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Complications maternelles à court terme

Dans le document Le diabète gestationnel (Page 47-51)

1. PHYSIOPATHOLOGIE

1.5. Conséquences du diabète gestationnel

1.5.1. Complications maternelles à court terme

1.5.1.1. Hypertension gravidique, Pré-éclampsie et Césarienne

Cf. Annexe 1

L’hypertension artérielle gravidique (HTG) est définie par une pression artérielle systolique PAS ≥ 140 mm Hg et/ou une pression artérielle diastolique ≥ 90 mm Hg, survenant après 20 SA et disparaissant avant la fin de la 6ème semaine du postpartum.

La pré-éclampsie (PE) est définie par une association d’une HTG à une protéinurie (> 0,3 g/24h).

47 Pour le CNGOF, le DG est associé à un risque accru de pré-éclampsie et de césarienne. Ces risques sont corrélés de façon positive et linéaire au degré de l’hyperglycémie initiale. Le surpoids, défini par un IMC ≥ 25 kg/m2, et l’obésité, définie par

un IMC ≥ 30 kg/m2, sont des facteurs de risque de pré-éclampsie et de césarienne

indépendamment de l’hyperglycémie maternelle. Leur association avec le DG augmente les risques de pré-éclampsie et de césarienne par rapport aux femmes diabétiques ayant un IMC normal (grade B) (9).

Pour F. Duron du service d’endocrinologie de l’Hôpital Saint Antoine, Paris, la mère, dont le diabète vient d’être découvert, qui est indemne de complications dégénératives, et dont le trouble glycémique est traité, est relativement peu exposée dans l’immédiat, encore que l’incidence de l’hypertension artérielle et de la pré-éclampsie demeure plus fréquente chez les femmes atteintes de DG, surtout si elles sont obèses et que l’incidence des césariennes soit directement fonction de la tolérance glucidique (15).

D’après le rapport de la HAS, les risques maternels classiquement associés au DG sont l’hypertension artérielle gravidique et la pré-éclampsie. Une revue systématique de la littérature sur le thème « hypertension gravidique, pré-éclampsie et diabète gestationnel » a été réalisée par l’Agency for Healthcare, Research and Quality en 2003. Les articles publiés sur ce thème entre janvier 1994 et décembre 2011 ont été systématiquement analysés. Sur 18 articles originaux retenus pour leurs qualités méthodologiques, les auteurs ont jugé que les études d’observation étaient peu concluantes en ce qui concerne l’accroissement du risque de pré-éclampsie chez les femmes ayant un DG. Le risque de pré-éclampsie serait similaire, de l’ordre de 9 % chez les femmes ayant un DG non traité, chez les femmes ayant un DG traité et chez les femmes n’ayant pas de DG. Cette revue a été complétée en recherchant les articles originaux publiés sur ce thème depuis 2001 et en recherchant les études chez des femmes n’ayant pas de DG mais ayant une intolérance au glucose.

48 Neuf articles ont été identifiés et analysés, quatre études d’observation ont été réalisées à partir de registres et incluaient de nombreux sujets, et les résultats de quatre études cas-témoins et d’une étude prospective, avec des effectifs plus réduits, ont été analysés.

La conclusion de la HAS est la suivante : l’HTA gravidique et la pré-éclampsie sont plus fréquentes chez les femmes ayant un diabète gestationnel. Les données de la littérature ne permettent pas de conclure définitivement sur l’existence d’un lien de causalité. En revanche, l’analyse des études contrôlées (cas-témoins) suggère la prépondérance d’un terrain commun qui pourrait expliquer cette association statistique. La prise en compte des facteurs de risque communs à l’HTA gravidique (ou à la pré- éclampsie) et au diabète gestationnel, en particulier l’âge et l’IMC diminue la force de l’association entre HTA gravidique et DG ; et montre que les effets de l’âge et de l’IMC sont probablement plus importants que le niveau de la glycémie maternelle sur le niveau de la pression artérielle au cours de la grossesse. Aucune étude, pour la HAS, n’a permis d’évaluer l’efficacité de la prise en charge du DG pour réduire l’hypertension gravidique et ses complications, et inversement (1) (Annexe 1).

Dans une directive clinique publiée en 2002, la Société des Obstétriciens et Gynécologues de Canada (SOGC) rappelle qu’en effet l’augmentation de l’incidence de la pré-éclampsie, chez les femmes atteintes de diabète avant leur grossesse est un fait bien établi, mais que les rapports sur l’effet du DG sur l’apparition de troubles liés à l’hypertension pendant la grossesse sont contradictoires et qu’il n’existe pas de résultats concluants prouvant que le diagnostic et le traitement du DG aient un effet sur le taux de pré-éclampsie. Le traitement du DG réduit l’incidence de macrosomie, sans se traduire par un taux plus bas de césariennes. Dans l’étude TTH, les femmes traitées pour leur DG ont eu un taux plus élevé de césariennes (33 % c. 20 %), en dépit d’un taux plus bas de macrosomies. Une revue de la banque de données Cochrane, portant sur l’effet du régime diététique sur les issues de grossesse compliquées par une intolérance au glucose, n’a révélé aucun effet sur le taux de césariennes (7).

49 Les résultats de l’étude DIAGEST menée dans la région Nord-Pas-de-Calais, et qui compare 236 diabètes gestationnels à 111 grossesses témoins sont les suivants : 16,7 % pour le groupe DG vs 4,5 % pour le groupe contrôle pour l’HTA gravidique et la pré- éclampsie, 20,0% vs 9,0% pour le taux de césarienne (12). (Tableau 1)

Tableau 1. Résultats de l’étude DIAGEST Diabète gestationnel Groupe contrôle HTA gravidique et pré- éclampsie Macrosomie (PN > 90e p) Césarienne Prématurité (<37 SA) Apgar <7 à 1 min Détresse respiratoire Transfert en néonatalogie Hyperbilirubinémie 16,7 % 22,2 % 20,0 % 9,3 % 4,7 % 6,0 % 10,7 % 4,4 % 4,5 % 11,1 % 9,0 % 3,6 % 0,0 % 0,9 % 2,5 % 0,0 % p <0,001 p <0,05 p <0,001 p =0,06 p <0,05 p <0,05 p <0,05 p <0,05

L’article publié en 1997 par Lejeune et Milliez du service d’endocrinologie de l’hôpital Saint Antoine, Paris, rapporte qu’il existe plus souvent une hypertension artérielle dans le DG (14,6 % contre 2,2 % chez les témoins pour Greco et coll.) (12).

1.5.1.2. Autres risques

Ce même article rapporte aussi qu’il existe plus souvent des infections urinaires, et que le taux de prématurité est augmenté dans certaines séries (12).

50 L’étude DIAGEST affiche un résultat pour le taux de prématurité (<37 semaines d’aménorrhée) de 9,3 % dans le groupe DG contre 3,6% dans le groupe témoin (tableau 1) (12).

Pour le CNGOF les taux d’extraction instrumentale, de déchirure périnéale sévère et d’hémorragie du post-partum ne sont pas modifiés par le DG (grade B). Des troubles psychologiques à type d’anxiété et d’altération de la perception de soi peuvent apparaître suite à l’annonce du diagnostic de DG (grade C). Le traitement du DG diminue le risque de dépression du post-partum (grade B) (9).

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