'ensemble des
éléments mesurés.
Elément nombre de mesures coefficient de corrélation r
Na 550 0.79
K 550 0.33
Ca 550 0.55
Mg 550 0.73
c
^inorg 382 0.65
N-NH
4754 0.47
N-NO
3749 0.27
P-PO
4704 0.26
Si 750 0.50
La corrélation est significative au seuil de 99.9% pour r > 0.2299.
Les relations conductivité-concentration dans les eaux de la Senne en amont de
Tubize montrent statistiquement des corrélations significatives au seuil de 99 % pour
toutes les espèces dissoutes (tableau 6.3). Certains cations majeurs (sodium, calcium,
magnésium) et le carbone inorganique total sont linéairement corrélés à la CE (figure 6.2).
Pour ces substances, la conductivité électrique “CE” peut nous renseigner indirectement
sur leurs teneurs en utilisant les relations linéaires prédéterminée. Les relations qui lient
ces éléments à la conductivité électrique établie dans la présente étude sont reprises dans
le tableau (6.4).
A cet effet, la CE est un paramètre qui peut nous renseigner indirectement sur les teneurs
de plusieurs substances en solution, particulièrement les ions les plus électronégatifs ou
électropositifs (Ledbetter et Gloyna, 1964; Haubert, 1975; Webb et Walling, 1983). En
revanche, la relation de la conductivité en fonction des concentrations doit être utilisée
avec beaucoup de prudence pour d’autres éléments, en particulier les nutriments, car une
grande dispersion s’observe au niveau de ces derniers.
Relations établies Coefficient de corrélation r Nombre d'échantillon n
Na Na = 0.04CE -
6.60.79 550
Ca Ca = 0.11CE + 35 0.55 550
Mg Mg = 0.027CE - 3.25 0.73 550
c
'-'inorg Q,,,g=0.07CE-11.46 0.65 382
Tableau 6.4: Expression des relations linéaires existant entre la conductivité électrique
fCEl et NaL Ca^^. et
VI.2.2. Corrélation entre les concentrations des différents éléments en solution dans
les eaux de la Senne
Différentes relations ont été établi entre les différents éléments dissous suivis à
l’exutoire du bassin versant. Il faut toutefois noter que ces relations dépendent à la fois de
plusieurs facteurs à savoir: la lithologie du bassin, l’activité anthropique, l'occupation du
sol, les surfaces drainées, le temps de séjour et des conditions hydrologiques et
climatiques. Elles sont donc spécifiques à ce bassin (Meybeck, 1972).
Afin de détecter ces relations, nous avons assemblé une matrice de corrélation entre ces
éléments en nous basant sur l'ensemble des données récoltées pendant notre étude
(1992-1993) à l'exutoire du bassin de la Senne, situé au kilomètre 29 (Tableau 6.5).
Les relations entre les éléments en solution ainsi explicitées, nous ont permis un certain
nombre de déductions quant à leur origine. Nous allons reprendre par suite chaque
élément individuellement et examiner les différentes corrélations avec les autres espèces
dissoutes.
L'azote ammoniacal (N-NHJ: montre une bonne corrélation négative avec les nitrates
(r = -0.63). Ceci peut s'expliquer d’une part par l’origine agrigole commun et d’autre part
par les réactions d'oxydoréduction dans la rivière, notamment la nitrification qui
accompagne le comportement hydraulique de la rivière. Par ailleurs, il présente une forte
corrélation positive avec P-PO4, Si, Mg et C;^org- La corrélation du N-NH4 et P-PO4 informe
bien sur leur origine commune (domestique et agricole). La corrélation du N-NH4 avec les
autres éléments du sol (Si, Mg et Cinorg) peut s'expliquer par l'adsorption de l'ammonium
sur les particules du sol.
Le silicium (Si): La silice montre une bonne corrélation positive avec le N-NH4 (r = 0.69)
qui explique d'une part l'adsorption de l'ammonium sur les particules argileuses. D'autre
part, une origine commune des deux éléments (domestique). Le silicium montre aussi une
bonne corrélation négative avec les nitrates (r = -0.52), et une autre positive avec le Na*
(r = 0.46).
Le calcium, le magnésium et le carbone inorganique: ces éléments présentent une
bonne corrélation entre eux (Ca-Mg; r = 0.63; Ca-Cinorg: r = 0.75 et Mg-Qo^g : r = 0.74),
témoignant ainsi d'une origine commune liée à la lithologie du bassin. En effet, le rapport
Ca/Mg oscille autour de la valeur de 4 (figure 6.3a). Ce qui s’explique principalement par
la cinétique de dissolution élevée de la calcite par rapport à la dolomite. Leurs réactions
C
a
/Q
n
o
rg
,
Mg/Qn
org
8
Terrps
Figure 6.3.a: Variation de Ca/Mg en fonction du temps
^ Ca/Qnorg
« Mg / Qnorg
1
i
i
i
j
A Ai A
...1[ f
A^ ...t... k...A...
<
♦
i
_________
ë...ïAii
_________
A_________
V
...
4
w ^
Apr-92 Jul-92 Oct-92 Jan-93 May-93
Terrps
Figure 6.3.b: Variation de Ca/Cinorg etMg/Cinorg en fonction du temps fonction du temps
de dissolution (à un pH des eaux de la Senne compris entre 7 et
8) s’écrivent de la
manière suivante;
(Ca , Mg) (
003)2+ 2H" = Ca"" + Mg"" +
2HCO
3- (6.1)
CaC
03+ = Ca^* + HC
03' (6.2)
De plus, la figure (6.3b) indique un rapport Ca/C “ 0.8 et Mg/C = 0.2. Dès lors, nous
pouvons présumer, tenant compte de la stoechiométrie des deux réactions, que dans les
eaux de la Senne en amont de Tubize, la réaction (6.2) est 3 fois plus importante que la
réaction (
6.
1).
Le Potassium (K): ne montre aucune tendance par rapport aux autres éléments. Sa
particularité d'être à la fois très soluble et facilement adsorbé sur les particules, ainsi que
la mixité de son origine (diffuse et ponctuelle) est vraisemblablement la cause de la
dispersion observée pour cet élément.
N-NH4 N-NO3 P-PO4 Si DCO Na K Ca Mg ^inorg
CE 0.49 -0.27 0.24 0.55 -
0.200.63 -0.33 0.55 0.73 0.67
N-NH4 -0.63 0.44 0.69 0.04 0.65 0.16 0.27 0.44 0.46
N-NO3 -0.40 -0.52 -0.15 -0.53 -0.18 -0.17 -0.43 -0.41
P-PO4 0.16 -0.07 0.48
0.12 0.020.26 0.16
Si -
0.020.46 0.08 0.40 0.40 0.59
DCO -
0.200.14 -0.36 -
0.22-0.24
Na 0.07 0.37 0.70 0.63
K -
0.20-0.35 -0.39
Ca 0.63 0.75
Mg 0.74
r significatif au seuil de 99.9 %, r> 0.2299
Vl.2.3. Conclusions
Les relations qui existent entre les différentes espèces dissoutes est un outil
supplémentaire qui permet de mettre en évidence des origines communes ou des
processus ayant lieu dans le système aquatique. En cas d'absence de données, ce qui est
fréquemment le cas, ces relations peuvent renseigner sur les paramètres non mesurés via
la connaissance d'autres variables. Le cas de la conductivité électrique, qui représente la
minéralisation totale des eaux (TDS), en est un exemple. Elle est significativement corrélée
à un éventail d'éléments en solution notamment le carbone inorganique, le silicium, le
sodium et le magnésium.
Les corrélations des autres éléments en solution entre eux sont essentiellement liées à
leur nature et à leur provenance. Ainsi, la dissolution des roches carbonatées, par
exemple, montre une contribution de 80% en carbonate de calcium et de
20% en dolomite.
VI.3. ANALYSE DES PROFILS LONGITUDINAUX
L'analyse des profils longitudinaux permet à la fois de comprendre et d'expliquer la
variabilité des paramètres suivis en terme de concentration et de flux, le long de la rivière.
Les causes des variations longitudinales sont diverses. On peut citer les effets des débits,
des confluences, des sources, des rejets et de la nature géologique des terrains traversés.
Il est évidemment exorbitant d’examiner séparément les profils obtenus pour chaque
prélèvement. Aussi allons-nous examiner les profils moyens, les moyennes étant établies
pour dégager les principales caractéristiques de la rivière. Ainsi trois classes de débits ont
été définies; débit d'étiage (0 à 1.5 m^/s à l'exutoire), débit moyen (1.5 à 3 m ^s à l'exutoire)
et débit de crue (> 3 mYs à l'exutoire) (figure 6.4). Ceci nous permettra une description
plus fine de l'évolution globale de la qualité des eaux le long de la Senne à partir de la
source jusqu’à Tubize.
Vl.3.1. Débit
Le profil longitudinal moyen des trois classes de débits (figure 6.4) montre
révolution du flux liquide à différents points de la rivière. Cette évolution présente une
faible augmentation du débit dans les premiers kilomètres. Au cours des tronçons amont
de la rivière, on observe des variations plus marquées correspondant aux confluences
avec les différents affluents, principalement la Gageole et la Brainette, qui provoquent une
hausse importante du débit. Dans la partie aval du bassin, cette augmentation devient
assez régulière et ce, jusqu’à l'exutoire.
Figure 6.4: Variation longitudinale du débit d'eau dans la rivière Senne en amont de Tubize
VI.3.2. Conductivité électrique
Ce paramètre exprime le degré de minéralisation des eaux et permet d'évaluer la
concentration des substances dissoutes dans l'eau.
Vl.2.1. Variation longitudinale de la conductivité
Comme nous l'avons signalé dans le Chapitre 4, nous avons échantillonné le long
de l'axe principal du cours d'eau afin d'observer la variation longitudinale de différentes
espèces chimiques en solution.
La figure (6.5) montre la variation longitudinale moyenne de la conductivité électrique le
long de la rivière pour les trois classes de débits (crue, intermédiaire, étiage). Nous
constatons:
- une contamination marquée dès les premiers kilomètres, puis un retour progressif à la
situation normale jusqu'à l'exutoire. La contamination est intense en étiage, elle atteint
quelque fois la valeur de 1400 pS/cm. De telles teneurs, sont généralement mesurées
dans les eaux d'égouts (teneurs dépassant 1200 pS/cm);
- pendant les périodes pluvieuses, cette charge polluante est diminuée, voire atténuée, par
le processus de dilution;
- les apports en affluents moins chargés et le pouvoir autoépurateur de la rivière semblent
contribuer énormément à la réduction de la charge polluante.
Figure 6.5: Profil longitudinal de la conductivité éléctrique le long
de l’axe principal de la Senne en amont de Tubize
Le long des quinze derniers kilomètres, la concentration moyenne de la charge totale
dissoute reste stationnaire.
En analysant les trois situations de la conductivité en fonction de l'ampleur du débit, nous
remarquons qu'un triplement du débit (en allant de l'état d'étiage à l'état de crue) provoque
une dilution de 25 % de la charge totale dissoute.
Vl.3.2.2. Variation longitudinale du flux total en substances dissoutes
Comme déjà mentionné au paragraphe précédent, nous avons calculé la charge
totale en substances dissoutes à partir de la conductivité électrique des eaux. Les débits
en tout point de la rivière ont été calculés, via le modèle maillé, pour les périodes
pluvieuses et par pondération de la surface amont par rapport à la surface totale du
bassin.
La figure (
6.
6) illustre l'évolution de la charge totale dissoute depuis la source jusqu'à
l'exutoire. Nous constatons que les apports dissous augmentent proportionnellement à la
surface drainée, les apports diffus sont, par conséquent, déterminants dans le calcul de
la charge totale dissoute.
Figure
6.
6: Variation longitudinale de la charge dissoute
totale (TDS)
VI.3.3. Azote et phosphore
L'azote et le phosphore sont parmi les éléments les plus difficiles à surveiller
correctement (Meybeck et al, 1992) et ce, pour plusieurs raisons:
- la difficulté de conservation des échantillons,
- la variété des formes chimiques de chaque élément,
- la diversité des sources aussi bien naturelles qu'anthropogéniques,
- la nature et l'état des sols dans lesquels les eaux vont percoler et sur lesquels elles vont
s'écouler,
- l'influence des processus chimiques, biologiques et physiques sur ces éléments très
réactifs.
Les figures (6.7....
6.11) illustrent les concentrations moyennes observées pour les
trois classes de débits le long de l'axe principal de la rivière réspectivement en ammonium,
nitrate, azote Kjeldahl, azote organique et en phosphates.
Les figures 6.7, 6.9 et 6.11 montrent que la rivière reçoit, dès les premiers kilomètres, une
forte contamination en ammonium et en phosphates dissous. Ce phénomène se marque
particulièrement dans les périodes sèches. Cette contamination ne peut être expliquée que
par des rejets domestiques et agricoles de type ponctuel. En effet, dans ce tronçon, le
cours de la Senne (débit encore très faible) reçoit une charge domestique intense (la
densité de la population dépasse 380 hab./km^ dans certaines zones).
Inversement, ces déversements, riches en matière organique, sont très pauvres en
oxygène dissous et déficients en azote nitrique, ce qui explique la diminution des
concentrations en nitrates: dénitrification (figure
6.
8), en particulier durant les périodes
sèches.
N k j (p p m ) n H 4 (p p tT j
Rgure 6.7: V&riation lor^itudinale de la concentration en Rgure 6.8: V&riation longitutinale de la concentration en
N-NH4^ le long de l'a;e prindpal de la Senne en amont de le long de l’a>e principal de la Senne en amont de Tubiæ
Tubize
Rgure 6.9: V&rialion longitudinale de la concentration en NIq le Rgure 6.10: Variation longitudinale de la concentration en Norg
long de l’a» principal de la Senne en amont de Tubiæ le long de l'a)e prindpal de la Senne en amont de Tufaiæ
□stance à la sounce (km)
Rgure 6.11 : V&riation longitudinale de la concentration en
P-P04— le long de
t'aie
prindpat de la Senne en amont deVl.3.3.2. Profils longitudinaux des flux
L'analyse des profils longitudinaux des flux est un outil primordial pour évaluer
révolution de l'élément en solution considéré, ainsi que pour déduire sa nature et son
origine.
Flux d'ammonium: le graphe présenté à la figure 6.12 montre deux maxima, l'un
entre le kilomètre
6et le kilomètre 14 et l'autre vers le kilomètre 20. Le premier maximum
correspond bien aux rejets urbains de l'agglomération sonégienne, alors que le second qui
se situe après la confluence avec la Brainette correspond indirectement aux rejets de
Braine-Le-Comte via la Brainette et directement des rejets de Rebecq.
Flux de nitrate: Dans toutes les situations (étiage, intermédiaire, crue), les flux en
nitrates augmentent proportionnellement à la surface drainée (figure 6.13). Ils varient
également selon le niveau d'eau dans la rivière.
En périodes de basse eaux, le flux est négligeable, il parvient principalement de l'azote
organique et ammoniacal nitrifié.
Norg