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3.2 Le syst`eme d’analyse en temps r´eel

3.2.2 La comparaison des catalogues

La seconde partie du traitement consiste `a comparer les catalogues d’objets afin d’en extraire

les objets variables. Pour qu’une comparaison soit possible, les images doivent pointer la mˆeme

zone du ciel et avoir ´et´e prises avec le mˆeme filtre. De plus, leur temps d’exposition doit ˆetre

du mˆeme ordre de grandeur. Nous avons choisi de comparer uniquement les images d’un mˆeme

run, car la plupart des afterglows passent au-del`a de notre magnitude limite d’un run `a l’autre.

Dans un premier temps, les images d’un mˆeme champ sont compar´ees nuit par nuit, par

doublet ou triplet suivant la strat´egie d’observation utilis´ee. Cette premi`ere s´erie nous permet

d’une part d’extraire les objets fortement variables, et d’autre part de cr´eer un catalogue de

classification des objets dans les comparaisons, qui nous servira de r´ef´erence pour les

comparai-sons avec les images prises les nuits suivantes. Dans un second temps, les meilleures images de

chaque nuit sont s´electionn´ees et compar´ees entre-elles par doublet uniquement. C’est dans ces

comparaisons ”inter nuit” qu’on a le plus de chance de d´etecter un afterglow optique (voir figure

5.3).

Comparaisons triples

Les comparaisons triples servent principalement `a d´etecter les objets fortement variables,

ainsi que les ast´ero¨ıdes et les TNO, et `a cr´eer un catalogue de comparaison qui sera utilis´e dans

les comparaisons ”inter nuit”. Les trois images d’une comparaison triple sont toujours acquises

durant la mˆeme nuit.

Des trois catalogues d’objets d’une comparaison triple, le meilleur

4

est s´electionn´e et

uti-lis´e comme r´ef´erence pour les deux autres, qui sont alors calibr´es astrom´etriquement et

pho-tom´etriquement par rapport `a lui. Pour chaque objet de chaque catalogue, nous cherchons le

correspondant dans les deux autres, c’est `a dire l’objet le plus proche de ses coordonn´ees. Les

diff´erences entre les positions du triplet d’objet ainsi trouv´e, qui correspondent aux distances

entre les 3 objets de chaque catalogue (1-2, 1-3, 2-3), sont compar´ees `a une tol´erance en position

calcul´ee pour chaque CCD, et dont la valeur est habituellement de 1 pixel, ou 0,18

′′

. Suivant les

valeurs minimales et maximales des distances, les objets sont ensuite s´epar´es en trois cat´egories:

– Si la distance minimale est inf´erieure `a la tol´erance en position et la distance maximale

est inf´erieure `a deux fois la tol´erance de position, l’objet est class´e comme commun.

– Si la distance minimale est inf´erieure `a la tol´erance en position et la distance maximale

est sup´erieure `a deux fois la tol´erance de position, l’objet est class´e comme suspect.

– Sinon, l’objet est class´e comme seul (la distance minimale est sup´erieure `a la tol´erance en

position).

On peut dire pour simplifier que les objets communs sont pr´esents dans les trois catalogues, les

objets suspects le sont dans seulement deux, et les objets seuls dans un seul catalogue sur les

trois. Une repr´esentation graphique de cette classification est pr´esent´ee dans la figure 3.11.

A partir des ´etoiles communes, les catalogues 1 et 2 sont calibr´es en µ

max

, magnitude et

FWHM par rapport au catalogue 3. Une recherche d’objets variables parmi les ´etoiles, galaxies et

objets faibles communs est ensuite effectu´ee. Les objets sont s´epar´es en 9 intervalles de magnitude

contenant chacun un mˆeme nombre d’objet. Pour chacun des ces intervalles, on calcule d’une

part les trois valeurs m´edianes de la diff´erence de magnitude entre chaque catalogue, et d’autre

part la valeur m´ediane de la somme des valeurs absolues de toutes les diff´erence de magnitude

4. On consid`ere comme meilleur catalogue celui qui a le plus grand nombre moyen d’objets astrophysiques par CCD.

3.2. LE SYST `EME D’ANALYSE EN TEMPS R ´EEL 51

Fig. 3.11 –Repr´esentation graphique de la classification spatiale des objets en fonction de leurs

distances dans les comparaisons triples.

combin´ees. Ces valeurs sont ensuite compar´ees avec les diff´erences de magnitude de chaque

objet individuellement. Un objet est classifi´e comme variable si toutes ses valeurs de diff´erence

de magnitude sont sup´erieures aux valeurs m´edianes de chaque catalogue, et si sa diff´erence

totale est trois fois sup´erieure `a la valeur m´ediane totale. Nous nous assurons ainsi que l’objet

est variable et globalement, et localement entre chaque catalogue. Un exemple graphique de

cette recherche d’objets variables pour un CCD est montr´e dans la figure 3.12. Des coupures

sont ensuite appliqu´ees sur ces objets afin d’´eliminer la majorit´e des d´efauts CCD, les objets

dont la valeur d’extraction est sup´erieure `a z´ero (voir section 3.2.1), et les objets tr`es faibles en

µ

max

.

Les objets seuls sont utilis´es dans la d´etection d’ast´ero¨ıdes. Ces derniers sont d´etect´es

sim-plement en associant trois objets seuls, un pour chaque catalogue, avec un d´eplacement lin´eaire

identique entre les trois images. Pour finir, un catalogue de r´ef´erence pour cette comparaison est

cr´e´e, indiquant la classification de chaque objet (seul, suspect, commun, variable, ast´ero¨ıde). Ce

catalogue sera utilis´e lors de la comparaison double avec l’image du mˆeme champ prise quelques

jours plus tard, afin de rechercher les objets ayant disparu, ou bien ´etant apparus, dans le cas

o`u l’image seule du doublet serait prise avant celles du triplet.

Comparaisons doubles

Le traitement des comparaisons doubles est sensiblement similaire `a celui des comparaisons

triples. Les comparaisons doubles peuvent impliquer des images de la mˆeme nuit, si deux images

seulement du mˆeme champ ont ´et´e acquises, ou bien, ce qui est plus souvent le cas, deux images

de deux nuits diff´erentes, dont l’une d’elle est la meilleure du triplet d’une nuit.

Comme dans les comparaisons triples, les catalogues sont calibr´es astrom´etriquement, et

une tol´erance en position est calcul´ee `a partir de la distance moyenne des paires d’objets les plus

proches entre les deux catalogues. Les objets dont la distance est inf´erieure `a cette tol´erance

sont class´es comme objets communs, et ceux pour lesquels elle est sup´erieure sont class´es comme

52 CHAPITRE 3. DESCRIPTION DE NOTRE RECHERCHE D’AFTERGLOWS

16 17 18 19 20 21 22 23 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6

m

R magnitude

Fig. 3.12 – Cette figure sch´ematise la s´election des objets variables parmi les objets communs

d’un CCD d’une comparaison triple. Chaque point repr´esente un objet commun dans un plan

diff´erence de magnitude en fonction de la magnitude. La valeur en ordonn´ees Σ|∆ m| est la

somme des valeurs absolues des diff´erences de magnitude entre chacun des trois catalogues. Les

traits symbolisent nos tol´erances en magnitude pour chaque intervalle de magnitude. Le seul

objet commun s´electionn´e comme variable apr`es l’ensemble des coupures est repr´esent´e par le

cercle; il s’agit d’une ´etoile variable.

objets seuls. Le premier catalogue est ensuite recal´e enµ

max

, magnitude et FWHM, en utilisant

les ´etoiles communes. Les objets dont la diff´erence de magnitude est sup´erieure `a 0,2 et sup´erieure

`a quatre fois la diff´erence de magnitude m´ediane de tous les objets de l’intervalle correspondant,

sont extraits et classifi´es comme variables.

Contrairement aux trois images des comparaisons triples, celles des comparaisons doubles

sont beaucoup plus susceptibles d’ˆetre acquises dans des conditions d’observation diff´erentes,

n’´etant pas prises durant la mˆeme nuit. Ceci affecte grandement la qualit´e des images, et ainsi

donc les valeurs des param`etres d’extraction des objets, notamment la magnitude et la FWHM.

Pour les objets ´etendus, Sextractor calibre la forme de l’objet sur une surface plus grande lorsque

l’image est de moins bonne qualit´e. La magnitude de l’objet ´etant calcul´ee pour cette surface,

elle est d’autant plus ´elev´ee que la surface est ´etendue, et donc que la FWHM est grande.

Cela entraˆıne un biais non seulement dans la calibration photom´etrique des catalogues, puisque

plus l’objet est ´etendu, plus l’erreur sur sa magnitude est grande, mais aussi dans la d´etection

3.2. LE SYST `EME D’ANALYSE EN TEMPS R ´EEL 53

−0.5 −0.4 −0.3 −0.2 −0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 −1.5 −1 −0.5 0 0.5 1 1.5 ∆m ∆ FWHM −0.5 −0.4 −0.3 −0.2 −0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0 10 20