II.2. Objectifs spécifiques III.1.1. COLCHIC III.1.1.1.Généralités Créée en 1986 à la demande de la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles (CAT-MP), la base de données française COLCHIC [Carton et Goberville, 1989 ; Carton et Jeandel, 1993 ; Vincent et Jeandel, 2001 ; Lavoué et al., 2011 ; Mater et al., 2016] est alimentée par des mesures sur des échantillons de produits industriels et par des mesures d’exposition aux agents chimiques et biologiques effectuées par les LIC des CARSAT / CRAM et par les laboratoires de l’INRS. Sa mise en place a permis de répondre à plusieurs objectifs : La centralisation des mesures d’exposition ; L’harmonisation des pratiques techniques de métrologie des atmosphères de lieux de travail en suivant les procédures définies par l’institution dans la base MétroPol ; Page 15 sur 161 L’exploitation des informations enregistrées afin d’identifier et de définir les axes prioritaires de prévention en France. Sur la période 1987 à 2015, COLCHIC compte 114 agents chimiques pour chacun desquels plus de 1 000 données dans l’air des lieux de travail ont été renseignées. Les données de cette base sont utilisées principalement pour des opérations d’évaluation de risque, menées au niveau national et parfois au niveau international. Les informations collectées dans COLCHIC sont généralement codifiées à l’aide : D’une classification internationale : l’identification des substances dans COLCHIC est effectuée grâce à leur numéro d’enregistrement unique, le numéro CAS (Chemical Abstracts Service) ; D’une classification nationale : la codification du secteur d’activité de l’entreprise visitée ou du métier du travailleur sur lequel le prélèvement est effectué repose respectivement sur la Nomenclature des Activités Françaises (NAF révision 2, 2008) et sur le Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois (ROME version 1.2, 1999). Gérée par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), la nomenclature statistique nationale d’activité est directement emboîtée dans la nomenclature d’activités européenne (NACE), mais comporte un niveau de classification en plus (4 chiffres et une lettre). Le code ROME, géré par Pôle Emploi, est structuré en 4 niveaux (les catégories professionnelles, les domaines professionnels, les emplois/métiers et les différentes appellations de métiers et d’emplois). D’un système propre à COLCHIC : la tâche effectuée par le travailleur durant sa journée de travail est codée dans COLCHIC à partir d’une table de référence qui lui est propre. Cette dernière a été élaborée par un groupe de travail composé de représentants des LIC et de l’INRS. D’autres informations telles que la méthode de prélèvement ou d’analyse, l’objectif de la mesure, sa représentativité, la ventilation globale, les équipements de protection collective… sont aussi codées dans COLCHIC à partir de tables de référence internes. Pour les autres informations, les utilisateurs les renseignent dans un format alpha numérique : par exemple, pour saisir un numéro d’échantillon, l’utilisateur utilisera la Page 16 sur 161 référence propre au système de codification du laboratoire. III.1.1.2. Exploitation des données de COLCHIC Des procédures de requêtes, accessibles uniquement aux LIC et à l’INRS, permettent d’extraire anonymement, les informations enregistrées dans COLCHIC en fonction de critères de recherche tels que le secteur d’activité, le métier, la tâche, la période d’exposition… Ces données peuvent alors être utilisées dans le cadre de travaux de recherche portant sur 1- des expositions à différents produits chimiques : plomb [Carton 1995], formaldéhyde [Carton, 1995 ; Vincent et Jeandel, 2002 ; Lavoué et al., 2006], fibres minérales [Kauffer et Vincent, 2007], toluène [Clerc et al., 2015a] 2- des modèles de prédiction des expositions [Clerc et al., 2015b]. COLCHIC est régulièrement sollicitée par des organismes tels que le Ministère du Travail, l’ANSES, l’agence Santé Public France (anciennement InVS), l’Inserm, les CARSAT... Son exploitation permet, en particulier, d’apporter de la connaissance sur les conditions d’exposition lors de la révision des tableaux de Maladies Professionnelles ou lors d’évaluations des risques menées par l’ANSES (par exemple, fibres céramiques réfractaires, formaldéhyde...). Au total, depuis sa mise en production, plus de 500 exploitations statistiques à façon ont été menées par l’INRS. Pour faciliter la mise à disposition des informations, deux applications, SOLVEX et FIBREX, portant respectivement sur les composés organiques volatils et sur les fibres (hors amiante), ont été créées puis déployées sur le site de l’INRS. Elles permettent, à partir de critères renseignés par l’utilisateur pouvant porter sur le secteur d’activité, le métier ou la substance et pour une période définie, d’obtenir des données statistiques sur les niveaux d’exposition a priori. Les informations issues de SOLVEX et FIBREX proviennent des données enregistrées dans COLCHIC. III.1.1.3. Les évolutions de COLCHIC En 2002, COLCHIC 2 est déployée. Un nouveau système de codification est mis en place [Vincent et Jeandel, 2001 ; Mater et al., 2016] : création de 6 nouvelles variables (le métier, l’activité de production estimée, le type de procédé, la fréquence d’exposition, le code Page 17 sur 161 CAPPROEX : catégorie de produit ou de procédé à l’origine de l’exposition professionnelle et la température d’utilisation du produit) et modification/évolution de 5 variables existantes (l’objectif, la représentativité, le type de lieu de travail, la ventilation globale et la protection collective). En 2010, une évolution exclusivement technologique de COLCHIC permet de passer d’un système décentralisé vers une solution centralisée. Sous COLCHIC 2, chaque LIC possédait, sur un serveur local, sa base propre et une réplication de la base nationale. Les échanges de données entre tous ces composants se faisaient périodiquement. Le système centralisé, développé sous COLCHIC 3, consiste à héberger à l’INRS, un seul serveur accessible via Internet pour tous les utilisateurs autorisés. Aucune modification liée à la codification de l’information n’a été entreprise lors de l’évolution de COLCHIC 2 vers COLCHIC 3. Dans le document Caractérisation des mesures d’exposition à des produits chimiques dans les bases de données françaises COLCHIC et SCOLA pour la prévention des maladies professionnelles (Page 31-34)