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1. Le cancer du sein

1.1 Anatomie et rappels physiologiques

1.1.8. Carcinogénèse et différents types de cancers

1.1.8.1. Carcinogénèse

1.1.8.1.1 Principes généraux

Le cancer résulte le plus souvent d’altérations successives de l’ADN par des agents mutagènes. Les cellules acquièrent alors des propriétés anormales telles que :

• la perte du contrôle de la croissance cellulaire, une résistance à la mort cellulaire programmée (apoptose)

la faculté de créer un réseau vasculaire (angiogénèse tumorale) l’envahissement des tissus voisins (métastase) (2).

1.1.8.1.2 Gènes impliqués dans les mécanismes de cancérogenèse

1.1.8.1.2.1.Les oncogènes

Ils sont présents dans la cellule saine et leur expression est régulée. Une mutation peut apparaître à la suite de l’intervention de substances environnementales telles que les radiations UV, le tabac ou à la suite de virus ou d’agents du stress oxydant. L’altération de l’expression de ces gènes va aboutir à une modification des fonctions et de la morphologie de la cellule.

Trois proto-oncogènes ont été trouvés amplifiés dans le cancer du sein (2) : • proto-oncogène MYC

• proto-oncogène ERBB2 • proto-oncogène CCND1

1.1.8.1.2.2.Les gènes suppresseurs

Les produits issus de leur expression répriment le développement du cancer. Il en existe deux catégories :

• les gènes qui codent pour des protéines qui préviennent ou réparent les altérations génétiques. Ils sont impliqués dans le remplacement de l’ADN endommagé, dans la correction des erreurs de la réplication de l’ADN ainsi que dans le maintien de la longueur des télomères

• les gènes qui codent pour des protéines qui contrôlent la prolifération cellulaire, l’apoptose ou le vieillissement. Un grand nombre de gènes suppresseurs ont été suspectés dans la survenue d’un cancer du sein. Seuls quelques uns ont clairement été reconnus. C’est le cas du gène TP53 (2).

1.1.8.2. Différents types de cancer du sein

On parlera de cancer in situ lorsque le cancer ne franchit pas les limites de la structure tissulaire dans laquelle il se développe.

Lorsque le stade sera plus avancé, les cellules vont pouvoir se disséminer dans tout l’organisme et on parlera alors de métastases. Les métastases correspondent au développement dans un autre organe d’une tumeur issue de la tumeur primitive.

Le cancer du sein correspond au développement d'une tumeur aux dépens des cellules de la glande ; selon les cellules touchées, les tumeurs porteront des noms différents. L'évolution de cette tumeur n'est pas contrôlée par l'organisme, elle se développe dans la glande de façon anarchique dans tous les sens.

Il existe différents types de cancer du sein. On distinguera les cancers limités au sein ou avec un envahissement des ganglions lymphatiques (non métastatiques) et les cancers du sein

métastatiques.

1.1.8.2.1 Les cancers non métastatiques

Les plus fréquents sont les cancers canalaires. Ils se développent à partir des cellules des canaux. Ce sont des adénocarcinomes car ils se développent à partir d’une glande.

On distingue alors plusieurs situations : • Carcinome in situ :

Les cellules cancéreuses sont uniquement localisées à l’intérieur des canaux ou des lobules. Le tissu qui entoure ces structures n’est pas infiltré de cellules cancéreuses. Le cancer canalaire in situ représente huit cancers in situ sur dix. Ces cancers sont le plus souvent découverts lors d’un dépistage (mammographie) ou révélés par un écoulement de sang du mamelon ou d’un eczéma. Les cancers canalaires in situ peuvent parfois infiltrer les tissus voisins et devenir des cancers infiltrants. Le cancer lobulaire in situ est plus rare. On le considère plutôt comme un facteur de risque de développer un cancer du sein. Sa prise en charge sera différente des autres types de cancer du sein.

• carcinome infiltrant :

Les cellules cancéreuses ont infiltré le tissu qui entoure les canaux et les lobules. Le plus fréquent est le cancer canalaire qui représente huit carcinomes infiltrants sur dix. Le cancer

lobulaire infiltrant est plus rare. Les cancers infiltrants peuvent se propager vers les

ganglions ou d’autres parties du corps. Les ganglions les plus souvent atteints se situent sous les bras, au niveau des aisselles.

La figure ci-dessous représente les différentes localisations des ganglions lymphatiques.

Figure 2 : localisation des ganglions (4)

La figure ci-dessous schématise la localisation des deux types de cancer du sein non métastatiques : les cancers infiltrants et in situ

Il existe une autre forme de cancer du sein qui est plus rare que les carcinomes canalaires. Il s’agit du carcinome inflammatoire qui peut se développer et se propager rapidement. Il peut apparaître lorsque les cellules cancéreuses du sein bloquent les vaisseaux lymphatiques. Il peut alors s’ensuivre une inflammation des seins. A la différence de la plupart des cancers du sein qui provoquent l’apparition d’une ou de plusieurs tumeurs solides distinctes, le cancer inflammatoire du sein a plutôt tendance à croître en formant des couches ou des nids. (5)

1.1.8.2.2 Cancers du sein métastatiques

Une tumeur cancéreuse a une croissance lente dans un premier temps et son développement est circonscrit.

Si la tumeur n'est pas découverte à ce stade, elle continuera à grossir, elle envahira les tissus alentours. Des cellules cancéreuses peuvent se détacher de la tumeur mère, aller dans le sang, se greffer sur des organes à distance et se multiplier pour leur propre compte, ce sont les métastases.

Les métastases résultent donc de la migration de cellules tumorales soit par le sang soit par la voie lymphatique. Les organes cibles les plus fréquents sont l’os, le foie, le poumon.