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/RUVG¶une infection respiratoire à B. holmesii, la symptomatologie est similaire à une coqueluche.

Alors que certains auteurs postulent que la présentation clinique est moins bruyante TX¶HQ FDV G¶LQIHFWLRQ jB. pertussis [40], notamment chez les nourrissons [48] G¶DXWUHV Q¶RQW SDV UHWURXYp GH différence [49]. La persistDQFHG¶XQHWRX[UpVLGXHOOHSDUDvt être moins fréquente chez les personnes infectées par B. holmesiiFHTXLHVWSUREDEOHPHQWH[SOLTXpSDUO¶DEVHQFHGHODWR[LQHSHUWXVVLV [49]. Certaines infections respiratoires plus graves ont été rapportées, notamment chez une adolescente en bonne santé qui a présenté une pneumonie importante avec péricardite et des épanchements pleuraux et médiastinaux. La fibrose pulmonaire subséquente a conduit à un important syndrome restrictif au contrôle six mois plus tard [50-51].

Les bactériémies à B. holmesii sont fréquemment rapportées chez des sujets aspléniques ou immunosupprimés GDQVOHFDGUHG¶DXWUHHQWLWpFlinique (listées dans le tableau annexe pages 52-55).

Aucun critère clinique ni biologique ne permet de les différencier des autres bactériémies. Les issues ont toujours été rapportées comme favorables [52-53].

B. holmesii a été identifiée comme responsable G¶XQHJUDQGHvariété G¶LQIHFWLRQVinvasives (tableau annexe pages 52-55). (Q SOXV G¶DYRLU pWp IUpTXHPPHQW UHWURXYpe dans des hémocultures, B.

holmesii a été identifiée dans deux cas de méningites [54-55]KXLWFDVG¶HQGRFDUGLWHs sur valves saines ou prothétiques [1, 36, 56-60]

, deux cas de péricardites [50, 61], deux cas de cellulites [1, 62], quatre cas G¶DUWKULWHs [1, 63-65], un cas de spondylodiscite [66]. Ce potentiel invasif multifocal est O¶une des particularités de B. holmesii, contrairement à B. pertussis dont la pathogénicité est restreinte à

Diagnostic

Quelque soit le site en cause, le diagnostic G¶LQIHFWLRQjB. holmesii est difficile à poser/RUVG¶XQH atteinte respiratoire, le diagnostic de coqueluche -GRQFG¶LQIHFWLRQjB. pertussis- est fréquemment retenu, car la majorité des laboratoires ne parvient pas à distinguer ces deux espèces de Bordetella en utilisant les tests de routine. (Q HIIHW OD PpWKRGH GH GpWHFWLRQ SDU 3&5 HVW O¶RXWLO OH SOXV largement utilisé par les laboratoires en cas de suspicion de coqueluche, car elle est très sensible

[67-69]. Cependant, la cible universellement utilisée, la IS481Q¶HVWPDOKHXUHXVHPHQWSDVVSpFLILTXHFDU elle est également retrouvée dans le génome de B. holmesii et dans certaines souches de B.

bronchiseptica, induisant des résultats faussement positifs [37-38, 44, 70-71]

. Il est ainsi actuellement FRQVHLOOpG¶LQFOXUHGDQVFHWWHDQDO\VHGHVcibles spécifiques à B. pertussis ou B. holmesii afin de les GLVWLQJXHUO¶XQe GHO¶DXWUH/HVGLIIpUHQWHVVWUDWpJLHVGLDJQRVWLTXHVFKRLVLHVà ce jour peuvent être consultées dans un tableau GH O¶DQQH[H SDJHV -59). Cependant, la grande majorité des laboratoires ne sont pas encore conscients de ces difficultés et les études de contrôle de qualité PRQWUHQWTX¶jFHMRXUSOXVGHGHVODERUDWRLUHVHXURSpHQVDPpULFDLQVRXDXVWUDliens testés ne sont pas capables de distinguer une infection à B. holmesii [67-68, 71-72]

.

/RUVG¶une infection invasive, la bactérie B. holmesii est rarement identifiée carG¶XQHSDUW elle est difficile à cultiYHU HW G¶DXWUH SDUW HOOH Q¶HVW SDV DFWXHOOHPHQW SDVreconnue par les systèmes G¶LGHQWLILFDWLRQautomatique de plus en plus fréquemment utilisés dans la pratique courante. En effet, comme pour les autres espèces de Bordetella, la culture de B. holmesii est difficile et requiert un milieu spécial, enrichi [73-74]. Dans un article publié en 2000, Mazengia et al. ont démontré que la croissance de B. holmesii est inhibée par la céphalexine, un antibiotique utilisé dans la plupart des milieux de culture pour Bordetella (comme, par exemple, le Regan-Lowe agar) [75] '¶DSUqV OHV auteurs, cette susceptibilité intrinsèque SRXUUDLWH[SOLTXHUSRXUTXRLODSOXSDUWGHVODERUDWRLUHVQ¶RQW

pas identifié B. holmesii SDUFXOWXUHDYDQWOHVDQQpHV,OHVWjSUpVHQWUHFRPPDQGpG¶XWLOLVHU G¶DXWUHV DQWLELRWLTXHV SRXU LVROHU OHVBordetella (oxacilline ou méthicilline) [11]. Concernant les DSSDUHLOVG¶LGHQWLILFDWLRQDXWRPDWLTXHGHEDFWpULHs, ceux-ci ne sont habituellement pas capables de détecter B. holmesii, car cette souche ne fait pas (encore) partie de leur base de données [36, 76-79]

. Heureusement, les dernières technologies -comme la spectrométrie de masse- permettent un diagnostic rapide et fiable, mais ces appareils ne sont pas disponibles dans tous les laboratoires [36,

64, 66, 76, 80]

. Finalement, O¶un des outils diagnostiques le plus fréquemment utilisé dans les publications répertoriées (voir tableau en annexe, pages 58-59) est le séquençage de la 16s ARNr, bien que la séquence de B. holmesii soit très similaire (>99%) à celle de B. pertussis [7].

Traitement

,O Q¶H[LVWH SRXU OH PRPHQW DXFXQ FRQVHQVXV concernant le traitement des infections à B.

holmesii. ,O Q¶D SDV pWp pWDEOL quel antibiotique prescrire, dans quelle indication, HW V¶il est nécessaire de traiter les infections respiratoires bénignes. Les traitements qui ont été utilisés par les différents groupes sont résumés dans un tableau GH O¶DQQH[H SDJHV 52-55). La susceptibilité in vitro de B.

holmesii à certains antibiotiques a été testée par diverses méthodes [36, 42, 51-52, 54-57, 59-63, 78-79, 81-83]

, mais essentiellement par Epsilometer test (Figure 6).

Brièvement, les résultats montrent que les céphalosporines de troisième génération ne sont peut-être pas les meilleures pour traiter B. holmesii [52], bien TX¶HOOHV VRLHQW les molécules les plus fréquemment prescrites HPSLULTXHPHQW HQ FDV G¶LQIHFWLRQ LQYDVLYH WDEOHDXannexe pages 52-55).

De plus, les macrolides -OD FODVVH G¶DQWLELRWLTXH prescrite en première intention en cas de coqueluche- paraissent moins actifs contre B. holmesii que contre B. pertussis, ce qui pourrait être problématique si B. holmesii Q¶HVW SDV FRUUHFWHPHQW GLDJQRVWLTXp [1]. Des résistances à la ceftriaxone, au cefotaxime et au triméthoprime-sulfaméthoxazole ont été rapportées [54, 62, 84]

. Les carbapénèmes et les fluoroquinolones sont rapportées comme étant les antibiotiques les plus actifs

[52-53, 61]

.

Figure 6: Antibiogramme de Bordetella holmesii

Test de la susceptibilité de B. holmesii au triméthoprime-sulfaméthoxazole (TX) par Epsilometer test. La souche provient du cas pédiatrique genevois décrit dans la référence n°[3] HW SUpVHQWH XQH UpVLVWDQFH j O¶DQWLELRWLTXH testé.

Remerciements à Stéphane Emonet pour la photo.

8Q WUDLWHPHQW G¶XQH GXUpH GH j PRLV HVW SDUIRLV QpFHVVDLUH[50, 59, 82, 85]

; certains patients ont présentés des rechutes avec des traitements plus courts [59, 62, 82]. UQFDVG¶HQGRFDUGLWHUpFLGLYDQWH avec apparition de végétations malgré un traitement de ciprofloxacine au long cours à été rapporté, GpPRQWUDQWTXHOHWUDLWHPHQWDQWLELRWLTXHQ¶HVWSDVWRXMRXUVVXIILVDQW [57].

Epidémiologie

Il Q¶existe que peu de données sur la prévalence des infections respiratoires à B. holmesii. Toute la littérature disponible est résumée dans un tableau GH O¶DQQH[H SDJHV -49). Le taux de portage chez les sujets asymptomatiques est également inconnu. LorV G¶pWXGHV FRQGXLWHV sur cinq continents, B. holmesii a été identifié dans 0 à 29.3% des patients avec une infection respiratoire ressemblant à la coqueluche [2, 40, 49, 86-91]

. %LHQTXHWRXWHVOHVFODVVHVG¶kJHVRLent concernées, les infections respiratoires à B. holmesii sont plus fréquemment rapportées chez les adolescents et les MHXQHV DGXOWHV TXH FKH] OHV SOXV MHXQHV (Q HIIHW DX FRXUV G¶XQH pSLGpPLH GH FRTXHOXFKH GDQV O¶2KLRHQOHVDGROHVFHQWVkJpVGH à 18 ans représentaient environ deux tiers des cas de B.

holmesii, mais seulement un tiers des cas de B. pertussis [49]. /HIDLWG¶rWUHDVSOpQLTXHVHPEOHrWUH un facteur de risque important, bien que des infections invasives à B. holmesii aient également été GpFULWHVWDQWFKH]GHVLQGLYLGXVVDLQVTXHFKH]GHVSDWLHQWVDWWHLQWG¶DXWUHVFR-morbidités (tableau annexe pages 52-55).

Il est supposé que la transmission de la bactérie se fait principalement par gouttelettes [87], bien TX¶XQJURXSHD pPLWO¶K\SRWKqVHTX¶LO\D un risque de transmission par dérivé sanguin [92]. En effet, ces auteurs ont rapporté avoir détecté deux concentrés plaquettaires contaminés par B. holmesii présente à une concentration trop faible pour un détection par dépistage bactériologique de routine

[92]. Etant donné la ressemblance entre les souches de B. holmesii identifiées dans les infections respiratoires et celles identifiées GDQVOHVLQIHFWLRQVLQYDVLYHVLOVHSRXUUDLWTX¶XQHmême souche puisse induire les deux W\SHVG¶LQIHFWion. Une infection invasive pourrait donc être contractée par voie respiratoire. $ WLWUH G¶H[HPSOH un portage nasopharyngé de B. holmesii multi-résistant (résistant à la céfotaxime, j O¶DFLGH QDOLGL[LTXH HW DX WULPpWKRSULPH-sulfaméthoxazole) a été retrouvé chez un patient atteint de cellulite récidivante à B. holmesii [62].

Prévention

Etant donné la ressemblance entre les souches de B. holmesii causant des infections respiratoires ou invasives, il semblerait utile de prendre des mesures de précaution HQ FDV G¶LQIHFWLRQ G¶LQGLYLGX vulnérable ou ORUVTX¶LO\DXQ contact rapproché avec des personnes à risque G¶infection invasive, FRPPHOHVSDWLHQWV DVSOpQLTXHV'DQVFHVFDVO¶LQGLFDWLRQjXQHmesure « isolation gouttelettes » et/ou à une antibioprophylaxie devraient être discutés. Les macrolides ne seraient alors peut-être pas le meilleur choix -contrairement à B. pertussis- étant donné leur activité moindre contre B. holmesii

[1]. CHSHQGDQW OD SULVH HQ FKDUJH GHV FRQWDFWV G¶XQ FDV GHB. pertussis DILQ G¶pYDOXHU OH ULVTXH G¶H[SRVLWLRQFR€WHXVHHQWHPSVHWHQDUJHQWQ¶HVWSUREDEOHPHQWSDVQpFHVVDLUHjODVXLWHG¶XQFDV G¶LQIHFWLRQUHVSLUDWRLUHjB. holmesii(QHIIHWHQFDVG¶LQIHFtion à B. holmesiiO¶DEVHQFH-à ce jour- GH SUHXYH FRQFUqWH GH WUDQVPLVVLRQ G¶LQIHFWLRQ LQvasive par voie respiratoire, son issue toujours favorable et la prévalence moindre des sujets à risque (nourrissons versus patients immunosupprimés) rendent le dépiVWDJHG¶HQWRXUDJHsystématique probablement superflu. De façon anecdotique, il faut noter que des cas de bactériémie à B. holmesii ont été rapportés chez des patients sous traitement prophylactique de pénicilline ou de triméthoprime-sulfaméthoxazole pour une autre indication [3, 42, 77, 81].

,O Q¶H[LVWH SDV GHvaccin pour prévenir une infection à B. holmesii. Les gènes codant pour les antigènes présents dans le vaccin acellulaire contre B. pertussis ne sont pas présentes dans le génome de B. holmesii [41, 82]. Les anticorps induit par la vaccination ne protègent donc sans doute pas contre B. holmesii, ce qui a été partiellement prouvé dans un modèle animal [93] ainsi que lors de O¶pSLGpPLHGHBordetella GDQVO¶2KLRHQ [49].

Etude de la prévalence des infections respiratoires à