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CHAPITRE VI ANALYSE DES DONNÉES

2. Typologies des jeux

2.3. Classe 3 Fonction de confrontation

La classe 3 rassemble les jeux38 qui ont émergé dans la même classe parce qu’ils remplissent la fonction d’intérêt, la fonction d’évaluation sommative, la fonction socialisation, la fonction de confrontation, la fonction remédiation. Nous avons pu parvenir à ces fonctions à partir des caractères dominants dans ces jeux. En effet, la troisième classe de jeux comporte du jeu ouvert, du jeu collectif, du jeu dont le but est fixé, du jeu dont les moyens ne sont pas fixés, du jeu didactique, du jeu pouvant évoluer, du jeu dont les règles ne nécessitent pas d'enseignement, du jeu nécessitant une coopération.

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La classe 3 rassemble les jeux suivants : « les grains dans le jardin », « Jouer à la marchande », « Jeu plateau : les arcs contre le dragon », « la bataille de galettes», « les cartes à jouer », « Jeu de cartes », « la grappe de raisin », « le jeu (1-10, maths)», « l’activité des voleurs », « les petits pots et les galets », « les

De fait, ces jeux permettent d’entretenir l’attention et l’autonomie des élèves, qui ont l’opportunité d’exploiter davantage le jeu, en prenant un temps suffisant pour découvrir seuls, par eux-mêmes, la méthode pour gagner. Et l’enseignante n’est pas obligée d’enseigner la connaissance des règles du jeu. Ces jeux consolident la coopération entre les élèves en assurant mieux leur compréhension de la règle du jeu et confortent l’envie de jouer. Ces moments collectifs d’échanges permettent d’expliciter les connaissances adéquates. Les élèves confrontent leur points de vue, ils vont trouver la bonne solution ensemble, les interactions entre eux, comme source de développement cognitif à condition qu'elles suscitent des conflits socio-cognitifs. Un élève envoie des informations sur les résultats de l’action de l’autre élève, sur sa réussite ou son échec, en donnant à l’élève qui a échoué l’opportunité de prendre conscience des raisons de son échec. Ces jeux créent un enjeu : gagner ou perdre en créant un défi entre les élèves pour arriver au bon résultat.

Nous avons montré les points communs entre les jeux dans chaque classe. Nous verrons en quoi et pour quelles raisons les jeux de chaque classe diffèrent des autres jeux dans d’autres classes ou y ressemblent.

Individualité ; socialisation; confrontation (coopération)

Nous avons vu que les jeux des classes 1 et 2 ont tendance à pousser les élèves à compter davantage sur eux-mêmes et sur leur capacité, sans le soutien des autres élèves. Les jeux de la classe 1 sont des jeux individuels, donnant à chaque élève la responsabilité de réussite seul, alors que, dans les jeux de la classe 2, nous avons remarqué que la socialisation fait que les élèves jouent collectivement et respectent des règles communes mais que chacun recherche lui-même une solution pour résoudre le problème. Au contraire,dans les jeux de la classe 3, les élèves confrontent leur points de vue, coopèrent entre eux, et trouvent la bonne solution ensemble.

Intérêt ; contextualisation

Les jeux des classes 1 et 3 ont des correspondances et sollicitent la mise en œuvre de stratégies liées aux connaissances mathématiques. En effet, dans les classes 1 et 3, les élèves prennent un temps suffisant pour découvrir seuls, par eux-mêmes, la méthode pour gagner. Et l’enseignante n’est pas obligée d’enseigner la connaissance des règles du jeu. Alors que, dans la classe 2, l’enseignante enseigne le jeu et les mathématiques qui y sont

associées. Autrement dit, les élèves ne jouent pas mais apprennent les mathématiques nécessaires pour jouer ultérieurement

Évaluation sommative ; évaluation formative

Dans les jeux des classes 1 et 3, les élèves ont le sentiment que le franchissement de l’obstacle est possible, que la résolution du problème posé est réalisable. L’élève sait s’il a gagné ou perdu grâce à la validation, à la fin de la séance du jeu. Dans la phase de validation, l’élève doit justifier ses affirmations en vérifiant si la réponse est correcte ou pas et s’il parvient à trouver une solution au problème posé en expliquant les raisons qui l’ont amené à choisir la solution proposée. Lorsque, dans la classe 2, l’enseignante intervient en corrigeant les fautes des élèves au fur et à mesure, ils reçoivent des rétroactions leur montrant l’insuffisance de leurs moyens d’action, pour assurer la compréhension et l’apprentissage du sens de la notion mathématique, pas pour obtenir le gagnant et le perdant.

Remédiation

Dans les 3 classes, les jeux aident à remédier aux difficultés d’apprentissage des mathématiques en permettant aux élèves de différents niveaux d’acquérir la notion mathématique visée. Ainsi, le même jeu aide à apprendre des connaissances de nature différente, lorsque les enseignantes introduisent des modifications (les variables didactiques) au jeu en leur donnant l’opportunité d’effectuer différentes tâches (rôles) ; il permet d’assembler des élèves de différentes tranches d’âges et de mêmes niveaux de compétences ou de même âge et de niveaux de compétences différents. Les enseignantes interviennent alors pour éviter des effets négatifs sur le déroulement du jeu et sur leur compréhension, en rendant le jeu correspondant à leur niveau, en introduisant des variables didactiques dans les essais successifs prévus par le jeu, en assurant l’acquisition de la notion mathématique.

Ainsi, nous avons étudié les situations didactiques et plus particulièrement le rôle du « jeu didactique» chez des élèves de grande section dans l’apprentissage des mathématiques. Et nous avons identifié les types de jeu sur l’ensemble des jeux observés dans quatre écoles et nous les avons classés en regard des variables, par une Classification Hiérarchique Ascendante CHA. Nous avons observé que les jeux

de fonctions différentes (fonction d’intérêt, fonction de contextualisation, fonction de confrontation) en observant que la fonction d’intérêt a émergé dans la classe 1, la fonction de contextualisation a émergé dans la classe 2 et lafonction de confrontation a émergé dans la classe 3. En réalité, il n’y a pas une classe de jeux dominante dans les écoles 1, 2, 3 ou 4 parce que nous avons trouvé la diversité des jeux dans chaque école.

Pour montrer les fonctions effectives et les fonctions déclarées, nous expliquerons d’abord ce que nous avons tiré de nos observations concernant la conscience ou la non conscience des enseignantes à propos de ces fonctions dans l’enseignement des mathématiques à l’école maternelle. Autrement dit, nous verrons si les enseignantes ont su faire coïncider ces fonctions ou non. Puis, nous caractériserons le discours des quatre enseignantes, dans les classes des écoles 1, 2, 3 et 4, sur les fonctions attribuées aux jeux par un entretien avec chacune en notant ce qu’elles ont tiré des jeux. Ensuite, nous examinerons le rapport entre les réponses des enseignantes sondées et leurs actions. Nous chercherons le lien entre les fonctions déclarées par les enseignantes et les fonctions effectives, par notre propre analyse des jeux afin de voir si ces fonctions déclarées et ces fonctions effectives se recouvrent ou pas,pour voir si ces fonctions correspondent ou pas avec l’explication des enseignantes. Et pour quelles raisons les fonctions déclarées ont coïncidé ou pas avec les fonctions effectives.