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a- A epte l aut e

Pour Eva, participer au groupe a toujours pris une importance cruciale. Cependant, il lui a fallu du te ps pou s ou i au aut es. Da s la oitu e, so efus d i te agi a e les enfants était vraiment marqué. Da s la pis i e, elle he hait sou e t l e lusi it a e l adulte, u e elatio p i il gi e, se o t a t e peut être un peu plus peureuse u elle e l tait e alit . Je l ai su p ise u e fois à te te de ous a te toutes les deu du groupe, pour être seule avec moi. Pou uoi he he ai si à s loig e du groupe ? Pourquoi refuser la relation avec les autres enfants ? Quel intérêt trouve-t-elle à être dans la elatio duelle a e l adulte ?

Nous avons pa fois eu l i p essio u E a e oulait pas se fai e d a is pa i les autres enfants déficients : elle nous l a clairement dit. A l i e se, elle semblait particulièrement fière de s t e fait des opi es da s sa lasse d i t g atio de CE , e ui contraste avec son attitude auprès des enfants du groupe piscine. Cependant, le lieu et les objectifs sont différents : l ole a des o je tifs du atifs ta dis ue le groupe piscine à un rôle thérapeutique. Les intervenants ne sont pas les mêmes. Or, en situation de groupe

66 th apeuti ue, l e fa t se e d o pte u il est pas le seul à a oi des t ou les. S.H. Foulkes appelle cela la réaction du miroir.89 Cette situation peut être réconfortante car elle

i lut l i di idu da s u tout il est pas le seul à a oi des t ou les, d aut es so t o e lui , ais elle peut aussi le ett e fa e à ses diffi ult s a il se oit e l aut e, et aut e ui est déficient. Ainsi, nous pouvons supposer u E a a ait pas ette e ie de ressembler aux enfants du groupe et te tait de se d fai e de ette i age e s a o ha t plutôt à elle de l adulte. A epte l aut e, est- e pas s a epte aussi soi-même ?

Par la suite, Eva a pu trouver une certaine satisfaction à interagir avec les autres enfants du groupe piscine. Ses relations se sont améliorées avec eux et elle a commencé à répondre à leurs sollicitations.

b- Le jeu et les relations

Pendant le groupe piscine, nous nous sommes beaucoup appuyés sur le jeu. En effet, d ap s J. Piaget, le jeu est u outil fo da e tal de d eloppe e t de l i tellige e. Il pe et de s e i hi et de ai te i u uili e affe tif et i telle tuel. Da s le jeu, l e fa t et so o ps e elatio tout e s e gagea t affe ti e e t et ps hi ue e t. Quel a t l appo t p i ipal du jeu da s le g oupe ? Comment a-t-il permis de soutenir les communications entre les enfants ?

Les enfants du groupe, de par leurs handicaps, ont des difficultés à communiq uer et à e t e e elatio . Ce tai s o t te da e à s isole , o e Elijah ou Gaël, d aut es rejettent cette relation, comme Eva. Les raisons de ces entraves au dialogue ne sont pas toujours claires, mais le jeu semble être un moyen unique de faire naître les relations.

Co e t le jeu s est-il installé dans le groupe ? A-t-il été investi par les enfants ? Dès la première séance nous avons proposé aux enfants un échange de balle, en cercle. Le ut tait de se l e o e e p o o ça t en même temps le prénom de la personne receveuse. Ce jeu a permis de se reconnaître et de créer un premier lien entre chaque membre du groupe. Se positionner en cercle permet à chacun de voir les autres membres du groupe et ainsi de favoriser les échanges. (Nous avons souvent repris cette disposition, lo s des hauffe e ts ou pou d aut es jeu . Cepe da t, les e fa ts e l o t pas tous

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67 investi de la même manière. Alors que Gaël, Anna et Eva participaient bien, Elijah et Maëlwenne s e luaie t guli e e t du e le. Pou uoi ette difficulté à rester avec le groupe ? Est-ce dû à un manque de savoir jouer lié à leur pathologie ? Est-ce lié à la disposition en cercle ? Se retrouver face aux autres est-il trop compliqué ? Il semblerait, o e ous l a o s o stat pa la suite, ue le jeu est pas au œu du p o l e. Ces enfants savent jouer et peuvent y prendre beaucoup de plaisir. Il est probable que leur diffi ult à s i esti da s le jeu sulte de l a goisse p o o u e pa tous les changements effectués dans le groupe. Ils ont besoin de stabilité et chaque modification de leurs habitudes nécessite une adaptation. Ils taie t p o a le e t pas dispo i les pou joue . Pa ailleu s, les e fa ts o t p og essi e e t t à l o igi e de diff e ts jeu de groupe, dans les vestiaires o e da s l eau. Comment le jeu traduit-il la dynamique de groupe et les liens entre les enfants ? En quoi est-il porteur des relations entre ses membres ? Plus le jeu a été présent et investi par les enfants, plus les communications entre eux se sont intensifiées. En effet, le jeu ous a pe is d alue l olutio de la d a i ue de g oupe et l i t g ation de chaque enfant en son sein : Eva, qui avait tendance à se fermer au contact des autres enfants, notamment dans la voiture, a prog ressivement commencé à accepter ces interactions. Elle leur a proposé de jouer avec sa cocotte en papier ce qui était vraiment nouveau : elle i itiait le jeu, p eu e u elle voulait interagir avec eux. Le jeu est au œu des i te a tio s. Il e des lie s e t e chaque me e du g oupe pa le plaisi o u u il appo te.

c- Transfert et contre-t a sfe t e t e l e fa t et l adulte

Dans une situation thérapeutique, le patient transfert sur le soignant ses affects et ses sentiments. Le thérapeute reçoit ces sentiments en les éprouvant à son tour. Qu e est-t-il dans le groupe piscine ? Co e t se e d e o pte d u tel p o essus ?

Le jour où Eva a e o , fâ h e, de l eau au isage, j ai éprouvé de la frustration et une colère envers elle. Je me sentais aussi vexée. Ap s lui a oi fait e a ue u elle-

e se se ait fâ h e si uel u u lui a ait fait ela, j ai esse ti u e fo te ulpa ilit . Pourquoi tous ces sentiments ? Au départ je me les suis approprié comme étant miens :

68 après tout, elle remettait en question o auto it et a pla e d adulte, d où a vexation. Cependant, en revivant la scène à tête reposée, je me suis souvenue avoir lu les es se ti e ts su le isage d E a. Je pense donc avoir vécu ce que les psychanalystes nomment le transfert et le contre-transfert. Selon M. Klein, ce processus sulte d u e identification projective. N a a t pas tout de suite o p is d où p o e aie t es se ti e ts, j ai tout de même pu affi e a positio d adulte et poser le cadre de la séance, sans me laisser emporter par cette colère.

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