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Parasite, 1998, 5,151-158

1.- SYSTEMATIQUE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE

Phlebotomus riouxi a été décrite en 1998 du Maghreb sur des caractères morphologiques et

morphométriques (Dépaquit et al 1998). Proche de P.chabaudi elle se distingue par la taille plus grande et la vestitureplus marquée du globe basale du coxite. P.riouxi est une espèce typiquement maghrebine (Algérie, Maroc, Tunisie) et signalé aussi en Espagne par Rioux et al., ( 1970). Ils remarquent l’existence en Algérie de P.chabaudi porteurs d’un lobe basal du coxite garni de 30 à 49 soies. Aprés une révision d’exemplaires de paraphlébotomes d’origine variée, Dépaquit., (1997) montre la présence de deux formes de P.chabaudi.

2.- ETHOLOGIE

P.riouxi se trouve dans les climats semi-aride et saharien. La répartition du P.riouxi se rencontre principalement dans les régions de steppe présaharienne de bioclimat aride et même saharien; tout comme Phlebotomus alexandri et Phlebotomus chabaudi, P. riouxi se rencontre le plus souvent dans des biotopes rocheux et calcaire et dans les anfractuosités creusées dans les falaises rocheuses (Rioux et al., 1970 ).

Nous avons capturé 12 specimens de P.riouxi uniquement dans les sites de la région de Ghardaia oŭ le climat est saharien.

3.1.- Critères d’identification :

Le mâle: (Fig 63 A, B

)

 coxite étroit et allongé, avec un lobe basal allongé, isodiamétrique, symétrique, à extrémité distale conique garnie de 23 à 40 soies

 style étroit et allongé porteur de 4 épines : une terminale, une subterminale, implantée à 80% de la longueur et 2médiane de diamètres inégaux, implantées au milieu,

 paramère simple, terminée par une forme en « raquette » couvert de courtes soies drues, avec deux à 10 autres soies à sa base,

 surstyle légèrement courbé, plus long que le coxite,

 edéage effilé à extrémité pointue et généralement biseautée,  filaments génitaux court comme chez les autres Paraphlebotomus

La femelle: (Fig 64 A et B

)

Indifferenciable de celle de P.chabaudi sur les caractères usuels :

 armature pharyngienne développée, formée de dents en flamme et disposées en réseau étiré dans le sens de la longueur,

 le corps de la spermathèque est formé de 7 à 9 anneaux dont le dernier campanulé, se détache nettement des autres (Depaquit et al., 1998),

 un caractère céphalique nouveau tenant à la présence de dents latérales antérieures chez

P. chabaudi, absentes chez P. riouxi, est proposé mais un recours au typage moléculaire semble

(A) (B)

Figure 64: (A)Spermathéque de la femelle Figure 63 : (B) Edeage et le lobe basale du mâle de P.riouxi A III m µ 0 10 A IV 10 0 µ m

3.2.- Mensurations

Nous avons réalisé chez les mâles un certain nombre de mesures réalisées à partir desquelles des rapports ont été calculés (Tableau XXIV).

Tableau XXIV: Principaux caractères d’identification des mâles de P .riouxi (RX)(en µm)

Caractères de RX (mâle)

Nombre de valeurs

Minimum Maximum Moyenne Ecart-type Variance

A III 6 265 293 284,67 10,67 113,87 A IV 6 125 135 132,00 3,69 13,60 A V 6 123 137 129,83 4,54 20,57 Epipharynx 8 244 297 266,00 18,76 352,00 P 1 7 36 64 45,29 9,67 93,57 P 2 7 134 157 146,71 8,67 75,24 P 3 7 158 184 175,57 8,34 69,62 P 4 7 115 143 130,43 9,61 92,29 P 5 6 256 300 281,33 17,91 320,67 L coxite 9 224 258 240,22 11,86 140,69 L style 9 106 129 121,89 7,94 63,11 l paramère 9 165 219 184,33 19,26 371,00 L surstyle 9 191 297 258,89 30,91 955,36 valves péniennes 9 73 92 83,78 5,76 33,19 piston pg 9 104 149 130,44 13,24 175,28 pompe génitale 9 133 185 164,00 14,59 213,00 pavillon pg 9 39 50 43,67 3,46 12,00 filaments Génitaux 9 176 211 193,44 12,98 168,53 L lobe 9 46 77 60,89 10,19 103,86 l lobe 9 22 30 26,11 3,44 11,86 Rapport de RX (mâle) Nombre de Ecart-type P

Figure 63 B: Phlebotomus (Paraphlebotomus) riouxi (mâle): Genitalia, antennes, édeages. Original

valeurs

A III / A IV + AV 6 0,01 P > 0,1

A III / E 6 0,08 P > 0,1

L cox / L style 9 0,16 P < 0,01 L cox / L sur style 9 0,11 P < 0,01

◊ - Chez le mâle :

La formule antennaire chez le mâle : La longueur d’A III est comprise entre 265 et 293 µm avec une moyenne de 284,67 µm, le rapport A III > A IV+A V : AIII / E est proche de 1. La formule palpale est de: 1,4, 2, 3, 5.

La longueur de l’épipharynx varie entre de 244 et 297 µm avec une moyenne de 266,00µm.

3.3.- Comparaison entre deux espèces affines: P. chabaudi et P. riouxi

La description de P. riouxi Depaquit Killick-Kendrick & Léger (1998) s’appuie principalement sur la morphologie des mâles. Les auteurs soulignent la difficulté d’identifier la femelle de l’espèce affine P. chabaudi (Croset, Abonnenc et Rioux, 1970). Ils ont proposé l’observation de l’armature de l’atrium génital, plus développée chez P. riouxi que chez P.

chabaudi (Depaquit et al., 1998). Ces auteurs n’ont pas pu différenciés entre la femelle de ces deux

espèces affine, plus particulièrement en ce qui concerne les spermathéques (figure 65). Il est possible d’isoler deux populations dont les mensurations sont indiquées dans le tableau XXV. En 1970, Rioux, Crosset et Guy remarquent, en Algérie que P.chabaudi est porteur d’un lobe basal du coxite garni de 30 à 49 soies. Ils attribuent cette variation à l’isolement de la population étudiée.

Les mensurations effectuées chez les mâles de deux populations sont mentionnées dans le tableau XXV. La population dont le lobe basal est de petite taille est appelée P.chabaudi et la population munie d’un gros lobe est appelée P.riouxi.

Tableau XXV : Comparaison des principaux caractères d’identification entre mâle P.chabaudi et P.riouxi (μm).

Caractères Espèces Nombre de valeurs Minimum Maximum Moyenne Ecartype Variance

A III P.chabaudi 2 298 304 301 4,24 18 P.riouxi 6 265 293 284,67 10,67 113,87 A IV P.chabaudi 2 138 140 139 1,41 2 P.riouxi 6 125 135 132 3,69 13,6 Epipharynx P.chabaudi 5 267 304 287,8 4,24 296,2 P.riouxi 8 244 297 266 18,76 352 L coxite P.chabaudi 7 214 228 223,86 4,78 22,81 P.riouxi 9 224 258 240,22 11,86 140,69 L style P.chabaudi 7 123 138 127,71 6,05 36,57 P.riouxi 9 106 129 121,89 7,94 63,11 valves P.chabaudi 7 79 94 87,29 4,99 24,9

péniennes P.riouxi 9 73 92 83,78 5,76 33,19 L lobe P.chabaudi 7 31 43 37,86 4,56 20,81 P.riouxi 9 46 77 60,89 10,19 103,86 ℓ lobe P.chabaudi 7 11 16 12,86 1,95 3,81 P.riouxi 9 22 30 26,11 3,44 11,86 L: longueur ℓ : largeur

Figure 65: Spermathèques, furcas et armatures de l’atrium génital chez P. chabaudi (CBZAT583 & SMO310) et chez P. riouxi (TAT74 & TAT23). Barres = 50 µm.

Figure 66: Pharynx de femelles de P. chabaudi (SMA215 & SMO436) et de P. riouxi (TAT74). Noter la présence de dents latérales antérieures chez P. chabaudi (désignées par les flèches), absentes chez

P. riouxi et la variabilité de l’importance de l’armature pharyngienne chez P. chabaudi.

Selon Depaquit et al. (1998), l’armature de l’atrium génital, paraît plus développée chez P.

riouxi que chez P. chabaudi. Ces auteurs considèrent ce caractère potentiellement discriminant.

Cependant, la difficulté d’observation de ce caractère est souvent délicate, ce qui explique que nos travaux ne confirme pas ces différences (figure 66).

Par ailleurs, l’examen de l’armature pharyngienne fait apparaître chez P. chabaudi une ligne de dents latérales antérieures, ligne absente chez P. riouxi. Dès lors ce caractère devrait différencier les deux espèces.

Si Depaquit et al. (1998) ont recensé quelques rares stations où les deux espèces sont en sympatrie, notamment au Maroc, ce n’est pas le cas dans la présente étude où les deux espèces sont géographiquement séparées tant en Algérie qu’en Tunisie.

En Algérie, on rencontre P. chabaudi dans la région des Aurès tandis que P. riouxi est présent à Ghardaïa d’où il avait été identifié en 1970, antérieurement à la description de P. riouxi, sous le binôme P. chabaudi (Rioux et al., 1970).

En Tunisie, P. chabaudi est présent dans les régions de Mahadia et de Monastir. Dans le foyer

à L. killicki de Tatahouine, cette espèce semble absente de la région de Tatahouine où seule P.

riouxi a été identifiée par nos soins.

Cette espèce pourrait être le vecteur dans ce foyer et non P. chabaudi (Rioux et al., 1986a). Par contre, dans ce même foyer, Ghrab et al., (2006) mentionnent la présence de P. chabaudi et l’absence de P. riouxi à Rogba et Nsefri dans la région de Tatahouine.

En Algérie, la première mention de leishmaniose à L. killicki dans la région de Ghardaïa (Harrat. et al., 2009) peut être justifiée par la présence de P. riouxi dans cette région.

En définitive, le séquençage du gène CYT B est recommandé pour la distinction des femelles

de P. chabaudi et de P. riouxi, en particulier lors d’études épidémiologiques visant à dépister le

CLE D’IDENTIFICATION DES PHLEBOTOMES D’ALGERIE DETERMINATION DU GENRE PHLEBOTOMUS

 soies des tergites abdominaux toutes dressées  armature cibariale absente

 spermathèques complètement ou incomplètement segmentées  génitalia : style muni de 4 à 5 épines.

DETERMINATION DES ESPECES DU GENRE PHLEBOTOMUS MALES

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