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V) Résultats et analyses

4- Comparaison multisites

Une comparaison des résultats obtenus entre les différents essais blocs à Quéven, Trévarez et Kerguéhennec va permettre de pouvoir généraliser des tendances sur la région Bretagne sur plusieurs points clés du projet PROGRAILIVE : la gestion des adventices, la pression maladies et ravageurs, la sécurisation des revenus. Seul le lupin d’hiver ne pourra être comparé puisqu’il n’a été cultivé qu’à Kerguéhennec.

Pour le pois d’hiver, en ce qui concerne la pression d’adventices, sur les trois sites les mêmes tendances se dessinent : l’orge est légèrement plus couvrante en début de cycle mais à pleine floraison, toutes les modalités de pois couvrent le sol à plus de 96%. Les associations ne permettent pas de réduire la pression d’adventices, celle-ci étant déjà très faible. Les céréales ne semblent pas faire un effet barrière aux maladies, mais limitent l’attaque de ravageurs. Seul un effet tuteur de l’orge ressort sur tous les sites étudiés. L’association avec de l’orge a un rendement de 39% supérieur au rendement du pois pur, l’avoine de 28%, le blé 10% et 30% de 10% et le blé 50% de 24%. Au niveau de l’égrenage, l’avoine réduit considérablement les pertes à la récolte avec 0,6 qx/ha de pertes en moyenne contre 3,4 qx/ha en pois pur et 4 qx/ha en pois + blé 30%, le blé n’ayant aucun effet tuteur. Avec un complément de rendement très intéressant de 9,9 qx/ha pour l’avoine en moyenne contre 2,7 qx/ha pour l’orge, 0,99 qx/ha pour le blé 50%, 0,33 qx/ha pour le blé 10% et 30%, la céréale est la plus intéressante pour cette année, associée avec du pois d’hiver. On constate qu’à Quéven, il y a davantage d’étages par plant mais un PMG plus faible que sur les deux autres sites, d’où finalement un rendement équivalent. Initialement, le rendement était autour de 29 qx/ha, mais un fort égrenage à la récolte a provoqué une perte moyenne de 5 qx/ha contre seulement 2,2 qx/ha à Quéven et 0,9 qx/ha à Trévarez.

Figure 40 : Rendement du pois de printemps à Quéven (Réalisation personnelle) a a a a a 0 5 10 15 20 25

Pois pur Pois + orge 20% Pois + avoine 20%

Re n d em en t (q x/h a)

18 Pour le pois de printemps, la même tendance se dessine : les pois associés ne possèdent pas un pouvoir couvrant plus important que le pois pur même si la pression d’adventices semble être légèrement plus importante pour le pois pur (0,85 t MS/ha) que pour le pois associé (0,2 t MS/ha) sur les deux sites AB. Cela n’est pas visible sur le site AC puisqu’il a été désherbé et que la pression d’adventices est très faible (0,2 t MS/ha). Les céréales ne semblent pas faire un effet barrière aux maladies mais réduisent l’attaque des oiseaux en exerçant un effet barrière. L’effet tuteur de l’avoine est bien vérifié sur les trois sites vis-à-vis de la verse. La modalité associée à de l’orge a un rendement de + 92,5% par rapport au rendement du pois pur, et le pois + avoine 20% a un rendement à +135%. Avec un effet tuteur intéressant, l’avoine réduit considérablement les pertes à la récolte avec des pertes s’élevant à 1,1 qx/ha pour l’avoine, contre 3 qx/ha pour l’orge et 4 qx/ha pour le pois pur. L’orge a un rendement moyen de 8,1 qx/ha contre 9,7 qx/ha pour l’avoine. A différents points de vue, cette dernière semble donc la plus intéressante pour une association avec du pois de printemps. On constate que le rendement du pois de printemps est plus faible en moyenne à Quéven avec 10,7 qx/ha qu’à Kerguéhennec avec 21,3 qx/ha. Or il n’y a pas eu de différence majeure d’attaque de bioagresseurs. Cela peut être dû à un déficit pluviométrique plus important à Quéven entre avril et juillet. A cela s’ajoute un sol plus sableux avec une faible réserve utile, ce qui peut expliquer cette différence de rendement. De plus, la verse a été plus importante à Quéven et les pertes à la récolte (3,9 qx/ha) ont été 2,4 fois plus importantes à Quéven.

Pour les pois d’hiver et de printemps, on constate que les PMG sont plus faibles (en moyenne 113 g pour les pois d’hiver et 134 g pour les pois de printemps) que la moyenne (environ 200 g) pour toutes les modalités et tous les sites. Il y a donc eu un mauvais remplissage des grains. Cela peut être dû à de mauvaises conditions météorologiques dont un déficit pluviométrique au stade remplissage des grains en avril pour le pois d’hiver et en juin-juillet pour le pois de printemps.

Sur les trois sites, le lupin bleu est le plus couvrant. A pleine floraison, il couvre à chaque fois le sol à plus de 90%. La pression d’adventices est sensiblement réduite pour le lupin bleu, et également par les céréales orge et avoine. Les céréales ne semblent pas faire un effet barrière aux maladies et ravageurs sur les trois sites. La tendance générale se manifeste par un lupin bleu vigoureux et réduisant la pression d’adventices mais plus sensible à la verse et avec une faible hauteur. Cela le rend sensible au salissement de fin de cycle. Ce lupin est à conseiller en AC mais à modérer en AB selon le salissement historique de la parcelle. Les densités de l’orge et de l’avoine associés aux lupins blancs sont à diminuer, ces dernières étant trop compétitives sur les trois essais blocs.

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