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Comparaison des méthodes et recommandations de priorisation

5.1 Tableau multicritères

Le tableau multicritères présenté ci-dessous reprend et synthétise les informations et appréciations du chapitre précédent sur les différentes méthodes de lutte.

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Valorisation possible Non non Non Oui Oui

Techniques de contrôle hydraulique

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semi-amphibies Feu Lutte chimique Lutte biologique Valorisation (combinée avec contrôle du typha)

Bonne Bonne Bonne dans des zones

assez précises

assurée A priori bonne A priori bonne

Efficience (des

du coût Assez bonne Assez bonne Si mise en culture Non Oui si réussi Bonne Bonne dans des zones

assez précises

Valorisation possible Oui Sous conditions Oui Oui Non Non Non

Comment combiner ces trois techniques de manière à réduire les coûts ?

Quel suivi des interventions pour optimiser leur durabilité (combiné avec programme de recherche sur la

biologie du typha)

Techniques de contrôle direct Valorisation

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5.2 Discussion

Sur la base des critères retenus, nous proposons donc d’écarter un certain nombre de techniques qui semblent peu adaptées et viables dans l’immédiat, soit parce qu’elles sont trop coûteuses ou que leur efficience n’est pas garantie, soit parce qu’elles présentent trop de risques et ne sont pas socialement acceptables. Il s’agit de la re-salinisation de la retenue de Diama, de son assèchement saisonnier et de l’utilisation de la lutte chimique pour contrôler le typha.

Une deuxième catégorie concerne les techniques utilisables à une échelle locale ou limitée, que nous ne proposons pas d’intégrer dans la suite de notre étude à ce stade : Il s’agit de la gestion locale du sel dans les PND et PNOD, des assèchements localisés pour travaux, et de l’usage localisé du feu.

Nous proposons également d’intégrer à ce groupe la question de la polderisation de la retenue de Diama, qui nous semble une solution pertinente sous certaines conditions. Etant donné qu’elle a déjà fait l’objet de nombreux travaux, elle ne sera pas étudiée en tant que telle dans la prochaine phase de l’étude, mais elle sera néanmoins intégrée dans le plan d’action concerté, car offrant un potentiel important pour les berges de la retenue de Diama.

La troisième catégorie est constituée par les techniques existantes de contrôle mécanique (coupe sous l‘eau manuelle ou par bateau faucardeur, ou faucardage/ arrachage par engins lourds (pelles) qui nous semblent incontournables pour assurer le contrôle du typha dans les axes hydrauliques principaux, mais qui sont assez coûteux.

➔ Nous proposons dans ce cas d’approfondir notre étude avec les acteurs de l’entretien pour identifier des modalités de réduction des coûts et d’amélioration de l’efficience de ces interventions, en faisant l’hypothèse qu’une combinaison des trois techniques permettrait d’optimiser l’entretien. Il s’agirait de combiner des faucardages par engins lourds tous les 3 ou 4 ans, selon le besoin, avec un entretien plus régulier (tous les 6 mois) par bateaux faucardeurs (coupe sous l’eau dans les zones les plus profondes) et par coupe manuelle sur les berges et en zones peu profondes.

→ Dans le même objectif, un protocole de suivi de la qualité des travaux et de la ré-infestation serait proposé, et un programme de recherche appliquée sur la biologie du typha et de sa réaction aux différents traitements mécaniques serait identifié. Ces recherches porteraient notamment sur le comportement du typha après coupe sous l’eau, sur ses mécanismes de régénération et de propagation par rhizomes et par graines et sur son cycle biologique.

Nous proposons également d’inclure dans cette troisième catégorie la question du reprofilage/

recalibrage des axes hydrauliques principaux qui nous semple présenter un potentiel important de réduction des coûts de maintenance et de contrôle du typha.

→ Il s’agirait tout d’abord de confirmer les résultats obtenus, sur les portions déjà recalibrées du réseau, qui sont significatives, et de chiffrer les économies d’entretien qui en résultent. L’étape suivante serait d’estimer les besoins restants et de chiffrer l’ordre de grandeur de l’effort financier nécessaire.

La quatrième catégorie est constituée par les méthodes qui nous semblent prometteuses, mais sont encore au stade expérimental. Celle-ci comprend la reprise des recherches sur la lutte biologique, l’expérimentation de la valorisation du typha couplée avec les programmes de contrôle, et l’expérimentation de nouveaux équipements de faucardage susceptibles de réduire les coûts à l’avenir.

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→ Pour la lutte biologique, l’étude vérifiera les résultats du programme déjà mené sur les carpes chinoises, et si les résultats sont prometteurs, identifiera les partenaires à mobiliser et étudiera la faisabilité d’un programme de recherche correspondant, en intégrant les questions de bio-sécurité et d’évaluation des risques écosystémiques37.

→ Pour l’expérimentation de nouveaux équipements de faucardage, en particulier de coupe sous l’eau l’étude ébaucherait des programmes d’expérimentation, identifierait des partenaires potentiels, et chiffrerait l’ordre de grandeur des financements à mobiliser.

→ Dans le cas de la valorisation du typha couplée aux programmes de contrôle, l’étude approfondirait la faisabilité et l’intérêt pour l’organisation de nouveaux accords et procédures entre maîtres d’ouvrage, opérateurs d’entretien, entreprises de transformation et de valorisation du typha et populations concernées.

37Ce programme n’exclura pas la possibilité d’identifier d’autres espèces prometteuses, même si en l’état actuel des connaissances cela reste hypothétique.

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6 Considérations sur l’organisation institutionnelle