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Collecte des données et analyses descriptives de l’échantillon

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 196-200)

Pour notre étude quantitative, nous avons décidé de réaliser une enquête en nous appuyant sur un questionnaire. Le questionnaire est un outil permettant de recueillir simultanément un grand nombre de données pour pouvoir les analyser ensuite. « La qualité du questionnaire est donc capitale pour la qualité du processus dans son ensemble. » (Gavard-Perret et al., 2012, p. 132)

Dans la première partie, nous présentons l’élaboration et l’administration du questionnaire d’enquête. Bien que la méthodologie idéale n’existe pas pour le construire, nous nous attachons malgré tout à proposer les modalités choisies de construction et d’administration, le suivi de notre échantillonnage et finalement nous évaluons la qualité des données récoltées.

La seconde partie fait état de l’échantillon final en le présentant au travers de ses différentes caractéristiques telles que la taille, l’âge, le secteur d’activité et l’emplacement géographique des PME interrogées. Cet échantillon est par la suite comparé à la population totale afin d’en évaluer sa représentativité.

Finalement, nous réalisons les premières analyses descriptives en observant, au sein de l’échantillon, la connaissance de la RSE, son application et la sensibilisation des PME à cette thématique. Puis, nous décrivons leur niveau d’engagement de pratiques durables, la composition des logiques entrepreneuriales durables, la distribution de leur performance et le degré de proactivité envers les attentes des parties prenantes.

1. Élaboration et administration du questionnaire d’enquête 2. Caractéristiques des PME et représentativité de l’échantillon 3. La RSE en PME

Chapitre 3 Méthodologie de la recherche, analyses préliminaires et mesure des variables

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1. Élaboration et administration du questionnaire d’enquête

« Outre la précision supérieure des hypothèses initiales, la taille de l’échantillon rend nécessaire d’avoir recours à un mode de recueil d’informations plus structuré : le questionnaire » (Evrard, Pras et Roux, 2009, p. 251). Ainsi, une construction minutieuse et une administration raisonnée sont essentielles pour assurer des données et des résultats de qualité (Baumard et al., 2014). Nous nous sommes appliqués à respecter un ensemble de recommandations dans la construction et l’administration de ce questionnaire (1.1). Afin d’obtenir une récolte de données proche de la réalité, nous avons échantillonné la population et présentons l’échantillon finalement récolté (1.2). Enfin, nous avons apprécié la qualité des données récoltées grâce notamment à l’évaluation du biais de méthode commune (1.3).

1.1. Construction et administration du questionnaire

Notre étude s'inscrit dans une dynamique de recherche plus large. En effet, celle-ci fait partie de la troisième vague de recherche organisée par l'Observatoire International du Développement Durable en PME.

Le questionnaire a été élaboré selon la méthode de l’entonnoir, en partant de questions générales sur l'entreprise et la RSE et se précisant au fur et à mesure des questions (Annexe 4). Cette méthode a pour objectif d’amener plus facilement les répondants sur des questions précises qui seraient restées sans réponse si elles avaient été abordées dès le départ (Baumard et al., 2014 ; Evrard, Pras et Roux, 2009 ; Gavard-Perret et al., 2012). De la même façon, les questions sont structurées pour ne pas influencer les réponses suivantes afin d’éviter les effets de contamination (Carricano, Poujol et Bertrandias, 2012 ; Evrard, Pras et Roux, 2009). La première partie du questionnaire est introductive et a été construite autour de questions filtres permettant de focaliser la récolte de données uniquement sur des répondants correspondant à nos critères définissant la PME (selon la définition de l’U‐) (Commission Européenne, 2003). Nous avons également souhaité que ces PME soient de tous secteurs d’activité (y compris agricole), à but lucratif, autonome (moins de 25 % du capital détenu par une autre entreprise), dont le siège social se situe en France métropolitaine et dont le nombre de salariés est d’au moins 4 et ne dépasse pas les 250. Afin de lever toute ambigüité sur le concept de RSE, sa définition est rappelée aux répondants dès l’entame du questionnaire de la façon suivante : « l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes (clients, fournisseurs, salariés, collectivités, etc.) » Les répondants sont par la suite

interrogés sur leur connaissance et leur application de celle-ci, du point de vue général. La seconde partie du questionnaire est consacrée aux pratiques durables concrètes mises en place par l’entreprise. Pour chacune des dimensions du développement durable, le répondant est interrogé sur la diversité et l’importance des pratiques sous couvert d’une logique d’amélioration continue, leurs degrés d’engagement, leurs motifs d’engagement et leur degré de proactivité envers les attentes des parties prenantes. La troisième partie est, elle, consacrée à l’évaluation de l’orientation entrepreneuriale de l’entreprise. La quatrième partie de l’enquête est dédiée à l’entreprise, en s’attardant sur sa performance et son profil. Finalement, la cinquième partie du questionnaire vise à récolter des informations sur le profil du dirigeant.

Comme le veut la convention, le questionnaire est précédé d’un texte introductif présentant le sujet de l’enquête, les entités porteuses de l’enquête (professeurs, université et observatoire) ainsi qu’un paragraphe sur les apports potentiels d’une telle étude et sur les nécessités du partage d’expérience. De plus, le caractère anonyme de l’étude a été rappelé et quelques informations de contact ont été données. Toutes ces mesures et précisions permettent l’établissement d’une relation de confiance avec le répondant qui limitera les effets de stimulation par la dissimulation d’informations d’un répondant méfiant (Carricano, Poujol et Bertrandias, 2012 ; Gavard-Perret et al., 2012) ainsi que les biais d’anxiété liés aux répondants qui pourraient se sentir évalués (Gavard-Perret et al., 2012).

Une grande partie des questions formulées dans ce questionnaire sont fermées pour raccourcir le temps de réponse et simplifier l’analyse qui sera faite. Les questions ont été formulées de façon simple et familière afin de ne pas perdre les répondants. De plus, les questions sont énoncées précisément pour assurer une bonne réponse aux attentes de l’étude et réduire les biais liés à la formulation (Gavard-Perret et al., 2012). Les modalités de réponse sont principalement des échelles d’intervalle construites sur le type de l’échelle de Likert : de « jamais » à « systématiquement », de « pas vraiment » à « très fortement », de « pas du tout d’accord » à « tout à fait d’accord », etc. Toutes les échelles ont été administrées en cinq points afin de limiter les biais d’instrumentation (Gavard-Perret et al., 2012). Finalement, quelques questions ont été formulées avec des échelles nominales comme la connaissance de la RSE qui présente une modalité de réponse en « Oui » ou « Non ».

Dans la construction du questionnaire, les blocs de questions ont été pourvus d’un nombre restreint d’items et la formulation des questions a été alternée afin de limiter les effets

Chapitre 3 Méthodologie de la recherche, analyses préliminaires et mesure des variables

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de halo qui pourraient provoquer une réponse machinale des répondants lors de longues séries de questions similaires (Baumard et al., 2014 ; Evrard, Pras et Roux, 2009).

Avant l’administration du questionnaire, celui-ci a été prétesté afin d’améliorer la compréhension, l’universalité et la validité de contenu des échelles (Baumard et al., 2014).

Ce prétest a été mené auprès de sept dirigeants de PME et nous a permis de valider les formulations et la bonne compréhension des questions. Le questionnaire ainsi validé, l’administration a pu commencer. En vue de maximiser la récolte de données, l’administration de l’enquête a été confiée par marché public à un prestataire,le groupe BVA qui est l’un des plus grands instituts d’étude en ‑rance métropolitaine.

1.2. Méthode d’échantillonnage et échant illon récolté

L’objet de cette étude est d’observer l’influence de la logique entrepreneuriale durable sur le niveau d’engagement de pratiques durables et leur performance dans les PME. Afin d’avoir une diversité de logiques entrepreneuriales durables et pouvoir tester leur effet sur les pratiques durables et la performance, nous nous sommes intéressés à l’ensemble des PM‐

françaises hors DOM-TOM.

La population des PME en France métropolitaine est très importante avec 356 729 PME d’au moins 5 salariés en 2015 (INSEE, 2017b). Dans un souci de représentativité par rapport à la population de PM‐ en ‑rance métropolitaine, une méthode d’échantillonnage probabiliste stratifié a été utilisée. La stratification s’est faite autour de critères permettant de découper la population, chaque sous-groupe est ensuite quantifié et finalement l’échantillon est composé grâce à un échantillonnage aléatoire simple (Gavard-Perret et al., 2012). Les critères qui ont été retenus pour cette étude sont au nombre de trois : la localisation géographique (les 5 blocs régionaux), le nombre de salariés de la PME (3 classes) et les secteurs d'activité (5 classes).

L’administration du questionnaire a eu lieu entre le 25 septembre 2017 et le 27 octobre 2017. Grâce à un personnel formé à l'administration de ce type d’enquête, cet organisme garantit un retour de quelque 402 réponses exploitables. L’administration s’est principalement faite via Computer-Assisted Telephone Interview (CATI). Elle a été marginalement complétée par Computer-Assisted Web Interview (CAWI) pour les répondants ayant indiqué préférer répondre par internet.

Ces méthodes disposent de différents avantages et inconvénients (Tableau 20). La diffusion par téléphone est la méthode présentant ainsi les résultats les plus prometteurs

d’autant plus lorsque l’administration est faite par un personnel formé pour retranscrire exactement les réponses. L’administration du questionnaire via des enquêteurs détachés de l’étude permet de pallier le biais de Pygmalion qui peut être amené par un enquêteur qui influencerait les réponses par sa connaissance des hypothèses de recherche (Gavard-Perret et al., 2012).

TABLEAU 20 :CARACTERISTIQUES DES MODES DADMINISTRATION DE LENQUETE

Attribut Enquête par internet Enquête téléphonique

Caractéristiques de la

a répondu Haute si utilisation des emails Haute Probabilité de contamination ou

de déformation de la réponse des

répondants Faible Occasionnellement déformé ou

inventé par l'interviewer Taille de l’échantillon Large et géographiquement dispersé Dépendant du nombre

d’interviewers

Taux de réponse probable Variable, 11% ou moins via internet Haut, 50-70% est raisonnable

Type approprié de questions

Adapté du tableau : Principaux attributs des questionnaires de Saunders et al. (2012, p. 421)

L'enquête diffusée par CATI s'est faite sur la base d'un premier listing acquis par BVA, qui comprenait 9 894 adresses. Ce premier fichier a été complété par un second de 4 942 adresses. Ces deux carnets d’adresses ont abouti sur un taux de contact de 33,7 % (sur 14 836 numéros appelés, 5 009 ont abouti). Parmi ces prises de contact, seules 396 ont été couronnées de succès, et ce pour plusieurs raisons :

862 n’entraient pas dans le champ de l’enquête (cessation d’activité, mauvaise adresse, établissement secondaire, établissement public ou association, etc.) ; 2 237 ont refusé de répondre à l’enquête ou ont abandonné précocement ;

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