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2. L’éducation thérapeutique du patient

2.1 Définition, concepts et organisation

2.1.3. Compétences à acquérir par le patient: déroulement d'un programme

2.1.3.1. Compétences d’auto observation

Tout patient doit être capable de reconnaître et d’interpréter des « signes », des symptômes de sa maladie. Par exemple, pour une personne diabétique : savoir identifier les

prémisses d’une hypoglycémie ou d’une hyperglycémie, une diminution de la sensibilité des extrémités en cas de neuropathie. Les signes sont très souvent propres à chacun tant par leur nature que par leur fréquence. On définit alors avec le patient son catalogue

« séméiologique ».

Les compétences à acquérir visent à rendre le patient attentif et vigilant ; il devient capable d’identifier des symptômes, de les décrire, d’en estimer l’impact sur les modifications de son état.

2.1.3.2. Compétences de raisonnement et de décision Dans le contexte d’un traitement chronique, les problèmes quotidiens rencontrés par un patient sont nombreux : oubli du traitement, décalage des prises, non respect des horaires de prise par rapport aux repas, traitements associés, etc.

Pour les résoudre des solutions peuvent être proposées et mises en place, adaptées à chaque patient. Celui-ci, au fur et à mesure de son expérience, et de sa compétence acquise sera capable d’en développer d’autres tout aussi valables, et optimiser à sa propre situation.

2.1.3.3. Compétences d’auto-soins

Outre la résolution appropriée de ses problèmes quotidiens le patient pourra être amené à réaliser lui-même des soins répétitifs ou encore à prendre un médicament devant un symptôme d’alerte. Pour acquérir cette compétence d’autosoins, le patient pourra participer à des ateliers pratiques gérés par du personnel soignant, auxquels participent également d’anciens patients. Par l’entraînement à gérer des situations pratiques, il pourra alors surmonter ses craintes, améliorer ses gestes, s’approprier les conduites à tenir et ainsi en diminuer les contraintes.

2.1.3.4. Compétences sociales

Ce sont des compétences, qui vont permettre au patient de mieux « vivre son cancer » avec son entourage. Un patient peut être amené à expliquer et informer sur les caractéristiques de

apprises, afin qu’il puisse être aidé en cas d’incident aigu, où il serait incapable de résoudre le problème seul.

2.1.3.5. Compétences d’adaptation

Il s’agit de compétences indispensables au processus éducatif. Le patient doit pouvoir juger sa situation de santé. Pour cela toute son expérience est une source d’information fondamentale et lui confère alors un statut « d’expert ».

L’acquisition de cette compétence est progressive, et intervient au fur et à mesure des rencontres avec les soignants éducateurs. Cela demande du temps, de la motivation de la part du patient et des soignants qui l’accompagnent, de l’assiduité du patient à un programme d’éducation personnalisé et spécifique. L’ETP est un processus continu de formation. Ce principe va garantir à chaque patient de maintenir et d’améliorer ses compétences et d’en acquérir des nouvelles.

Quelles sont les compétences d’adaptation à acquérir face à la maladie? - Avoir confiance en soi.

- Savoir gérer ses émotions, et maîtriser son stress

- Développer un raisonnement créatif et une réflexion critique

- Développer des compétences en matière de communication et de relation sociales - Prendre des décisions et résoudre un problème

Que l’on parle d’éducation pour la santé ou d’éducation thérapeutique, le but est le même : acquérir des compétences pour entretenir un capital santé, mais les démarches pédagogiques ne sont pas les mêmes.

Dans la première situation la personne est en bonne santé, et le temps nécessaire à l’appropriation des compétences est sans conséquence immédiate. Dans la seconde situation la personne est « malade », et présente des facteurs de risque. Les « temps » psychologiques, sociaux et pédagogiques ne sont plus les mêmes. Le personnel soignant est amené à prendre en compte tous ces aspects pour être efficace et permettre au patient de devenir acteur de sa prise en charge thérapeutique et donc de sa santé.

Dans le même temps, il faut veiller à ne pas stigmatiser la maladie, au point d’y enfermer le patient. Les attentes du soignant ne sont pas forcément celles du patient, chaque situation étant unique. Un compromis est nécessaire entre les données médicales (en fonction de l’état bio clinique du patient, les exigences de son traitement…) et leur intégration par le patient (ressenti, prises de conscience successives, cheminement…).

Un programme d’éducation thérapeutique doit être défini selon un cadre logique et avec l’accord du patient.

Tableau VII : étapes du programme d'éducation thérapeutique (41)

1ère ETAPE

Elaboration d'un diagnostic éducatif

Connaître le patient, identifier ses besoins, ses attentes et sa réceptivité à la proposition de l’ETP Appréhender les différents aspects de la vie et de la personnalité du patient, évaluer ses potentialités, prendre en compte ses demandes et son projet.

Appréhender la manière de réagir du patient à sa situation et ses ressources personnelles, sociales, environnementales.

2ème ETAPE

Définir un programme personnalisé

Formuler avec le patient les compétences à acquérir au regard de son projet et de la stratégie thérapeutique.

Négocier avec lui les compétences, afin de planifier un programme individuel.

Les communiquer sans équivoque au patient et aux professionnels de santé impliqués dans la mise en oeuvre et le suivi du patient

3ème ETAPE

Planifier et mettre en œuvre des séances d'ETP

Sélectionner les contenus à proposer lors des séances d’ETP, les méthodes et techniques participatives d’apprentissage.

Réaliser les séances.

4ème ETAPE

Réaliser une évaluation des compétences acquises

Faire le point avec le patient sur ce qu’il sait, ce qu’il a compris, ce qu’il sait faire et appliquer, ce qu’il lui reste éventuellement à acquérir, la manière dont il s’adapte à ce qui lui arrive.

Proposer au patient une nouvelle offre d’ETP qui tient compte des données de cette évaluation et des données du suivi de la maladie chronique

servira de support au patient mais aussi aux professionnels de santé. Il permet de fixer les rendez-vous avec chaque intervenant, de noter les remarques du patient, ses attentes, ses émotions, ses difficultés. Il va servir également dans l’évaluation des compétences acquises au déroulement de l’éducation thérapeutique du patient. Chaque étape n’est franchie qu’après l’accord du patient, et à chaque instant, un retour en arrière est possible, soit à la demande du patient, soit à la demande d’une personne soignante participant au processus, soit parce que l’évolution de la maladie l’impose.

2.1.4. Compétences d'éducateur à acquérir par les professionnels de