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Comparaison avec le reste du Canada

3) La distribution

2.4 Comparaison avec le reste du Canada

Comme nous l'avons déjà mentionné, les données statistiques sont rares dans l'industrie multimédia. Les comparaisons interprovinciales, qui permettent une évaluation relative des avantages comparatifs d'une industrie sur un territoire donné, sont en ce cas exclues. Néanmoins, jusqu'à ce que les autres provinces s'engagent dans des études spéciales comme celles qui ont été menées au Québec, il reste la possibilité de faire des comparaisons interprovinciales entre les divers sous-secteurs du grand secteur des TIC. Ces comparaisons ont une valeur approximative de celles que nous cherchons dans la mesure où la plupart des entreprises du multimédia sont assimilées à ces sous- secteurs ou encore du fait que, ces sous-secteurs étant fortement reliés au multimédia, leur force implique potentiellement celle du multimédia.

Dans l'étude la plus récente, réalisée par le MC (1998), portant sur les industries québécoises composant les TIC, on trouve justement quelques comparaisons pertinentes au niveau des recettes, de l'emploi et de la R-D. Les trois prochains tableaux compilent quelques-uns de ces

résultats. Au niveau des recettes, on peut ainsi constater dans le tableau 2.35 que si, pour l'ensemble des industries des TIC, le Québec obtient tout juste la part des 25% (c.-à-d. sa part démographique) pour la dernière année de l'étude, le tableau est moins reluisant en ce qui concerne sa composition. Seule l'industrie des équipements de communication signale des avantages comparatifs certains au niveau de sa concentration au Québec. Pour l'industrie des services informatiques et logiciel, la tendance est plutôt stable pour les années récentes, mais après une détérioration importante de sa situation pour la période 1991-19958.

Dans le tableau 2.36, on constate une part moins élevée de l'emploi dans l'industrie des équipements en communication. Cela signifie une productivité du travail très forte, ce qui confirme l'avantage comparatif qui s'exprimait dans le tableau précédent. Les services informatiques et logiciel signalent une évolution contraire, ce qui explique peut-être la tendance à la baisse de ses recettes. Les données réelles de l'emploi dans les services en télécommunication confirme au moins que la part de cette industrie tourne autour de sa part démographique. Mais dans l'ensemble, ce que nous disent ces deux tableaux, c'est que l'Ontario jouit dans la majorité de ces secteurs d'activités d'une masse critique et d'un potentiel de synergies incomparables, que ne possède pas le Québec.

Tableau 2.35

Industries des TIC : recettes et part canadienne

Sous-secteurs Recettes Québec/Canada

(000 000$) %

1991 1995 1997 1991 1995 1997

Matériel électronique grand public 70 70 - 9,0 9,0 —

Équipements de communication 4201 5985 7400 43,7 42,4 44,0 Équipements informatiques 386 239 300 10,2 3,0 6,0 Instrumentation 230 319 400 9,3 10,3 12,0 Services en télécommunication 4900 7000 85 00 24,0 24,0 24,0 Services informatiques et logiciel 1 523 1 935 2500 24,9 17,5 17,0 Total 11 310 15548 19100 26,2 23,5 25,0 Tiré de MIC, 1998 __________________________________________________- 8.

II faut prendre les données sur l'industrie des services en télécommunication avec précaution dans la mesure où les estimations inscrites au tableau découlent de l'imposition de 24% aux recettes totales canadiennes (MIC, 1998).

Tableau 2.36

Industries des TIC : nombre d'emplois et part canadienne

Matériel électronique grand public 250 125 - 11,0 10,7 -

Équipements de communication 17582 19265 18500 31,3 34,2 33,4 Équipements informatiques 2201 1 593 1 700 14,0 10,1 11,0 Instrumentation 2 161 2 5 2 0 2800 11,6 13,3 14,0 Services en télécommunication 40 100 42164 34870 24,4 26,9 24,2 Services informatiques et logiciel 11 843 16072 21 175 24,4 23,3 22,3 Total 74 137 81 739 79045 23,9 25,7 23,8 Tiré de MIC, 1998

Lorsque l'on examine les dépenses en R-D (tableau 2.37), c'est-à-dire que l'on s'intéresse au potentiel futur des industries des TIC au Québec, on constate malheureusement une faible part québécoise et même une baisse tendancielle de la recherche dans l'industrie des équipements en communication, ce qui pourrait jouer défavorablement pour le futur de l'industrie au Québec9. À l'opposé, la part croissante des dépenses de R-D dans l'industrie de l'instrumentation explique sa part croissante au niveau des recettes et de l'emploi (voir les deux tableaux précédents). L'effort de recherche dans l'industrie des services informatiques et logiciels devrait permettre un retournement de la situation pour cette industrie.

Tableau 2.37

Industries des TIC : dépenses en R-D et part canadienne

Matériel électronique grand public — — — — — —

Équipements de communication 214 226 247 18,0 16,4 13,5 Équipements informatiques 47 37 48 14,3 12,0 14,9 Instrumentation 20 24 30 31,7 33,8 35,7 Services en télécommunication 40 63 34 25,8 23,5 16,3 Services informatiques et logiciel 54 84 119 23,4 26,4 25,6 Total 413 509 589 19,6 19,8 18,1 Tiré de MIC, 1998 _______________________________________________________ 9

Cette situation s'explique en grande partie par la concentration de la recherche de cette industrie dans la région d'Ottawa, où Mortel en particulier a installé ses plus grands centres de recherche.

1993 1991 1995 1991 1995 1993 Sous-secteurs Dépenses en R-D (000 000$) Québec/Canada % 1991 1995 1997 1991 1995 1997

Sous-secteurs Emplois Québec/Canada

Il faut noter que le portrait général dressé par ces tableaux ne reflète pas fidèlement les tendances actuelles dans la foulée de l'ensemble des mesures québécoises touchant les TIC et en particulier le multimédia. Il s'agit plutôt d'un portrait de la situation qui prévalait avant la nouvelle politique industrielle du secteur. Mais ce portrait signale néanmoins une situation fragile, sinon précaire, pour les diverses industries convergeant vers le multimédia.

Chapitre 3

Les acteurs de l'industrie du multimédia

Dans ce chapitre, nous allons nous intéresser aux acteurs clés de l'industrie du multimédia. L'objectif est d'identifier les principaux intervenants de l'industrie en distinguant les deux grandes formes de représentation qui sont caractéristiques à chacun d'eux : représentation formelle, comme groupe d'intérêts, et représentation symbolique, à travers leurs principes et leurs valeurs. Ces deux types de représentation s'expriment dans les prises de positions des divers acteurs sur les enjeux de l'industrie. Ces acteurs sont tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont la capacité d'intervenir dans l'industrie. Dans certains cas, il peut s'agir d'acteurs individuels, comme par exemple d'une entreprise qui a une reconnaissance ou un pouvoir de marché suffisant pour influencer les règles du jeu. Mais dans la plupart des cas, il s'agit d'acteurs collectifs qui sont représentatifs d'un groupe d'intérêts particulier ou qui représentent l'intérêt public, tels que les divers acteurs étatiques.

Dans le cadre de cette étude, il a fallu nous limiter aux seuls acteurs collectifs. Pour diverses raisons hors de notre volonté, nous avons également dû limiter les entrevues à quelques représentants des organisations publiques impliquées dans le multimédia. Heureusement, la documentation est assez abondante et facile d'accès. Dans les sections qui suivent, nous allons successivement aborder les associations d'affaires, les associations d'employés, les acteurs étatiques ainsi que quelques « agences autonomes » qui jouent un rôle appréciable dans la dynamique de l'industrie.

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