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CHAPITRE V : RESULTATS ET MESURES CORRECTIVES SUITE A

5.2. Climatisation

5.2.1. Problèmes liés à la climatisation

La climatisation représente un poste important de consommation d’énergie électrique. Ainsi, toute négligence en ce qui concerne la gestion efficiente de l’énergie dédiée à ce poste est une énorme perte. Mais avant de parler des irrégularités observées, il serait opportun de notifier à l’actif de la CIMBENIN que la plupart des bureaux disposent de baies vitrées. Ce qui limite grandement les infiltrations d’air extérieur dans ces bureaux. Quand on rentre dans certains bureaux, ce qui retient tout d’abord l’attention, c’est la température des lieux. Nous avons donc comme remarques, en climatisation :

 La température trop basse en certains endroits. Nous avons relevé des températures descendant jusqu’à 16°C. Ceci occasionne une consommation électrique supplémentaire si l’on sait de manière empirique qu’une augmentation de 3°C entraîne une réduction de 10% de la consommation électrique du climatiseur [7] ;

 les ouvertures créées lors de la pose des climatiseurs fenêtres ne sont pas bien refermées. Il s’ensuit donc une infiltration qui augmente donc la charge du climatiseur ;

 dans quelques bureaux, il a été pratiqué, sur les baies vitrées, des petits trous. Selon toute évidence, leur utilité serait de pouvoir communiquer avec l’extérieur. Mais puisque ces trous ne lient pas deux espaces climatisés, l’infiltration tend également à augmenter la charge du climatiseur ; nous préconisons, dans ce cas, l’utilisation de ventilateurs plafonniers dans ces salles où la présence d’ouvertures est nécessaire.

Chapitre V : Résultats et mesures correctives suite à l’analyse de la consommation électrique

Présenté par Boris ALODE – EPAC/UAC - 2016 90

Photo 5.2. : Type d’ouverture augmentant la consommation électrique au niveau des climatiseurs

Photo 5.3. : Condenseur d’un climatiseur encrassé

 L’entretien des climatiseurs ne se fait pas de façon régulière, d’où le colmatage des condenseurs au fil du temps et par ricochet une plus grande consommation d’énergie ;

 la lampe est laissée allumée dans certains bureaux qui bénéficient déjà de la lumière naturelle. Ces luminaires dégagent de la chaleur et cette chaleur vient s’ajouter à la charge que représentait le bureau ;

 dans certains bureaux, les occupants oublient d’éteindre la climatisation en rentrant chez eux ;

 quelques locaux climatisés disposent encore de fenêtres à volets non étanches lorsque fermées.

Le cumul de ces divers points que nous avons pu relever représente un important facteur de gaspillage d’énergie électrique.

5.2.2. Solutions d’économies au niveau des climatiseurs

Il est à noter, d’autres situations moins significatives que celles énumérées ci-dessus, mais qui pourraient être évitées toujours dans le souci d’économiser de l’énergie.

 L’utilisation de thermostat dans la plupart des salles sera par exemple à reconsidérer.

Très peu d’usagers et même certains artisans frigoristes formés sur le tas comprennent l’utilité d’un thermostat, à plus forte raison son utilisation. Dans la perception générale, plus la température est basse, plus le climatiseur est performant et produit plus de frigories. Ainsi, les climatiseurs munis de commande sont réglés à 18°C, voire quelques fois 16°C, alors que pour ceux à commande manuelle, le bouton de réglage est poussé à fond. Il a été déterminé, de façon empirique, que des gains substantiels allant jusqu’à 40% de réduction du temps de fonctionnement, et donc d’économie d’énergie, peuvent être réalisés pour une consigne qui passe de 18°C à 23-24°C [10].

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Présenté par Boris ALODE – EPAC/UAC - 2016 92

En prenant en compte le fait que certains utilisateurs règlent déjà correctement la température de leur bureau, nous avons fixé à 15% les économies découlant de cette mesure.

L’économie d’énergie engendrée par l’augmentation du point de consigne dépend cependant de plusieurs facteurs à savoir :

 La saison (chaude ou froide). Le COP et la demande frigorifique sont liés à l’écart de température entre le local et l’extérieur ;

 Le dimensionnement du climatiseur par rapport à la charge thermique. Si la capacité du climatiseur est supérieure à la demande de pointe, il peut y avoir des risques de surconsommation lorsque le thermostat est réglé à une température trop basse. Par contre, si le climatiseur a été sous dimensionné (effet plus ressenti en saison chaude), le relèvement du point de consigne n’apportera pas d’amélioration, ni dans le confort des occupants du local, ni dans la consommation énergétique ; le thermostat ne coupera jamais.

L’expérience dans le domaine de la climatisation au Bénin, où plusieurs prestataires de service ne maîtrisent pas les techniques de climatisation, est de sur dimensionner les équipements pour se mettre à l’abri des plaintes des clients.

Ainsi, le relèvement du point de consigne est une mesure capitale.

La plupart des climatiseurs sont équipés de thermostats à priori fonctionnels.

L’implantation de la mesure va toutefois nécessiter une vérification du fonctionnement des thermostats et le remplacement de ceux défectueux. La vérification, le réglage et la gestion des thermostats seront confiés aux agents assurant la maintenance des climatiseurs. Ils seront dirigés par un superviseur.

La méthodologie à mettre en œuvre consistera à la sensibilisation des usagers, des visites régulières pour s’assurer du respect des consignes qui devront faire l’objet d’une procédure écrite.

 Certaines salles de l’usine telles que les guichets et la guérite nécessitent des ouvertures pour communiquer avec l’extérieur. Ces ouvertures entraînent une surconsommation au niveau des climatiseurs dans ces

salles ; nous recommandons donc le remplacement des climatiseurs dans ces salles par des ventilateurs plafonniers, ce qui entraînera une baisse globale de la consommation électrique.

 Une sensibilisation s’avère nécessaire pour informer les usagers de la CIMBENIN sur le risque de trop baisser la température au niveau des climatiseurs, généralement, une différence de 5° C avec la chaleur extérieure suffit au confort des salariés et des clients. D’ailleurs, une trop grande différence entre la température intérieure et extérieure comporte des risques pour la santé. D’autres attitudes d’économie d’énergie dans le bâtiment sont entre autres :

 aux heures chaudes, ouvrir les fenêtres tôt le matin pour faire circuler l'air.

 humidifier l’air en plaçant des points d’eau à proximité des ventilateurs de façon à provoquer une évaporation naturelle (quand l'eau passe de l'état liquide à la vapeur, elle absorbe de la chaleur)

 les plantes vertes dans les locaux contribuent aussi au rafraîchissement de l’air intérieur.

 éviter d'utiliser des sources de chaleur, telles que les halogènes.

 entretenir et faire contrôler régulièrement les équipements afin de les conserver dans un état de marche optimal et d’éviter tout risque sanitaire. Nous avons remarqué sur le terrain, une insuffisance quant à la fréquence d’entretien des climatiseurs, compte tenu du nombre réduit de personnes allouées à cette tâche ; plusieurs condenseurs sont colmatés par du ciment et évacuent donc difficilement la chaleur dans le milieu extérieur.

 Contrôler régulièrement et réparer, les cas échéants, les fuites de fluides frigorigènes qui sont une cause de la baisse de performances de l’installation (vérification annuelle obligatoire de l’étanchéité).

Chapitre V : Résultats et mesures correctives suite à l’analyse de la consommation électrique

Présenté par Boris ALODE – EPAC/UAC - 2016 94