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Classe thermique du cours d’eau

Dans le document Direction de la faune et des habitats (Page 34-39)

4. ÉVALUATION DES VARIABLES

4.2. Analyse détaillée

4.2.2. Classe thermique du cours d’eau

Dans le cadre de l’évaluation détaillée, le cours d’eau sera classifié selon le lien existant entre la température maximale enregistrée dans l’eau et dans l’air en période de canicule.

Il s’agit de prendre les valeurs notées pour ces deux variables, de les reporter sur le nomo-gramme de classification thermique (annexe 3), pour obtenir la catégorie thermique à laquelle appartient la rivière, soit : une eau très froide, une eau froide, une eau fraîche ou une eau chaude. Ce nomogramme a été produit de façon théorique à partir du modèle développé pour le sud de l’Ontario (Stoneman et Jones, 1996) et devra être validé pour les cours d’eau québécois avant son utilisation. La catégorie thermique est ensuite reportée sur la figure 10 pour en évaluer la qualité pour l’omble de fontaine.

L’échantillonnage de l’eau devra être effectué vers 16h00, à la troisième journée d’une période homogène de température de l’air, où les valeurs enregistrées excèdent 24ºC. La visite de terrain peut avoir lieu durant les mois de juillet à août. Pour une rivière dont les

conditions de couvert ne sont pas homogènes sur l’ensemble de son cours, au moins trois mesures devraient être prises, réparties de l’amont vers l’aval pour couvrir les différentes conditions d’ombrage. On considérera alors la moyenne des résultats obtenus ou, s’il y a lieu, on scindera le cours d’eau en plusieurs tronçons qui seront évalués individuellement.

4.2.3. Proportion de fosses

Afin d’évaluer la proportion de fosses en tenant compte de leur potentiel d’utilisation par l’omble de fontaine, en conditions d’étiage estival (août), il importe d’associer une notion de qualité à celle de superficie. À cet égard, Raleigh (1982) propose deux indices séparés, alors que Stoneman et al. (1996) les intègrent en attribuant une cote de qualité à six types de fosses, afin de pondérer la contribution de leur superficie respective. Cette dernière option a été retenue pour l’analyse détaillée, mais seulement quatre classes de fosses sont identifiées, caractérisées selon des critères empiriques ainsi que ceux de Platts (1979), de Raleigh (1982) et de Stoneman et al. (1996), soit :

1) Les fosses de qualité optimale présentent un diamètre maximal dépassant la moitié de la largeur moyenne du secteur du cours d’eau et une profondeur ≥ 1 m, ou ont une pro-fondeur comprise entre 0,5 et 1,0 m tout en offrant du couvert (végétation surplombante, rives en porte-à-faux, débris ligneux, eaux blanches, profondeur élevée) sur au moins 30 % de leur superficie. Le facteur de pondération pour ces fosses est de 1.

2) Les fosses de deuxième ordre sont celles auxquelles il manque un seul des trois éléments suivants:

− largeur maximale dépassant la moitié de la largeur moyenne du secteur du cours d’eau;

− profondeur de plus de 1,0 m;

− couvert sur plus de 30 % de la superficie;

Le facteur de pondération pour ces fosses est de 0,7.

3) Les fosses de troisième ordre sont celles auxquelles il manque deux des éléments cités ci-haut. Elles se voient attribuer un facteur de pondération de 0,4.

4) Enfin, les fosses de valeur nulle (facteur de pondération de 0) sont celles pour les-quelles aucun des éléments mentionnés ci-haut n’est présent. Sans couvert, de superficie restreinte et de faible profondeur, ces fosses présentent des conditions limitantes en période d’étiage.

Le nombre de stations d’échantillonnage requis pour évaluer cette variable est déterminé selon la méthode proposée à l’annexe 4. Le calcul de l’IQ se fait de la manière suivante :

la superficie des fosses (SF) est cumulée pour toutes les stations par classe de fosse, puis est multipliée par le facteur de pondération pertinent. Exemple A:

Classe de fosse SF (m2) Pondération SF(m2) pondérée

2 6 000 0,7 4 200

3 5 000 0,4 2 000

Si la méthode utilisée pour déterminer le nombre de stations et leur répartition requiert une stratification par faciès d’écoulement (annexe 4), il faut cumuler les superficies de fosses (SF) selon les type de faciès. Exemple B:

Classe de fosse SF (m2) par type de faciès Pondération SF (m2) pondérée

Rapide Seuil Rapide Seuil

2 2 000 4 000 0,7 1 400 2 800

3 3 000 2 000 0,4 1 200 800

toutes ces superficies pondérées de fosses (SPF) sont cumulées.

Exemple A: SPF = 6 200 m2

Exemple B: SPF(rapide) = 2 600 m2 SPF(seuil) = 3 600 m2

la somme des superficies pondérées de fosses (SPF) est divisée par la superficie cumulée des stations échantillonnées (ST) pour évaluer la proportion relative de fosses (PRF). Exemple A:

ST(m2) SPF(m2)

19 000 6 200 PRF = SPF / ST = 6 200 / 19 000 = 33 %

S’il y a une stratification par faciès d’écoulement, il faut alors calculer la proportion relative des fosses pour chacun des types de faciès, puis l’extrapoler à l’ensemble du cours d’eau étudié selon la proportion relative des types de faciès. Exemple B:

ST (m2) SPF des stations (m2) Superficie du cours d’eau (m2)

Rapide Seuil Rapide Seuil Rapide Seuil Total

9 000 10 000 2 600 3 600 20 000 (57 %) 15 000 (43 %) 35 000 PRF = (2 600 / 9 000 x 57 %) + (3 600 / 10 000 x 43 %) = 32 %

la valeur obtenue est reportée à la figure 6 pour calculer l’IQ, par exemple : avec une PRF = 32 % ou 33 %, la valeur de l’IQ = 1,0.

4.2.4. Qualité du substrat dans les frayères potentielles

La stratégie d'échantillonnage suivante est proposée en vue d'atteindre les objectifs visés:

procéder, au mois d’août, à la récolte d’un minimum de 9 échantillons de substrat répartis également dans les parties amont, intermédiaire et aval du cours d’eau, dans des habitats de fraie utilisés ou potentiels. Idéalement, il s’agit d’identifier trois frayères, une dans chaque section de rivière, et de récolter trois échantillons dans chacune d’entre elles, à des endroits représentatifs du substrat de celles-ci. Si le substrat est peu homogène dans les frayères, il est préférable d’augmenter le nombre d’échantillons. Si la rivière est de grande dimension, l’évaluation sera plus précise si plus d’une frayère sont échantillonnées dans chaque secteur. La récolte au mois d’août

coïncide avec l’étiage estival qui est caractérisé par une plus grande accumulation de sédiments, ce qui reflète une situation extrême pour le cours d’eau;

analyser les échantillons en laboratoire pour obtenir leur composition granulométrique;

décrire les caractéristiques du substrat à l'aide de statistiques appropriées, soit :

− le pourcentage en poids de chaque classe granulométrique;

− le diamètre médian de chaque classe de granulométrie;

− le D25 et le D75 (voir section 3.4).

Le détail de la méthodologie inhérente à la récolte et au tri du substrat est fourni à l’annexe 5. Par la suite, l’indice de fredle peut être calculé (voir section 3.4) et la valeur de l’IQ, qui correspond au taux d’émergence des alevins, est obtenue directement à partir de la courbe présentée à la figure 11.

4.2.5. Présence d’autres espèces ichtyologiques

La courbe décrivant l’IQ est la même que celle utilisée dans l’analyse sommaire (section 4.1.6). La méthode d’évaluation est également la même dans la mesure où un inventaire ichtyologique satisfaisant a déjà été effectué sur le cours d’eau, sinon des pêches expéri-mentales devront être réalisées. Dans une telle éventualité, il est recommandé de procéder à de l’électropêche, cette technique étant rapide et peu sélective. Seulement quelques stations ouvertes réparties sur l’ensemble du cours d’eau seront requises, sans dimensions précises, puisqu’une évaluation qualitative est suffisante. Il faudra toutefois veiller à échantillonner tous les types d’habitat disponibles.

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